Test DVD / Guy, réalisé par Alex Lutz

GUY réalisé par Alex Lutz, disponible en DVD le 9 janvier 2019 chez Studiocanal

Acteurs : Alex Lutz, Tom Dingler, Pascale Arbillot, Brigitte Roüan, Dani, Nicole Calfan, Élodie Bouchez, Bruno Sanches…

Scénario : Alex Lutz, Thibault Segouin, Anaïs Deban

Photographie : Mathieu Le Bothlan

Musique : Vincent Blanchard, Romain Greffe

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa mère qu’il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire entre les années 60 et 90. Celui-ci est justement en train de sortir un album de reprises et de faire une tournée. Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans sa vie quotidienne et ses concerts de province, pour en faire un portrait documentaire.

C’est la grande surprise de la fin d’été 2018. Guy, second long métrage réalisé par Alex Lutz est un documenteur passionnant, troublant, fascinant et surtout merveilleusement interprété. Né à Strasbourg en 1978, Alexandre Lutz aka Alex Lutz, fait ses débuts au cinéma en 2008 dans Les Femmes de l’ombre de Jean-Paul Salomé. Parallèlement à son succès sur scène, il apparaît dans OSS 117 : Rio ne répond plus (2009), puis dans moult comédies pas franchement réussies (euphémisme) comme La Croisière, Bowling, Turf, Les Visiteurs : La Révolution, Les Aventures de Spirou et Fantasio. Pourtant, malgré la qualité « relative » de ces films, Alex Lutz a toujours brillé à chaque apparition. Pour son spectacle sobrement intitulé Alex Lutz, il se voit récompenser par le Molière de l’humour en 2016. A la télévision, depuis 2012 sur Canal+, il interprète la blonde du tandem Catherine et Liliane, aux côtés de son comparse l’excellent Bruno Sanches, dans la revue de presse du Petit Journal de Yann Barthès. En 2015, il passe tout naturellement de l’autre côté de la caméra avec sa première mise en scène, Le Talent de mes amis, qui passe complètement inaperçu. Trois ans plus tard, débarque ce Guy dont on n’attendait rien ou pas grand-chose, et qui pourtant s’impose comme une très grande réussite. En reprenant le personnage d’un de ses sketchs joué à la cérémonie des Molières, Alex Lutz explose littéralement à l’écran. Un rôle qui le place en grand favori pour le César du meilleur acteur. Le film est d’ailleurs nommé dans trois autres catégories, meilleur réalisateur, meilleur film et meilleur scénario original.

Après avoir vu le film, le personnage de Guy nous accompagne. Son lent débit, ses doigts qui tiennent une cigarette fine, son regard qui semble toujours perplexe, sa bouche souvent ouverte (on a l’impression de voir André Dussollier), ses gestes ralentis, ses tâches de vieillesse (incroyable maquillage qui nécessitait plus de 4 heures pour transformer Alex Lutz), son dos courbé, ses cheveux blancs qui volent au vent. Guy c’est l’incarnation d’une idole qui a vieilli en même temps que ses fans. Si le film est souvent ponctué de répliques drôles et vachardes, Guy est une œuvre furieusement mélancolique. La tirade finale sur le temps qui passe, sur la postérité, sur le souvenir et la transmission foudroie le spectateur en plein coeur et il est alors difficile de retenir ses larmes.

Sous couvert d’un vrai documentaire sur une fausse star de la chanson française (inspiré d’Herbert Léonard, Guy Marchand, Michel Delpech, Julien Clerc, Frank Michael et bien d’autres), Alex Lutz, également auteur avec Vincent Blanchard et interprète des chansons originales créées spécialement pour le film (un vrai répertoire), s’interroge sur la brièveté de l’existence, en nous donnant envie de profiter au maximum du peu de temps qui nous est imparti. Film étonnamment riche et complexe, Guy délivre son message de façon subliminale, tandis que nous admirons le jeu d’Alex Lutz, qui nous fait croire à ce personnage, y compris une fois le film terminé. L’acteur-réalisateur s’entoure de solides comédiens, la géniale et trop rare Pascale Arbillot dans le rôle de la compagne dévouée et qui équilibre son compagnon, Tom Dingler qui incarne Gauthier, dont le spectateur adopte le point de vue du début à la fin, celui d’un fils qui découvre son père (qui ne sait rien de cette paternité), qui l’observe, qui le découvre, qui apprend à l’aimer. Nicole Calfan, Dani, Elodie Bouchez, Brigitte Roüan, Bruno Sanchez, ainsi que quelques vedettes de la radio et de la télévision participent à l’authenticité du film, tout comme les reconstitutions des shows à la Maritie et Gilbert Carpentier façon Podium.

Guy est le portrait d’un artiste quelque peu oublié des médias, qui n’a pourtant jamais cessé de travailler. C’est aussi une déclaration d’Alex Lutz envers son public, puisqu’on y ressent une envie folle d’aimer et d’être aimé. Pour résumer, Guy, présenté à la Semaine de la Critique du festival de Cannes, est un vrai petit miracle, un futur film culte et probablement le meilleur biopic jamais consacré à un artiste français.

LE DVD

Guy s’est malheureusement soldé par un échec dans les salles, d’où l’absence d’édition HD pour ce titre. Le DVD repose dans un boîtier Amaray classique de couleur noire. La jaquette reprend le visuel de l’affiche. Le menu principal est fixe et musical.

Pas grand-chose en guise de suppléments…quatre teasers d’une minute chacun, qui font également office de scènes coupées avec Guy à la radio, avec ses fans, avec Sophie et avec son webmaster.

L’Image et le son

A l’instar d’un réel documentaire ou d’un reportage pris sur le vif, le film d’Alex Lutz est la plupart du temps filmé à l’épaule. La copie est quasi exempte de défauts. Le piqué est constamment acéré sur les plans rapprochés, la colorimétrie est vive, la clarté fort agréable. Seules les séquences tournées en basse lumière apparaissent moins définies. Les contrastes sont soignés, le relief est indéniable et les séquences diurnes n’ont rien à envier à un transfert HD traditionnel.

Contrairement à ce que l’on pouvait attendre, la piste Dolby Digital 5.1 instaure quelques petites ambiances latérales au moment des séquences de concert ou même en extérieur. Les dialogues sont clairs et se détachent sans mal sur la centrale. La stéréo est également de fort bon acabit et dynamique à souhait. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Apollo Films / Studiocanal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / La Folle journée de Ferris Bueller, réalisé par John Hughes

LA FOLLE JOURNÉE DE FERRIS BUELLER (Ferris Bueller’s Day Off) réalisé par John Hughes, disponible en Blu-ray le 9 janvier 2019 chez Paramount Pictures

Acteurs : Matthew Broderick, Alan Ruck, Mia Sara, Jeffrey Jones, Jennifer Grey, Cindy Pickett, Lyman Ward, Charlie Sheen…

Scénario : John Hughes

Photographie : Tak Fujimoto

Musique : Ira Newborn

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Un jour de printemps, Ferris décide de prendre le large loin du centre-ville de Chicago. En quête de liberté, il sèche les cours, s’enfuit avec sa petite amie et son meilleur copain. Le proviseur se lance à leurs trousses. Mais quand on est malin, courageux et qu’on roule en Ferrari la vie à 17 ans ne peut être que merveilleuse…

La vie bouge bien trop vite. Si tu ne t’arrêtes pas de temps en temps, elle peut te filer entre les doigts.

C’est toujours très difficile de s’attaquer à un film culte qui a su marquer plusieurs générations, qui continue de faire de nouveaux adeptes et sur lequel les années qui passent ont peu d’emprises. La Folle journée de Ferris BuellerFerris Bueller’s Day Off fait partie de ces chefs d’oeuvre, le quatrième consécutif pour John Hughes après Seize bougies pour Sam, The Breakfast Club et Une créature de rêve, qui se transmettent, vers lesquels on se dirige instantanément en cas de coup de blues et qui vous requinquent en moins de deux dès que vous récitez les dialogues en même temps que les personnages comme un film-karaoké. Ferris Bueller crève l’écran au point de briser également le quatrième mur et en s’adressant directement au spectateur. Procédé casse-gueule, ici virtuose, tandis que résonne encore le Chick chicka chicka du tube de Yello, Oh Yeah. Immense masterpiece, capolavoro, bref c’est valable dans toutes les langues, La Folle journée de Ferris Bueller est également l’une des pierres fondatrices de la comédie américaine des années 1980, 1990, 2000, 2010, que l’on citera sûrement encore en 2020.

A Chicago, le jeune Ferris Bueller est devenu une véritable idole dans son lycée. Rusé, débrouillard et charmeur, il a séduit tous ses proches à l’exception de Jeanie, sa soeur, et d’Ed Rooney, le proviseur de l’établissement, qui ne le connaissent que trop bien. Une fois de plus, Ferris a décidé de sécher les cours, pour la neuvième fois du semestre. Il réussit à duper ses parents, embarque Sloane, sa petite amie, et convainc Cameron, son complice de toujours, de les accompagner en ville. Pour s’y rendre, ils «empruntent» la superbe Ferrari 250 GT du père de Cameron. Jamais à court d’idées, Ferris est bien décidé à profiter de tout : vitesse, bons restaurants, événements sportifs, fêtes dans les rues. Mais le proviseur du lycée ne l’entend pas de cette oreille et les prend en chasse…

Save Ferris !

C’est LA référence pour celui ou celle qui a besoin de liberté. Ferris Bueller, c’est le jeune gars qui ne s’en fait pas, qui ne veut pas prendre la vie au sérieux et qui pour cela a décidé de s’autoriser quelques bifurcations. Si John Cusack, présent au générique de Seize bougies pour SamSixteen Candles en 1984 a été envisagé pour tenir le rôle principal, c’est finalement Matthew Broderick qui hérite du personnage qui allait lui coller à la peau tout le reste de sa carrière. Jeune vedette de WarGames (1983) de John Badham et du somptueux Ladyhawke, la femme de la nuit (1984) de Richard Donner, Matthew Broderick ne fait qu’un avec son personnage. Avec un naturel confondant, charismatique en diable, le sourire charmeur et pourtant capable de se montrer vachard quand on lui cherche des noises, le jeune comédien âgé de 23 ans devient une icône à part entière. Il donne la réplique à Alan Ruck, avec lequel l’alchimie est évidente puisque les deux amis partageaient l’affiche d’une pièce de théâtre à Broadway depuis plus d’un an. Plus âgé que son partenaire (il avait alors près de 30 ans au moment du tournage), Alan Ruck hérite du plus beau personnage du film, Cameron, jeune lycéen hypocondriaque, renfermé, mal dans sa peau.

Fils d’un avocat fortuné que l’on ne verra jamais à l’écran, cloisonné dans une habitation moderne en verre plantée au beau milieu de la forêt, dans une chambre plus petite que le garage qui protège les voitures de luxe de son paternel (dont la fameuse Ferrari), Cameron s’est toujours laissé embarquer par la tornade Ferris. Malgré leurs grandes différences, les deux lycéens sont les meilleurs amis du monde depuis la maternelle. C’est là la magie propre à John Hughes, puisque même si La Folle journée de Ferris Bueller est une comédie aussi hilarante que revigorante, une vraie mélancolie effleure très souvent avec des personnages qui se raccrochent le plus possible à une insouciance qui leur échappe inévitablement. Ce spleen provient également et surtout lorsque Cameron évoque son père, qui l’effraie véritablement. Agité, très nerveux, le jeune homme voit en Ferris sa seule bouée de sauvetage dans un monde qui lui fait aussi peur que son avenir. On pourrait d’ailleurs rapprocher Cameron de Jeanie Bueller, la sœur de Ferris, interprétée par la belle Jennifer Grey, juste avant d’exploser avec Dirty Dancing. Alors que ses parents passent tout à Ferris, Jeanie subit sans cesse leurs remontrances, ce qui entraîne une jalousie, une haine, une animosité qui font peur à ceux qui la croisent dans les couloirs du bahut. Comme Cameron, cette journée lui sera profitable, puisqu’elle fera la rencontre d’un jeune mec paumé (Charlie Sheen, venu de L’Aube rouge de John Milius) qui lui dira doucement ses quatre vérités et ce qu’elle n’osait pas s’avouer sur sa propre vie. Suite à cet échange, Jeanie apprendra enfin à penser à sa propre existence plutôt qu’à celle de son frère.

De son côté, Ferris a beau montrer un visage au sourire enjôleur, il respecte l’immense sensibilité de Cameron et l’aide à prendre confiance en lui. C’est donc également une folle journée pour Cameron Frye. L’atout charme vient de la ravissante et éternellement jeune (pour les spectateurs) Mia Sara, tout juste révélée par Legend de Ridley Scott. Si sa carrière restera essentiellement confidentielle, à part pour son rôle dans le génial Timecop (1994) de Peter Hyams aux côtés de Jean-Claude Van Damme, l’actrice incarne celle qui donne à Ferris Bueller son équilibre. Plus posée et rationnelle, elle n’en reste pas moins rêveuse, bienveillante et aimante envers son boyfriend, pourtant très convoité et le mec le plus populaire du bahut.

Dans le monde de John Hughes, le badguy est le personnage du proviseur, celui qui incarne le maintien de l’ordre et les règles à respecter. Ici, Ed Rooney a décidé, purement et simplement, d’avoir la peau de celui qui le nargue à travers ses absences à répétition. Loin d’être relégué au « personnage secondaire », Jeffrey Jones jouit des scènes les plus drôles du film, y compris lorsqu’il donne la réplique à Edie McClurg, éternelle secrétaire qui planque ses stylos dans sa coupe en boule. Chacune de ses répliques déclenche les fous rires et le personnage bénéficie d’ailleurs du dernier mot (ou presque puisqu’il y a une scène post-générique où Ferris interpelle une dernière fois son audience) durant les credits de fin.

Les récits initiatiques s’entrecroisent au cours de cette journée mémorable, dans un Chicago ensoleillé, formidablement éclairé par Tak Fujimoto, le chef opérateur de La Balade sauvage et La course à la mort de l’an 2000. Sans aucune vulgarité, sans raillerie ni aucun mépris, John Hughes fait d’un cancre invétéré un vrai héros de cinéma, mais aussi celui de plusieurs millions de spectateurs qui se reconnaissent alors en lui. Peu importe son âge, on a tous une part de Ferris Bueller en nous, celui qui nous donne envie de dire « Aujourd’hui, je n’ai pas envie », afin de profiter un peu plus en allant voir ce qui se passe dehors, plutôt que de rester sous les néons d’un bureau étriqué. En 2008, La Folle journée de Ferris Buelle est classé 15e par le magazine Empire parmi les 100 Meilleurs personnages de films de l’histoire, tandis qu’il est inscrit en 2014 au National Film Registry afin d’être conservé à la Bibliothèque du Congrès.

LE BLU-RAY

L’attente a été longue, très longue même, pour voir enfin débarquer La Folle journée de Ferris Bueller en Haute-Définition, près de vingt ans après sa première édition en DVD ! Dommage que le visuel original n’ait pas été repris pour cette nouvelle jaquette qui parviendra néanmoins à sauter aux yeux des adeptes du film. Sérigraphie très sobre. Le menu principal est un peu fouillis, animé sur quelques séquences du film.

En fait, le seul mauvais point de cette édition, et non des moindres, est de ne pas avoir repris le formidable commentaire audio de John Hughes au cours duquel le réalisateur se confiait sur sa propre adolescence, en révélant ainsi ce qui avait pu nourrir ses personnages. Néanmoins, nous bénéficions de près d’1h15 de bonus (réalisés en 2005) alors ne faisons pas la fine bouche, mais conservons tout de même l’ancien DVD.

Le premier supplément (28’) se focalise essentiellement sur les comédiens de La Folle journée de Ferris Bueller, avec les deux directrices de casting, mais aussi et surtout des interviews du casting principal, avec quelques images de John Hughes remontant à 1986 pour la sortie du film. Matthew Broderick, Alan Ruck, Mia Sara (images de 1986 uniquement), Jennifer Grey (1985 et 2005), Lyman Ward, Cindy Pickett, Jeffrey Jones, Richard Edson, Ben Stein, Kristy Swanson, Jonathan Schmock et Edie McClurg, sont tous réunis pour évoquer leurs souvenirs sur la genèse, les conditions de tournage, les personnages, les thèmes abordés et la postérité du chef d’oeuvre de John Hughes ! Quelques photos et images de plateau viennent également illustrer l’ensemble.

On retrouve tout ce beau petit monde dans un making of (15’30) qui se penche un peu plus sur la réalisation de certaines scènes clés du film. Cette fois encore, des images de tournage dévoilent l’envers du décor, les anecdotes se multiplient et l’on apprend entre autres que La Folle journée de Ferris Bueller a été écrit en six jours, juste avant la grève des scénaristes.

Le module intitulé Who is Ferris Bueller ? (9’) donne cette fois encore la parole aux mêmes intervenants, qui dressent le portrait du personnage principal, avec les valeurs qu’il représente. Quelques légères redites, mais dans l’ensemble, ce bonus parvient à compléter les précédents.

Bueller ? Bueller ? Bueller ? Vous connaissez cette réplique. On la doit à Ben Stein, qui interprète le professeur d’économie dans le film de John Hughes. Major de sa promotion à la fac de droit de Yale, auteur de discours des présidents Richard Nixon et Gerald Ford, écrivain, scénariste, avocat, Ben Stein a également participé à quelques longs métrages en tant qu’acteur comme S.O.S. Fantômes II et The Mask. Un segment lui est entièrement consacré (11’), avec des images de 1986 et de 2005, durant lequel l’intéressé revient sur sa carrière atypique. Avec une ironie mordante et toujours pince-sans-rire, Ben Stein explique que la journée de tournage passée sur le plateau de La Folle journée de Ferris Bueller est l’une des plus « parfaites » de toute sa vie. Une apparition qui a marqué son existence et celle des spectateurs, puisque même Kurt Cobain et George Bush, croisés par hasard, n’avaient pas pu s’empêcher de réciter ses répliques en sa présence. Ben Stein partage ses souvenirs et tente d’expliquer pourquoi La Folle journée de Ferris Bueller est selon lui un film très important.

L’éditeur joint enfin un montage (10’) d’interviews réalisées par les comédiens eux-mêmes avec d’un côté Matthew Broderick et Alan Ruck, Alan Ruck et Mia Sara, Matthew Broderick et Jeffrey Jones, avec en sus les images de tournage d’une scène coupée au restaurant, où le trio écoute les explications du maître d’hôtel sur la cuisine du…pancréas.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos.

L’Image et le son

En France, La Folle journée de Ferris Bueller ne possède pas le même statut qu’aux Etats-Unis, où le film est disponible en Blu-ray depuis…dix ans. C’est donc la même copie qui arrive dans nos contrées et le fait est que les canons de restauration de 2009 ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui. Anyway, la copie présentée est très propre, même s’il reste quelques pétouilles, griffures et autres. La HD est flagrante, surtout sur la luminosité et l’éclat des couleurs (le rouge de la Ferrari), bien que la définition puisse étonnamment varier sur un champ-contrechamp. Le grain est plutôt bien géré (même s’il est trop atténué à notre goût sur certains plans), le piqué agréable, les détails appréciables (la chambre de Ferris) et la profondeur de champ indéniable.

La version originale dispose d’une piste Dolby True HD 5.1. Les voix sont solidement plantées sur la centrale et la scène frontale n’a jamais semblé aussi riche. Les frontales se mêlent ardemment à l’ensemble en créant une vraie et solide spatialisation musicale (le mythique Oh Yeah de Yello), mais aussi avec des ambiances naturelles (la voie rapide, le stade et la performance de Ferris sur le char), le tout avec naturel, ainsi qu’une intervention du caisson de basses aux moments opportuns. Si comme l’auteur de ces mots vous avez découvert La Folle journée de Ferris Bueller quand vous étiez gamins, vous restez attachés à la version française et son immense doublage. Il faudra cependant vous contenter d’une piste Dolby Digital 2.0, mais heureusement celle-ci est plutôt dynamique.

Crédits images : © Paramount Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / La Vie dissolue de Gérard Floque, réalisé par Georges Lautner

LA VIE DISSOLUE DE GÉRARD FLOQUE réalisé par Georges Lautner, disponible en DVD et Blu-ray le 20 février 2019 chez Gaumont

Acteurs : Roland Giraud, Clémentine Célarié, Jacqueline Maillan, Marie-Anne Chazel, Gérard Rinaldi, Mathilda May, Sonia Lassaux, Ingrid Lurienne, Mitsou…

Scénario : Jean-Jacques Tarbès, Christian Watton, Christian Clavier, Martin Lamotte, Georges Lautner

Photographie : Yves Rodallec

Musique : Dailey News

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Gérard Floque, créatif publicitaire, a bien des ennuis. Le même jour, il perd son emploi, il apprend que sa fille aînée fume du hasch et que sa femme le trompe. Il claque alors la porte de l’agence et du domicile pour se lancer dans une autre vie. Profitant de quelques jours de vacances en solitaire, il est bientôt rejoint par sa belle-mère, ses filles, sa femme et son amant. Retour à la case départ.

Dans les années 1980, Georges Lautner (1926-2013) va connaître son plus grand succès dans les salles avec Le Professionnel (5,2 millions d’entrées), mais également le début de son déclin au box-office. Après 1984 et Joyeuses Pâques (3,4 millions d’entrées), les spectateurs déserteront progressivement les films du cinéaste. En 1985, Le Cow-Boy avec Aldo Maccione se plante avec « seulement » 707 000 entrées. Edouard Molinaro ayant déclaré forfait, c’est Georges Lautner qui reprend alors le flambeau de La Cage aux folles III – « Elles » se marient, mais cette fois encore, le succès est relatif puisque 1,7 million de français se déplaceront pour voir le dernier volet des aventures de Zaza Napoli et de Renato, alors qu’ils étaient près de 5,5 millions pour le premier épisode et trois millions pour le second. Qu’à cela ne tienne, Georges Lautner décide de rebondir et pour cela s’associe entre autres avec Martin Lamotte et Christian Clavier, pour La Vie dissolue de Gérard Floque. Pur produit des années 1980, le film invite plusieurs générations de comédiens et prend pour cible la publicité, tout en offrant l’un de ses meilleurs rôles au génial Roland Giraud. Si cette fois encore le score a été décevant avec à peine 650.000 entrées à sa sortie en janvier 1987, La Vie dissolue de Gérard Floque est devenu un petit classique, chéri par les fans de Georges Lautner, qui n’ont de cesse réciter les répliques vachardes écrites par le duo Lamotte/Clavier.

La vie de Gérard Floque s’écroule en deux heures. Rentrant chez lui après avoir été renvoyé de son travail par son meilleur ami, il y trouve la police venue l’avertir que sa fille de douze ans est au poste pour trafic de drogue. En perquisitionnant son domicile, les policiers découvrent ensuite que la femme de Gérard a un amant, un présentateur vedette de la télé. Celui-ci se réfugie chez une amie où il est poursuivi par sa belle-mère, psychologue pédante et excentrique qui le tient pour coupable des écarts de sa femme et de sa fille.

Rétrospectivement, il est amusant de voir quelle énergie Georges Lautner affichait encore à 60 ans. Amoureux de la jeunesse, le réalisateur des Barbouzes a toujours su s’entourer et surtout mélanger les âges, les cultures, les parcours, toujours au service du rire. Son film s’apparente à une BD filmée avec des séquences qui s’apparentent à des vignettes qui se succèdent et les scènes qui s’enchaînent comme des pages que l’on tourne. La Vie dissolue de Gérard Floque est un film-patchwork où Georges Lautner a mis de tout et surtout les produits de son époque. Des décors aux costumes, en passant par les maquillages, la bande-originale avec Jeanne Mas et son Johnny, Johnny, ou bien encore les deux chansons Don’t Stop Now par Daily News et Je veux seulement un homme par Annine, les années 1980 éclatent les yeux et les tympans avec ce qu’elles avaient de plus innocent, sans tenir compte du mauvais goût. Il y a donc une véritable nostalgie à revoir La Vie dissolue de Gérard Floque, mais pas seulement.

Il s’agit d’une vraie bonne comédie où l’on rit du début à la fin. Les dialogues sont tordants, le rythme alerte avec un montage cut, les comédiens sont en très grande forme. Film très court, on se demande si Georges Lautner n’a pas rajouté quelques séquences pour en allonger artificiellement la durée. Cela expliquerait pourquoi le long métrage s’ouvre sur un clip-live du titre Don’t Stop Now susmentionné, dans son intégralité ! Paradoxalement, La Vie dissolue de Gérard Floque n’a pas non plus de véritable « conclusion ». Le générique de fin démarre sur la même chanson qui ouvrait le film et que l’on entend à de multiples reprises, sans que l’on s’y attende, c’est à prendre ou à laisser. Cela a pu expliquer le fait que les spectateurs aient été décontenancés en sortant de la salle. Toujours est-il que le film est sans cesse ponctué de scènes cultes, notamment celle du pétage de câble de l’immense Michel Galabru en début de film après la diffusion d’un spot promo pour son parfum (« Eaux fortes de Jean-Etienne Nasal, Eaux fortes, le parfum de la jeunesse ! ») jugé trop « moderne ». Impossible de ne pas exploser de rire devant cette gueulante qui quelque part est entrée dans l’Histoire du cinéma et qui a d’ailleurs été maintes fois diffusée à la mort du comédien en 2016. Et puis le casting réunissant Roland Giraud, Clémentine Célarié, Jacqueline Maillan, Marie-Anne Chazel, Gérard Rinaldi, Richard Taxi, Mario David, Mathilda May, Christian Clavier, Jacques François, Mireille Darc dans une courte apparition, Maaike Jansen, Jacques Ramade, Jackie Sardou, Catherine Lachens, Michel Peyrelon, Dominique Besnehard et les éternels complices du réalisateur, Jean Luisi et Henri Cogan emporte immédiatement l’adhésion. Bref, on adore La Vie dissolue de Gérard Floque qui plus de trente ans après n’a rien perdu de son panache comique jubilatoire et rentre-dedans.

LE BLU-RAY

L’attente a été longue, très longue même, puisque La Vie dissolue de Gérard Floque n’était JAMAIS sorti en DVD ! Alors merci Gaumont de rendre enfin disponible ce film culte de Georges Lautner ! Et en Blu-ray en plus ! Le menu principal est fixe et muet et le test a été effectué sur check-disc.

Sylvain Perret est spécialiste du cinéma de Georges Lautner. Il nous propose une présentation de La Vie dissolue de Gérard Floque (12’30). Pour cela, le journaliste replace le film dans la carrière du réalisateur, après les deux échecs du Cow-Boy et La Cage aux folles III – « Elles » se marient. Puis, il en vient à l’écriture du scénario, aborde les thèmes, le casting, ainsi que le côté « désarticulé » du film qui ne comporte pas vraiment de conclusion, ni d’enjeux dans sa dernière partie. Sylvain Perret aborde également la représentation de l’homosexualité dans La Vie dissolue de Gérard Floque. Enfin, la sortie et le relatif échec du film sont évoqués.

Quel plaisir de retrouver Roland Giraud ! A l’occasion de la sortie de La Vie dissolue de Gérard Floque en DVD et Blu-ray, le comédien né en 1942 enchaîne les anecdotes et souvenirs, liés ou pas au film qui nous intéresse. Il débute d’ailleurs cet entretien en expliquant que le rôle pour lequel on le félicite toujours et dont on lui parle le plus est celui des Bronzés font du ski, dans lequel il ne fait qu’une courte apparition. « Leçon d’humilité » dit-il. Puis, le comédien évoque Georges Lautner, « un gentleman, un homme très distingué », avant d’en venir à la genèse de La Vie dissolue de Gérard Floque, l’écriture du scénario, ses partenaires à l’écran dont certains sont malheureusement « partis » depuis. Ayant revu le film pour cette interview, Roland Giraud s’étonne de la belle photographie de ce film qu’il a eu beaucoup de plaisir à tourner. Roland Giraud en profite également pour parler de Coluche, de sa femme Maaike Jansen (qui joue dans le film), de Jean Carmet, ainsi que de ses nouvelles envies de cinéma. Cela tombe bien, puisque suite au succès dans les salles des Vieux fourneaux (quasiment un million d’entrées), les propositions commencent visiblement à revenir. Ce sera toujours un plaisir de le revoir sur le grand écran.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce constituée de prises alternatives.

L’Image et le son

Il serait difficile de faire mieux que ce Blu-ray (Encodage MPEG 4 / AVC – Format du film respecté 1.66, 1080p) qui respecte les volontés artistiques originales dont le grain original, tout en tirant intelligemment partie de l’opportunité HD. La clarté est fort appréciable, notamment sur toutes les séquences en extérieur, la propreté du master est irréprochable, ainsi que la stabilité, le relief, la gestion des contrastes et le piqué qui demeure agréable. Les nombreuses séquences nocturnes sont également excellemment conduites avec des noirs denses et des couleurs lumineuses.

Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un réel confort acoustique. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Gaumont / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Carnage chez les Puppets, réalisé par Brian Henson

CARNAGE CHEZ LES PUPPETS (The Happytime Murders) réalisé par Brian Henson, disponible en DVD le 19 janvier 2019 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Melissa McCarthy, Elizabeth Banks, Maya Rudolph, Leslie David Baker, Joel McHale, Cynthy Wu, Michael McDonald, Mitch Silpa, Hemky Madera…

Scénario : Todd Berger

Photographie : Mitchell Amundsen

Musique : Christopher Lennertz

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Dans les bas-fonds de Los Angeles, humains et marionnettes – les puppets – vivent ensemble. Deux détectives, un humain et une marionnette, sont obligés de faire équipe bien malgré eux pour découvrir qui assassine les anciens acteurs du « Happy Time Gang », une émission de marionnettes très populaire.

Alors c’est ça le pire film de l’année selon les critiques américaines ? Bah franchement, on a déjà vu bien pire. Carnage chez les PuppetsThe Happytime Murders est en réalité un ersatz lointain de Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988) où les marionnettes en peluche et velours remplaceraient les toons au milieu des êtres humains. En fait le problème de Carnage chez les Puppets est ailleurs. C’est que le film ne s’adresse évidemment pas aux enfants et qu’il aurait pu être davantage trash et hardcore pour les adultes. Réalisé par Brian Henson, le fils du grand Jim Henson, le créateur des mythiques Muppets et réalisateur des cultissimes Dark Crystal et Labyrinthe, The Happytime Murders ne s’adresse en réalité à personne ou pas grand-monde et ne parvient quasiment jamais à aller au-delà de son postulat de départ somme toute délirant.

Dans un monde où les humains et les marionnettes cohabitent, même si ces dernières sont rejetées ou discriminées par les hommes, l’inspecteur et « puppet » Phil Philips s’allie au détective Connie Edwards, une femme flic, pour démasquer un tueur en série qui assassine les anciennes vedettes du Happy Time Gang, une émission de marionnettes qui faisait les beaux jours de la télévision dans les années 1980. Quand le frère de Philips est lui aussi assassiné, cela devient une affaire personnelle. Ce dernier devra lutter contre un trauma qui a mis fin à sa carrière de policier, mais il pourra heureusement compter sur le soutien d’Edwards, véritable bulldozer qui n’hésite pas à foncer dans le tas pour arriver à ses fins.

Depuis la mort de Jim Henson, son fils Brian a donc repris le flambeau et fait perdurer l’héritage. Si les longs métrages consacrés aux Muppets n’ont jamais trouvé leur public dans nos salles et que les sorties sont toujours restées confidentielles, Carnage chez les Puppets avait sur le papier quelques arguments pour renverser la tendance. Seulement voilà, Sausage Party est passé par là et The Happytime Murders paraît bien trop sage à côté du film de Conrad Vernon et Greg Tiernan. Donc exit le Noël chez les Muppets (1992), L’Ile au trésor des Muppets (1996) et consorts, également réalisés par Brian Henson, Carnage chez les Puppets est volontairement vulgaire, grossier plutôt, même s’il aurait pu l’être davantage donc, et s’amuse à parodier les films noirs américains des années 1950.

Au milieu des peluches, Melissa McCarthy jure comme un charretier avec sa délicatesse habituelle et semble un peu paumée à donner la réplique à son partenaire bouloché, surtout quand on sait de quoi la comédienne a été capable par le passé. Sa partenaire de Mes meilleures amies, Maya Rudolph, est toujours aussi délirante et arrache quelques sourires, les seuls d’ailleurs du film. Car il faut bien admettre que l’on trouve le temps long et que presque tout tombe à plat. Une fois le décor planté, l’intrigue manque singulièrement d’intérêt. L’apparition de la géniale et sexy Elizabeth Banks est bien trop sporadique pour relever le niveau et l’on assiste finalement à un « polar » laborieux qui ne parvient jamais à tirer profit de son argument de base.

Reste l’animation qui mixe les marionnettes traditionnelles et celles réalisées en images de synthèse à partir de l’incontournable capture de mouvements. Quelques séquences parodiques sont amusantes, notamment celle de l’éjaculation à base de serpentins ou bien encore celle qui reprend l’interrogatoire de Basic Instinct (jusque dans les jambes décroisées de la suspecte), mais le reste n’a rien de transcendant. Maintenant, considérer Carnage chez les Puppets comme étant le pire film de 2018, non, il ne faut quand même pas exagérer car la technique est réussie, même si la méthode reste essentiellement identique à celle utilisée depuis les années 1950. Les véritables acteurs parviennent à faire leur numéro au milieu des 125 marionnettes présentes au générique et c’est déjà ça.

LE DVD

Le test du DVD de Carnage chez les Puppets, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné, qui reprend le visuel de l’affiche d’exploitation, indiquant que le film n’est pas pour les enfants. Le menu principal est très légèrement animé et musical. Pas d’édition HD pour ce titre.

En plus d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint cinq featurettes (13’), essentiellement consacrées aux effets spéciaux, à l’animation traditionnelle et celle réalisée en images de synthèse. Egalement au programme, un énervant « faux bêtisier » avec les Puppets qui se trompent dans leurs répliques, ainsi qu’un montage de répliques alternatives et improvisées par les comédiens.

L’Image et le son

Vu son score dans les salles, Carnage chez les Puppets ne bénéficie pas de Blu-ray dans nos contrées. Toutefois, ce DVD est estampillé Metropolitan et donc la qualité est au rendez-vous. Ce qui frappe d’emblée c’est la luminosité du master, ainsi que ses couleurs éclatantes. Certes, le tournage en numérique n’offre aucune aspérité, aucun grain donc, mais la profondeur de champ est appréciable, le piqué est ciselé et le relief palpable. De sensibles fourmillements constatés, mais rien de rédhibitoire.

Carnage chez les Puppets n’est pas à proprement parler d’un film à effets, mais les pistes anglaise et française Dolby Digital 5.1 parviennent à distiller ici et là quelques ambiances. La plupart des séquences reposent sur les dialogues et les mixages se concentrent souvent sur les enceintes avant. Il ne faut pas vous attendre à des effets explosifs, la spatialisation est essentiellement musicale, les effets latéraux sont rares sauf sur les séquences agitées. Les voix des comédiens sont ardentes en version originale, tout comme en français. Le confort acoustique est assuré tout du long. L’éditeur joint également une piste française Audiodescription, ainsi que les sous-titres destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © Metropolitan / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / La Tulipe Noire, réalisé par Christian-Jaque

LA TULIPE NOIRE réalisé par Christian-Jaque, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 12 décembre 2018 chez TF1 Studio

Acteurs : Alain Delon, Virna Lisi, Adolfo Marsillach, Dawn Addams, Akim Tamiroff, Robert Manuel, Francis Blanche, Laura Valenzuela, Georges Rigaud…

Scénario : Paul Andréota, Christian-Jaque, Henri Jeanson d’après le roman “La Tulipe Noire” d’Alexandre Dumas père

Photographie : Henri Decaë

Musique : Gérard Calvi

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Juin 1789, quelques jours avant la prise de la Bastille, les nobles sont attaqués par un mystérieux cavalier qui signe ses exploits en laissant derrière lui une tulipe noire. Ce justicier masqué n’est autre que Julien de Saint Preux, jeune, ardent et passionné qui sacrifierait sa vie pour que triomphent ses idées de liberté…

Jeune premier dans Christine (1958) de Pierre Gaspard-Huit aux côtés de Romy Schneider, ainsi que dans Faibles femmes et Le Chemin des écoliers mis en scène par Michel Boisrond en 1959, Alain Delon explose aux yeux du monde dans Plein soleil de René Clément en 1960. Plus rien ne s’arrêtera après pour le comédien âgé seulement de 25 ans. Très vite repéré par les maîtres italiens du cinéma, Alain Delon enchaîne coup sur coup Rocco et ses frères de Luchino Visconti et L’Eclipse de Michelangelo Antonioni. En 1963, les triomphes publics de Mélodie en sous-sol d’Henri Verneuil et Le Guépard de Visconti consolident sa place convoitée au box-office et dans le coeur des spectateurs. Un autre triomphe populaire arrive pour Alain Delon en février 1964, celui de La Tulipe Noire, réalisé par Christian-Jaque. Grand champion des rediffusions télévisées, il a d’ailleurs détenu le record jusqu’en 2013, ce film de cape et d’épée – qui n’emprunte au roman éponyme d’Alexandre Dumas père que son titre – vaut autant pour le spectacle toujours garanti et d’une immense beauté plastique, que pour le jeu virevoltant d’Alain Delon dans un double-rôle.

À la veille de la Révolution française, dans le Roussillon, le chef de la police La Mouche traque son insaisissable adversaire, sans parvenir à l’arrêter. Masqué d’un ruban et surnommé « la Tulipe noire », un jeune aristocrate s’en prend aux nobles de la région en les dépouillant de leur fortune. Lors d’une altercation avec la police, il est marqué au visage d’un coup d’épée. Ne pouvant plus assurer son anonymat, il demande à son frère jumeau Julien, son parfait sosie, de prendre le relais.

Plus d’une vingtaine de diffusions sur le petit écran, cela veut bien dire que les français restent attachés à La Tulipe Noire, l’un des rares films où Alain Delon fait réellement preuve de fantaisie, capable de se battre à l’épée avec son ennemi tout en souriant à la caméra et en attirant la magnifique Virna Lisi vers lui pour l’embrasser. Certes, le comédien n’a pas le panache d’un Jean Marais ou d’un Errol Flynn, mais il s’en sort très bien et se révèle particulièrement à l’aise dans le maniement des armes blanches, ainsi que dans les cascades. De l’autre côté de la caméra, on trouve le prolifique – 59 longs métrages à son actif de 1932 à 1977 – Christian Maudet alias Christian-Jaque (1904-1994). Sur un scénario coécrit avec le mythique Henri Jeanson, le cinéaste signe ici l’un de ses films les plus aboutis sur la forme. La Tulipe Noire est par ailleurs le premier long métrage français (une coproduction franco-italiano-espagnole en fait) tourné au format 65mm (ratio 2,20:1) et projeté en 70mm dans les salles équipées. Le cadre large et la photographie en Eastmancolor du chef opérateur Henri Decaë sont dingues de beauté, tout comme celle des costumes et des décors naturels espagnols. Qui plus est, les effets spéciaux permettant de dédoubler Alain Delon à l’écran sont incroyablement réussis pour l’époque, notamment les plans où Guillaume passe derrière Julien alors assis sur une chaise. Même si l’on imagine très bien comment cette prouesse technique a été réalisée, le résultat à l’écran est franchement bluffant.

Mais soyons honnêtes, La Tulipe Noire n’atteint jamais la réussite de Fanfan la Tulipe, autre très grand succès du même réalisateur sorti en 1952, avec Gérard Philipe dans le rôle-titre. Si les dialogues sont parfois très amusants et modernes, la légèreté d’ensemble prend le pas sur tout le reste, y compris sur la tension des scènes pourtant violentes et dramatiques. C’est le cas par exemple de la pendaison dans la dernière partie, dont on se moque ouvertement en raison de son ton décalé, alors qu’il s’agit bel et bien de la mise à mort d’un des personnages principaux ! Les séquences s’enchaînent sur un rythme soutenu, les images sont soignées, les acteurs s’amusent, Francis Blanche évidemment, mais également Alain Delon lui-même lorsqu’il campe Julien, le frère de La Tulipe Noire, avec ingéniosité, tout le contraire de Guillaume, brigand, cynique et anarchiste. Nous ne sommes pas loin de sa composition du Don Diego de la Vega efféminé dans le génial Zorro réalisé par Duccio Tessari en 1975 !

Voir Alain Delon loin de sa « crispation » habituelle vaut donc le déplacement et La Tulipe Noire a su conserver un charme pétillant, comme la composition du grand Gérard Calvi, qui traverse les années sans véritable dommage.

LE BLU-RAY

La Tulipe Noire était auparavant disponible chez René Chateau en édition double DVD. Désormais chez TF1 Studio, le film de Christian-Jaque arrive en Blu-ray. Ce combo contient l’édition HD et le DVD. Le menu principal est animé et musical.

Afin de remettre La Tulipe Noire dans son contexte et dans la carrière d’Alain Delon, TF1 Studio a fait appel à l’excellent Olivier Rajchman (journaliste, auteur de l’ouvrage Delon/Belmondo : L’Etoffe des héros, Broché, 2010) et Denise Morlot (scripte du film). Ce document de 18 minutes propose un retour complet sur la genèse de La Tulipe Noire, sur les étapes de la carrière du réalisateur, sur le scénario d’Henri Jeanson, ainsi que sur la coproduction entre la France, l’Espagne et l’Italie. La Tulipe Noire était en effet un film très cher, tourné en 70mm, nécessitant un budget conséquent pour les costumes et les décors. Le casting est passé au peigne fin, tout comme la chorégraphie des combats à l’épée et les effets spéciaux qui permettaient de dédoubler Alain Delon à l’écran.

Le module Autour de La Tulipe Noire (31’), compile les propos (enregistrés en 2004) de Michel Wyn, assistant de Christian-Jaque sur le film, et du célèbre maître d’armes et responsable des cascades Claude Carliez (disparu en 2015 à l’âge de 90 ans). Blindé d’anecdotes de tournage (y compris sur les effets spéciaux), ne manquez pas ces entretiens drôles et passionnants sur la production de La Tulipe Noire. Vous y apprendrez entre autres pourquoi Alain Delon et Francis Blanche ont été mis en prison en Espagne !

Cette section se clôt sur un descriptif exhaustif de la restauration de La Tulipe Noire par le laboratoire Ariane en ce qui concerne l’image, et L.E. Diapason pour le son (5’).

L’Image et le son

La Tulipe Noire est le premier film français tourné en 65mm selon le procédé Super panorama 70 avec la caméra MCS 70 (Modern Cinema System) sur pellicule Eastmancolor. Le négatif original était donc en 65mm à 5 perforations (le 35mm traditionnel en possède quatre) pour un format image original de 2.20. La restauration a commencé par de traditionnels travaux mécaniques, avec chaque bobine déroulée sur une table 65mm afin d’analyser les défauts physiques et de procéder aux réparations nécessaires (collures, amorces, perforations abîmées) avant le passage sur scan. Un essuyage minutieux a été réalisé sur une « essuyeuse » 65mm à ultra-sons. Cette opération permet de supprimer toutes les petites poussières physiquement déposées sur la pellicule. Les bandes courtes d’étalonnage conservées (rares pour un film de cette époque) ont permis de travailler sur la totalité des plans du film (scan, cadrage, pré-étalonnage) tout en préservant le négatif original. Le négatif 65mm a ensuite été scanné en 6,5K 16 bits, avec un étalonnage et une restauration effectués en 4K par le laboratoire Ariane. Le filtrage automatique a permis de traiter les rayures et les défauts habituels, les tâches et les éclats de gélatine, nettoyés manuellement. La restauration a ensuite été validée par Michel Wyn, assistant de Christian-Jaque. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le master HD de La Tulipe Noire s’inscrit parmi les plus grandes réussites de l’éditeur. Sublime dès l’introduction avec son ciel bleu lumineux, tout comme les yeux de notre cher Alain Delon, l’image laisse pantois. Le piqué est incisif, les contrastes d’une densité inédite, la texture argentique flatteuse et le rendu des matières palpable. Les gros plans sont somptueux et la profondeur de champ impressionnante.

En ce qui concerne le son, le film avait été enregistré selon le procédé Western Electric Sound System et mixé en 6 pistes, avec 5 pistes avant et une arrière. Il s’agissait à l’époque de la plus grande qualité acoustique. Les bandes matrices magnétiques originales du mixage 6 pistes étaient encore accessibles lors de cette restauration. Cependant, plus du tiers de la matière sonore contenue sur les bobines était rendu inutilisable. Les sons manquants proviennent de plusieurs copies d’exploitation 70mm dans des états de conservation divers. Les travaux ont été réalisés par L.E. Diapason. La piste DTS HD Master Audio 5.0 tente de recréer les conditions originales d’exploitation et parvient à spatialiser le spectacle concocté par Christian-Jaque et surtout le travail de son compositeur Gérard Calvi dont la partition est particulièrement endiablée. La spatialisation profite donc essentiellement à la musique, tandis que l’action reste essentiellement frontale. La piste 2.0 est tout autant dynamique avec des dialogues clairs, sans bruit de fond. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © TF1 Studio / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Flash, saison 4

FLASH – SAISON 4, disponible en DVD et Blu-ray  le 28 novembre 2018 chez Warner Bros.

Acteurs : Grant Gustin, Candice Patton, Danielle Panabaker, Carlos Valdes, Tom Cavanagh, Jesse L. Martin, Keiynan Lonsdale, Neil Sandilands, Hartley Sawyer…

Musique : Blake Neely

Durée : 22 épisodes de 43 minutes + 4 épisodes du crossover Crisis on Earth-X (avec Supergirl, Arrow et DC’s Legends of Tomorrow)

Date de sortie initiale : 2017-2018

LA SAISON 4

Après avoir été libéré de la prison dans la Vitesse Pure par ses amis, Barry Allen reprend du service en tant que Flash en combattant les méta-humains. Il s’avère rapidement que son retour a été orchestré par son nouvel adversaire, Clifford DeVoe, qui possède une intelligence qui dépasse l’imagination.

Flash, quatrième ! Après trois saisons menées tambour battant et près de 70 épisodes, la série Flash se devait de placer la barre très haute pour sa fournée 2017-2018. Si cette saison 4 déçoit par le manque d’envergure et de charisme de son bad-guy DeVoe – The Thinker (Neil Sandilands), évoqué durant la saison 3 par Savitar, Flash reste incontestablement au-dessus du lot de toutes les séries DC grâce à ses formidables comédiens, des histoires originales, des personnages très attachants, des effets visuels spectaculaires, un rythme trépidant, des scènes d’action souvent dantesques et un humour bien dosé. Grant Gustin est toujours aussi impérial dans le rôle principal et ne tire jamais la couverture à ses camarades de jeu. D’ailleurs, la « famille » s’agrandit avec l’arrivée d’un nouveau personnage, Ralph Dibny alias Elongated Man, ou l’Homme-élastique, génialement interprété par Hartley Sawyer, véritable révélation. Loin d’Arrow qui à ce moment-là entamait péniblement sa sixième saison et qui ne cesse encore aujourd’hui de racler les fonds de tiroir pour subsister, Flash peut compter sur l’intelligence de vrais scénaristes, qui font la part belle à la fantaisie, tout en comblant les téléspectateurs avides de divertissements colorés et débridés.

Six mois après l’emprisonnement de Barry dans la Vitesse Pure, Wally et Cisco ont repris le flambeau. Ce sont les nouveaux défenseurs de Central City. Après avoir mis hors d’état de nuire Peak-a-Boo, le duo est confronté à Samouroïd, un nouveau super vilain qui lance un ultimatum à l’équipe : il veut détruire la ville si Flash ne lui est pas livré. L’équipe Flash doit trouver un moyen de le libérer de sa prison. Malgré le fait qu’Iris ne voit pas d’un très bon œil le fait de le sortir de la Vitesse Pure en mettant en danger la ville entière de Central City, le jeune scientifique poursuit son idée et va retrouver Caitlin qui désormais travaille comme barman dans un pub malfamé. Elle accepte de l’aider. Après avoir informé Wally et Joe, le duo fait une percée dans le ciel avec un canon de leur fabrication et un Flash apparaît. Barry est ramené au poste de police. Tous ses amis le retrouvent mais il a changé, il a vieilli et porte une barbe et a un comportement étrange : il ne cesse de gribouiller des signes et parle comme un dément. Samouroïd refait son apparition. Comme Barry n’est pas en état de se battre, Wally prend sa place dans le costume de Flash mais il est rapidement battu et blessé à la jambe droite. Iris décide de se livrer au robot ce qui a pour réflexe de sortir Barry de sa catatonie. Il reprend confiance et affronte le robot. Il sauve Iris et retrouve l’équipe à Star Labs.

Le mystérieux inventeur du robot fait son apparition dans son repaire high-tech, il s’agit du Penseur secondé par son assistante, The Mechanic. De son côté, Caitlin doit composer avec son double Killer Frost et parvient petit à petit à l’apprivoiser. Iris, qui dans l’équipe devient pour ainsi dire l’équivalent de Felicity dans Arrow, commence les préparations de son mariage avec Barry, tant attendu par les fans. Quant à Cisco, il se retrouve poursuivi pendant un délai de 24h par Breacher (Danny Trejo lui-même!), le père ultra-protecteur de la sexy Gypsy.

Après une troisième saison plus sombre durant laquelle Barry devait affronter son double maléfique Savitar, les showrunners ont décidé de revenir à une veine plus humoristique et les fonctionnalités du nouveau costume de Barry offrent à cette occasion quelques gags pour le moins inattendus et burlesques. Du coup, le début de la saison 4 peut sembler un poil longuet puisque les épisodes se suivent de façon plus ou moins indépendante, sans réelles connexions, même si le personnage du Penseur apparaît progressivement. Il faut véritablement attendre l’incroyable crossover en quatre parties, se déroulant sur Terre-X, avec respectivement les épisodes 8 de Supergirl-Saison 3, Arrow-Saison 6, Flash-Saison 4 et DC’s Legends of Tomorrow-Saison 3 pour que toute la mécanique se mette en marche. En attendant, nous faisons donc la connaissance de nouveaux méta-humains, « créés » par le Penseur, dans le but de s’approprier leurs pouvoirs, nécessaires dans sa quête finale. C’est le cas de Ralph Dibny. En cherchant parmi les passagers du bus touchés par la matière noire, Barry retrouve le nom de cet ancien policier corrompu devenu détective privé. L’homme est menacé mais s’en sort grâce à son corps devenu élastique à souhait. Dibny trouve refuge à Star-Labs. Barry va alors tenter de le former et de lui montrer ce que la vie de héros implique. L’ancien détective prend souvent les missions à la légère, négligeant les victimes pour arrêter une nouvelle méta-humaine, une descendante des Sioux capable d’animer les statues et mannequins humains.

Pour trouver DeVoe, Harry convoque les hologrammes de trois doubles dimensionnels de lui-même mais ils se révèlent vite incapables de s’entendre et de combiner leurs génies. Et ainsi de suite, de rebondissement en rebondissement avec notamment Iris qui se retrouve momentanément avec les pouvoirs de Barry ou bien ce dernier qui doit faire face à une explosion nucléaire et qui pour cela doit quasiment arrêter le temps grâce à un nouveau pouvoir acquis dans la Vitesse Pure. Un épisode 15 exceptionnel. A noter également la nouvelle participation de Kevin Smith qui réalise l’épisode 17, dans lequel il fait également une apparition dans la peau d’un agent de sécurité muet nommé Bob, aux côtés de son ami Jason Mewes, qui incarne son collègue Jay. Les cinéphiles apprécieront également les références explicites à Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, quand Barry se retrouve face à une armée de clones de DeVoe au moment où il doit s’extraire de l’esprit du Penseur dans l’épisode final. Tout cela sans oublier le charme de Candice Patton et Danielle Panabaker, la folie comique de Tom Cavanagh qui s’en donne à coeur joie, l’ambiguïté de Kim Engelbrecht, la frappadingue Katee Sackhoff (Amunet Black) et l’apparition en pointillés de Jessica Parker Kennedy qui installe l’actuelle saison 5. Bref, cette saison 4 est du même acabit que les précédentes, une très grande réussite.

LE BLU-RAY

La quatrième saison de Flash en Blu-ray, disponible chez Warner Bros., se compose de quatre disques placés dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. La liste des épisodes apparaît au verso, tout comme celle des suppléments et des acteurs de la série. Le menu principal est identique sur les quatre Blu-ray, fixe et musical, qui reprend le visuel de la jaquette. Signalons que l’éditeur a eu la bonne idée de proposer l’intégralité de l’épisode crossover divisé sur les quatre séries DC. Cette édition se compose donc de 26 épisodes de 42 minutes.

Dispersées au fil des quatre disques, nous trouvons huit séquences coupées (9’) qui présentées ainsi n’ont forcément pas beaucoup d’intérêt. Nous retiendrons quand même une scène plus intimiste que d’habitude entre Barry et Iris, qui prennent le temps de faire un câlin le matin.

Un bêtisier amusant se trouve sur le premier disque (9’).

Le second Blu-ray contient un débat bien rythmé entre les producteurs des séries DC, qui répondent aux questions de l’animateur Hector Navarro (42’) sur la création de l’énorme crossover, Crisis on Earth-X, composé des épisodes 8 de Supergirl, Arrow, Flash et DC’s Legends of Tomorrow. C’est ici que vous apprendrez chacune des étapes ayant conduit à cette histoire de tentative d’invasion de la Terre par des soldats nazis issus d’un monde dystopique appelé Terre-X. Les spoilers sont évidemment au rendez-vous. Chacun aborde la difficulté d’écrire pour une vingtaine de personnages réunis à l’écran et sur les défis finalement relevés.

Le disque 3 propose un reportage sur la création du personnage Ralph Dibny aka Elongated Man, incarné à l’écran par Hartley Sawyer (10’), qui apparaît dans la saison 4 afin de donner une nouvelle énergie comique après une troisième saison plutôt sombre.

Même chose, la même galette dispose d’un commentaire audio/vidéo de la comédienne Katee Sackhoff, en compagnie du coproducteur exécutif et scénariste Eric Wallace et du scénariste Starling Gates (13’). L’actrice s’amuse derrière le micro et indique comment elle a créé le personnage d’Amuneth Black avec les costumiers et les maquilleurs.

L’éditeur joint également un module consacré au Thinker (16’), composé des propos des showrunners, qui reviennent à tour de rôle sur la psychologie du personnage et la raison pour laquelle Barry l’affronte dans cette saison en particulier.

L’interactivité se clôt sur un best-of du Comic-Con 2017 avec notamment un résumé des présentations des nouvelles saisons de Supergirl, Flash, Arrow, DC’s Legends of Tomorrow et Gotham (58’).

L’Image et le son

Les épisodes sont proposés au format HD (1080p, AVC). Les couleurs sont froides, toujours marquées par quelques touches bleutées. Le piqué est acéré, les contrastes au top et la profondeur de champ très appréciable. Les séquences diurnes sont éclatantes et les scènes de nuit sont aussi bien définies. Warner Bros. met la barre haute et prend soin de l’arrivée de cette nouvelle saison de Flash dans les salons avec même un léger et élégant grain typique du tournage avec la caméra Arri Alexa. Le résultat est superbe et la promotion HD indispensable.

Sans surprise, seule la version originale est livrée au format DTS-HD Master Audio 5.1. Privilégiez évidemment cette option qui instaure un confort acoustique digne des plus grands blockbusters avec une spatialisation tonitruante, des effets latéraux à foison, une percutante délivrance des dialogues et une balance frontale explosive. Mention également au caisson de basses très souvent sollicité dans les scènes d’action. Les réfractaires à la V.O. devront se contenter d’une toute petite VF Dolby Digital 2.0 Stéréo. Etrangement, les allemands disposent d’un mixage Dolby Digital 5.1.

Crédits images : © Warner Bros. / DC Comics / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Mon ket, réalisé par François Damiens

MON KET réalisé par François Damiens, disponible en DVD et Blu-ray le 21 novembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : François Damiens, Matteo Salamone, Tatiana Rojo, Christian Brahy, Serge Hutry, Nancy Sluse…

Scénario : François Damiens, Benoît Mariage, Thomas Bidegain

Photographie : Virginie Saint-Martin

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Dany Versavel a un souci avec son fils : à 15 ans, Sullivan ne veut plus d’un père qui fait le king derrière les barreaux. Pour Dany, son « ket », c’est sa vie, hors de question de le laisser filer. Il décide donc de s’évader de prison prématurément ! Entre cavales, magouilles et petits bonheurs, il a tant de choses à lui enseigner. Un apprentissage à son image. Au pied de biche, sans pudeur ni retenue. Mais là où l’on pouvait craindre le pire, se cache peut-être le meilleur…

François Damiens revient aux caméras cachées, pour le pire et sûrement pas pour le meilleur. Le comédien qui était expert en la matière au début des années 2000 avec son personnage devenu culte en Belgique puis en France de François l’Embrouille, passe derrière la caméra (toujours dissimulée) avec Mon ket. Pompage éhonté du génial Bad Grandpa de Jeff Tremaine avec Johnny Knoxville, ce premier long métrage, qui n’en est pas vraiment un vu le concept, ennuie du début à la fin et devient même gênant par sa nullité et ses gags supposés être drôles. On aime bien voire beaucoup François Damiens dans OSS 117 : Le Caire, nid d’espions, Dikkenek, JCVD, L’Arnacoeur, La Délicatesse, Suzanne, La Famille Bélier, mais son premier film en tant que réalisateur tombe complètement à plat et se révèle être un sacré accident de parcours.

Ce qui ne va pas en fait avec Mon ket, expression typiquement bruxelloise qui parle de la fierté d’être père, c’est son format. Si Les Onze Commandements de François Desagnat et Thomas Sorriaux, avec Michaël Youn, grand succès commercial de l’année 2004 avec 3 millions d’entrées et aujourd’hui l’un des champions des rediffusions télévisées, tenait à peu près la route, c’est parce que le film ne cherchait pas réellement à créer une histoire ou se donner des « airs de cinéma ». Tout tenait surtout sur un fil rouge sur lequel Youn et sa clique accrochaient leurs sketches pipi-caca-prout, le tout chapitré, comme sur un DVD où l’on passerait d’une scène à l’autre en appuyant sur la touche Skip, selon les (mauvais) goûts des spectateurs. Même chose pour Connasse, Princesse des coeurs avec Camille Cottin, également construit sur le même principe et dont la réussite tenait cette fois encore sur la personnalité de son excellente comédienne. Dans Mon ket, François Damiens, voulant évoquer les thèmes de la paternité de la filiation, s’évertue à vouloir donner un semblant d’émotions en « incarnant » un prisonnier qui se fait la malle dans le but de retrouver son fils, pour lui prouver qu’il sait être responsable. Grave erreur, mais pas que.

En guise d’introduction, un carton annonce les intentions et les partis pris. Comme si le réalisateur, finalement peu convaincu par le résultat lui-même, avait décidé de rajouter cette note explicative afin de bien informer son audience que les protagonistes du film sont bel et bien des victimes de canulars, si cela n’était pas clair. Mais rien ou presque ne fonctionne, même si l’on retrouve à l’écriture le nom de Benoît Mariage, auteur et metteur en scène des Convoyeurs attendent (1999). Pour ce retour aux sources, François Damiens paraît lui-même peu inspiré et à la qualité déjà médiocre des caméras cachées s’ajoute une pauvreté de « dialogues » due à un manque d’inspiration lors des improvisations. Alors, Mon ket n’est-il qu’un caprice ? On y pense tout du long.

Depuis l’arrêt de ses impostures en raison de sa célébrité croissante, François Damiens est devenu un comédien très prisé et son visage est maintenant très connu en France et en Belgique. Les scènes coupées sur le DVD montrent que les gens le reconnaissaient souvent malgré le maquillage, les prothèses dentaires, les perruques et la fausse bedaine. Du coup, son entreprise tombe à plat et les séquences, on peut parler de saynètes complètement inégales, gardées au montage (sur 600 heures de rushes !) ne sont franchement pas amusantes, ou arrachent seulement quelques sourires amusés, mais imputables surtout à la sympathie que l’on éprouve pour l’acteur. Préférez donc la version originale, Bad Grandpa, qui allait loin, bien plus que ce Ket trop sage, redondant, fatiguant, interminable et même consternant.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Mon ket, disponible chez Studiocanal, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est fixe et musical.

L’interactivité vaut bien plus que le film !

Commencez donc par le segment intitulé Parole au piégés (32’), qui comme son titre l’indique compile les interventions des « victimes » de François Damiens. Certains propos valent leur pesant et le tout est illustré par quelques images inédites.

Les scènes coupées sont également bien plus drôles que celles finalement conservées au montage final (24’). C’est le cas pour un gardien de prison plus virulent envers son détenu ou le repas avec les futurs beaux-parents.

Enfin, nous trouvons également un montage de prises ratées où François Damiens est rapidement reconnu par celles et ceux qu’il souhaitait piéger (4’).

L’Image et le son

Tourné entièrement, ou presque, en caméra cachée, l’apport HD pour Mon ket est évidemment extrêmement limité. Les prises de vue sont parfois effectuées à travers des glaces sans tain, avec des mini-caméras, des caméras de surveillance et autres prismes. La définition est donc aléatoire, quelques flous s’invitent souvent à la partie et le piqué des champs-contrechamps peut varier au cours d’une même séquence. Un petit plus en netteté sur les parties « fictives » à la mise en scène plus traditionnelle, mais le Blu-ray est largement dispensable sur un titre comme Mon ket.

Comme pour l’image, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 ne sert pas à grand-chose ici. Peut-être lors de l’évasion en hélicoptère ou pour spatialiser la bande-son (notamment le Felicità d’Al Bano et Romina Power) et la séquence du karaoké où tout le monde entonne Pour le plaisir d’Herbert Léonard. Le reste du temps, l’acoustique se concentre sur les frontales et essentiellement sur la centrale où les dialogues ressortent sans peine. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © Studiocanal/ Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Miss Daisy et son chauffeur, réalisé par Bruce Beresford

MISS DAISY ET SON CHAUFFEUR (Driving Miss Daisy) réalisé par Bruce Beresford, disponible en Combo Collector Blu-ray + DVD le 7 novembre 2018 chez Pathé

Acteurs : Morgan Freeman, Jessica Tandy, Dan Aykroyd, Patti LuPone, Esther Rolle, Jo Ann Havrilla, William Hall Jr., Alvin M. Sugarman…

Scénario : Alfred Uhry d’après sa pièce de théâtre

Photographie : Peter James

Musique : Hans Zimmer

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

À la fin des années 1940, miss Daisy, une vieille dame juive vivant à Atlanta en Géorgie, institutrice à la retraite, se retrouve dans l’incapacité de conduire sa voiture sans l’endommager. Son fils, Boolie, patron d’une filature de coton, décide d’embaucher un chauffeur, malgré les réticences de sa mère. Son choix se porte sur Hoke, un homme noir chrétien d’une cinquantaine d’années, volontaire et sympathique. Néanmoins, Boolie prévient Hoke qu’il restera sous son autorité afin de lui éviter d’être congédié pour une raison futile par sa mère, une femme au caractère acariâtre. Au fil du temps, le chauffeur parvient à apprivoiser sa patronne, et c’est ainsi que va se tisser une amitié sincère qui durera 25 ans.

A sa sortie aux Etats-Unis en décembre 1989, Miss Daisy et son chauffeur Driving Miss Daisy est LE film phénomène. A l’origine, la MGM devait investir plus de 15 millions de dollars dans ce projet, avant de se retirer devant l’engagement de deux têtes d’affiche méconnues du grand public. Produit finalement pour un petit budget de 7 millions de dollars, le film en rapporte plus de 100 millions rien que sur le sol américain. Très vite, les spectateurs ont le coup de foudre pour les personnages merveilleusement incarnés par Morgan Freeman, Jessica Tandy et Dan Aykroyd. Portée par l’engouement de la presse et des spectateurs, cette production Richard D. Zanuck se permettra même d’aller jusqu’aux Oscars, où le film raflera quatre statuettes dont celles convoitées de la meilleure actrice pour Jessica Tandy, qui à 80 ans devient alors la lauréate la plus âgée de l’histoire, ainsi que celle du meilleur film face au Cercle des poètes disparus de Peter Weir, My Left Foot de Jim Sheridan et Né un 4 juillet d’Oliver Stone.

Morgan Freeman, habitué des deuxièmes voire des troisièmes rôles au cinéma, devient une star du jour au lendemain, même s’il venait juste de se faire remarquer (et récompenser à juste titre) dans La RueStreet Smart de Jerry Schatzberg. Suite à ce triomphe qui lui vaut un Golden Globe, l’Ours d’argent de la meilleure distribution (partagé avec sa partenaire) et une nomination aux Oscars, il est ensuite appelé par Edward Zuick, Brian De Palma, Kevin Reynolds, Clint Eastwood et Frank Darabont. Sa vraie carrière sur grand écran commençait véritablement. Aujourd’hui, Miss Daisy et son chauffeur est ce qu’on appelle vulgairement un feel-good movie. Sa réputation n’est plus à faire, son aura est toujours intacte trente ans après et le film reste très chéri par les spectateurs du monde entier.

Oublions les discours et certaines mauvaises langues qui dénigrent le film de Bruce Beresford en prétextant que le film passe quasiment sous silence la véritable condition des afro-américains aux Etats-Unis de la fin des années 1940 au début des années 1970. Certes, Miss Daisy et son chauffeur ne s’encombre pas réellement de discours politique. Cela étant, le contexte social est bel et bien présent, d’autant plus que le personnage magnifiquement interprété par Jessica Tandy, révélation tardive au cinéma grâce à Cocoon de Ron Howard, se rend à un discours de Martin Luther King dans la dernière partie. Le réalisateur australien Bruce Beresford (Son alibi avec Tom Selleck) et le scénariste Alfred Uhry, également l’auteur de la pièce de théâtre originale qui lui vaudra le prix Pulitzer en 1987, ne sont pas là pour retracer l’histoire de la ségrégation raciale américaine. Les deux hommes en sont évidemment conscients et ce qui leur importe ici est de raconter une histoire d’amitié inattendue entre deux individus d’âge mûr, opposés par leur religion, leur statut social et leur couleur de peau. Un récit étalé sur un quart de siècle, aux ellipses soudaines, avec un vieillissement des personnages assez réussi, sans tomber dans le piège souvent récurrent des maquillages outranciers. La performance des trois comédiens principaux, car il ne faut pas oublier le superbe Dan Aykroyd, prime sur les cheveux blanchis, sur les rides creusées artificiellement, sur les lunettes aux verres grossissants.

Les dialogues sont aussi imparables que justes. On suit allègrement Hoke Colburn (Morgan Freeman donc) essayer de gagner pas à pas la confiance de Daisy Werthan, tout en ayant le soutien et la confiance du fils de cette dernière. Cette dame et son chauffeur doivent affronter tous les deux le regard des antisémites pour la première et celle des racistes pour le second. Ce qui sera un premier pas vers l’entente et le respect. Si le film ne brille pas par sa mise en scène, la photographie de Peter James reste très belle et sensiblement surannée. Ce qui importe ici est réellement le lien des personnages, dont la psychologie se dessine à travers leurs regards, leurs anecdotes qu’ils racontent sur la route, sur leurs gestes esquissés. Le grand succès de Miss Daisy et son chauffeur est dû à la combinaison de talents qui ont cru en ce petit film où même la composition de Hans Zimmer, quand il n’était pas encore occupé à faire du boucan dans les blockbusters hollywoodiens, semble inspirée par l’âme chaleureuse de cette histoire aux beaux et bons sentiments. C’est dire qu’il faut croire à certains miracles hollywoodiens.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Miss Daisy et son chauffeur, disponible chez Pathé, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

A l’occasion de cette sortie en Blu-ray, Pathé est allé à la rencontre de Bruce Beresford (22’). Le réalisateur australien revient sur chaque étape difficile de production de son film le plus célèbre. Il évoque notamment l’investissement du producteur Richard D. Zanuck qui s’est battu pendant deux ans pour trouver l’argent nécessaire à la mise en route de Miss Daisy et son chauffeur, après le désistement de la MGM le jour de la signature du contrat. Le cinéaste parle de la pièce de théâtre originale (jouée également par Morgan Freeman), de son adaptation pour le cinéma, avant d’en venir plus précisément au casting du film. Bruce Beresford exagère en disant que Morgan Freeman n’avait fait qu’un seul film avant le sien, tout comme lorsqu’il déclare que Miss Daisy et son chauffeur a récolté cinq Oscars, alors qu’il n’en a reçu « que » quatre. Quelques photos de tournage viennent illustrer cet entretien sympathique.

Afin de replacer Miss Daisy et son chauffeur dans son contexte, Pathé livre deux petits modules d’actualités de 1965 (7’ et 8’) sur « l’Amérique noire », qui abordent le thème du racisme et de la ségrégation aux Etats-Unis. Les commentaires reflètent un esprit « très français » (voir OSS 117 : Le Caire, nid d’espions) et se contentent souvent de donner quelques chiffres.

Le dernier module d’actualité est consacré à la mort de Martin Luther King, le 4 avril 1968 (3’).

L’Image et le son

Le master HD présenté ici est issu de la numérisation et de la restauration 4K réalisées par l’incontournable laboratoire de L’image Retrouvée (Paris/Bologne) à partir des négatifs originaux. On sent que les partis pris du chef opérateur Peter James ont donné pas mal de fil à retordre aux responsables de ce lifting puisque de nombreux plans s’avèrent étonnamment flous lors d’un champ-contrechamp, tandis que la gestion de la patine argentique reste aléatoire sur les séquences sombres notamment. Parfois stable, de temps en temps très appuyé, souvent grumeleux, le grain est là, mais déséquilibré. Même chose, surtout durant la première partie du film, les comédiens semblent entourés d’une aura luminescente, cette fois encore en raison des volontés artistiques du directeur de la photo. La copie est propre, c’est indéniable, aucune pétouille n’a survécu à ce nettoyage en bonne et due forme. Les couleurs sont belles, même si un peu pâles de temps à autre, et le piqué est satisfaisant.

Les mixages DTS-HD Master Audio Stéréo français et anglais instaurent un bon confort acoustique. Les dialogues sont ici délivrés avec suffisamment d’ardeur et de clarté, sans doute trop sur la VF, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. Les versions 5.1 sont plus anecdotiques étant donné que le film repose avant tout sur les échanges entre les personnages. Une spatialisation musicale certes, mais les pistes Stéréo sont largement suffisantes pour un film de cet acabit. Signalons tout de même une police de sous-titres français vraiment trop petite.

Crédits images : © Pathé / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test 4K Ultra-HD / The Big Lebowski, réalisé par Joel Coen

THE BIG LEBOWSKI réalisé par Joel Coen, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray + Digital le 7 novembre  2018 chez Universal Pictures France

Acteurs : Jeff Bridges, John Goodman, Julianne Moore, Steve Buscemi, David Huddleston, Philip Seymour Hoffman, Tara Reid, John Turturro…

Scénario : Joel Coen, Ethan Coen

Photographie : Roger Deakins

Musique : Carter Burwell

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 1998

LE FILM

Jeff Lebowski, prénommé le Dude (le Duc en version française), est un paresseux qui passe son temps à boire des coups avec son copain Walter et à jouer au bowling, jeu dont il est fanatique. Un jour deux malfrats le passent à tabac. Il semblerait qu’un certain Jackie Treehorn veuille récupérer une somme d’argent que lui doit la femme de Jeff. Seulement Lebowski n’est pas marié. C’est une méprise, le Lebowski recherché est un millionnaire de Pasadena. Le Duc part alors en quête d’un dédommagement auprès de son richissime homonyme…

Sometimes there’s a man… I won’t say hero, ’cause what’s a hero? but sometimes there’s a man, and I’m talking about the Dude here, sometimes there’s a man… Well, he’s the man for his time and place. He fits right in there. And that’s the Dude in Los Angeles. And even if he’s a lazy man, and the Dude was most certainly that, quite possibly the laziest in Los Angeles County, which would place him high in the running for laziest worldwide, but sometimes there is a man, sometimes there’s a man… Well… lost my train of thought here.

Franchement, que dire sur The Big Lebowski qui n’a pas déjà été dit ? Depuis vingt ans, le septième long métrage de frères Coen, même si seul Joel est crédité en tant que réalisateur ici, est entré dans le cercle fermé et restreint des films cultes, encensés dans le monde entier et par ailleurs inscrit en 2014 au National Film Registry afin d’être conservé à la Bibliothèque du Congrès. C’est bien simple, tout est mythique dans The Big Lebowski, les personnages (au premier, second et troisième plan), les dialogues, les fringues, les accessoires, les coupes de cheveux, les lieux de tournage, la bande originale composée de Bob Dylan, Kenny Rogers, Elvis Costello, Nina Simone… Ce chef d’oeuvre absolu de l’histoire du cinéma se voit et se revoit plusieurs fois par an, depuis toujours, sans jamais lasser, avec un plaisir toujours intact voire décuplé. Jeff Bridges, immense, trouve probablement ici le rôle de sa vie. L’oubli de sa nomination aux Oscars pour le meilleur acteur reste encore aujourd’hui incompréhensible. Qu’à cela ne tienne, l’amour des spectateurs pour ce film ne s’est jamais démenti.

Nobody calls me Lebowsky. You got the wrong guy. I’m the Dude, man.

Quelle idée de génie tout de même. Plonger le mec le plus improbable et fainéant dans une situation extraordinaire et une histoire aussi opaque qu’un roman de Raymond Chandler. The Big Lebowski c’est comme qui dirait Le Grand sommeil sous acide et marijuana. Un type bedonnant, barbe hirsute, verre de White Russian dans la main gauche et une boule de bowling dans celle de droite. D’ailleurs, pas une seule fois nous verrons le Dude pratiquer son sport favori, sans doute est-il trop occupé à vider son verre. Le bermuda seyant, les sandales en plastique du même acabit, les yeux de cocker, le Dude est aussi iconique qu’un super-héros, d’ailleurs il l’est devenu aux yeux des cinéphiles. Tout le monde rêve encore de prendre un cocktail (ou autre chose) avec le Dude man ! Les frères Coen entourent Jeff Lebowski de personnages complètement allumés, satellites, certains plus proches que d’autres (John Goodman et Steve Buscemi sont aussi magnifiques que Jeff Bridges), mais tout autant déconnectés et paumés que lui dans cette constellation californienne. Seul change le statut social, mais le niveau d’intelligence reste souvent au ras des pâquerettes et c’est ce qui fait le génie de tous les protagonistes, même s’ils n’ont parfois aucun impact sur l’intrigue.

L’histoire, exagérément alambiquée, est évidemment prétexte pour que le Dude se rende d’un point A…au point A. Les mains dans les poches, recevant des coups, se relevant, fumant un pète, le Dude encaisse sans broncher, même quand on lui met la tête dans les chiottes. Le genre à demander au mec qui lui met un coup dans les parties s’il ne s’est pas fait mal au pied. Mais quand un type qui l’a pris pour un autre, pisse sur son tapis (« qui donnait de la cohésion à la pièce »), le Dude voit rouge (d’ailleurs ses yeux le sont souvent) et décide d’aller protester, sans savoir dans quel labyrinthe kafkaïen il s’engouffre. Joel et Ethan Coen filment Los Angeles comme un terrain de jeu de l’oie (blanche), Lebowski (inspiré d’un certain Jeff Dowd, producteur indépendant rencontré par les Coen), nonchalant et glandeur, ne se rendant pas vraiment compte de ce qui se passe autour de lui. Heureusement, il peut compter sur « l’aide » de son ami Walter, vétéran du Vietnam, patriotique, gueulard et assez « impulsif », personnage inspiré par le réalisateur John Milius. Il y a aussi Donny, qui est là, toujours près du Dude et de Walter, mais à qui on dit toujours de la fermer. Il y a bien sûr le reste du casting royal, Julianne Moore, John Turturro, Philip Seymour Hoffman, Sam Elliott, Ben Gazzara, David Thewlis, Peter Stormare…

Ce qu’on oublie parfois de dire sur The Big Lebowski, c’est à quel point le film est également sublime à regarder. A la mise en scène discrètement virtuose, s’ajoute la photographie signée par le grand Roger Deakins, qui combine les couleurs chaudes et vives qui reflètent le regard du Dude sur le monde qui l’entoure, une ville sous substances. The Big Lebowski est une comédie qui emprunte au roman et film noir, mais qui ne cesse de prendre des chemins détournés pour mieux perdre son personnage principal et les spectateurs. Ce que le Dude absorbe lui permettra aussi de s’évader dans quelques rêveries oniriques, où il officie comme danseur dans une comédie musicale américaine des années 1950. C’est aussi l’oeuvre clé des frères Coen, le film somme qui synthétise Sang pour sang, Arizona Junior, Miller’s Crossing, Barton Fink, Le Grand saut et Fargo, avant que les deux frangins se lancent dans la deuxième partie de leur carrière avec O’Brother.

A sa sortie, le film attire près de 750.000 spectateurs en France, un record pour les Frères Coen qui dépassent leur score de Fargo (Oscar du scénario original) deux ans auparavant. Décalé, cartoonesque, noir, hilarant, indémodable, The Big Lebowski est une œuvre majeure et prestigieuse du cinéma américain. Ah oui, en 2019, sort Going Places, un spin-off centré sur le personnage Jesus Quintana, de et avec John Turturro, inspiré par Les Valseuses de Bertrand Blier Tout un programme !

LE 4K UHD

Le test de l’édition 4K Ultra-HD de The Big Lebowski, disponible chez Universal Pictures France, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical. Estampillée 20e anniversaire, cette édition comprend le disque 4K et le Blu-ray traditionnel sorti en 2011.

Les suppléments sont uniquement présents sur le Blu-ray 2011.

On trouve tout d’abord une fausse introduction d’un dénommé Mortimer Young (5’) réalisée par les frères Coen. Le président de la Forever Young Film Preservation présente « The Grand Lebowski » comme lors d’une rétrospective consacrée à un réalisateur disparu.

Le making of réalisé à la sortie du film (25’) croise les propos des frères Coen et des comédiens, qui reviennent sur l’histoire tout en présentant les personnages. Joel et Ethan Coen abordent les partis pris et leurs intentions, ainsi que leur collaboration avec le directeur de la photographie Roger Deakins.

Les segments intitulés La Vie de The Dude (10’) et Dix ans après (10’) se rejoignent puisque réalisés à l’occasion du dixième anniversaire de The Big Lebowski. Toute l’équipe témoigne sur la postérité du film, qui a connu une deuxième vie après un accueil modeste dans les salles américaines et de la part de la critique. Quelques images de tournage viennent illustrer l’ensemble.

Le module sur le Festival Lebowski (14’) est plus anecdotique, mais indique comment les spectateurs du monde entier se sont accaparé le film des frères Coen et les personnages. Mention spéciale aux cosplays avec certains fans qui redoublent d’imagination pour trouver le costume le plus inattendu.

Ne manquez pas le supplément consacré au tournage des scènes de rêves du Dude (4’). Les effets visuels sont rapidement évoqués à travers des images du plateau, sans oublier les commentaires de l’équipe. Jeff Bridges raconte notamment la blague que lui ont faite les danseuses sous les jambes desquelles il devait glisser en affichant un regard émerveillé.

L’éditeur joint ensuite une carte de Los Angeles, divisée en 14 points distincts qui indiquent les lieux de tournage. Des images tournées en 2008 montrent comment les différents quartiers se sont transformés. Durée totale du bonus 5’30.

C’est un plaisir de passer un petit moment avec l’immense Jeff Bridges qui présente son album de photographies prises sur le plateau de The Big Lebowski (17’30). Photographe de talent et reconnu, le comédien nous montre ses clichés, tout en racontant des anecdotes de tournage.

Universal compile également les photos de Jeff Bridges à travers une galerie animée, qui permet entre autres de lire les légendes écrites sous les clichés.

Une fonction U-Control est proposée avec un accès à diverses vignettes d’interviews de l’équipe, d’images de tournage, mais aussi de connaître chaque morceau musical entendu dans The Big Lebowski. Enfin, la dernière option comptabilise les « Fuck » (285), les « Man » (162) et les « Lebowski » (89) entendus dans le film !

L’Image et le son

Le Blu-ray édité en 2011 en avait décontenancé plus d’un quant au lissage parfois exagéré du grain argentique original. Chose réparée ici à l’occasion de cette édition 4K UHD puisque l’éditeur avait annoncé un nouveau master restauré à partir d’une source originale 35mm. Et quelle beauté ! Certes, le piqué est peut-être émoussé dans les séquences sombres, mais le bouc du Dude apparaît dans toute sa splendeur, tout comme les partis pris de l’immense chef opérateur Roger Deakins. C’est une explosion de couleurs, des décors aux costumes, en passant par les boules de bowling et même le vernis à ongle vert de Tara Reid ! La propreté est évidemment totale et la luminosité des séquences diurnes impressionne. Le relief est également inédit, sans pour autant donner un aspect artificiel à l’image (le HDR préserve d’ailleurs le naturel des contrastes et consolide les noirs), à l’instar des rayons du supermarché où le Dude fait sa première apparition. En dehors du générique à la définition nettement plus aléatoire, les détails abondent (les traces de doigts sur les boules de bowling, les motifs sur les fringues du Dude) et The Big Lebowski s’offre le plus beau des liftings pour son vingtième anniversaire. La plus belle copie à ce jour du chef d’oeuvre des frères Coen.

Franchement, qui visionne The Big Lebowski en version française hein ? QUI ? Bon, le mixage français DTS 5.1 fait ce qu’il peut. Il fait d’ailleurs beaucoup, trop même avec un report fracassant des voix qui dénature la nature du Dude. Alors non merci. En revanche, les pistes anglaises DTS:X et DTS-HD Master Audio 7.1 créent une alcôve tout à fait respectueuse des volontés artistiques des frères Coen. L’immense bande-son environne les spectateurs sans trop en faire, mais avec rigueur, les effets sont présents et les voix solidement centrées.

Crédits images : © Universal Pictures France / Jeff Bridges /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Le Book Club, réalisé par Bill Holderman

LE BOOK CLUB (Book Club) réalisé par Bill Holderman, disponible en DVD et Blu-ray le 9 octobre 2018 chez Paramount Pictures

Acteurs : Diane Keaton, Jane Fonda, Candice Bergen, Mary Steenburgen, Andy Garcia, Craig T. Nelson, Don Johnson, Alicia Silverstone, Richard Dreyfuss, Ed Begley Jr., Wallace Shawn…

Scénario : Bill Holderman, Erin Simms

Photographie : Andrew Dunn

Musique : Peter Nashel

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Quatre amies de toujours se retrouvent, comme chaque semaine, au sein de leur club de lecture, lorsque l’une d’entre elles propose de découvrir ‘’50 nuances de Grey’’ ! Elles ont réussi leur vie et elles comptent bien continuer à en profiter, et vivre de nouvelles expériences ! Célibataire depuis peu, Diane va connaître le coup de foudre. La toujours séduisante Vivian renoue avec un amour passé. Sharon découvre les sites de rencontre sur internet. Et Carol essaie de redonner du piment à son couple. En ravivant la flamme ou en vivant une nouvelle aventure amoureuse, chacune d’elles va écrire le nouveau chapitre de sa vie. Peut-être le meilleur…

Le Book Club ou bien tout simplement Book Club en version originale, est le premier long métrage de l’inconnu Bill Holderman. Complice de l’immense Robert Redford, ce réalisateur de 41 ans aura surtout officié comme producteur sur Lions et agneaux, La Conspiration et Sous surveillance. Avec sa compagne Erin Simms, Bill Holderman signe Le Book Club, inspiré par quelques membres de leur famille. Si l’on peut avoir peur devant le pitch du film en raison de la place accordée dans l’histoire au roman érotique Cinquante nuances de Grey, Le Book Club s’éloigne finalement rapidement de cette promotion détournée pour les best-sellers de E. L. James (le film a été écrit avant les adaptations de l’oeuvre « sulfureuse »), qui fait d’ailleurs un petit caméo, pour se concentrer sur ses quatre personnages principaux, quatre femmes, quatre actrices merveilleuses et non des moindres, Diane Keaton, Jane Fonda, Candice Bergen et Mary Steenburgen. Si la réalisation est au point mort, cette comédie douce-amère fonctionne grâce au tempérament, à l’immense talent et à la beauté de ses têtes d’affiche qui s’amusent, sans oublier de nous amuser avec elles.

Nous voici donc en compagnie de quatre femmes mûres, amies de longue date, qui se retrouvent fréquemment pour leur club de lecture. Un jour, leur quotidien (et leur libido) est bouleversé par la lecture du livre Cinquante nuances de Grey. La bonne surprise du film, c’est que cette découverte va leur permettre de faire un point sur leur vie personnelle. Diane (Diane Keaton) est veuve et ses deux filles (dont la revenante Alicia Silverstone) la forcent à déménager près de chez elles. Jusqu’au jour où elle rencontre un élégant pilote d’avion incarné par Andy Garcia, qui retrouve sa partenaire du Parrain 3, 28 ans après le film de Francis Ford Coppola et dans lequel il jouait…son neveu. Vivian (Jane Fonda), la doyenne du groupe, fortunée, n’a jamais cessé de passer d’un homme à l’autre, sans regarder en arrière et sans envisager l’avenir à deux. Un ancien amant, Arthur (Don Johnson, la super classe), qui avait voulu l’épouser il y a quarante ans, réapparaît dans sa vie. Sharon (Candice Bergen), divorcée depuis de nombreuses années, a voué son existence à son travail de juge. Elle décide de s’inscrire sur un site de rencontre et accepte l’invitation d’un dénommé George, interprété par Richard Dreyfuss. Carol (Mary Steenburgen), mariée depuis toujours à Bruce (Craig T. Nelson, hilarant), tente par tous les moyens de relancer sa vie sexuelle avec son époux qui préfère bichonner sa moto.

Sans aucune vulgarité, Le Book Club, sorte de Sex and the City du troisième âge, se penche sur la délicate question de la sexualité, de la séduction, de l’amour et du désir à plus de 65 ans. Parmi les quatre actrices principales, Jane Fonda, âgée de 80 ans, laisse pantois par son élégance, son sex-appeal, son franc-parler et son naturel confondant dans un rôle d’ailleurs pas si éloigné de sa véritable personne. On peut également penser au film Et si on vivait tous ensemble ? de Stéphane Robelin, succès surprise français de l’année 2012, qui avait également cartonné en Allemagne, dans lequel Jane Fonda donnait la réplique à Pierre Richard, Guy Bedos et Claude Rich. Un long métrage qui posait peu ou prou les mêmes questions que Le Book Club en mettant en scène des seniors.

Dans le film de Bill Holderman, tous ces caractères bien trempés s’accordent et les comédiennes ont finalement peu à faire pour nous faire croire à leurs longues années d’amitié. Aucune ne tire la couverture, l’écriture est bien dosée et chacune possède sa petite histoire. Le Book Club se suit donc sans aucune difficulté, chaque personnage est attachant, y compris les compagnons de ces dames. Dommage que la technique soit finalement très (trop) pauvre et que la réalisation se contente la plupart du temps du champ-contrechamp dans une esthétique de sitcom. Mais malgré les clichés forcément attendus, comme l’indispensable viagra dissimulé dans un verre d’alcool, Le Book Club reste un bon et joli moment léger, intelligent, formidablement interprété et romantique.

LE BLU-RAY

Le test de l’édition HD du Book Club, disponible chez Paramount Pictures, a été réalisé à partir d’un check disc. Le menu principal est fixe et musical.

Comme d’habitude, l’éditeur divise un long making of en plusieurs segments dans le but de gonfler sa quantité de suppléments. Mais les modules Tout a commencé par un livre (11’), Le casting (14’), Les lieux de tournage (10’) et Un nouveau chapitre (9’), forment bel et bien un seul documentaire de près de 45 minutes. Le réalisateur Bill Holderman, la co-scénariste Erin Simms, les producteurs et l’ensemble des comédiens du film reviennent sur la genèse du Book Club, sur le combat mené par le metteur en scène pour conserver les droits sur son histoire (Hollywood voulait remanier le scénario pour des jeunes actrices), les conditions de tournage et les thèmes du film. Le tout est largement illustré par des images du plateau où la bonne humeur semblait régner.

L’interactivité se clôt sur l’enregistrement de la chanson du film par Katharine McPhee (4’) et diverses scènes coupées, alternatives ou rallongées (11’) sans véritable intérêt.

L’Image et le son

Si le rendu n’est pas optimal en raison d’une définition moins ciselée sur les scènes en intérieur, le master HD au format 1080p du Book Club ne manque pas d’attraits… La clarté est bienvenue, la colorimétrie chatoyante, et le piqué affûté sur toutes les séquences en extérieur. Remarqué pour son travail sur Le Majordome, Madame Henderson présente et Ordinary Decent Criminal, le chef opérateur Andrew Dunn voit ses partis pris esthétiques respectés via un Blu-ray qui frôle la perfection. Le cadre fourmille de détails et les contrastes affichent une constante solidité.

La version française doit se contenter d’une toute petite piste Dolby Digital 5.1, qui reste néanmoins suffisante pour un film de cet acabit. La version originale bénéficie d’un écrin DTS HD Master Audio 5.1 forcément plus riche et immersif. La balance frontale est dynamique et les latérales soutiennent l’ensemble sur quelques séquences, comme lors de la virée en avion. Les dialogues restent toujours ardents sur la centrale et la précision est de mise tout du long. Toutes les séquences en extérieur s’accompagnent automatiquement d’ambiances naturelles. La bande-son est quant à elle constamment spatialisée.

Crédits images : © Paramount Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr