JOURS TRANQUILLES À CLICHY réalisé par Claude Chabrol, disponible en DVD et Blu-ray chez LCJ Editions
Acteurs : Andrew McCarthy, Nigel Havers, Barbara De Rossi, Stéphanie Cotta, Isolde Barth, Eva Grimaldi, Anna Galiena, Giuditta Del Vecchio, Stéphane Audran, Mario Adorf…
Scénario : Claude Chabrol, Ugo Leonzio d’après le roman d’Henry Miller
Photographie : Jean Rabier
Musique : Jean-Michel Bernard, Luigi Ceccarelli, Matthieu Chabrol
Durée : 1h56
Date de sortie initiale : 1990
LE FILM
Au seuil de la mort, l’écrivain Henry Miller se souvient de sa vie parisienne des « Années folles », de son amitié avec Alfred, de ses conquêtes féminines, de Nys…
Quand le cul le plus chaud de Paris est réduit en cendres…
Jours tranquilles à Clichy, c’est en quelque sorte le vilain petit canard dans la filmographie de Chacha, Claude Chabrol, une œuvre qui aurait plus ou moins été reniée par son auteur, un bide commercial retentissant avec seulement 90.000 spectateurs à sa sortie en mai 1990. Pourtant, si l’on accepte le fait que cette chronique soit hors-série dans l’oeuvre du cinéaste, Jours tranquilles à Clichy n’a rien de déplaisant. Certes, Chabrol a souvent tendance à se prendre ici pour Federico Fellini, d’ailleurs son film est une co-production italienne, mais il y a de bonnes choses dans ce fourmillement de personnages, de fêtes et d’orgies.
FOLLE À TUER réalisé par Yves Boisset, disponible en combo Blu-ray+DVD le 31 juillet 2019 chez Studiocanal
Acteurs : Marlène Jobert, Tomas Milian, Thomas Waintrop, Michel Peyrelon, Victor Lanoux, Jean Bouchaud, Jean Bouise, Michael Lonsdale…
Scénario : Yves Boisset, d’après le roman Ô dingos, ô châteaux ! de Jean-Patrick Manchette
Photographie : Jean Boffety
Musique : Philippe Sarde, Giuseppe Verdi (extraits de l’opéra La Force du destin)
Durée : 1h37
Date de sortie initiale : 1975
LE FILM
Une jeune femme, sortie d’une clinique psychiatrique, est engagée comme gouvernante du neveu d’un riche industriel. Mais un tueur à gages enlève celle-ci et le gamin lors d’une promenade. Le tueur la contraint à écrire une lettre la désignant comme coupable, avant de les tuer. Mais elle parvient à tromper sa vigilance et prend la fuite.
« Vous savez, j’suis pas grand-chose…un p’tit grain de sable… »
Coincé, dissimulé même entre deux grands piliers de sa carrière, Dupont Lajoie (1975) et Le juge Fayard dit Le Shériff (1977), Folle à tuer est pourtant un véritable exercice de style dans lequel Yves Boisset y met tout son amour pour le film noir, mais cette fois mâtiné de tendresse. C’est aussi la première fois que le cinéaste confie le rôle principal à une comédienne et pas n’importe laquelle, puisque Folle à tuer est véritablement porté par la grande et sublime Marlène Jobert, impériale dans le rôle de Julie, héroïne malgré-elle et prise dans une spirale infernale, dans laquelle elle fera tout pour sauver sa peau, mais surtout celle d’un petit garçon interprété par l’étonnant Thomas Waintrop. Complètement méconnu, Folle à tuer est pourtant un savoureux tour de force (même si le final se devine bien à l’avance), un polar fringuant, un drame psychologique doublé d’un road movie, bref, c’est un putain de bon film.
FURIE AU MISSOURI (I Giorni della violenza) réalisé par Alfonso Brescia, disponible le 3 septembre 2019 en combo Blu-ray + DVD chez Artus Films
Acteurs : Peter Lee Lawrence, Beba Loncar, Luigi Vannucchi, Andrea Bosic, Nello Pazzafini, Lucio Rosato, Rosalba Neri, Gianni Solaro…
Scénario : Mario Amendola, Antonio Boccaci, Gian Luigi Buzzi, Paolo Lombardo
Photographie : Fausto Rossi
Musique : Bruno Nicolai
Durée : 1h40
Année de sortie : 1967
LE FILM
Pendant la guerre de Sécession, Josh voit le capitaine Clifford, de l’armée nordiste assassiner son frère. Pour le retrouver, il s’engage auprès de mercenaires sudistes. À la fin de la guerre, recherché pour meurtre, il retourne au ranch. Il y retrouve sa fiancée qui a entretemps épousé Clifford. Josh va préparer sa vengeance.
De sa longue filmographie, les cinéphiles et cinéphages ont surtout retenu du cinéaste Alfonso Brescia (1930-2001) ses opus aux titres explicites du genre La Vie sexuelle de Don Juan (1971), Les Amazones, filles pour l’amour et pour la guerre (1973) et Supermen contre les amazones (1974). Capable du meilleur comme du pire, le réalisateur italien, également connu sous le nom de Al Bradley, aura abordé le péplum, le western, le film fantastique, l’érotique et le polar urbain. Furie au Missouri – I Giorni della violenza ou Les jours de la violence encore en français, fait partie du bon lot. Alfonso Brescia n’en est pas à son coup d’essai dans le genre, puisqu’il aura déjà signé Le Colt c’est ma loi – La Colt è la mia legge (1965) et Calibre 32 – Killer Calibro 32 (1967), dans lequel Peter Lee Lawrence tenait la vedette. Les deux hommes se réunissent pour Furie au Missouri, western classique, mais néanmoins de haute tenue, très bien mis en scène et qui pourrait véritablement passer pour un film américain. Un très bon spectacle.
LA MEILLEURE FAÇON DE MARCHER réalisé par Claude Miller, disponible en DVD, Blu-ray et combo Blu-ray+DVD depuis le 24 janvier 2018 chez LCJ Editions
Acteurs : Patrick Dewaere, Patrick Bouchitey, Christine Pascal, Claude Piéplu, Marc Chapiteau, Michel Blanc…
Scénario : Luc Béraud, Claude Miller
Photographie : Bruno Nuytten
Musique : Alain Jomy
Durée : 1h25
Date de sortie initiale : 1976
LE FILM
Durant l’été 1960, Marc et Philippe sont moniteurs dans une colonie de vacances en Auvergne. Tout les oppose : le premier se veut viril, tandis que le second se montre beaucoup plus réservé et taciturne. Au cours d’un malheureux concours de circonstance, Marc surprend Philippe habillé en femme. Une relation ambigüe, mélange de sadisme et de vénération, s’instaure alors entre les deux hommes.
J’ai déjà longuement parlé des films de Claude Miller (1942-2012), de Garde à vue (1981) en passant par Mortelle randonnée (1983), ses deux films avec Charlotte Gainsbourg, L’Effrontée (1985) et La petite voleuse (1988), et plus récemment de La Classe de neige (1999). Près d’une vingtaine de films et documentaires réalisés en l’espace de 45 ans. Un cinéaste inégal, touche-à-tout, inclassable, mais dont la sensibilité me touchait dans chacun de ses opus. Ancien assistant de Marcel Carné sur Trois chambres à Manhattan (1965), de Robert Bresson sur Au hasard Balthazar (1966), de Michel Deville sur Martin soldat (1966), de Jacques Demy sur Les Demoiselles de Rochefort et même de Jean-Luc Godard sur Weekend (1967), cet ancien diplômé de l’IDHEC, devenu directeur de production de François Truffaut sur La sirène du Mississipi (1969), décide de passer derrière la caméra avec quelques courts-métrages. Juliet dans Paris (1967) avec Juliet Berto, La Question ordinaire (1969) et Camille ou La comédie catastrophique (1971) lui apprennent le travail de metteur en scène, le perfectionnent à la technique et à la direction d’acteurs. Parallèlement, il assiste Gérard Pirès sur ses deux opus mythiques, Fantasia chez les ploucs (1971) et Elle court, elle court la banlieue (1973), avant de passer le cap du long métrage en 1976 avec La Meilleure façon de marcher.
VIVA DJANGO ! (W Django !) réalisé par Edoardo Mulargia, disponible le 3 septembre 2019 en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films
Acteurs : Anthony Steffen, Stelio Candelli, Glauco Onorato, Chris Avram, Donato Castellaneta, Esmeralda Barros, Benito Stefanelli, Simonetta Vitelli…
Scénario : Nino Stresa
Photographie : Marcello Masciocchi
Musique : Piero Umiliani
Durée : 1h30
Année de sortie : 1971
LE FILM
Django recherche les bandits qui ont violé et assassiné sa femme. Sur son chemin, il rencontre un voleur de chevaux qui a soi-disant assisté au meurtre. Il va l’aider à accomplir sa vengeance jusqu’à ce que Django se rende compte que ce dernier n’est pas complètement innocent.
Le personnage mythique de Django fait son apparition en 1966 dans le film éponyme de Sergio Corbucci, avec le mythique Franco Nero dans le rôle-titre. Après ce triomphe international, le rôle, ou plutôt le personnage ou même « le nom » qui sert plutôt d’accroche, est finalement repris trois ans plus tard par Anthony Steffen (1929-2004) dans Bravo Django, également connu sous le titre Quelques dollars pour Django, réalisé par León Klimovsky (1906-1996). La grande star du western transalplin, de son vrai nom Antonio Luiz de Teffé von Hoonholtz ou Antonio de Teffè, qui détient le record de films de westerns en tête d’affiche face à Franco Nero, Gianni Garko, Giuliano Gemma et Gian Maria Volonté, reprendra ce personnage emblématique dans La Horde des salopards – Django il bastardo (1969), qu’il écrit et produit, et dans le film qui nous intéresse aujourd’hui, Viva Django – W Django !, réalisé en 1971 par Edward G. Muller aka Edoardo Mulargia (1925-2005). Ce western spaghetti, aussi connu sous le titre Un homme appelé Django ! est une excellente surprise. Respectueux du genre et surtout des codes instaurés par Sergio Leone avec Pour une poignée de dollars en 1964, Viva Django !, est un super divertissement et qui n’a pas trop pris de rides malgré son quasi demi-siècle.
LA MALÉDICTION DE LA DAME BLANCHE (The Curse of La Llorona) réalisé par Michael Chaves, disponible en DVD et Blu-ray chez Warner Bros. le 21 août 2019
Acteurs : Linda Cardellini, Roman Christou, Jaynee-Lynne Kinchen, Raymond Cruz, Marisol Ramirez, Patricia Velasquez, Sean Patrick Thomas, Tony Amendola…
Scénario : Mikki Daughtry, Tobias Iaconis
Photographie : Michael Burgess
Musique : Joseph Bishara
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
La Dame Blanche. Spectre terrifiant, pris en étau entre le paradis et l’enfer, piégé par un terrible destin dont elle est elle-même l’artisan. La seule évocation de son nom sème la terreur dans le monde depuis des siècles. Quand elle était en vie, elle a noyé ses enfants dans un accès de folle jalousie, puis, dévastée par le chagrin, elle s’est jetée dans le fleuve déchaîné. Désormais, ses larmes sont devenues éternelles. Elles sont même mortelles et tous ceux qui entendent ses appels sinistres la nuit sont maudits. Tapie dans l’ombre, la Dame Blanche s’attaque aux enfants, cherchant désespérément à remplacer les siens. Au fil des siècles, elle est devenue de plus en plus prédatrice… et ses méthodes de plus en plus terrifiantes. Los Angeles, années 1970. La Dame Blanche hante la nuit… et les enfants. Ignorant les avertissements d’une mère soupçonnée de violence sur mineurs, une assistante sociale et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Dame Blanche, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques destinées à repousser les forces du mal… à la frontière où la peur et la foi se rencontrent… Méfiez-vous de ses pleurs glaçants… Elle est prête à tout pour vous entraîner vers les ténèbres. Car sa douleur ne connaît pas de répit – son âme tourmentée n’a pas droit au repos. Et il n’existe aucun moyen d’échapper à la malédiction de la Dame Blanche.
En 2013, Conjuring : Les dossiers Warren, produit avec un budget modeste de 13 millions de dollars en rapporte 318 millions dans le monde. Bien que surestimé, le film de James Wan (Saw, Insidious 1 et 2) casse la baraque y compris en France avec plus d’1,1 million d’entrées. Annabelle n’est pas une suite, mais un spin-off préquel dirons-nous puisque l’action se déroule avant celle de Conjuring et se focalise sur « l’origine » de la poupée maléfique aperçue dans la salle des trophées du couple d’exorcistes dans l’oeuvre de James Wan. Un film à tout petit budget (5 millions de dollars !) pour surfer allègrement sur le triomphe de Conjuring et en espérant amasser le plus possible de billets verts. Avec 245 millions de dollars de recette et 1,5 million d’entrées en France, la mission est réussie. 2016, James Wan donne suite aux aventures des Warren avec Conjuring 2 : Le Cas Enfield : 315 millions de dollars récoltés. La Warner n’allait pas laisser passer l’opportunité de surfer sur le succès d’Annabelle en lui donnant une suite, une préquelle plutôt avec Annabelle 2 : La Création du mal, qui se permet de surpasser le premier volet au box office avec 305 millions de dollars de recette pour un budget de 15 millions. Une entreprise très lucrative. James Wan et les studios ont le nez fin. Sachant que le personnage de la Nonne maléfique de Conjuring 2 : Le Cas Enfield avait fait sensation auprès des spectateurs, un nouveau spin-off est encore imaginé. Résultat, La Nonne, « premier » volet dans l’ordre chronologique des événements de la franchise, est devenu le plus grand succès commercial de la saga avec 365 millions de dollars de recette. Cela n’a pas été le cas pour l’inattendue Malédiction de la Dame Blanche, qui a certes cartonné en rapportant 120 millions de dollars aux producteurs (contre 15 millions de budget), mais qui marque un « léger » essoufflement dans le Conjuring-verse. A croire que ce film a été rattaché au dernier moment à cette franchise, The Curse of La Llorona a d’ailleurs été officiellement estampillé « Conjuring » après les premières projections presse, le film de Michael Chaves peine à se démarquer du tout-venant. Demeure l’interprétation de la géniale et pourtant méconnue Linda Cardelini, inoubliable Sylvia Rosen de la série Mad Men, Samantha Taggart dans Urgences et Meg Rayburn dans Bloodline. Il serait d’ailleurs temps de lui confier plus de rôles au cinéma !
LA CLASSE DE NEIGE réalisé par Claude Miller, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 23 mai 2018 chez LCJ Editions
Acteurs : Clément Van Den Bergh, Lokman Nalcakan, François Roy, Yves Verhoeven, Emmanuelle Bercot, Tina Sportolaro, Yves Jacques, Chantal Banlier…
Scénario : Claude Miller, Emmanuel Carrère d’après le roman de ce dernier
Photographie : Guillaume Schiffman
Musique : Henri Texier
Durée : 1h37
Date de sortie initiale : 1998
LE FILM
Nicolas est un enfant grave, fragile et perturbé, qui vit dans son monde intérieur, peuplé de fantasmes terrifiants. Son père l’accompagne lui-même sur les lieux de la classe de neige où il rejoint ses camarades de classe. Malgré l’attention de Mademoiselle Grimm, sa maîtresse, Nicolas reste isolé, retiré dans son monde d’hallucinations morbides. Il sympathise avec Hodkann, un enfant turbulent, qu’il entraîne dans sa dérive mentale en lui racontant des histoires terribles. Au chalet, Nicolas, tombé malade, est choyé par le moniteur Patrick et par sa maîtresse. Pour Nicolas et Hodkann, la réalité se révèle plus éprouvante que ses fantasmes les plus cruels.
L’un des thèmes récurrents de l’oeuvre du cinéaste Claude Miller (1942-2012) est l’enfance. Dans tous ses états. Ou le passage à l’âge adulte, la fin de l’innocence, cet instant de révolte où l’être est en guerre contre le reste du monde. Ou tout simplement celui de l’enfance perturbée et mise à mal en raison d’un facteur extérieur. Le roman d’Emmanuel Carrère, La Classe de neige, publié en 1995 et Prix Fémina, ne pouvait pas laisser le réalisateur indifférent.
LE BAL DE L’HORREUR (Prom Night) réalisé par Paul Lynch, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 9 septembre 2019 chez Rimini Editions
Acteurs : Jamie Lee Curtis, Leslie Nielsen, Casey Steven, Anne-Marie Martin, Antoinette Bower, Michael Tough, Robert A. Silverman, Pita Oliver, David Mucci, Jeff Wincott…
Scénario : William Gray d’après une histoire originale de Robert Guza Jr.
Photographie : Robert C. New
Musique : Paul Zaza, Carl Zittrer
Durée : 1h32
Année de sortie : 1980
LE FILM
Dans une vieille école déserte, une petite fille meurt accidentellement des conséquences d’un jeu organisé par une bande de jeunes, qui devant l’horreur de la situation décident de ne jamais révéler la vérité. Mais une ombre les a vus, et décide de se venger six ans plus tard, à l’occasion du bal de fin d’année des gamins devenus de jeunes adultes. Est-ce ce tueur psychopathe qui vient de s’évader d’un hôpital psychiatrique ? Les meurtres vont alors se succéder et se précipiter lors de cette fameuse « Prom Night ».
Etonnamment, après sa révélation dans Halloween, la nuit des masques de John Carpenter, les propositions restent timides voire inexistantes pour Jamie Lee Curtis. Agée tout juste de vingt ans, la légendaire Laurie Strode, fille de Tony Curtis et de Janet Leigh, espérait plus que les ersatz d’Halloween qu’on lui propose. Si John Carpenter lui crée un rôle exprès pour l’aider dans Fog, la comédienne accepte finalement une production canadienne d’épouvante. Le Bal de l’horreur – Prom Night est seulement son troisième long métrage. Si le lien avec Halloween est évident, ce slasher s’inspire également de Carrie au bal du diable (1976) de Brian de Palma puisque l’action se situe durant la fête de fin d’année d’un lycée et que deux personnages renvoient directement à ceux campés par Nancy Allen et John Travolta dans l’adaptation du roman de Stephen King. Décor qui devient alors celui d’un jeu de massacre, avec un tueur masqué, qui semble animé par une vengeance, assassinant un à un des lycéens bien ciblés à l’avance. Ecrit par William Gray (L’Enfant du diable, Philadelphia Experiment), Le Bal de l’horreur est un slasher éminemment sympathique, dans lequel le charme et le sex-appeal de Jamie Lee Curtis, même coiffée avec les bigoudis chauffants de Bernadette Chirac, font toujours leur effet.
CANICULE réalisé par Yves Boisset, disponible en combo Blu-ray+DVD le 31 juillet 2019 chez Studiocanal
Acteurs : Victor Lanoux, Lee Marvin, Miou-Miou, Jean Carmet, David Bennent, Bernadette Lafont, Grace De Capitani, Henri Guibet, Jean-Pierre Kalfon…
Scénario : Jean Herman, Michel Audiard, Dominique Roulet, Serge Korber et Yves Boisset d’après un roman de Jean Vautrin
Photographie : Jean Boffety
Musique : Francis Lai
Durée : 1h39
Date de sortie initiale : 1984
LE FILM
Suite au hold-up manqué d’une banque d’Orléans, Jimmy Cobb, un gangster américain vieillissant, s’enfuit avec le magot et trouve refuge dans une ferme de la Beauce. Là, une bande de culs terreux vont lui mener la vie dure.
En 1983, Yves Boisset réalise Le Prix du danger, film prophétique sur les dérives de la télévision, qui s’inspire d’une nouvelle de l’écrivain de science-fiction américain Robert Sheckley (1928-2005) publiée en 1958. Fable et satire sociale du devenir de l’humanité, cette dystopie centrée sur une chasse à l’homme autorisée, télévisée et favorisée par les autorités, demeure un modèle français du genre. Un beau succès dans les salles avec 1,4 million de spectateurs. Le cinéaste avait ensuite prévu d’aborder le commerce des armes dans un projet intitulé Barracuda, que devait interpréter Jean-Paul Belmondo. Après l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, Yves Boisset doit revoir sa copie et le film tombe à l’eau. Michel Audiard lui propose alors de reprendre le flambeau de son adaptation de Canicule, d’après le roman homonyme de Jean Vautrin, pseudonyme de Jean Herman, après la défection de Serge Korber, dont le travail parallèle dans le domaine pornographique était mal perçu. Bien lui en a pris, car Canicule est devenu l’un des films les plus populaires d’Yves Boisset. Passionné par le cinéma américain, en particulier le film noir, le cinéaste s’approprie le genre qu’il affectionne, qu’il malaxe et pétrit, pour le déverser dans la campagne française en utilisant un ingrédient inattendu et miraculeux, à savoir la présence de Lee Marvin en tête d’affiche. Ou comment le film « redneck » débarque en pleine Beauce !
EL REINO réalisé par Rodrigo Sorogoyen, disponible en DVD et Blu-ray le 21 août 2019 chez Le Pacte
Acteurs : Antonio de la Torre, Monica Lopez, Josep María Pou, Nacho Fresneda, Ana Wagener, Bárbara Lennie, Luis Zahera, Francisco Reyes…
Scénario : Isabel Peña, Rodrigo Sorogoyen
Photographie : Alejandro de Pablo
Musique : Olivier Arson
Durée : 2h11
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Manuel López Vidal est un homme politique influent dans sa région. Alors qu’il doit entrer à la direction nationale de son parti, il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption qui menace un de ses amis les plus proches. Pris au piège, il plonge dans un engrenage infernal.
« Demain, c’est ton tour. »
Révélation de l’année 2016, le cinéaste Rodrigo Sorogoyen avait conquis la critique et les spectateurs avec son premier long métrage réalisé en solo, Que Dios nos perdone. Après 8 citas (2008) et Stockholm (2013), qu’il avait respectivement cosigné avec Peris Romano et Borja Soler, Rodrigo Sorogoyen a bien fait de voler de ses propres ailes. Pour El Reino, il signe un nouveau coup de maître, coécrit une fois de plus avec Isabel Peña, complice du réalisateur depuis plus de dix ans et qui avaient déjà collaboré sur les séries Impares (2008) et La pecera de Eva (2010). El Reino agit comme une caméra embarquée dans un bocal de piranhas. Bienvenue dans le monde des politiciens véreux et corrompus ! Un sujet universel et intemporel, qui renvoie souvent au cinéma engagé transalpin des années 1960, celui de Francesco Rosi, Elio Petri et Giuliano Montaldo. Veine que l’on retrouvera plus tard dans le cinéma américain chez Sidney Lumet et Alan J. Pakula, ou bien encore chez nous chez Costa-Gavras et Yves Boisset dans les années 1970. Mais il y a définitivement un héritage latin dans El Reino, drame politique et psychologique admirable, rythmé comme un thriller paranoïaque, percutant, un véritable uppercut cinématographique.