Test Blu-ray / La Croisade, réalisé par Louis Garrel

LA CROISADE réalisé par Louis Garrel, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mai 2022 chez Ad Vitam.

Acteurs : Laetitia Casta, Joseph Engel, Louis Garrel, Ilinka Lony, Julia Boème, Lionel Dray, Clémence Jeanguillaume, Lazare Minoungou, Farid Bouzenad…

Scénario : Jean-Claude Carrière & Louis Garrel

Photographie : Julien Poupard

Musique : Grégoire Hetzel

Durée : 1h07

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Abel et Marianne découvrent que leur fils Joseph, 13 ans, a vendu en douce leurs objets les plus précieux. Ils comprennent rapidement que Joseph n’est pas le seul, ils sont des centaines d’enfants à travers le monde associés pour financer un mystérieux projet. Ils se sont donné pour mission de sauver la planète.

En 2015, pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Louis Garrel, né en 1983, signait un vrai petit bijou romanesque, Les Deux amis, adaptation contemporaine de la pièce de théâtre Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset, coécrite avec Christophe Honoré. Pour ce coup d’essai, Louis Garrel transposait son court-métrage La Règle de trois, Prix Jean Vigo du Court Métrage en 2012, dans lequel on retrouvait déjà le trio vedette, à savoir Vincent Macaigne, Golshifteh Farahani et Louis Garrel lui-même. Avant cela, ce dernier avait également mis en scène son premier court métrage en 2008, Mes copains. Trois ans plus tard, sortait L’Homme fidèle, où Louis Garrel partageait l’affiche avec Lily-Rose – Grumpy Cat – Depp et sa compagne Laetitia Casta, triangle amoureux dont le coauteur n’était autre que l’illustre et regretté Jean-Claude Carrière. Décédé en février 2021, celui-ci tirera sa révérence avec La Croisade, troisième long-métrage de Louis Garrel donc, un de ces énièmes films dont le tournage a été interrompu par la Covid-19 et le confinement. On ne sait pas si Jean-Claude Carrière aura eu le temps de peaufiner l’histoire de La Croisade aux côtés de Louis Garrel, toujours est-il que le résultat s’avère plus concluant que L’Homme fidèle, ne serait-ce qu’en terme de direction d’acteurs, puisque les enfants et même Laetitia Casta sont très convaincants ici, ce qui n’était pas un pari forcément aisé à relever. Comédie « dans l’air du temps », autrement dit teinté de message écolo-bobo, La Croisade, s’il n’est pas non plus entièrement abouti, n’en reste pas moins sympathique et rafraîchissant.

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Test Blu-ray / Harley Davidson et l’homme aux santiags, réalisé par Simon Wincer

HARLEY DAVIDSON ET L’HOMME AUX SANTIAGS (Harley Davidson and the Marlboro Man) réalisé par Simon Wincer, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 6 octobre 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Mickey Rourke, Don Johnson, Chelsea Field, Daniel Baldwin, Giancarlo Esposito, Vanessa L. Williams, Robert Ginty, Tia Carrere…

Scénario : Don Michael Paul

Photographie : David Eggby

Musique : Basil Poledouris

Durée : 1h38

Date de sortie initiale: 1991

LE FILM

Afin d’éviter le perte définitive du bar d’un vieil ami, une bande de marginaux décident de braquer un convoi censé contenir une somme d’argent en liquide. Mais l’unique cargaison est en fait une nouvelle drogue, qui fait fureur auprès des jeunes. Les trafiquants vont alors tout tenter pour récupérer leur précieuse marchandise…

Oh le beau petit film culte que voilà ! Diffusé de multiples fois à la télévision, sur M6 surtout, Harley Davidson et l’Homme aux santiags ou Harley Davidson and the Marlboro Man en version originale est réalisé par l’australien Simon Wincer (né en 1973). Ce dernier reste évidemment connu des cinéphiles pour le formidable Harlequin, qui l’a fait connaître à l’international et ouvert les portes d’Hollywood. On lui doit moult séries B comme D.A.R.Y.L. (1985) avec Barret Oliver (entre L’Histoire sans fin et Cocoon), Sauvez Willy Free Willy (1993), succès surprise qui allait engendrer trois suites et une série d’animation, sans oublier le trépidant Le Fantôme du Bengale The Phantom. Sorti en 1991, Harley Davidson et l’Homme aux santiags est comme qui dirait une relecture du western et du film de biker, ou tout simplement d’Easy Rider de Dennis Hopper, où nos deux protagonistes, même s’ils en ont sacrément sous le capot, se rendent bien compte qu’ils sont devenus « trop vieux pour ces conneries » et qu’ils n’ont plus leur place dans ce monde en cette année 1996, ce qui donne d’ailleurs au film, sorti en 1991, un côté anticipation. Bourré d’humour et d’action, ce buddy-movie qui sent la clope et le musc, repose sur les épaules carrées de Mickey Rourke et Don Johnson, parfaits d’alchimie, crevant l’écran de leur charisme, qui s’amusent constamment à se donner la réplique. Trente ans après, Harley Davidson et l’Homme aux santiags reste une valeur sûre et un divertissement de haute volée.

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Test Blu-ray / En attendant Bojangles, réalisé par Régis Roinsard

EN ATTENDANT BOJANGLES réalisé par Régis Roinsard, disponible en DVD et Blu-ray le 11 mai 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Virginie Efira, Romain Duris, Solan Machado-Graner, Grégory Gadebois, Orianne Daudin, Juliette Blanche, Rose Harlean, Lucas Bléger…

Scénario : Romain Compingt & Régis Roinsard, d’après le roman d’Olivier Bourdeaut

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Clare & Olivier Manchon

Durée : 2h04

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Camille et Georges dansent tout le temps sur leur chanson préférée Mr Bojangles. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Jusqu’au jour où la mère va trop loin, contraignant Georges et leur fils Gary à tout faire pour éviter l’inéluctable coûte que coûte.

Hmmm….non, ça ne fonctionne pas. Enfin, peut-être un peu dans la dernière partie, et encore…dommage…oui c’est bête car Régis Roinsard est un réalisateur prometteur. Ayant fait ses classes dans le clip musical (pour Jean-Louis Murat, Cali, Jane Birkin, Anaïs…), quelques publicités et deux courts-métrages, Régis Roinsard fait parler de lui en 2012 avec son premier long métrage Populaire, un vrai petit coup de coeur à sa sortie pour l’auteur de ces mots, récompensé par cinq nominations aux César, dont celle du Meilleur premier film et lauréat de quatre prix internationaux. Doté d’un budget impressionnant pour une première œuvre d’environ 15 millions d’euros, Régis Roinsard s’inspirait de réels championnats de vitesse dactylo organisés dans les années 40 jusque dans les années 60 et livrait une comédie pétillante, en reconstituant minutieusement les années 50, ses décors, ses costumes, sa musique, son énergie et son insouciance. Il y dirigeait Romain Duris, qu’il retrouve donc dix ans plus tard dans En attendant Bojangles, l’adaptation du roman éponyme et best seller d’Olivier Bourdeaut. S’il aura mis huit ans pour revenir au cinéma avec Les Traducteurs, Régis Roinsard aura enchaîné immédiatement avec son troisième opus qui reprend divers ingrédients de Populaire…mais le cocktail demeure fade. La faute au couple principal, Romain Duris – Virginie Efira (qu’on nous met décidément à toutes les sauces), qui ne fait aucune étincelle, qui fait faux, alors que l’association Romain Duris – Déborah François dans Populaire était merveilleuse, débordait d’énergie, de fraîcheur, de légèreté et de charisme. Là où ces deux derniers prenaient un plaisir évident à se donner la (savoureuse) réplique, tout est éteint et morne dans En attendant Bojangles, qui paraît surjoué, artificiel et très rapidement épuisant.

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Test 4K UHD / Cat’s Eye, réalisé par Lewis Teague

CAT’S EYE réalisé par Lewis Teague, disponible en Combo Blu-ray+4K UHD le 25 mai 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Drew Barrymore, James Woods, Alan King, Kenneth McMillan, Robert Hays, Candy Clark, James Naughton, Tony Munafo…

Scénario : Stephen King

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Alan Silvestri

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Trois histoires dont le point commun est un chat errant qui a des visions d’une petite fille l’appelant au secours :

  • Un homme qui a décidé d’arrêter de fumer et qui s’inscrit pour cela dans une clinique spécialisée, avec des méthodes plutôt… étonnntes.
  • Un joueur de tennis rattrapé par le mari de sa maîtresse, un gangster d’Atlantic City, et contraint, pour sauver sa peau, de faire le tour d’un immeuble en marchant sur la corniche.
  • Une petite fille est terrorisée par un lutin nocturne sanguinaire. Son chat, baptisé General, tente de la protéger du mieux qu’il peut malgré l’incrédulité des parents de la fillette, désireux de se débarrasser de lui à tout prix.

Quand Cat’s Eye sort au cinéma en 1985, les adaptations de Stephen King ne sont pas rares, aussi bien sur le grand que sur le petit écran. En 1985, l’écrivain a déjà publié Carrie, Salem, Shining, Le Fléau, Dead Zone, Charlie, Cujo, Christine, Simetierre…et parmi ces romans sept ont connu une transposition par Brian De Palma, Stanley Kubrick, David Cronenberg, John Carpenter, Mark L. Lester, Tobe Hooper et Lewis Teague, sans oublier George A. Romero et son film à sketches Creepshow. Autant dire que le phénomène King est omniprésent. Emballé par sa version de Cujo (malgré son dénouement optimiste), le producteur italien Dino De Laurentiis (qui venait de financer Dead Zone et Charlie), confie au réalisateur Lewis Teague (né en 1938) les manettes de Cat’s Eye, anthologie comprenant les adaptations des nouvelles Desintox, Inc. et La Corniche, issues du recueil Danse macabre Night Shift, ainsi que d’une histoire inédite créée spécialement à cette occasion par le maître de l’horreur. Rôle-titre de Charlie, Drew Barrymore, propulsée par E.T. l’extra-terrestre de Steven Spielberg tient cette fois encore le haut de l’affiche de Cat’s Eye, au même titre que James Woods et Robert Hays, le film ayant été mis en route rien que pour elle par Dino De Laurentiis, raison pour laquelle elle joue d’ailleurs deux rôles différents ici. Il en résulte un savoureux opus du genre, composé de trois sketches très réussis, excellemment mis en scène et interprétés, devenu culte avec les années, après un succès somme toute modeste et en dessous des espérances du nabab transalpin.

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Test Blu-ray / L’Aventure c’est l’aventure, réalisé par Claude Lelouch

L’AVENTURE C’EST L’AVENTURE réalisé par Claude Lelouch, disponible en DVD et Blu-ray le 26 mai 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Johnny Hallyday, Charles Gérard, Aldo Maccione, Nicole Courcel, Yves Robert…

Scénario : Claude Lelouch & Pierre Uytterhoeven

Photographie : Jean Collomb

Musique : Francis Lai

Durée : 2h01

Année de sortie : 1972

LE FILM

Après 1968, devant un monde en apparente effervescence, trois truands (Lino, Jacques, et Simon) et leurs deux sous-fifres (Aldo et Charlot) recyclent leurs méthodes traditionnelles de gangsters et décident de jouer la politique pour leurs méfaits : enlèvement de Johnny Hallyday (avec sa complicité, pour une campagne promotionnelle), mercenaires pour des révolutionnaires d’Amérique du Sud, détournement d’avion non violent et bien d’autres surprises entre la France et l’Afrique.

Moi, en ce moment, je sais plus où donner de la tête. Je fais du tir au pigeon sur des PDG. C’est d’ailleurs assez marrant, parce que je tire sur des types de droite, je suis payé par l’extrême droite et c’est pour mouiller l’extrême gauche.

Quand on demande à un cinéphile ou même au simple spectateur, de lui citer trois films de Claude Lelouch, celui-ci vous répondra instantanément Un homme et une femme, L’Aventure c’est l’aventure ou Itinéraire d’un enfant gâté, ses trois plus grands succès au box-office, avec respectivement 4,3 millions, 3,8 millions et 3,3 millions d’entrées. Le second demeure avec le diptyque d’Yves Robert Un éléphant ça trompe énormément / Nous irons tous au paradis, la référence du « film de potes » dans le panorama cinématographique hexagonal. Après le triomphe du Voyou en 1970 (2,4 millions d’entrées) et la déroute de Smic, Smac, Smoc (à peine 300.000 spectateurs au compteur), le réalisateur réunit un casting pour le moins hétéroclite composé de Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Aldo Maccione et de Charles Gérard et promène ces joyeux drilles entre la région parisienne et les Antilles, dans une succession de quiproquos rocambolesques, jamais crédibles, mais en tout point jubilatoires et lorgnant sur la bande dessinée. Mené à cent à l’heure, le récit, explosé, marqué par de nombreuses improvisations, y compris celle entrée dans l’histoire où nos cinq phénomènes, emmenés par Aldo « La Classe », paradent sur la plage pour épater quatre jeunes donzelles en maillot de bain, est un hymne au nawak absolument démentiel, merveilleusement mis en scène, dialogué et interprété par des comédiens heureux d’être présents, complémentaires, complices, talentueux et enflammant l’écran de leur charisme. Un demi-siècle après sa sortie, L’Aventure c’est l’aventure, conspué par la critique, mais adoré du public dès sa présentation en ouverture du Festival de Cannes en 1972, reste une valeur sûre de la comédie française, dense, riche, hilarante, belle à regarder, à la fois un témoignage d’un monde disparu et en même temps d’une folle modernité. Chef d’oeuvre culte et intemporel.

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Test Blu-ray / Shakespeare in Love, réalisé par John Madden

SHAKESPEARE IN LOVE réalisé par John Madden, disponible en DVD, Blu-ray et Édition Collector Blu-ray + DVD depuis le 20 avril 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Joseph Fiennes, Gwyneth Paltrow, Judi Dench, Geoffrey Rush, Ben Affleck, Mark Williams, Rupert Everett, Colin Firth, Tom Wilkinson, Simon Callow…

Scénario : Alain Riou & Jean-Claude Sussfeld

Photographie : François Catonné

Musique : Claude Bolling

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

En l’été 1593, le jeune poète et dramaturge au talent prometteur William Shakespeare, criblé de dette et harcelé par son commanditaire Henslowe, promet de lui livrer bientôt une nouvelle pièce, « Romeo et Ethel, la fille du pirate », dont il ne possède en fait que le titre. Lady Viola, qui vénère les sonnets de Shakespeare, rêve de devenir actrice, ce qui est rigoureusement interdit aux femmes. Qu’a cela ne tienne, elle se déguise en garçon et décroche le rôle de Roméo. William découvre vite l’identité de son jeune premier et en tombe follement amoureux.

7 Oscars. Autant que L’Arnaque de George Roy Hill, que Danse avec les loups, que Lawrence d’Arabie, que La Liste de Schindler, sans oublier Out of Africa, Patton, Les Plus belles années de notre vie, Le Pont de la rivière Kwaï, La Route semée d’étoiles…En 1999, Shakespeare in Love rafle en effet l’Oscar du meilleur film, celui de la meilleure actrice, celui du meilleur second rôle féminin, du meilleur scénario original, de la meilleure direction artistique, de la meilleure musique de film et des meilleurs costumes…en face du film de John Madden ? Rien de moins que La Ligne rouge The Thin Red Line de Terrence Malick, The Truman Show de Peter Weir et Il faut sauver le soldat Ryan Saving Private Ryan de Steven Spielberg…arrêtons de nous faire du mal. Succès démesuré avec cent millions de dollars de recette sur le sol américain, le double dans le reste du monde et 1,7 millions de spectateurs en France, Shakespeare in Love, produit pour 25 millions, a été le film « à la mode », celui qu’il fallait voir pour ne pas paraître largué au cours d’une discussion entre amis, le sujet allant vraisemblablement venir entre une poignée de cacahuètes et les Apéricubes. Mais aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? Une bluette insignifiante, lénifiante, laide et neurasthénique, portée par deux acteurs qui rivalisent d’absence de charisme, tandis que leurs partenaires de renom cachetonnent et leur volent même la vedette, sans mal ceci dit, se rendant sans doute compte de la pantalonnade dans laquelle ils se sont fourrés. Si John Madden a su prouver qu’il en avait quand même sous le capot avec Capitaine Corelli, Killshot (excellente adaptation d’un roman d’Elmore Leonard), ainsi que son doublé avec Jessica Chastain, L’Affaire Rachel Singer The Debt et Miss Sloane, nous ne comprendrons jamais l’engouement, la réception et les récompenses qui ont accompagné la sortie de Shakespeare in Love au cinéma. Enfin si, la raison s’appelle Harvey Weinstein, producteur de la « bête », qui se sera transformé en rouleau compresseur pour écraser la concurrence et obtenir les faveurs des membres bien placés des diverses académies de cinéma, pour obtenir gain de cause. Découvrir Shakespeare in Love en 2022 (c’est le cas pour l’auteur de ces mots) permet « d’apprécier » ce film pour ce qu’il est, un beau et bon gros navet.

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Test Blu-ray / Le Léopard, réalisé par Jean-Claude Sussfeld

LE LÉOPARD réalisé par Jean-Claude Sussfeld, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 20 avril 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Claude Brasseur, Dominique Lavanant, Max Mégy, Nini Crépon, Liliane Bertrand, Emilie Benoît, Olivier Achard, Richard Guerry…

Scénario : Alain Riou & Jean-Claude Sussfeld

Photographie : François Catonné

Musique : Claude Bolling

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Lartigue, baroudeur-écrivain part élucider une affaire de meurtre et d’espionnage en Afrique aux côtés de Pauline Fitzgerald, auteur d’aventures policières.

Non, nous ne sommes pas dans À la poursuite du diamant vert Romancing the Stone, qui sortira d’ailleurs quelques mois après, mais il est vrai que Le Léopard de Jean-Claude Sussfeld annonce étrangement certains éléments que l’on retrouvera dans le film de Robert Zemeckis. C’est le cas notamment pour ce qui touche au personnage féminin, interprété ici par Dominique Lavanant, qui vit ses fantasmes à travers les romans qu’elle écrit. Mais les comparaisons s’arrêtent là, car Le Léopard pâtit d’un scénario plutôt pauvre et se contente essentiellement d’enchaîner les péripéties, sans laisser au spectateur le temps de réfléchir. Les paysages du Zimbabwe font leur effet, rien à redire là-dessus, mais il manque cette étincelle, ce charme et un intérêt à l’entreprise pour emporter l’adhésion. Pas étonnant donc que Le Léopard, ait peiné à rassembler 670.000 spectateurs dans les salles, alors que Jean-Paul Belmondo se préparait à sortir la grosse artillerie avec Les Morfalous, que Francesco Rosi allait réunir deux millions de français avec Carmen, que Vive les femmes ! de Claude Confortès cartonnait au box-office et que L’Ascenseur de Dick Maas se refermait sur plus d’1,3 million d’usagers. Toutefois, si Jean-Claude Sussfeld n’est évidemment pas Philippe de Broca, qui avait bien eu du mal à atteindre les 1,7 million d’entrées avec L’Africain un an auparavant, la mise en scène du Léopard n’est pas déplaisante (la séquence de poursuite sur le Zambèze a vraiment de la gueule), apparaît énergique et inventive, insufflant un rythme grâce auquel on parvient tout de même à aller jusqu’au bout.

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Test Blu-ray / L’Été en pente douce, réalisé par Gérard Krawczyk

L’ÉTÉ EN PENTE DOUCE réalisé par Gérard Krawczyk, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2022 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Jacques Villeret, Jean-Pierre Bacri, Pauline Lafont, Guy Marchand, Jean Bouise, Jean-Paul Lilienfeld, Jacques Mathou, Dominique Besnehard, Claude Chabrol…

Scénario : Gérard Krawczyk & Jean-Paul Lilienfeld, d’après le roman de Pierre Pelot

Photographie : Michel Cénet

Musique : Roland Vincent

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

En échange d’un lapin cédé à son voisin, Fane reçoit Lilas, brave fille innocente et sensuelle, avec laquelle il décide de partir, tout plaquer pour rejoindre la maison familiale, dans le sud de la France, où il retrouve son frère, Momo. Il débarque le jour de l’enterrement de sa mère. La tenue légère de la pulpeuse Lilas ne manque pas de choquer les bigotes du village. Les problèmes commencent…

Pour la plupart, Gérard Krawczyk (né en 1953) est le réalisateur de Taxi 2, 3 et 4, sans savoir qu’il a aussi signé une grande partie du premier, en remplaçant Gérard Pirès, hospitalisé suite à un accident d’équitation. Certains évoqueront Wasabi, le remake de Fanfan la Tulipe ou même celui de L’Auberge rouge, son dernier opus en date et c’était déjà il y a quinze ans. Son premier film, Je hais les acteurs, exercice de style, misait sur la réunion d’une pléiade de comédiens de renom, Patrick Floersheim, Michel Galabru, Dominique Lavanant, Jean Poiret, Bernard Blier, Michel Blanc, Jean-François Stévenin et même une apparition de Gérard Depardieu. Mais son coup d’éclat est et restera L’Été en pente douce, d’après un roman de Pierre Pelot. Inclassable, nourri de référence au western (jusque dans la splendide composition de Roland Vincent, musicien complice de Paul Vecchiali) et au film noir (deux genres souvent très liés), comédie de mœurs teintée d’érotisme, ce deuxième long-métrage en met plein la vue, emmène vers l’inattendu, fait preuve de virtuosité à chaque scène, à chaque plan et repose bien évidemment sur un casting quatre étoiles sur lequel trône la merveilleuse et sculpturale Pauline Lafont, dans le rôle de sa vie, qui fut malheureusement interrompue en raison d’un accident de randonnée qui surviendra l’année suivante. Elle avait alors seulement 25 ans. L’Été en pente douce est comme qui dirait un poème dédié à la comédienne, qui crève, non, qui enflamme l’écran et les sens des spectateurs, comme ceux des hommes qu’elle croise dans le film (qui n’a pas pris une ride), à commencer par les immenses Jean-Pierre Bacri (fabuleux dans un rôle que devait camper Coluche) et Jacques Villeret. Indémodable, inoubliable.

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Test Blu-ray / Fais-moi très mal, mais couvre-moi de baisers (Fiançailles à l’italienne), réalisé par DIno Risi

FAIS-MOI TRÈS MAL, MAIS COUVRE-MOI DE BAISERS (Fiançailles à l’italienne) (Straziami, ma di baci saziami) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Pamela Tiffin, Moira Orfei, Livio Lorenzon, Gigi Ballista, Pietro Tordi, Samson Burke…

Scénario : Dino Risi, Agenore Incrocci & Furio Scarpelli

Photographie : Alessandro D’Eva

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Marino, un jeune coiffeur, tombe amoureux de la jolie Marisa. Suite a des calomnies, il doit mettre fin à sa relation avec la jeune fille alors qu’ils s’étaient fiancés. Elle épouse un tailleur sourd-muet mais, la passion ne disparaît pas si facilement…

Les années 1960 sont exceptionnelles pour Dino Risi (1916-2008), le réalisateur enchaînant alors les films les uns à la suite des autres avec autant de réussite que de succès, en sortant parfois deux voire trois longs-métrages par un. Ainsi, se succèdent Une vie difficile Une vita difficile, La Marche sur Rome La Marcia su Roma, Le Fanfaron – Il Sorpasso, Le Jeudi Il giovedì, Les Monstres I Mostri, Le Gaucho Il Gaucho et L’Homme à la Ferrari Il Tigre. Un C.V. qui en ferait baver plus d’un. 1968, il maestro livre deux opus. Le premier est Le ProphèteIl Profeta, où Dino Risi reforme le même couple que dans son film précédent, Vittorio Gassman et Ann-Margret, peu connu dans nos contrées malgré son immense succès de l’autre côté des Alpes. Le second, celui qui nous intéresse, est Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers Straziami, ma di baci saziami, aussi sous-titré Fiançailles à l’italienne en France, dans lequel le metteur en scène dirige rien de moins que Nino Manfredi, Ugo Tognazzi et la ravissante Pamela Tiffin. Amis cinéphiles, arrêtez ce que vous êtes en train de faire et ruez-vous sur ce joyau de la comédie italienne ! En effet, bien dissimulé derrière d’autres titres porteurs du genre et qui le sera même encore après par Au nom du peuple italien In nome del popolo italiano, Le Sexe fou Sessomatto, Parfum de femme Profumo di donna et La Carrière d’une femme de chambre Telefoni bianchi, Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers – qui aura droit à un remake français en 2010, Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour…, réalisé par Pascal Thomas, avec Marina Hands et Julien Doré – n’a absolument rien à envier aux chefs-d’oeuvre plus emblématiques de Dino Risi et mérite d’être réhabilité.

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Test DVD / Les Deux fanfarons, réalisé par Enrico Oldoini

LES DEUX FANFARONS (Una botta di vita) réalisé par Enrico Oldoini, disponible en DVD depuis le 16 février 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Alberto Sordi, Bernard Blier, Andréa Ferréol, Vittorio Caprioli, Alberto Sorrentino, Elena Falgheri, Josette Nieri, René Balangero…

Scénario : Liliane Betti, Enrico Oldoini, Agenore Incrocci & Alberto Sordi, d’après une histoire originale d’Aurelio Chiesa

Photographie : Giuseppe Ruzzolini

Musique : Manuel De Sica

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Un petit village d’Italie. C’est la mi-août et presque tout le monde est parti en vacances. Il reste quelques personnes du 3eme âge comme Mondardini et Battistini qui passent leurs soirées sous la fenêtre éclairée, d’une splendide jeune femme qui se douche. Mondardini, vieux provincial lettre et de bonne éducation, a une passion effrénée pour les femmes. Battistini petit fonctionnaire prétentieux, ne vit, lui, que pour les gueuletons et le bon vin. Bientôt, l’été a raison d’eux. Fatigués par la solitude, ils décident de partir, eux aussi et se rendent sur la Côte d’Azur. Débarquant à Saint-Tropez, ils ne tardent pas à faire connaissance de la charmante Germaine, au caractère bien trempé et indépendant. Les deux hommes vont tenter de la séduire…

Le titre français d’Une botta di vita, Les Deux fanfarons donc, surfe sur l’aura du chef d’oeuvre de Dino Risi, Le Fanfaron Il Sorpasso, y compris dans son histoire, avec cette balade en voiture de deux protagonistes, qui toutefois n’ont pas le même âge que Bruno et Roberto, immortalisés par Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant. Dans le film d’Enrico Oldoini (né en 1946), nos deux héros ont 70 piges bien tassées et arrivent au bout de l’automne de leur existence. A l’écran ? Deux autres monstres et non des moindres, Bernard Blier (72 ans) et Alberto Sordi (68 ans), qui s’étaient déjà donné la réplique dans La Grande guerre La Grande guerra (1959) de Mario Monicelli, Chacun son alibi Crimen (1960) de Mario Camerini et dans Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?Riusciranno i nostri eroi a ritrovare l’amico misteriosamente scomparso in Africa? (1968) d’Ettore Scola. Si le générique peut annoncer une comédie à la Mex Pecas, il n’en est rien. Les Deux fanfarons est une fable douce-amère, non pas sur le passage du temps, mais sur les années qui ont passé et sur celui qui reste. Comme une dernière virée avant de tirer leur révérence, Mondardini (Blier) et Battistini (Sordi), se connaissent à peine, mais décident de prendre la route ensemble la fameuse journée du Ferragosto (le 15 août), puisque ces deux papys ont pour ainsi dire été abandonnés par leurs familles respectives, parties se dorer la pilule. Les Deux fanfarons est aussi troublant car il s’agit du dernier long-métrage sorti – en Italie du moins – du vivant de Bernard Blier, pour les fêtes de Noël 1988, tandis que les spectateurs français devront attendre octobre 1989 pour découvrir le séjour estival de nos deux trublions, soit plus de six mois après la disparition du comédien. Une botta di vita est une jolie surprise, sur laquelle on ne misait pas du tout au départ, qui nous cueille par sa mélancolie, son humour léger et par l’immense talent de ses deux têtes d’affiche, dont la complicité est aussi éclatante qu’évidente.

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