Test Blu-ray / Sacramento, réalisé par William C. McGann

SACRAMENTO (In Old California) réalisé par William C. McGann, disponible en DVD et Blu-ray le 25 janvier 2020 chez Sidonis Calysta

Acteurs : John Wayne, Binnie Barnes, Albert Dekker, Helen Parrish, Patsy Kelly, Edgar Kennedy, Dick Purcell, Harry Shannon, Charles Halton…

Scénario : Gertrude Purcell, Frances Hyland d’après une histoire originale de J. Robert Bren et Gladys Atwater

Photographie : Jack A. Marta

Musique : David Buttolph

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1942

LE FILM

Originaire de Boston, Tom Craig entend bien ouvrir une pharmacie à Sacramento, la ville la plus bouillonnante de Californie. À peine arrivé et le voilà déjà dans le collimateur de Britt Dawson, l’un des maîtres de la ville. Tom n’est cependant pas homme à se laisser intimider, trouvant en la fiancée même de son ennemi une alliée. Rancunier, Dawson monte un plan pour lui voler les médicaments indispensables à la survie de chercheurs d’or atteints de la typhoïde…

Depuis La Piste des GéantsThe Big Trail (1930) de Raoul Walsh, Marion Mitchell Morrison, parfois crédité Duke Morrison, devient définitivement John Wayne et ne s’arrêtera plus de tourner jusqu’au Dernier des GéantsThe Shootist (1979) de Don Siegel, son dernier long métrage . Tournant parfois plus de dix films par an (!) le comédien né en 1907 devient une figure incontournable du western et promène son mètre 93 avec une décontraction qui séduit les spectateurs du monde entier. Il continue de se faire la main durant les années 1930, et clôt cette décennie en multipliant les tournages avec George Sherman et surtout John Ford, avec lequel il tourne La Chevauchée fantastique Stagecoach (1939), leur première collaboration. SacramentoIn Old California, également connu sous son titre belge Aventure en Californie, date de 1942 et s’avère un western – tourné pour le compte de la Republic Pictures – bourré d’humour, dans lequel le Duke a l’air de beaucoup s’amuser en interprétant un pharmacien tiré à quatre épingles, bien décidé à ouvrir sa boutique dans la ville quelque peu mal famée de Sacramento. Réalisé par William C. McGann (1893-1977), In Old Sacramento est un western complètement désuet, mais qui conserve un vrai charme, qui reste plaisant pour le rôle quelque peu à contre-emploi de John Wayne, qui fait ici preuve d’un vrai sens de l’autodérision, même s’il défend une fois de plus la veuve et l’orphelin.

À la fin des années 1840, Tom Craig, un pharmacien qui vient de quitter sa ville natale de Boston, ce qui lui vaut d’ailleurs son surnom, décide de tenter sa chance en Californie. Il est confronté à Britt Dawson, qui veut l’empêcher de s’installer à Sacramento, ville qu’il tient d’une main de fer, mais il reçoit l’aide de la propre fiancée de Dawson, la chanteuse Lacey Miller. Après qu’un filon est découvert dans la région, la ville se vide. Mais le camp des mineurs est frappé par la typhoïde, Tom organise le transport des médicaments nécessaires. Dawson va tenter de voler le chargement.

Sacramento se déroule durant la ruée vers l’or et le personnage principal du film est un jeune docteur en pharmacie (comme le vrai père de John Wayne d’ailleurs) qui vient de la côte est ! Un postulat de départ original et qui participe à la réussite de The Old California, puisque le protagoniste détonne du début à la fin avec ses costumes bien ajustés, son chapeau aussi large qu’un lavabo, son air détaché et ses bonnes manières qui contrastent avec la dureté de l’Ouest, ses cowboys crasseux qui chiquent et crachent dans le caniveau. John Wayne prend visiblement beaucoup de plaisir dans ce rôle inattendu, entre bonnes réparties qui décontenancent ses adversaires, mais aussi en pliant des pièces de monnaie entre deux doigts, indiquant à ces mêmes individus qu’ils doivent quand même se méfier de l’eau qui dort.

Evidemment John Wayne joue les bons samaritains. Grâce à lui, plusieurs dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants atteints d’une maladie infectieuse seront sauvés. Entre temps, le réalisateur William C. McGann soigne sa mise en scène. Sur un rythme vif et soutenu durant près d’1h30, le cinéaste trouve le parfait équilibre entre les scènes de comédie, les bastons de saloon, les poursuites à cheval, les gunfights et trouve même le temps d’inclure une chanson de bastringue.

S’il n’apporte forcément rien à un genre alors en pleine explosion, SacramentoIn Old California ne démérite pas et parvient à sortir du tout-venant par son travail bien fait, sa rigueur technique et l’impeccable prestation de John Wayne, qui après ce film allait rejoindre sa partenaire Joan Crawford pour tourner Quelque part en FranceReunion in France, sous la direction de Jules Dassin.

LE BLU-RAY

Sacramento était jusqu’à présent disponible dans une obscure édition DVD sortie dans une collection « Les Plus grands westerns de John Wayne » proposée par les Editions Atlas il y a dix ans. Ce titre intègre désormais celle des « Westerns de légende » éditée par Sidonis Calysta. Le menu principal est animé et musical.

Seul en scène, Patrick Brion présente Sacramento (9’). Dans un premier temps, le critique et historien du cinéma replace le film dans la carrière de John Wayne. Puis, il évoque un petit peu le casting de Sacramento, avant d’en venir à la carrière « extrêmement curieuse » de William C. McGann, qui avait tout d’abord commencé comme chef opérateur, avant de devenir assistant-réalisateur, puis metteur en scène, avant de se tourner finalement vers le monde des effets spéciaux.

L’Image et le son

C’est pas trop mal en ce qui concerne le master HD, même si la copie demeure constamment, du moins très souvent constellée de points blancs. La première bobine est une des plus affectées, mais l’ensemble parvient ensuite à trouver un certain équilibre. Les blancs sont lumineux, le grain bien géré, le piqué agréable. Les fondus enchaînés s’accompagnent inévitablement de décrochages, diverses griffures apparaissent ici et là. Rappelons que Sacramento est un tout petit western de 1942, produit à la chaîne, et que son apparition en Haute-Définition était pour ainsi dire inespérée. Alors pourquoi se priver ?

La version originale fait le job avec une belle restitution des dialogues, de la musique et des effets annexes. Une belle dynamique qu’on ne retrouve pas sur la piste française, éculée avec ses dialogues grinçants et qui saturent tout du long, ainsi que par son côté vieille France où l’on prononce Boston comme « Veston » et où les comédiens semblent avoir été dépêchés au hasard avant l’enregistrement. De plus, la composition semble parfois différente d’une version à l’autre. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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