Test Blu-ray / Bonne Pomme, réalisé par Florence Quentin

BONNE POMME réalisé par Florence Quentin, disponible en DVD et Blu-ray chez ARP Sélection le 2 janvier 2018

Avec :  Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Chantal Ladesou, Guillaume de Tonquédec, Françoise Lépine, Grégoire Ludig…

Scénario : Florence Quentin, Alexis Quentin

Photographie : Pascal Gennesseaux

Musique : Mathieu Lamboley

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Gérard en a marre d’être pris pour une bonne pomme par sa belle-famille. Il quitte tout et part reprendre un garage dans un village niché au fin fond du Gâtinais. En face du garage, il y a une ravissante auberge tenue par Barbara : une femme magnifique, déconcertante, mystérieuse, imprévisible. Leur rencontre fera des étincelles.

Deneuve/Depardieu : Dixième ! Après Le Dernier métro (1980), Je vous aime (1980), Le Choix des armes (1981), Fort Saganne (1984), Drôle d’endroit pour une rencontre (1988), Les Cent et une nuits de Simon Cinéma (1995), Les Temps qui changent (2004), Potiche (2010) et Astérix et Obélix : Au service de sa majesté (2012), les deux monstres du cinéma français sont à nouveau réunis pour Bonne Pomme. A cette occasion, ils ont visiblement décidé de se faire plaisir avec un tout petit film, sans prétention, une comédie réalisée dans le seul but de se retrouver une fois de plus devant la caméra. Bonne pomme est le quatrième long métrage de Florence Quentin, venue de la publicité, scénariste césarisé pour La Vie est un long fleuve tranquille (1988), également auteur de Tatie Danielle (1990) et Le Bonheur est dans le pré (1995), du même Etienne Chatiliez. La suite de sa carrière est d’un tout autre acabit. Scénariste chez Ariel Zeitoun (XXL, 1997), elle signe J’ai faim !!! (2001), son premier film en tant que réalisatrice, puis Olé ! (2005) avec déjà Gérard Depardieu, et enfin Leur morale…et la nôtre (2008). Un honnête succès et deux échecs cinglants. Après les retrouvailles avec Etienne Chatiliez sur L’Oncle Charles (2012), qui se sont soldées par un bide monumental, Florence Quentin persiste et signe avec Bonne pomme.

Soyons honnêtes, ce film, qui s’apparente d’ailleurs plus à un téléfilm, n’aurait absolument aucun intérêt s’il n’y avait pas la grande Catherine et notre bon Gégé en tête d’affiche. Parce-que bon, il faut bien avouer que cette comédie champêtre ne vole pas bien haut. Tous les comédiens réunis ici ont visiblement eu envie de s’amuser, en assurant le minimum syndical et en suivant une intrigue quelque peu éculée, redondante et même invraisemblable où Gérard Depardieu nous refait le coup de la bonne pâte comme dans La Tête en friche de Jean Becker, bonhomme costaud à l’immense sensibilité, tandis que Catherine Deneuve, en très grande forme, joue la foldingue douce et poétique. Guillaume de Tonquédec, Chantal Ladesou et Grégoire Ludig appuient les deux stars, sachant pertinemment qu’ils ne jouent pas dans le plus grand film du monde, mais dans lequel ils peuvent laisser libre cours à leur fantaisie. Ils sont tous très bien ici.

Il ne faut pas attendre grand-chose de Bonne pomme, récréation désuète d’1h40 où il ne se passe quasiment rien, mais force est de constater que l’aura, le charisme et l’immense talent des deux stars demeurent intacts. On les suivrait donc n’importe où, comme c’est le cas ici pour ce divertissement modeste et néanmoins sympathique.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Bonne Pomme, disponible chez ARP Sélection a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

L’éditeur livre trois petits entretiens avec Guillaume de Tonquédec (4’), Chantal Ladesou (3’) et Grégoire Ludig (3’), durant lesquels les comédiens reviennent sur les personnages et les conditions de tournage avec Gérard Depardieu et Catherine Deneuve. Des images de plateau illustrent l’ensemble.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et deux teasers.

L’Image et le son

Les contrastes sont denses et flatteurs pour les mirettes, la copie se révèle claire et lumineuse, le relief est appréciable, la colorimétrie chatoyante mais quelques fourmillements sont constatables sur les arrière-plans et quelques détails manquent à l’appel. Le piqué est parfois émoussé mais cela n’entrave en rien les conditions de visionnage qui demeurent plaisantes.

La musique composée par Mathieu Lamboley (Lolo, Daddy Cool) est très bien délivrée et spatialisée par le mixage DTS-HD Master Audio 5.1. Les voix des comédiens s’imposent sans mal sur la centrale, toujours clairs et distincts. Quelques ambiances naturelles parviennent à percer sur les latérales sur les séquences en extérieur, la balance gauche-droite est dynamique, même si le caisson de basses reste au point mort. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © ARP Sélection /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Seven Sisters, réalisé par Tommy Wirkola

SEVEN SISTERS (What Happened to Monday) réalisé par Tommy Wirkola, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD chez M6 Vidéo le 30 décembre 2017

Avec :  Noomi Rapace, Glenn Close, Willem Dafoe, Marwan Kenzari, Christian Rubeck, Pål Sverre Hagen…

Scénario : Max Botkin, Kerry Williamson

Photographie : José David Montero

Musique : Christian Wibe

Durée : 2h07

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

2073. La Terre est surpeuplée. Le gouvernement décide d’instaurer une politique d’enfant unique, appliquée de main de fer par le Bureau d’Allocation des Naissances, sous l’égide de Nicolette Cayman. Confronté à la naissance de septuplées, Terrence Settman décide de garder secrète l’existence de ses sept petites-filles. Confinées dans leur appartement, prénommées d’un jour de la semaine, elles devront chacune leur tour partager une identité unique à l’extérieur, simulant l’existence d’une seule personne : Karen Settman. Si le secret demeure intact des années durant, tout s’effondre le jour où Lundi disparaît mystérieusement…

C’est le grand succès surprise de l’année 2017 en France, le film que personne n’attendait et qui grâce à un excellent bouche-à-oreille a finalement attiré près de 2 millions de spectateurs. Seven Sisters, titre « français » de What Happened to Monday, est le sixième long métrage de Tommy Wirkola, né en 1979, réalisateur, scénariste et producteur norvégien, remarqué en 2009 avec Dead Snow (et sa suite en 2014), qui a connu un grand succès avec son premier film américain, le sympathique Hansel et Gretel : Witch Hunters (2013), avec Jeremy Renner et Gemma Arterton. Cette co-production américano-européenne était à l’origine destinée à être distribuée en ligne sur Netflix. Si cela a été le cas aux Etats-Unis ainsi qu’en Grande-Bretagne, le distributeur SND, croyant au potentiel du film, a décidé de sortir Seven Sisters dans les salles françaises. Bien lui en a pris, puisque cette dystopie est devenue le sleeper de l’été 2017 avec des entrées stables de semaine en semaine. Après Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes (2009) et Prometheus (2012), c’est donc un nouveau succès personnel pour l’incroyable Noomi Rapace, qui se démultiplie ici pour notre plus grand plaisir.

Face à la surpopulation de la Terre en raison de naissances incontrôlées et d’effets secondaires – explosion de naissances multiples – liées aux nouvelles technologies mises en place pour accroître les rendements agricoles, les autorités ont décidé d’appliquer la politique de l’enfant unique. Cette mesure est imposée sévèrement par le Bureau d’Allocation des Naissances (Child Allocation Bureau), dirigé par Nicolette Cayman, qui récupère les enfants surnuméraires pour les cryogéniser dans l’attente d’être réveillés lorsque les ressources de la planète seront jugées suffisantes. Quelques années plus tard, Karen, la fille de Terrence Settman, donne naissance à des septuplées. Alors que la mère ne survit pas à l’accouchement, Terrence décide de garder secrète l’existence de ses sept petites-filles malgré la loi. Toutes prénommées d’un jour de la semaine, elles devront rester cachées dans leur appartement. Elles partagent alors une identité unique lorsqu’elles sortent à l’extérieur : celle de leur mère Karen Settman. Cet incroyable secret demeure préservé pendant des années. 30 ans plus tard, en 2073, Lundi ne rentre pas à la maison.

Le scénario de Seven Sisters traînait depuis 2010 dans les tiroirs et apparaissait sur ce qu’on appelle la Blacklist, qui regroupe les scénarios les plus prometteurs en attente de financements. Sept ans plus tard, le résultat à l’écran est une bonne série B de science-fiction dont l’attraction principale est évidemment Noomi Rapace qui s’éclate, dans tous les sens du terme. Elle interprète Lundi, qui a adopté le style de vie de Karen Settman, Mardi, la hippie, qui fume de la beuh, Mercredi, la fan de sport, un peu brute et garçon manqué, Jeudi, la rebelle, qui souhaite avoir sa propre vie, Vendredi, l’as de l’informatique, la moins sociable, Samedi, qui doit assurer la vie de Karen en dehors du travail, et Dimanche, comme qui dirait la mère, qui s’occupe de toute la clique en faisant à manger et en prenant soin de ses sœurs. Si certaines incarnations demeurent quelque peu attendues, en particulier la geek à lunettes, Noomi Rapace est en très grande forme, et réalise elle-même de très nombreuses scènes d’action et cascades. Véritablement investie, la comédienne prouve qu’elle est une des plus grandes action-woman de ces dernières années, capable d’élever par sa présence n’importe quel film lambda, comme dernièrement dans Dead Man Down et Conspiracy. N’oublions pas Willem Dafoe, toujours incroyable et même ici sublime dans le rôle du grand-père qui a pris ses sept petites-filles sous son aile, afin de leur offrir le droit de vivre. Quant à la garce du film, Glenn Close parvient sans mal à aller au-delà des clichés liés à son personnage de politicienne véreuse et arriviste.

Malgré un budget qu’on imagine modeste en comparaison des blockbusters hollywoodiens, certaines invraisemblances et un dénouement prévisible, Tommy Wirkola apporte un vrai souffle à son récit somme toute classique, pour ne pas dire déjà vu, grâce à une mise en scène dynamique et au montage lisible, une succession de rebondissements spectaculaires, un vrai sens du cadre, des décors et des effets visuels soignés et une solide direction d’acteurs. Certes, ce sont évidemment les performances de Noomi Rapace qui restent en tête après le film, mais Seven Sisters parvient à laisser passer quelques messages pas bêtes sur la démographie, l’écologie et les systèmes politiques, qui peuvent entraîner le débat.

LE BLU-RAY

Le test de l’édition HD de Seven Sisters, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le film est disponible en DVD, Blu-ray (dont une édition Steelbook) et Blu-ray 4K Ultra HD. Le menu principal est sobre, animé et musical.

Vu le succès du film en France, on pouvait s’attendre à plus de suppléments. Le premier module est un making of classique, mais complet (13’), composé d’images de tournage, de plateau et d’interviews des comédiens, du réalisateur Tommy Wirkola, du chef opérateur José David Montero, du chef décorateur, du superviseur des effets spéciaux et des producteurs. La genèse et les thèmes du film sont passés en revue, mais l’ensemble se focalise surtout sur les conditions des prises de vues et la façon dont Noomi Rapace a été multipliée à l’écran. Entre fonds verts, doublures, split-screen, les secrets de tournage sont dévoilés pour les amateurs.

A l’occasion de la sortie française de Seven Sisters, Noomi Rapace revient sur l’histoire du film, le challenge d’interpréter sept personnages à l’écran, la façon dont elle a créé chaque sœur (look, personnalité), les effets spéciaux, son implication dans l’écriture du scénario, son entrainement physique avant le tournage et sur ses partenaires (6′).

L’interactivité se clôt sur un petit montage avant/après l’incrustation des effets visuels en post-production (4’).

L’Image et le son

L’éditeur soigne son master HD, quasi-exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce et moins affûtée, mais cela demeure franchement anecdotique. La clarté demeure frappante, les noirs sont profonds, le piqué affûté, les gros plans détaillés, les contrastes denses et la colorimétrie marquée par les décors métalliques reste vive et froide. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et la copie restitue les partis pris esthétiques caractéristiques de ce monde futuriste. Ce Blu-ray offre d’excellentes conditions pour revoir le film de Tommy Wirkola et profiter de la photographie signée José David Montero. L’apport HD sur ce titre est évidemment indispensable. Probablement un des plus beaux masters Haute-Définition disponible chez M6 Vidéo.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre pas moins de quatre mixages, deux français et deux anglais DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0 ! Ces options s’avèrent percutantes, surtout dans les scènes d’action. Les séquences d’affrontements peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec des effets en tous genres qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont présents et dynamiques. Seuls les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale, comme bien souvent chez l’éditeur. De son côté, le caisson de basses souligne efficacement chacune des scènes agitées. Les pistes Stéréo sont également solides et très riches. L’éditeur joint également une piste française en Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SND / M6 Vidéo /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / I Wish – Faites un voeu, réalisé par John R. Leonetti

I WISH – FAITES UN VOEU (Wish Upon) réalisé par John R. Leonetti, disponible en DVD et Blu-ray chez TF1 Studio le 28 novembre 2017

Avec :  Joey King, Ryan Phillippe, Ki Hong Lee, Mitchell Slaggert, Shannon Purser, Sydney Park, Kevin Hanchard, Sherilyn Fenn…

Scénario : Barbara Marshall

Photographie : Michael Galbraith

Musique : tomandandy

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Pas facile de survivre à l’enfer du lycée, Clare Shannon et ses copines en savent quelque chose. Du coup, quand son père lui offre une ancienne boîte à musique dont les inscriptions promettent d’exaucer tous ses vœux, Clare tente sa chance. Et ça marche ! Argent, popularité, petit ami, tout semble parfait. Mais le rêve a un prix : au fur et à mesure de ses souhaits, des personnes de son entourage meurent dans des conditions particulièrement atroces. Clare le sait : elle doit se débarrasser de la boîte pour sauver sa vie et celle de ses proches avant de faire le voeu de trop.

Qui dit excellent directeur de la photographie, ne veut pas forcément dire bon réalisateur. C’est le cas de John R. Leonetti, chef opérateur sur Chucky 3, Hot Shots ! 2, The Mask, Mortal Kombat, qui a connu un second souffle grâce aux films de James Wan, Dead Silence, Death Sentence, Insidious et sa première suite, sans oublier Conjuring : Les Dossiers Warren. Une belle carte de visite. En 1997, John R. Leonetti signe son premier long métrage, Mortal Kombat : Destruction finale, considéré – à juste titre – comme l’une des pires suites de l’histoire du cinéma. Ses autres coups d’essai ne sont pas plus fameux avec un Effet papillon 2 en 2006 et le soporifique Annabelle en 2014, spin-off de la franchise Conjuring centré sur la poupée maléfique. Si en 2016, Wolves at the Door est resté inédit en France, I Wish – Faites un vœu ou Wish Upon en version originale, a connu une exploitation dans nos salles l’été 2017 où il a attiré plus de 300.000 spectateurs fans de cinéma fantastique. Rien ne distingue ce film de genre du tout venant contemporain. Mollement réalisé, interprété par des jeunes comédiens sans aucun charisme, mal écrit, I Wish – Faites un vœu fait penser à un mauvais épisode de La Quatrième Dimension.

Clare Shannon, âgée de 17 ans, est hantée par le souvenir du suicide de sa mère. Son père Jonathan, un ancien musicien et collectionneur compulsif qui passe son temps à fouiller dans les bennes à ordures, trouve une boîte à musique chinoise et la lui donne comme cadeau d’anniversaire. Sympa le padre. Comme par hasard, Clare étudie le chinois au lycée et parvient à traduire l’une des nombreuses inscriptions sur la boîte : « Sept souhaits ». Subissant les moqueries et les brimades d’une dénommée Darcie, Clare fait sans trop y croire le vœu que sa rivale se mette à pourrir. Carrément. Le lendemain, cette dernière se lève et constate que sa peau ressemble à du charbon qui s’effrite. Le même jour, Clare retrouve Max son chien mort, dévoré par des rats dans l’espace souterrain de sa maison. Clare se rend compte que la boîte octroie des vœux, mais ne réalise pas encore que ses souhaits ont des conséquences. Elle fait néanmoins un second souhait, celui que Paul, le garçon le plus prisé du lycée tombe « désespérément » amoureux d’elle. Et ainsi de suite, Clare va pouvoir se faire plein de tune, emballer le mec de ses rêves, faire en sorte que son père arrête de faire les poubelles et surtout devenir la fille la plus populaire de son bahut. Bon en contrepartie, son oncle, son chien, sa voisine préférée meurent tous dans des conditions étranges, mais c’est pas grave, Clare peut se payer plein de jupes et du mascara pour souligner son strabisme.

I Wish – Faites un vœu ne fait rien ou pas grand-chose pour donner un peu d’originalité à son histoire qui ne se gêne pas pour piller ses idées sur l’excellente saga Destination Finale ou sur Wishcraft de Richard Wenk (2002). Du coup, les passages à trépas sont attendus en plus d’être vus et revus. On serait méchant, on pourrait dire qu’avec ses acteurs en carton, son scénario en carton et sa mise en scène en carton que I Wish – Faites un vœu est un film Linda de Suza.

Du haut de ses 18 ans, l’actrice principale Joey King compte déjà de nombreuses apparitions au cinéma, principalement dans des productions fantastiques (World Invasion: Battle Los Angeles, The Dark Knight Rises, Le Monde fantastique d’Oz, Independence Day: Resurgence) ou d’horreur (En quarantaine, Conjuring : Les Dossiers Warren). Si son charisme rappelle celui d’une Barbra Streisand juvénile, la jeune comédienne en fait souvent des tonnes avec ses yeux écarquillés, sa moue boudeuse et ses bras qui moulinent quand elle se met à courir. Une tête à claques jamais attachante. Elle n’est guère aidée par ses partenaires, qui se contentent du minimum syndical, en particulier le revenant des années 1990 Ryan Phillippe, cantonné au rôle du père qui ne se rend pas compte dans quelles catastrophes s’est embarquée sa fille. Notons tout de même l’apparition de Sherilyn Fenn, la merveilleuse Audrey de la série Twin Peaks.

Si l’on a déjà vu bien pire, I Wish – Faites un vœu est représentatif du cinéma fantastique d’aujourd’hui, fait à la chaîne pour les adolescents, une malbouffe hollywoodienne réalisée par des types soucieux de faire plaisir à leurs sponsors, de vendre des tonnes de popcorn et des litres de soda à l’entrée du cinéma. Il n’est pas interdit de se faire uniquement plaisir au cinéma, surtout pas, c’est même la base du septième art, c’est juste qu’il y a un minimum syndical à respecter quant à la gueule du produit finit proposé à une jeune audience qui n’est même plus capable de distinguer le bon du mauvais cinéma de genre.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de I Wish – Faites un vœu, disponible chez TF1 Studio, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Minimum syndical pour cette édition HD puisque TF1 Studio ne livre que cinq petites featurettes (11 minutes au total), composées d’interviews de l’équipe (acteurs, réalisateur, producteurs) et d’images de plateau. Promotionnels à fond, ces modules se focalisent notamment sur le tournage de la scène du grenier.

L’Image et le son

I Wish – Faites un voeu est un film sombre et la Haute définition restitue habilement la photo du chef opérateur Michael Galbraith. Les volontés artistiques sont donc respectées mais entraînent quelques pertes occasionnelles du piqué et des détails dans les scènes les moins éclairées. Néanmoins, ce master HD demeure impressionnant de beauté, tant au niveau des détails que du piqué. Le cadre n’est pas avare en détails, les contrastes affichent une densité remarquable (du vrai goudron en ce qui concerne les noirs) et la colorimétrie froide est optimale.

Que votre choix se soit porté sur la version française ou la version originale DTS-HD Master Audio 5.1., le confort acoustique est total et la piste anglaise l’emporte du point de vue homogénéité des voix et des effets annexes. Le pourvoir immersif des deux mixages est fort plaisant. Toutes les enceintes sont intelligemment mises à contribution, les effets sont souvent percutants. La balance frontale et latérale est constante et riche, le caisson de basses souligne efficacement les séquences du film les plus agitées, tandis que les dialogues et commentaires restent fluides et solides. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Broad Green Pictures / Steve Wilkie / Paramount Pictures / TF1 Studio / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Last Call, réalisé par Mark Williams

LAST CALL (A Family Man) réalisé par Mark Williams, disponible en DVD et Blu-ray chez Marco Polo Production le 6 décembre 2017

Avec :  Alison Brie, Gerard Butler, Willem Dafoe, Gretchen Mol, Alfred Molina, Dustin Milligan, Stephen Bogaert, Kathleen Munroe…

Scénario : Bill Dubuque

Photographie : Shelly Johnson

Musique : Mark Isham

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Dane Jensen, chasseur de têtes, est en lice pour le poste de manager d’une grande firme de recrutement. Absorbé dans son travail, il en néglige sa famille. Dane doit revoir ses priorités lorsqu’il apprend que son fils de 10 ans est atteint d’un cancer…

Le Gerard Butler Movie est presque un genre à part entière. Depuis sa révélation dans 300 de Zack Snyder en 2007, l’écossais bourru n’aura cessé de tourner, sans véritablement retrouver le succès. Ce qui n’a pas empêché le comédien de jouer sous la direction de Guy Ritchie (RocknRolla), F. Gary Gray (Que justice soit faite), Mark Neveldine et Brian Taylor (Ultimate Game), une prédilection pour les thrillers et films d’action. Mais il s’est également essayé à la comédie romantique comme P.S. I Love You de Richard LaGravanese, L’Abominable Vérité de Robert Luketic ou bien encore le sympathique Love Coach de Gabriele Muccino, dans lequel son coeur hésitait entre Catherine Zeta-Jones, Uma Thurman et Jessica Biel. Que la vie peut être difficile parfois. Gerard Butler a tout essayé, y compris les comédies d’action (Le Chasseur de primes avec Jennifer Aniston), le drame de guerre (Machine Gun de Marc Forester), la comédie potache (My Movie Project). Acteur sous-estimé et dont les choix de carrière n’ont pas été heureux, Gerard Butler campe des personnages souvent très attachants. Bien qu’il bénéficie aujourd’hui d’une petite franchise personnelle, les « sous-Die Hard » Chute de la Maison Blanche d’Antoine Fuqua et La Chute de Londres de Noam Murro, on aime également le voir dans quelques films plus « calmes », des récits initiatiques à l’instar de l’excellent Chasing Mavericks, dernier film de Curtis Hanson, remplacé durant le tournage par Michael Apted. Point de muscles, ni de Nord-coréens qui envahissent les Etats-Unis, encore moins de demoiselles en détresse à sauver dans Last CallA Family Man, premier long métrage réalisé par Mark Williams.

Producteur de séries télévisées (The Choir) mais aussi de l’excellent Mr Wolff de Gavin O’Connor avec Ben Affleck, Mark Williams s’en sort pas trop mal et met en scène un scénario écrit par Bill Dubuque, également l’auteur de Mr Wolff, mais aussi du Juge de David Dobkin avec Robert Downey Jr. et Robert Duvall. En fait, le film interpelle beaucoup plus dans sa partie dramatique qui tourne autour de l’enfant malade du personnage principal, plutôt que dans sa partie « working » où Dane est montré dans son bureau en train de batailler pour obtenir un poste haut placé. Certes, Last Call est une œuvre bancale, mais la balance penche finalement du bon côté, grâce notamment au très bon casting. Aux côtés de Gerard Butler, la trop rare Gretchen Mol, qui avait marqué les cinéphiles dans les années 1990 dans Donnie Brasco, New Rose Hotel, Celebrity, Les Joueurs ou bien encore Road to Graceland et Passé virtuel est parfaite dans le rôle de la femme délaissée par son mari au profit de son travail. Alison Brie, Alfred Molina et le prolifique-éclectique Willem Dafoe apportent leur pierre à l’édifice.

Si Mark Williams est souvent à deux doigts du pathos, les comédiens parviennent à rester sobres dans cette histoire qui aurait pu facilement tomber dans la guimauve et la facilité. Gerard Butler est impeccable dans le rôle pas si facile du mec arriviste et ambitieux, le genre à mettre du Red Bull dans son thé pour pouvoir tenir 70 heures par semaine pendu au téléphone, prêt à tout pour devenir le manager d’une grande firme de recrutement, rattrapé finalement par la vie quand son jeune fils est atteint d’une leucémie. C’est une belle leçon de vie. Last Call est ponctué de scènes émouvantes, un film simple qui véhicule de beaux et bons sentiments, notamment sur les priorités de l’existence, et emporte l’adhésion facilement.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Last Call, disponible chez Marco Polo Production, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est simple, fixe et muet. Quant au visuel, il rappelle furieusement celui de…Margin Call de J.C. Chandor.

Aucun supplément sur cette édition.

L’Image et le son

Faites confiance à Marco Polo Production pour assurer l’arrivée de Last Call directement dans les bacs en France. Le master HD tient toutes ses promesses, la colorimétrie très belle, la clarté éblouissante, les contrastes denses, les détails ciselés (merci au cadre large) et le relief omniprésent. Que l’action se déroule en extérieur ou en intérieur, de jour comme de nuit, la définition demeure optimale, le piqué tranchant et la photo du très doué chef opérateur Shelly Johnson (Jurassic Park III, Wolfman, Captain America: First Avenger) est admirablement restituée, le léger grain original étant également conservé.

Ne vous attendez pas à des ambiances explosives, même si la balance frontale des pistes anglaise et française encodées en DTS HD Master Audio 5.1 est bien équilibrée. La spatialisation est essentiellement musicale, les effets latéraux présents sur les séquences en extérieur. Sur les deux versions, les voix prédominent et les basses soulignent efficacement la partition de Mark Isham (Blade, Le Dahlia noir, Homefront). Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.

Crédits images : © Marco Polo Production / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

 

Test Blu-ray / À voix haute – La force de la parole, réalisé par Stéphane De Freitas et Ladj Ly

À VOIX HAUTE – LA FORCE DE LA PAROLE réalisé par Stéphane De Freitas et Ladj Ly, disponible en DVD et Blu-ray chez TF1 Studio le 7 novembre 2017

Avec :  Yacine Ait Khelifa, Leïla Alaouf, Ouanissa Bachraoui, Franck Bikpo, Houda Chnabri, Thomas Dedessus Le Moutier, Jeremy Diaz, Hanane El Mokhtar, Camélia Kheiredine, Thomas Luquet, Souleïla Mahiddin, Kristina Marcovic, Eddy Moniot, Kiss Sainte-Rose, Elhadj Touré, Johan Youtchou…

Photographie : Timothée Hilst, Ladj Ly

Musique : Superpoze

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Chaque année à l’Université de Saint-Denis se déroule le concours « Eloquentia », qui vise à élire « le meilleur orateur du 93 ». Des étudiants de cette université issus de tout cursus, décident d’y participer et s’y préparent grâce à des professionnels qui leur enseignent le difficile exercice de la prise de parole en public. Au fil des semaines, ils vont apprendre les ressorts subtils de la rhétorique, et vont s’affirmer, se révéler aux autres, et surtout à eux-mêmes. Munis de ces armes, Leïla, Elhadj, Eddy et les autres, s’affrontent et tentent de remporter ce concours pour devenir « le meilleur orateur du 93 ».

« C’est cool de parler en fait ! », « Ça peut changer ma vie ! », les étudiants passent à tour de rôle devant les autres, ainsi que devant Bertrand Périer, avocat et surtout formateur ici, bien décidé à leur faire prendre confiance en eux dans un délai de six semaines. Prendre la parole et donner de la voix pour changer de vie, c’est le sens du concours Eloquentia, créé en 2013, auxquels participent chaque année jeunes femmes et des jeunes hommes de l’Université de Saint-Denis, tous d’univers, de parcours et de nationalités divers et variés. L’objectif est de devenir le meilleur orateur du département. Aidés par des avocats, des metteurs en scène ou encore des slameurs et des poètes, les participants se préparent tout en apprenant autant sur eux-mêmes que sur les ressorts de la langue française. Portrait d’une jeunesse bien dans ses baskets, qui refuse de se laisser enfermer et combat la fatalité par les mots tout en prenant de l’assurance face à leur(s) interlocuteur(s).

Réalisé par Stéphane de Freitas, né en 1986, À voix haute – La force de la parole a tout d’abord connu une première diffusion en novembre 2016 dans l’émission Infrarouge sur France 2, dans une version courte de 76 minutes. Devant le succès d’audience de ce documentaire (560.000 téléspectateurs), une version longue d’1h35 a donc connu une exploitation dans les salles en avril 2017. Porté par l’engouement des spectateurs et de la critique, À voix haute – La force de la parole aura attiré pas loin de 200.000 spectateurs. Artiste, réalisateur et entrepreneur social, Stéphane de Freitas est également le concepteur du programme de prise de parole Eloquentia et explique pourquoi il a voulu entreprendre ce film militant « Ces jeunes, qu’on stigmatise trop souvent, ont des ressources insoupçonnées. Tous ont des choses passionnantes à dire et à faire. Il était important de garder une trace de leur travail et j’y voyais aussi l’occasion de faire mes débuts à la réalisation d’un long métrage ».

Etant lui-même à l’origine du concours Eloquentia, Stéphane de Freitas, aidé à la réalisation par Ladj Ly, convie le spectateur à faire la rencontre de cette trentaine de jeunes bourrés de talents, charismatiques, immédiatement attachants. Des natures différentes, mais qui se complètent parfaitement et qui font le charme instantané de ce documentaire bourré d’énergie et d’optimisme, qui présente quelques protagonistes en particulier, chez eux, avec leur famille, à mesure que la finale approche. Alors certes, par son dispositif À voix haute – La force de la parole peut faire parfois penser à un radio-crochet, du stand-up ou plus exactement à une émission de téléréalité du style Star Academy où un seul parmi les candidats sera désigné comme étant le grand orateur de l’année. Mais point de voyeurisme ici, encore moins de clichés. La sincérité de Yacine, Leïla, Ouanissa, Franck, Houda, Thomas, Jeremy, Hanane, Camélia, Thomas, Souleïla, Kristina, Eddy (qui allait remporter cette session), Kiss, Elhadj et Johan, leurs sourires, leurs larmes, leurs regards, reflètent déjà un passé, une histoire, un héritage, une force qui leur ont déjà donné des racines bien ancrées dans le monde réel. Et comme tout le monde ils ont la tête pleine de rêves et d’espoirs, et désirent faire entendre ce qu’ils pensent, ce que leurs parents ont vécu ou ce qu’ils ont eux-mêmes connu et fait d’eux les jeunes adultes qu’ils sont aujourd’hui.

Eloquentia est une opportunité pour eux et même s’ils n’atteindront pas la demi-finale, ou même les quarts, au moins leur parole aura été entendue et le dialogue de s’installer en bout de course. A ce titre, il n’y a aucun perdant ici et c’est tant mieux.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray d’À voix haute – La force de la parole, disponible chez TF1 Studio, est disposé dans un boîtier classique de couleur bleue. Le visuel reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé sur quelques séquences.

Afin de prolonger le film, l’éditeur propose trois petits modules. Le premier suit Leïla qui se rend à l’université de Californie à Berkeley (3’30), près de San Francisco. L’occasion pour la jeune femme de s’exprimer en anglais lors de la sixième conférence annuelle sur l’islamophobie.

Le second bonus propose une improvisation de Kiss devant les autres étudiants (1’).

Enfin, le dernier supplément propose les interventions de quelques étudiants au Palais de Justice (9’30), dans leur intégralité.

L’Image et le son

Tourné en numérique, À voix haute – La force de la parole bénéficie d’une édition HD, qui parvient à restituer les volontés artistiques, un tournage vif afin de capter la spontanéité des intervenants, avec une belle précision. Le cadre est beau, la colorimétrie scintillante et le relief omniprésent. L’encodage AVC consolide l’ensemble avec fermeté, le piqué est acéré.

La piste 5.1. est anecdotique et le soutien des latérales n’est palpable que sur les rares séquences tournées en extérieur. Les scènes demeurent essentiellement axées sur les frontales, les latérales se contentant d’un écho très lointain. Pour cause de tournage brut, l’enregistrement sonore varie selon les conditions des prises de vue. Pour une meilleure homogénéité, la stéréo se révèle parfaite, percutante à souhait, cette piste donne finalement plus de corps à l’ensemble. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont au programme.

Crédits images : © Mars Films / TF1 Studio / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Hangover Square, réalisé par John Brahm

HANGOVER SQUARE réalisé par John Brahm, disponible en DVD et Blu-ray chez Rimini Editions le 3 janvier 2018

Acteurs :  Laird Cregar, Linda Darnell, George Sanders, Glenn Langan, Faye Marlowe, Alan Napier…

Scénario : Barré Lyndon d’après le roman Hangover Square de Patrick Hamilton

Photographie : Joseph LaShelle

Musique : Bernard Herrmann

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 1945

LE FILM

Le cinéaste allemand John Brahm (1893-1982) fuit l’Allemagne à l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir. Il arrive à Hollywood et signe son premier long métrage Le Lys brisé en 1936, sous le nom d’Hans Brahm. Eclectique, John Brahm passe facilement du drame à la comédie, d’une Prison centrale à un Pensionnat de jeunes filles, quand la consécration arrive avec son thriller Laissez-nous vivre (1939) avec Henry Fonda et Maureen O’Sullivan. En 1942, The Undying Monster est un tournant dans sa carrière. Pour le compte de la Fox, John Brahm suit le genre fantastique initié par les studios Universal, à travers une histoire de loup-garou mise en scène avec une esthétique expressionniste saluée de la part de la critique. Le cinéaste récidive dans le genre épouvante avec Jack l’EventreurThe Lodger en version originale, troisième adaptation du roman de Marie Belloc Lowndes. Un an après, John Brahm, les comédiens Laird Cregar et George Sanders se retrouvent pour Hangover Square, le plus beau, le plus grand film du cinéaste.

Londres, 1899. George Bone, pianiste et compositeur classique renommé, est surmené par son travail d’écriture d’un concerto pour piano. Le compositeur est victime de fréquentes crises de pertes de mémoire qui sont provoquées à chaque fois qu’il entend des sons discordants. Pourtant un brave homme dans la vie, il se transforme en un meurtrier sadique lors de ses crises dont il ne garde aucun souvenir. Pourtant, Bone s’interroge quand il retrouve une dague ensanglantée dans sa poche et qu’il lit dans un journal le meurtre sauvage d’un antiquaire. Troublé, et sur les conseils de son ami mécène Sir Henry Chapman et de sa fille Barbara, il se rend chez un spécialiste, le Dr Allan Middleton (Georges Sanders, la classe). Ce dernier le rassure et lui conseille de réduire son travail et de se détendre. Lors d’une soirée dans un pub, il va rencontrer une chanteuse de cabaret, Netta, dont il tombe amoureux. Se rendant compte de ses qualités de compositeur, Netta va profiter de la naïveté de Bone pour l’utiliser. Elle le détourne de son travail pour qu’il lui compose des chansons, lui emprunte de l’argent et profite de ses connaissances pour l’aider dans sa carrière de chanteuse. Plus tard, Bone apprend le futur mariage de Netta avec Eddie Carstairs, un producteur de théâtre. La folie s’empare de lui.

Hangover Square reprend et transcende tout ce qui faisait déjà la très grande réussite de Jack l’Eventreur. Comme pour ce dernier film, John Brahm met en scène un scénario de Barré Lyndon (Crépuscule de Henry Hathaway), et adapte très librement le roman de Patrick Hamilton (La Corde, Hantise). Hangover Square est le dernier film du comédien Laird Cregar (Le Cygne noir de Henry King, Le ciel peut attendre d’Ernst Lubitsch), qui venait de triompher dans le précédent film de John Brahm. Décédé à l’âge prématuré de 31 ans des suites de complications post-opératoires (il avait entamé un régime draconien), Laird Cregar s’impose sans difficulté – surtout quand il est filmé en contre-plongée – avec son mètre 91, même si sa silhouette avait déjà beaucoup diminué. Mais c’est surtout son immense sensibilité qui transparaît à l’écran et qui contraste avec ses crises de folie quand son personnage se retrouve en transe après avoir entendu quelques sons stridents.

De par ses partis pris gothiques et même parfois expressionnistes concoctés par le directeur de la photographie Joseph LaShelle, Hangover Square fait penser à une relecture de Docteur Jekyll et M. Hyde. On s’attache très vite à George Bone, compositeur solitaire qui vit par et pour la musique, aimé par une jeune femme qui l’inspire, mais qui se trouve également hypnotisé par une artiste de bastringue sensuelle, ambitieuse et au charme vénéneux, Netta, incarnée par la vamp Linda Darnell (Le Signe de Zorro, L’Aveu, Chaînes conjugales). Moulée dans ses costumes, Netta inspire la tentation et signera la perte de George.

Drame psychologique et film noir à la frontière du fantastique, Hangover Square joue avec les genres pour mieux déstabiliser les spectateurs. Son héros tragique, colosse aux pieds d’argile, victime d’un dédoublement de la personnalité qu’il ne peut contrôler et qui ne se souvient de rien en reprenant conscience, devient pour ainsi dire un Fantôme de l’Opéra, qui préférera terminer son concerto, l’oeuvre de toute une vie – composé par l’immense Bernard Herrmann (Concerto Macabre for piano and orchestra) pour l’une de ses premières partitions réalisées pour le cinéma – en étant caressé puis finalement emporté par les flammes. Un dernier acte virtuose qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de L’Homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcock (1934) avec ses actions simultanées se déroulant durant le concert.

Merveilleusement interprété, réalisé et photographié, Hangover Square, film-miroir à Jack l’Eventreur du même cinéaste, est un chef d’oeuvre absolu de romantisme noir. L’année suivante, John Brahm réitèrera le même exploit pour la troisième fois consécutive avec Le MédaillonThe Locket, porté par l’immense Robert Mitchum.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de Hangover Square, disponible chez Rimini Editions, repose dans boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui liseré bleu. Le visuel de la jaquette est très beau, élégant et attractif. Le menu principal est animé et musical. L’éditeur joint également un livret de 32 pages rédigé par Marc Toullec, ancien rédacteur en chef de Mad Movies, intitulé John Brahm, l’illustre inconnu d’Hollywood.

En ce qui concerne les bonus, l’éditeur est allé à la rencontre de la journaliste cinéma Guillemette Odicino (17’30). Nous ne nous étendrons pas sur cette présentation sans intérêt ni argument, qui se contente de réciter les fiches Wikipédia du réalisateur John Brahm et des comédiens. Plus chroniqueuse people que journaliste, elle a en effet l’habitude de s’attarder plus sur les abdos d’un comédien que sur sa performance, Guillemette Odicino évoque ce drame gothique comme si elle parlait de l’épisode final des Teletubbies. Passez votre chemin et sélectionnez immédiatement le supplément suivant.

L’entretien autour de la musique de Bernard Herrmann (27’30) en compagnie du musicien et compositeur (Les Liens du sang de Jacques Maillot) Stephan Oliva, est indispensable pour tous les amoureux de la musique de cinéma. Assis devant son piano, l’improvisateur et musicien de jazz présente les étapes de la carrière de Bernard Hermann (1911-1975), l’évolution de son style, son travail pour la couleur ou le N&B et son influence majeure dans le monde du cinéma, en jouant quelques-uns de ses plus grands thèmes composés pour Laura, Citizen Kane, L’Aventure de mme Muir, Psychose, Sueurs froides, Hangover Square, Les Nerfs à vif, Taxi Driver, Obsession. Absolument passionnant et un délice pour les oreilles.

On termine par une rencontre avec l’incontournable François Guérif (14’). Le critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection Rivages/Noir se penche bien évidemment sur la vie et l’oeuvre de Patrick Hamilton, dont le roman Hangover Square a été très librement transposé au cinéma par John Brahm sur un scénario de Barré Lyndon. François Guérif confronte le film avec le livre original, en précisant que le roman était à la base inadaptable, puisqu’il ne fait que raconter des beuveries du personnage principal, d’où le titre de l’ouvrage.

L’Image et le son

La copie HD proposée est très impressionnante. La restauration effectuée est absolument sidérante de beauté et aucune scorie n’a survécu au lifting numérique. Les noirs sont denses, les blancs éclatants, la gestion des contrastes magnifique et le piqué affiche une précision hallucinante. Le codec AVC consolide l’ensemble avec brio, les fondus enchaînés sont fluides et n’occasionnent aucun décrochage et un léger grain demeure flatteur, sans lissage excessif. Il y a certes peu de séquences tournées en extérieur, mais toutes les scènes arborent un relief et une restitution des matière fort étonnants. Un master 4K éblouissant, stable, proposé au format 1.37, qui restitue les partis pris du chef opérateur Joseph LaShelle (La Garçonnière, Laura).

L’unique version anglaise est proposée en DTS-HD Master Audio Mono. L’écoute demeure appréciable en version originale (avec ou sans sous-titres français), avec une bonne délivrance de la musique de Bernard Herrmann, des effets annexes et des voix très fluides et aérées, sans aucun souffle. Si elle manque parfois de coffre, l’acoustique demeure suffisante.

Crédits images : © Twentieth Century Fox Home Entertainment / Rimini Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Kidnap, réalisé par Luis Prieto

KIDNAP réalisé par Luis Prieto, disponible en DVD et Blu-ray chez TF1 Studios le 7 novembre 2017

Acteurs :  Halle Berry, Sage Correa, Chris McGinn, Lew Temple, Jason Winston George, Christopher Berryn…

Scénario : Knate Lee

Photographie : Flavio Martínez Labiano

Musique : Federico Jusid

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Karla, profite d’un après-midi dans un parc d’attractions en compagnie de son fils lorsque celui-ci disparaît subitement. En alerte, elle repère finalement des inconnus le faire monter de force dans leur voiture.  Karla réalise à cet instant que sans réaction de sa part, elle pourrait ne jamais revoir son enfant.
Pas le temps d’hésiter, elle se lance à la poursuite des ravisseurs et ne reculera devant rien pour le sauver.

Moins présente sur les écrans (de cinéma) depuis quelques années, Halle Berry, Oscar de la meilleure actrice en 2002 pour À l’ombre de la haine, refait quelques fois surface en tant que second rôle comme dernièrement dans Kingsman : Le Cercle d’or de Matthew Vaughn et X-Men: Days of Future Past de Bryan Singer. Son dernier succès personnel remonte à 2013 avec The Call de Brad Anderson. Pour son retour sur le devant de la scène, la comédienne produit et interprète le rôle principal de Kidnap, thriller qui reprend quasiment la même recette que The Call justement, sauf que cette fois la comédienne n’est pas plantée devant son bureau pendant 1h30, mais se trouve lancée à plus 120 kilomètres à l’heure sur l’autoroute, à la poursuite des kidnappeurs de son fils de six ans. Série B invraisemblable, qui s’enfonce progressivement dans le nawak, Kidnap n’est pas déplaisant en-soi et sait divertir, c’est juste qu’on ne croit malheureusement pas une seule seconde à cette histoire.

Halle Berry est Karla McCoy, serveuse d’une quarantaine d’années, divorcée, qui mène une vie paisible avec son fils Frankie. Un jour, alors qu’ils passent une journée dans un parc d’attractions, Frankie est enlevé par une femme. Karla arrive à repérer la voiture dans laquelle son enfant a été embarqué et s’engage dans une course-poursuite. Dans la panique, elle perd son téléphone portable, et malgré ses efforts durant la poursuite automobile, ne parvient pas à obtenir une aide de la police.

Réalisé par Luis Prieto, metteur en scène espagnol d’un remake de Pusher en 2012, Kidnap repose essentiellement sur le charisme, le talent et l’investissement de sa comédienne principale. Quasiment de tous les plans, filmée sous tous les angles, Halle Berry livre une solide prestation et le film ne vaut d’ailleurs que pour elle. Son charisme est intact, son jeu n’a jamais été aussi bon et on la sent véritablement impliquée du début à la fin. Heureusement d’ailleurs, car le récit, les péripéties et les rebondissements ne sont jamais crédibles. Si Kidnap démarre bien, pour ne pas dire sur les chapeaux de roues, l’histoire fait rapidement du surplace malgré ses bolides lancés à toute vitesse sur l’autoroute.

Ecrit par le scénariste Knate Lee, qui travaillait auparavant sur la série Jackass, producteur de Bad Grandpa et qui vient d’écrire le prochain X-Men intitulé The New Mutants, Kidnap n’est absolument pas réaliste et peine alors à créer l’empathie avec le personnage principal, malgré toute la hargne d’Halle Berry et le rythme soutenu qui font qu’on ne s’ennuie pas. Le gros problème de Kidnap est donc de faire un quasi copier-coller de The Call, sur le fond, sur la forme, y compris lors de l’acte final. Une impression de déjà-vu très maladroite.

A l’origine prévu dans les salles en octobre 2015, puis programmé février 2016 en raison de difficultés financières de la société de production Relativity, pour finalement arriver en août 2016 aux Etats-Unis et le mois suivant en VOD dans nos contrées, Kidnap a connu un succès d’estime, sans pour autant casser la baraque. S’il est toujours plaisant de voir Halle Berry dans de ce genre de divertissement, on aimerait cependant la retrouver désormais dans un film plus ambitieux, qui saurait prendre en compte la nouvelle maturité de son jeu.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Kidnap, disponible chez TF1 Studio, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur une des séquences du film en version française.

Un seul supplément au programme de cette édition, un making of de 14 minutes, entièrement promotionnel et composé d’interviews dithyrambiques des comédiens, du cinéaste et du coordinateur des cascades – réalisateur de la seconde équipe. Les acteurs sont en mode « j’ai appris mon texte par coeur », les propos sont redondants, récités et dévoilent toute l’histoire. Quelques images de tournage montrent Halle Berry prendre le volant lors des séquences agitées sur la route. Heureusement que sa voiture était en réalité conduite par un cascadeur positionné sur le toit du véhicule.

L’Image et le son

Voici un transfert solide et une édition HD qui frôle la perfection. La luminosité est omniprésente, les détails confondants sur les gros plans, surtout sur la superbe Halle Berry, filmée sous tous les angles (et merci au cadre large !), le piqué est aiguisé comme un scalpel, la colorimétrie est étincelante et les contrastes ne cessent d’impressionner. La mise en scène agitée de Luis Prieto entraine quelques baisses de la définition, mais rien de rédhibitoire. Apport HD non négligeable pour ce titre.

Attention les oreilles ! Les courses-poursuites entraînent une très bonne utilisation du caisson de basses, qui rugit à de multiples reprises. Toutes les enceintes plongent le spectateur au milieu de la circulation, avec ses coups de frein et ses klaxons en tous genres, ses sirènes de police, ses vrombissements sur l’asphalte. La musique est délivrée sur chaque baffle avec fracas, les voix des comédiens demeurent claires et jamais noyées sous le brouhaha, en français comme en anglais, grâce aux mixages DTS-HD Master Audio 5.1. Accrochez votre ceinture. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © TF1 Studios / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Arrow – Saison 5

ARROW– SAISON 5, disponible en DVD et Blu-ray  le 22 novembre 2017 chez Warner Bros.

Acteurs : Stephen Amell, Katie Cassidy, David Ramsey, Willa Holland, Paul Blackthorne, Emily Bett Rickards, John Barrowman, Colton Haynes, Manu Bennett, Caity Lotz, Susanna Thompson, Echo Kellum…

Musique : Blake Neely

Durée : 23 épisodes de 42 minutes

Date de sortie initiale : 2016-2017

LA SÉRIE

Après la mort de Laurel et le départ de Diggle et Thea de l’équipe, Oliver reste seul pour protéger les rues de Star City. Avec Felicity le guidant depuis le bunker, il est forcé de gérer une ville submergée à la fois de criminels et d’une bande de nouveaux et inexpérimentés justiciers. Mais il doit également concilier son statut de défenseur avec son nouveau poste de maire de la ville. Sa partenaire lui suggère de former une nouvelle équipe malgré son refus. Cependant, quand un nouveau criminel, Tobias Church, fait son apparition dans la métropole, Oliver réalise que Felicity avait raison et que la meilleure solution pour protéger les citoyens serait de créer une nouvelle équipe de super héros. Un peu plus tard vient s’ajouter un autre adversaire, Prometheus, un archer aussi doué qu’Oliver, qui semble le connaître et souhaite le discréditer aux yeux de la ville…

Arrow revient de loin ! Si la série avait su prendre son envol avec trois bonnes saisons, la quatrième avait décontenancé les téléspectateurs et la critique à cause d’une mise en scène affreuse, des histoires jamais intéressantes, l’histoire d’amour Olicity jugée trop niaise et surtout un badguy ridicule qui inspirait plus la pitié que la peur. C’est dire si la chute a été brutale. Voyant que l’audience s’était écroulée, la production et les showrunners ont su prendre en compte tous ces mauvais retours et surtout apprendre de leurs erreurs. Renouvelée pour une cinquième saison, Arrow renaît littéralement pour notre plus grand plaisir. Plus brutale, plus sombre, plus psychologique, cette cinquième saison atomise la précédente, à tel point qu’on en vient même à regretter que la série ne s’arrête finalement pas là, tant la boucle ainsi bouclée aurait été une parfaite conclusion.

Dans cette cinquième saison, les 23 épisodes s’avèrent brillants, passionnants, très bien réalisés, pleins de rebondissements, de combats chorégraphiés, de cascades et d’émotions jusqu’à un final épique où réapparaît Deathstroke. Stephen Amell n’a jamais été aussi bon dans le rôle (et pourtant ce n’était pas gagné), la divine Emily Bett Rickards est toujours géniale, mais c’est surtout le « méchant » interprété par Josh Segarra, qui fait oublier le pathétique et improbable Neal McDonough aka Damien Darhk de la saison 4, qui tire ici son épingle du jeu. Suintant, charismatique, cruel et en même temps finalement empathique, c’est une sacrée révélation. La team Arrow s’est parfaitement renouvelée avec de nouveaux personnages qui s’intègrent bien à l’univers et qui apportent un vrai vent de fraîcheur à l’ensemble.

Aux côtés des stars du show, même si la toujours sexy Willa Holland est le personnage réellement sacrifié de cette saison, d’autant plus qu’elle ne participe plus (ou presque) à l’action, Echo Kellum apporte beaucoup d’humour dans le rôle de l’équivalent de Felicity Smoak au masculin. A la fois nouvelle tête pensante et homme de terrain, Curtis Holt essaye d’aider ses amis en prenant l’identité de Mr Terrific. S’il a encore beaucoup de chemin à faire du point de vue combat, ses inventions technologiques apportent une aide non négligeable à l’équipe dans leur quête pour sauver Star City. Citons également Rick Gonzalez aka Rene Ramirez ou bien encore Wild Dog, Juliana Harkavy, excellente et bad-ass nouvelle Black Canary qui avait déjà peu à faire pour effacer Katie Cassidy – gros point noir de la série, mais qui est quand même présente dans une poignée d’épisodes – de nos mémoires. La nouvelle bande est également constituée du méta-humain Rory Regan/Ragman, interprété par le prometteur Joe Dinicol, ainsi que d’Evelyn Sharp/Artemis, incarnée par la jeune Madison McLaughlin. Moins d’apparitions (et la dernière) de John Barrowman, alias Malcolm Merlyn ou bien encore Ra’s al Ghul, qui intervient seulement dans quatre épisodes. L’association Oliver Queen / John Diggle reprend également du poil de la bête comme dans les deux premières saisons, Paul Blackthorne ou plutôt Quentin Lance, retrouve également un personnage plus consistant en tant qu’adjoint en maire, bref tout est bon dans cette saison.

Entre les soucis à la mairie de la ville, les truands qui ne reculent devant rien et qui débordent d’imagination pour s’emparer de Star City (dont un nouveau justicier violent et aux méthodes radicales qui œuvre sous le nom de Vigilante), plus ce nouvel ennemi impitoyable, Prometheus, qui a décidé de mettre Green Arrow face à son passé d’assassin impitoyable, Oliver Queen a de quoi faire et donc ses nouveaux partenaires ne seront point de trop pour lui donner un coup de pouce. Et pour une fois, les flashbacks omniprésents s’avèrent très intéressants puisqu’ils se focalisent sur les débuts d’Oliver en tant que membre de la Bratva et surtout dans le costume d’Arrow, en Russie, où il affronte un impressionnant mafieux auquel le grand Dolph Lundgren prête ses traits, son mètre 96 et son accent de Rocky IV.

Dernière chose, pour son centième épisode (le huitième dans la saison 5), la production a mis le paquet avec un cross-over très réussi avec les séries Flash, Legends of Tomorrow et Supergirl. Depuis, Arrow semble avoir retrouvé les faveurs des téléspectateurs, même si les audiences de la sixième saison, actuellement en cours de diffusion aux Etats-Unis, ne parviennent pas à retrouver les sommets des trois premières.

LE BLU-RAY

La cinquième saison d’Arrow en Blu-ray, disponible chez Warner Bros., se compose de quatre disques placés dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. La liste des épisodes apparaît au verso, tout comme celle des suppléments. Le menu principal est identique sur les quatre Blu-ray, fixe et musical, qui reprend le visuel de la jaquette.

L’interactivité est dispersée sur les quatre disques.

Blu-ray 1 : La Nouvelle équipe Arrow (10’) : Les créateurs et producteurs de la série font le point sur les grands changements de cette cinquième saison et plus particulièrement sur les nouveaux justiciers qui combattent aux côtés d’Oliver.

Une scène coupée de l’épisode 3 (1’) est également disponible.

Blu-ray 2 : Alliés : l’Invasion (13’) : Les mêmes protagonistes que dans le module précédent sont de retour pour évoquer cette fois le centième épisode de la série, également l’épisode central d’un cross-over avec les autres shows DC. Quelques spoilers dévoilent l’intrigue de ce huitième épisode.

Deux scènes coupées issues des épisodes 9 (1’) et 11 (30 secondes) sont aussi présentes sur ce disque.

Blu-ray 3 : Deux scènes coupées des épisodes 16 (1’10) et 17 (4’) sont proposées ici.

Blu-ray 4 : Débat du Comic-Con (27’) : C’est devenu le rendez-vous incontournable des éditions DVD-Blu-ray d’Arrow. L’éditeur joint la présentation de la nouvelle saison par toute l’équipe de la série, au Comic-Con de San Diego. L’occasion d’allécher les fans toujours présents et prêts à poser toutes leurs questions aux comédiens, tous très souriants et proches des spectateurs.

Retour aux racines de Arrow : Prometheus (15’) : Les comédiens et les créateurs de la série se penchent sur l’une des grandes réussites de la cinquième saison, l’adversaire d’Oliver Queen interprété par l’excellent Josh Segarra. Attention aux nombreux spoilers si vous n’avez pas encore vu cette saison !

L’interactivité se clôt sur un bêtisier amusant et sur deux scènes coupées (4’ au total) des épisodes 19 et 22.

L’Image et le son

Les épisodes sont proposés au format HD (1080p, AVC). Les couleurs sont froides, toujours marquées par quelques touches vertes, caractéristiques du personnage principal. Le piqué est acéré, les contrastes au top et la profondeur de champ très appréciable. Les séquences diurnes sont éclatantes et les scènes de nuit sont aussi bien définies. Warner Bros. met la barre haute et prend soin de l’arrivée de Arrow dans les salons avec même un léger et élégant grain typique du tournage avec la caméra Arri Alexa. Le résultat est superbe et la promotion HD indispensable.

Sans surprise, seule la version originale est livrée au format DTS-HD Master Audio 5.1. Privilégiez évidemment cette option qui instaure un confort acoustique digne des plus grands blockbusters avec une spatialisation tonitruante, des effets latéraux à foison, une percutante délivrance des dialogues et une balance frontale explosive. Mention également au caisson de basses très souvent sollicité dans les scènes d’action. Les réfractaires à la V.O. devront se contenter d’une toute petite VF Dolby Digital 2.0 Stéréo au doublage nian-nian souvent indigne de la série. Etrangement, les allemands disposent d’un mixage Dolby Digital 5.1.

Crédits images : © Warner Bros. / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

 

Test Blu-ray / Baywatch : Alerte à Malibu, réalisé par Seth Gordon

BAYWATCH : ALERTE À MALIBU (Baywatch) réalisé par Seth Gordon, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD chez Paramount Pictures le 24 octobre 2017

Acteurs :  Dwayne Johnson, Zac Efron, Priyanka Chopra, Alexandra Daddario, Kelly Rohrbach, Ilfenesh Hadera…

Scénario : Damian Shannon, Mark Swift d’après une histoire originale de Jay Scherick, David Ronn, Thomas Lennon, Robert Ben Garant et la série créée par Michael Berk, Douglas Schwartz et Gregory J. Bonann

Photographie : Eric Steelberg

Musique : Christopher Lennertz

Durée : version cinéma (1h56) / version longue (2h01)

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Le légendaire sauveteur Mitch Buchannon est contraint de s’associer à une nouvelle recrue, Matt Brody, aussi ambitieux que tête brûlée ! Ensemble, ils vont tenter de déjouer un complot criminel qui menace l’avenir de la Baie…

Bon…pourquoi et comment réaliser une critique pour Baywatch : Alerte à Malibu, adaptation cinématographique de la série du même nom ? Bah parce que le film est là, que c’est une comédie qui n’a aucune autre prétention que de faire rire et que le contrat est rempli. En plus de ça, le film est produit et interprété par Dwayne – The Rock – Johnson, probablement l’acteur le plus cool aujourd’hui, qui est ici accompagné de merveilleuses naïades super-sexy, mais aussi et surtout pleines d’autodérision.

Lorsqu’une dangereuse vague de crimes frappe Malibu, le légendaire Lieutenant Mitch Buchannon, entouré de son équipe de sauveteurs d’élite, prend les choses en main pour protéger la baie et démasquer les coupables. Mitch est rejoint par trois nouvelles recrues triées sur le volet, dont l’ancien athlète, champion olympique mais très controversé, Matt Brody. Ensemble, ils enquêteront et risqueront l’impossible pour dénoncer l’impitoyable femme d’affaires, dont les plans diaboliques menacent l’avenir de la baie.

A la fin des années 1980, la série Alerte à Malibu aka Baywatch en version originale, est lancée sur le réseau NBC. Le principe est simple : filmer au ralenti des jeunes femmes et des jeunes hommes en maillot de bain rouge sur la plage – normal puisqu’ils sont sauveteurs – menés par un David Hasselhoff torse-poils, quand ils doivent venir au secours de nageurs qui se sont baignés trop tôt après avoir mangé, ou parce qu’ils se sont fait piquer par une méduse. Le prétexte est bon, tant que les acteurs et actrices, les actrices surtout, sont filmées comme dans une pub pour un shampoing ou le dentifrice Ultra-Brite. Les spectateurs s’emballent très vite. Résultat, la série vivra onze saisons jusqu’en 2001, se composera de 243 épisodes de 45 minutes, et deviendra surtout la série télévisée la plus regardée au monde avec plus d’un milliard de téléspectateurs par semaine. Après plusieurs téléfilms et une série dérivée (Un privé à Malibu), le film était donc inévitable.

Plus de quinze ans après l’arrêt de la série et plus de 25 ans après son lancement, ce qui était premier degré et ce qui faisait son triomphe, est ici à peine détourné et pourtant provoque un rire teinté de nostalgie. Seth Gordon, réalisateur des cartons US Tout…sauf en famille (2008), Comment tuer son boss ? (2011) et Arnaque à la carte (2013), prend ici les commandes d’une belle superproduction au budget de 70 millions de dollars. Au programme de Baywatch : Alerte à Malibu le film ? Des boobs, des blagues de cul, des blagues avec des pénis en érection coincés dans un transat, des boobs, des scènes d’action invraisemblables, des blagues avec du formol et des morts dans une morgue, des boobs et…ah oui encore des blagues de cul. Et croyez-le ou non, ça fonctionne. Ça marche bien car le casting est au top. Si Dwayne Johnson mène son équipe sans se forcer, avec un charisme de dingue, une spontanéité, une bonne humeur naturelle et un sourire immédiatement empathique, il est très bien épaulé. Le casting féminin se compose des divines, des sublimes, des über-sexy, des sculpturales (oui bon j’arrête) Alexandra Daddario (tu te souviens de la première saison de True Detective ?) et des méconnues, mais qu’on ne demande qu’à connaître personnellement, Kelly Rohrbach (mannequin aperçue dans Café Society de Woody Allen et prochainement dans A Rainy Day in New York du même cinéaste) qui reprend le rôle autrefois tenu par Pamela Anderson, ainsi qu’Ilfenesh Hadera, amazone d’1m80 qui reprend le personnage de Stephanie Holden aka Alexandra Paul. Bon, puisqu’ils sont là autant en parler, ces demoiselles sont accompagnées de Zac Efron (dans le rôle de Matt Brody, anciennement David Charvet), dont les abdos et biceps paraissent réalisés en images de synthèse (non, je ne suis pas jaloux de « ça »), sans oublier le jeune Jon Bass, l’élément nouveau de la troupe, le mec de tous les jours, bedonnant, souriant, timide, mais volontaire et fou amoureux de C.J.

Toutes ces belles personnes bronzées vont unir leurs forces pour démanteler un réseau de trafic de drogue, organisé par la perfide (et aussi canon que le reste de la bande) Victoria Leeds, interprétée par Priyanka Chopra, actrice indienne, chanteuse, mannequin et même ancienne Miss Monde 2000. Autant dire que cette dernière, peu habituée à tourner dans un film de cet acabit(e) dans son pays, s’en donne ici à coeur joie. L’intrigue est donc évidemment complètement anecdotique, mais du moment que les scènes se tiennent et que la bonne humeur soit contagieuse, nous n’en demandons pas plus.

Il n’y a pas tromperie sur la marchandise, on ne va pas voir Baywatch – Alerte à Malibu pour espérer se perdre dans les méandres d’un esprit malade ou dans une histoire tortueuse et kafkaïenne. On se marre pendant deux heures. Pur produit formaté pour l’été, on déguste ce buddy-movie comme un bon Magnum. C’est bourré d’huile de palme, ce n’est pas bon pour la santé, mais ça fait un bien fou. Les nanas sont belles et à se damner, tous les acteurs sont bons et attachants, les répliques graveleuses et trash fusent à cent à l’heure et voilà le film est terminé. Ah oui pour ceux qui se le demandaient, David Hasselhoff et Pamela Anderson sont bien de la partie. Si Baywatch : Alterte à Malibu n’a pas eu le succès escompté avec son budget à peine rentabilisé aux Etats-Unis, l’Europe a accueilli le film les bras ouverts avec plus d’1,5 million d’entrées en France et près de 2 millions en Allemagne. Et pourquoi pas une suite ?

LE BLU-RAY

Le test de l’édition HD de Baywatch : Alerte à Malibu, disponible chez Paramount Pictures, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est fixe et muet. A noter que le film est disponible dans son montage cinéma (1h56) et en version longue (2h01) qui n’apporte absolument rien de plus.

Comme c’est souvent le cas chez l’éditeur, les bonus sont inutilement divisés. Les modules intitulés A la rencontre des sauveteurs (21’30), Poursuivre l’héritage (9’30) et Cascades et entraînement (9’) sont constitués des mêmes intervenants (acteurs, producteurs et réalisateur essentiellement), tous en monde promo à fond, qui affichent un sourire à s’en décrocher la mâchoire, un teint bronzé limite vermillon et une pèche d’enfer. Le truc, c’est qu’ils le font bien. Ces suppléments ne vont certes pas loin dans l’info (The Rock sent bon, Alexandra Daddario est bonne, Ilfenesh Hadera n’aime pas la salade de thon), mais la bonne humeur est franchement contagieuse, à l’image du film. Les personnages sont présentés, ainsi que « l’histoire », tout le monde fait référence à la série originale (d’ailleurs Pamela Anderson vient dire quelques mots, profitez-en pour régler le contraste de votre télé), les images de tournage et des coulisses abondent. On passe un bon moment.

Cette section se compose également de 10 minutes de scènes coupées ou proposées en version longue. Des séquences qui prolongent les moqueries de Mitch envers Matt, la maniaquerie de Stephanie ou bien encore l’infiltration de l’équipe à l’hôpital.

L’Image et le son

Fidèle à sa réputation, Paramount livre un master HD irréprochable et rutilant de Baywatch : Alerte à Malibu, tourné au moyen de la caméra Arri Alexa XT Plus. Les contrastes affichent une densité exceptionnelle, le piqué est tranchant comme une lame de rasoir, les scènes diurnes sont éclatantes, la colorimétrie est étincelante (plus pastel sur les séquences à effets spéciaux), la profondeur de champ irréprochable. Le léger grain de la photo est respecté, les détails abondent sur le cadre large, sur le crâne de The Rock, les visages et les décolletés (m’enfin), bref, le transfert est resplendissant. Apport HD validé pour ce titre.

Paramount sort l’artillerie lourde avec une version originale Dolby Atmos , compatible Dolby TrueHD 7.1 ! Dès l’apparition du titre « hénaurme » après le premier sauvetage, les latérales distillent des effets latéraux qui appuient chaque séquence agitée (l’incendie, le feu d’artifice, la poursuite) et tant pis si parfois ça n’est pas très naturel. Le caisson de basses soutien allègrement toutes les scènes d’action, la musique de Christopher Lennertz explose, c’est un très bon spectacle acoustique. A côté, la piste française fait pâle figure avec son petit encodage Dolby Digital 5.1, même si elle conviendra aux allergiques à la version originale, avec son ouverture sympatoche des enceintes frontales, des arrière qui assurent et son doublage honteux mais rigolo.

Crédits images : © Paramount Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Leatherface, réalisé par Julien Maury et Alexandre Bustillo

LEATHERFACE réalisé par Julien Maury et Alexandre Bustillo, disponible en DVD et Blu-ray chez Métropolitan Vidéo le 2 janvier 2018

Acteurs :  Stephen Dorff, Lili Taylor, Sam Strike, Vanessa Grasse, Finn Jones, Sam Coleman, Jessica Madsen, James Bloor, Christopher Adamson…

Scénario : Seth M. Sherwood

Photographie : Antoine Sanier

Musique : John Frizzell

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

La famille Sawyer sème la terreur au Texas. Leur plus jeune enfant est envoyé en hôpital psychiatrique après avoir reçu comme cadeau d’anniversaire une tronçonneuse qu’il essaya dès l’ouverture du paquet sur une des proies de la famille. Des années plus tard, le garçon s’échappe de l’hôpital psychiatrique où il était interné avec quelques patients déviants et une infirmière prise en otage. Semant la terreur sur les routes, ils sont poursuivis par un shérif dont la fille a été victime de la famille tronçonneuse. Qui parmi les criminels deviendra le terrifiant « Leatherface » ?

Alors c’est ça le fameux Leatherface ? Huitième film de la franchise initiée par Tobe Hooper en 1974 avec le cultissime Massacre à la tronçonneuse, qui comprend trois suites (inégales), Massacre à la tronçonneuse 2 (Tobe Hooper, 1986), Massacre à la tronçonneuse 3 : Leatherface (Jeff Burr, 1990), Massacre à la tronçonneuse 4 : La Nouvelle Génération (Kim Henkel, 1994), un remake éponyme du film original, réalisé par Marcus Nispel en 2003, une préquelle de ce dernier, Massacre à la tronçonneuse : Le Commencement (Jonathan Liebesman, 2006), sans oublier une autre suite tardive qui s’immisce entre le premier et le second volet, Texas Chainsaw 3D, mis en scène par John Luessenhop en 2013. Pour réaliser ce nouvel opus de la saga, les cinéastes français Julien Maury et Alexandre Bustillo, metteurs en scène d’A l’intérieur (2007), Livide (2011) et Aux yeux des vivants (2014) ont été choisis par la société Millenium Films. Si le film vaut bien mieux que le précédent volet, Leatherface souffre néanmoins d’un manque d’intérêt flagrant et pâtit de sa reprise en main par le studio qui l’a taillé dans le vif en lui retirant sa moelle épinière, préférant se focaliser sur l’aspect horrifique. Privé d’une sortie dans les salles en France, c’est ici qu’apparaît l’importance de découvrir Leatherface en Blu-ray et DVD, qui proposent près d’une demi-heure de séquences coupées, qui contiennent la sève du film original de Maury/Bustillo, à savoir l’émotion, la motivation des personnages, ainsi qu’une séquence finale bien plus ambitieuse, tordue et percutante que celle finalement imposée par la production.

Alors que la terrifiante famille Sawyer est soupçonnée d’avoir assassiné la fille du shérif Hartman, le fils cadet est enlevé à sa mère et placé en asile psychiatrique. Devenu adolescent, ce dernier profite d’une mutinerie pour s’échapper de l’asile avec trois autres psychopathes qui prennent en otage une jeune infirmière. La petite bande s’engage alors dans une balade sauvage, semant la mort partout où ils passent. Le Shérif Hartman, assoiffé de vengeance, se lance à leur poursuite. De cette chasse à l’homme sanglante émergera le tueur à la tronçonneuse et au masque de cuir.

Puisqu’il faut juger le résultat final, autrement dit le film officiel présenté au public, autrement dit en DTV chez nous, alors Leatherface n’est pas un bon film. Et en même temps, il n’est pas mauvais, du moins pas autant de ce qu’on a pu entendre depuis les premiers retours. Leatherface est un film malade, dans le sens où la griffe des deux réalisateurs se ressent, mais apparaît étrangement émoussée et de façon involontaire. Si l’on pourra reprocher certains choix esthétiques, comme cette photo jaune dispensable, le cadre est soigné, la direction d’acteurs irréprochable et certaines séquences font leur effet. Néanmoins, s’il était prometteur sur le papier de découvrir les origines du tueur de Massacre à la tronçonneuse, Leatherface ne tient pas ses promesses. Mais encore une fois, tout n’est pas à jeter.

En dehors d’un générique qui faisait habilement le lien avec Massacre à la tronçonneuse premier du nom, un caméo sympatoche de Marilyn Burns et de Gunnar Hansen, il n’y avait pas grand-chose à retenir de Texas Chainsaw 3D, slasher classique qui surfait de façon opportuniste sur la vague relief initiée par Avatar de James Cameron. Les comédiens étaient plutôt mauvais (même si Alexandra Daddario était certes plaisante à regarder), les personnages dépourvus d’intérêt, et l’on piétinait d’impatience de les voir se faire massacrer par un Leatherface pataud, finalement plus drôle qu’inquiétant. Pas de ça chez Maury/Bustillo. Quelque chose de malsain parcourt leur film et c’est tout en leur honneur. Ici, pas de comédiennes maquillées comme des pandas, affublées de wonderbras et de jean-slim qui les empêchent de courir (en moulinant des bras), d’acteurs au look de Ken, semi-rictus et dents blanches éclatantes, chemise ouverte, qui se la pètent et qui finalement se réfugient derrière leur nana quand ils ont peur. Pas d’actrices filmées à hauteur des fesses, qui trébuchent dans les marches, qui rentrent le ventre et qui se cachent derrière un ficus pour échapper au texan frappadingue. Maury/Bustillo s’intéressent à leurs personnages et jouent à une partie de Qui est-ce ? dans le sens où un jeu s’installe avec les spectateurs pour lui faire deviner lequel des personnages sera celui que l’on nommera Leatherface. Certes, on devine assez vite la réponse, mais les deux cinéastes s’amusent autant qu’ils rendent hommage au film original, ainsi qu’à divers films qui les ont inspirés, comme American History X, Tueurs Nés et Hannibal, en faisant de leur mieux avec un budget serré et un tournage…en Bulgarie !

Le gros problème de Leatherface est d’adopter le ton d’un road-movie avec un rythme en dents de scie (électrique), après un épisode de mutinerie qui rappelle involontairement La Carapate de Gérard Oury. On peut trouver le temps long et si quelques effets gores sont particulièrement sympathiques et efficaces, l’intrigue, écrite par Seth M. Sherwood (l’auteur du nanar sympathique La Chute de Londres) s’essouffle très vite et n’installe rien, ou pas assez, pas grand-chose. Néanmoins, l’interprétation vaut le déplacement, notamment Stephen Dorff, excellent Texas Ranger, dont le rôle a néanmoins souffert de coupes au montage, ainsi que Lili Taylor, particulièrement glaçante dans le rôle de Verna Sawyer, la « môman » de Leatherface himself. En tant que tel, Leatherface n’est pas repoussant et contentera celles et ceux qui voudront s’installer avec des potes devant un spectacle divertissant, pour une soirée film-pizza-bière. C’est juste une œuvre frustrante, car si l’on sent le feu qui anime Maury/Bustillo à quelques reprises, il n’en demeure finalement que quelques braises et pas assez d’éléments pour distinguer cette œuvre du tout-venant du genre. Pas un nanar, pas un navet, juste un film d’horreur banal comme il en sort à la pelle chaque année. 

LE BLU-RAY

Le test de l’édition Haute-Définition de Leatherface, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

L’interactivité de ce Blu-ray s’ouvre sur une interview de Julien Maury et Alexandre Bustillo (26’). Installés au premier rang d’une salle de cinéma, les deux réalisateurs expliquent avec franchise et humilité, comment ils ont été dépossédés de leur film. Car, comme ils le disent posément, les producteurs exécutifs ont le final cut aux Etats-Unis et peuvent reprendre entièrement le film si les deux montages présentés par le metteur en scène ne leur conviennent pas. C’est ce qui s’est passé pour Leatherface, dont la fin originale a notamment été jugée trop déviante. Pourtant, Maury et Bustillo paraissent sereins et reviennent sur chaque étape du tournage et de sa production, ainsi que sur les premiers retours des spectateurs. Les deux réalisateurs déclarent avoir essayé d’apporter ce qu’ils aiment dans le genre à cette franchise qu’ils affectionnent tout particulièrement, en reprenant le scénario qui leur était proposé et qu’ils trouvaient à l’origine trop violent. On sent également que Maury et Bustillo ont le respect des spectateurs, qu’ils espèrent les surprendre le plus possible (ce qui est le plus difficile à faire aujourd’hui), quitte à les emmener là où ils ne s’y attendaient pas. Ils passent en revue les thèmes du film, le casting, les conditions de tournage, soit quatre semaines et demi en Bulgarie (assez libres dans leurs intentions, avec le soutien du casting et de l’équipe technique majoritairement européenne), en indiquant avoir traité le film à leur manière en prenant comme référence La Balade sauvage de Terrence Malick et…Virgin Suicides de Sofia Coppola ! Enfin, Maury et Bustillo s’expriment sur les décisions des producteurs et les changements apportés à leur travail. Au final, les deux réalisateurs estiment que cette expérience américaine est positive malgré tout, estimant qu’ils savaient d’entrée de jeu qu’ils pouvaient perdre le contrôle de leur film. La disparition de Tobe Hooper (producteur exécutif ici), que les deux cinéastes n’ont finalement pas pu rencontrer, le lendemain de la première du film à Londres, est également abordée.

Le making of (13’) ne laisse rien apparaître des problèmes en postproduction. Entièrement promotionnel, les producteurs, le scénariste, les réalisateurs, le chef opérateur et les comédiens se livrent à l’exercice face caméra, dans un module destiné à vendre Leatherface, ses enjeux et sa place dans la saga initiée par Tobe Hooper. Le casting, les personnages, les effets visuels, les partis pris esthétiques sont passés au peigne fin.

L’un des gros morceaux de cette section est bien évidemment celui consacré aux séquences coupées (25’), brutes et non étalonnées. Huit scènes au total, dont une ouverture et une fin alternatives. Sans trop dévoiler ce que vous trouverez ici, sachez tout de même que le final original tourné par Maury et Bustillo, est absolument sensationnel, étouffant (car tout se déroulait dans la maison et non dans les bois) et couillu. On comprend d’ailleurs pourquoi les producteurs ont pris peur en la voyant.

Mais c’est aussi devant tout ce matériel laissé sur le banc de montage qu’on se rend compte du vrai boulot des cinéastes, qui s’intéressaient aussi et avant tout à la psychologique des personnages, en particulier celui du Texas Ranger interprété par l’excellent Stephen Dorff. Dans une scène coupée, Hal Hartman s’entretient avec son fils (qui deviendra également Texas Ranger dans Texas Chainsaw 3D) en rentrant chez lui pour prendre une carabine. Ils prennent une bière ensemble sur le perron, le fils indiquant à son père qu’il souhaite également l’aider dans sa quête de vengeance. Son père refuse. Une autre séquence montrait Hartman venir se recueillir sur la tombe de sa fille, avant de se mettre à pleurer.

Même chose pour le personnage de Jackson, dont les troubles de la personnalité sont nettement plus marqués, notamment quand le jeune homme dit à Lizzy qu’il ne se rappelle plus de ses actes violents et qu’une partie de lui disparaît chaque fois que cela arrive. Refusant de plonger dans cet état, Jackson demande à Lizzy de ne pas le laisser faire de mal.

Pas étonnant que les studios aient vu rouge devant ces séquences qui « osaient » s’intéresser aux personnages, puisque les producteurs voulaient se concentrer avant tout sur l’aspect horrifique de l’histoire. Dommage pour eux, dommage pour nous, mais heureusement que le Blu-ray est là pour donner un bel aperçu de la vision des réalisateurs.

Julien Maury et Alexandre Bustillo sont de retour dans leur salle de projection privée, afin de commenter l’ouverture et la fin alternatives, ainsi que les deux séquences coupées avec Stephen Dorff (13’30). L’occasion pour les deux réalisateurs de se pencher un peu plus sur leurs intentions et partis pris, qui n’ont malheureusement pas convaincu les producteurs.

L’interactivité se clôt sur un artbook défilant (3’), 118 pages de storyboard illustrant dix séquences spécifiques du film, ainsi que les bandes annonces censurée/non censurée de Leatherface.

Et n’oubliez pas le petit bonus caché amusant (placez le curseur sur la tronçonneuse en bas à droite de la page des suppléments, puis validez), dans lequel Maury et Bustillo se retrouvent face à une tronçonneuse mise à leur disposition, avec pour enjeu de la mettre en route !

L’Image et le son

Leatherface débarque donc directement dans les bacs. Heureusement, le titre atterrit dans l’escarcelle de Metropolitan Vidéo. A cette occasion, l’éditeur semble repousser une fois de plus les limites de la HD avec cette superbe édition Blu-ray. La patine est délicate et léchée durant 1h30, les partis pris merveilleusement rendus. C’est un quasi-sans-faute technique : relief, colorimétrie (jaune-orangée), piqué (acéré), contrastes (impressionnants), densité des noirs, on en prend plein les yeux, autant dans les scènes de nuit (très nombreuses) que les séquences diurnes. Chaque détail aux quatre coins du cadre large est aussi saisissant qu’étourdissant. Ce transfert immaculé soutenu par une compression AVC solide comme un roc laisse souvent pantois, en particulier sur les gros plans des comédiens.

Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes des pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 est mis à contribution. Les ambiances fusent, la musique bénéficie d’un traitement de faveur avec une belle ouverture, plongeant le spectateur dans l’ambiance. Seuls les dialogues sur la version originale manquent d’ardeur sur la centrale par rapport à la piste française qui de son côté délivre les voix avec plus de peps. Les effets sont très bien spatialisés. A ce titre, c’est la tronçonneuse qui prédomine dans la dernière partie, ce qui risque de décontenancer votre voisinage si vous visionnez le film le soir… N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle à ce spectacle acoustique, y compris dans la séquence de mutinerie.

Crédits images : © Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr