Test Blu-ray / Attention, on va s’fâcher!, réalisé par Marcello Fondato

ATTENTION, ON VA S’FÂCHER! (…altrimenti ci arrabbiamo!) réalisé par Marcello Fondatto, disponible en DVD & Blu-ray, le 22 octobre 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Bud Spencer, Terence Hill, Patty Shepard, Deogratias Huerta, John Sharp, Manuel de Blas, Luis Barbero, Donald Pleasence…

Scénario : Marcello Fondato & Francesco Scardamaglia

Photographie : Arturo Zavattini

Musique : Guido & Maurizio De Angelis

Durée : 1h42

Date de sortie initiale: 1974

LE FILM

Ayant gagné une course de stock-car, Toto et Ben remportent un superbe Buggy. Mais, peu après, des malfrats détruisent la voiture. Toto et Ben rendent visite au chef de la bande pour réclamer réparation, celui-ci envoie ses hommes de main dont Ben ne fait qu’une bouchée. Le chef décide finalement de faire appel à un tueur à gages pour éliminer les deux compères.

Étrangement moins diffusé à la télévision française que d’autres de leurs célèbres opus (Pair et impair, Deux super-flics !, Salut l’ami, adieu le trésor !), Attention, on va s’fâcher !…altrimenti ci arrabbiamo! reste le second plus grand succès du tandem Terence Hill & Bud Spencer sur le sol italien. Avec 11,250,000 d’entrées cumulées en 1974, ce film réalisé cette fois par Marcello Fondato (1924-2008) n’est dépassé que par On continue à l’appeler Trinita avec ses 14,5 millions de spectateurs. C’est d’ailleurs dans Attention, on va s’fâcher ! que l’on retrouve peut-être le plus de photogrammes emblématiques du duo, visuels souvent tirés de la superbe affiche créée par Renato Casaro. Ancien scénariste de Luigi Comencini (La Grande pagaille), Mario Bava (Les Trois visages de la peur, Six femmes pour l’assassin), Dino Risi (pour son segment des Complexés), Marcello Fondato est un véritable artisan du cinéma, connaît la dynamique et l’efficacité d’un récit, et sait aussi mettre ses comédiens en valeur. Passé derrière la caméra à la fin des années 1960 avec Les Protagonistes I Protagonisti, drame avec la sublime Sylva Koscina, il dirigera également d’autres pointures comme Claudia Cardinale et Catherine Spaak dans Certain, probable et même possibleCerto, certissimo, anzi… probabile, Monica Vitti dans Nini TirebouchonNinì Tirabusciò, la donna che inventò la mossa et “s’empare” du duetto Hill&Spencer en 1974. Les deux viennent de connaître un autre succès foudroyant avec Maintenant, on l’appelle PlataPiù forte, ragazzi! de Giuseppe Colizzi (plus de dix millions d’entrées), tandis que Terence Hill sort du triomphe international de Mon nom est PersonneIl mio nome è Nessuno de Tonino Valerii. De son côté, Bud Spencer devait s’allier le temps d’un film avec le légendaire Giuliano Gemma, pour Les anges mangent aussi des fayotsAnche gli angeli mangiano fagioli d’Enzo Barboni (7,5 millions de spectateurs), qui le confortait au box-office. Autant dire qu’ils sont au top de leur popularité, de leur talent, de leur forme, de leur charisme (ils n’ont jamais été aussi bien filmés qu’ici) et de leur alchimie quand Hill&Spencer entreprennent leur huitième collaboration. Comédie d’action menée à cent à l’heure, impeccablement et même élégamment mise en scène, Attention, on va s’fâcher! demeure un grand spectacle pour petits et grands et démontre une fois de plus le caractère intemporel des films d’un des plus grands duos de tous les temps.

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Test Blu-ray / Shadow Force, réalisé par Joe Carnahan

SHADOW FORCE réalisé par Joe Carnahan, disponible en DVD & Blu-ray le 18 septembre 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Kerry Washington, Omar Sy, Jahleel Kamara, Mark Strong, Da’Vine Joy Randolph, Method Man, Marshall Cook, Ed Quinn…

Scénario : Leon Chills & Joe Carnahan

Photographie : Juan Miguel Azpiroz

Musique : Craig DeLeon

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Un couple séparé dont la tête est mise à prix, doit s’enfuir avec leur fils pour éviter une milice qui a été envoyée pour les tuer.

Depuis le triomphe mondial d’Intouchables, Omar Sy s’est vu proposer quelques films outre-Atlantique. Cela a commencé il y a dix ans avec X-Men: Days of Future Past de Bryan Singer, dans lequel il ne faisait qu’une petite participation anecdotique. Ont suivi Dangerous People de Henrik Ruben Genz, Jurassic World et Jurassic World : Le Monde d’aprèsJurassic World: Dominion de Colin Trevorrow , À vif !Burnt de John Wells, Inferno de Ron Howard , L’Appel de la forêtThe Call of the Wild de Chris Sanders et The Killer de John Woo. Si l’on ajoute à cela le carton remporté par la série Lupin aux États-Unis, tout va pour le mieux pour le comédien. Mais du point de vue qualité il y a mieux comme dirait l’autre et ce n’est pas Shadow Force qui va arranger les choses. C’est dommage d’ailleurs, car le film est signé Joe Carnahan, dont on avait loué la virtuosité à plusieurs reprises, notamment sur Narc (2002), avant d’enchaîner les trois forts sympathiques Mise à prixSmokin’ Aces, L’Agence tous risquesThe A-team et Le Territoire des LoupsThe Grey. Depuis, le bonhomme s’est quelque peu perdu, même si nous avions défendu Boss Level. Pour l’heure, Shadow Force est assurément le pire film de sa carrière. C’est bien simple, rien, absolument rien ne fonctionne sur le fond, sur la forme, le vide abyssal. Le pire, c’est qu’Omar Sy n’est pas le plus à blâmer dans toute cette histoire. On est ici en quasi-nanar de luxe (40 millions de budget tout de même), qui lorgne plus sur Delta Force 2 d’Aaron Norris, saupoudré de Mr. et Mrs. Smith de Doug Liman. Le souci, c’est que pour un mauvais film sympathique, on ne se marre pas autant qu’on l’aurait souhaité et on en vient même à trouver le temps devant la médiocrité de cette entreprise nappée d’émotion digne de celle des Mystères de l’amour. At the secours.

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Test Blu-ray / Syndicat du meurtre, réalisé par John Guillermin

SYNDICAT DU MEURTRE (P.J.) réalisé par John Guillermin, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 26 août 2025 chez Elephant Films.

Acteurs : George Peppard, Raymond Burr, Gayle Hunnicutt, Brock Peters, Wilfrid Hyde-White, Jason Evers, Coleen Gray, Susan Saint James…

Scénario : Philip H. Reisman Jr.

Photographie : Loyal Griggs

Musique : Neal Hefti

Durée : 1h44

Année de sortie : 1968

LE FILM

Quand P.J. Detweiler, détective privé sans le sou, se voit offrir le poste de garde du corps de la belle Maureen Preble, il n’a d’autres choix que d’accepter le boulot. La jeune femme, maîtresse du mystérieux William Orbison, est victime de menaces de mort et de tentatives d’assassinat. Mais les apparences sont trompeuses et ce cas cache peut-être de sombres machinations.

Quand on évoque George Peppard (1928-1994), on pense évidemment tout de suite à L’Agence tous risquesThe A-Team, dans lequel il incarnait le Colonel John « Hannibal » Smith, pendant cinq saisons et dans près de cent épisodes. On oublie aussi curieusement qu’en dehors de sa carrière dans d’autres séries, notamment Banacek, le comédien a aussi beaucoup roulé sa bosse et promené son regard bleu laser au cinéma. Si son rôle le plus célèbre reste celui qu’il campait face à Audrey Hepburn dans Diamants sur canapéBreakfast at Tiffany’s de Blake Edwards, il a également tourné pour Lewis Milestone (La Gloire et la peur), Vincente Minnelli (Celui par qui le scandale arrive), John Ford (pour son segment de La Conquête de l’Ouest) et Edward Dmytryk (Les Ambitieux). En cette fin des années 1960, George Peppard a le vent en poupe et il n’est pas rare de le retrouver en haut de l’affiche. En 1968, il porte même deux films réalisés par John Guillermin, Un cri dans l’ombreHouse of cards, dont l’auteur de ces mots vous a déjà parlé en 2021, et Syndicat du meurtreP.J. (titre provenant des initiales du prénom de Detweiler, personnage principal), qui nous intéresse donc aujourd’hui. Thriller quelque peu paranoïaque, mais dont l’intrigue reste assez plan-plan, Syndicat du meurtre n’atteint pas la réussite d’Un cri dans l’ombre, mais reste cependant très regardable, ne serait-ce que pour la classe de George Peppard, qui traverse tout le film en totale décontraction et qui donne la réplique à la sublime Gayle Hunnicutt, avant d’aller donner du poing et de swinguer avec sa belle. Rien de mémorable, mais le spectacle vaut le coup d’oeil.

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Test Blu-ray / L’Héritier de la violence, réalisé par Ronny Yu

L’HÉRITIER DE LA VIOLENCE / LÉGITIME VENGEANCE (Legacy of Rage – Long zai jiang hu) réalisé par Ronny Yu, disponible en Blu-ray le 12 juillet 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Brandon Lee, Michael Wong, Regina Kent, Chan Wai-Man, Kirk Wong, Bolo Yeung, Shing Fui-On, Chung Lam…

Scénario : Raymond Fung & Clifton Ko

Photographie : Chan Hau-Ming

Musique : Richard Yuen

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Brandon mène une vie paisible entre ses deux emplois et sa fiancée May. Un jour, il est pris au piège par son ami dealer Michael qui le fait accuser de meurtre d’un policier corrompu. Après huit ans de prison ferme, Brandon en sort, bien déterminé à se venger après avoir appris la vérité.

L’Héritier de la violence, Le Soldat, ou bien encore Légitime vengeance et même Legacy of Rage en anglais, est le premier long-métrage interprété par Brandon Lee (1965-1993), ainsi que son seul et unique réalisé à Hong Kong. Le fils de Bruce Lee, né aux États-Unis, mais qui a grandi en Chine dans ses très jeunes années, où son père tournait Big Boss et La Fureur de vaincre, démarre d’abord sur les planches, puis prend des cours à l’académie Actors Studio du légendaire Lee Strasberg. L’aventure démarre en 1986, quand on lui propose le rôle principal de L’Héritier de la vengeance, mis en scène par Ronny Yu. Film d’action et d’arts martiaux, Legacy of Rage joue évidemment à fond la carte de la ressemblance entre Brandon Lee et son mythique paternel (décédé en 1973), au point de lui faire adopter plusieurs postures héritées de son géniteur, à l’instar du fameux doigt pointé vers son adversaire, destiné à le mettre en garde, ou l’incitant à le lui tirer pour faire une blague, c’est possible aussi. En l’état, L’Héritier de la violence est un pur produit de son époque, clipesque à souhait, qui annonce les montages hachés (ou à ch*er, c’est selon) de certains opus de Jean-Marie Poiré, furieusement kitsch, un divertissement honnête, qui anticipe aussi quelque part le génial Haute sécuritéLock Up de John Flynn avec Sylvester Stallone, avant de s’en donner à coeur joie dans une dernière partie bien explosive et pétaradante.

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Test Blu-ray / Mark la gâchette, réalisé par Stelvio Massi

MARK LA GÂCHETTE (Mark il poliziotto spara per primo) réalisé par Stelvio Massi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 mai 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Franco Gasparri, Lee J. Cobb, Massimo Girotti, Ely Galleani, Nino Benvenuti, Andrea Aureli…

Scénario : Stelvio Massi, Dardano Sacchetti, Teodoro Corrà & Raniero Di Giovanbattista, d’après une histoire originale de Dardano Sacchetti

Photographie : Federico Zanni

Musique : Adriano Fabi

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Le commissaire Mark Terzi est envoyé à Gênes pour enquêter sur une série de meurtres sordides revendiqués par un certain « Sphinx ». Il va y retrouver l’homme d’affaires Benzi, qui pourrait avoir un lien avec ces crimes.

Si Stelvio Massi ne s’attendait pas à un ras de marée à la sortie d’Un flic voit rouge à la fin de l’été 1975, le réalisateur était loin de se douter que son polar allait créer l’événement et même devenir un véritable phénomène. Du coup, une suite devait être pensée dans l’urgence, au point que tout le monde (ou presque), tant devant que derrière la caméra, était rappelé pour reprendre là où l’enquête de Mark Terzi s’était arrêtée dans un moment suspendu. Résultat des courses, Mark la gâchetteMark il poliziotto spara per primo, connu aussi en France sous le titre Justice sans sommation, parvenait à sortir sur les écrans pour Noël 1975, alors qu’Un flic voit rouge était toujours à l’affiche dans certains cinémas et allait connaître le même triomphe avec près d’1,3 milliards de lires récoltées. Si l’effet de surprise est passé et malgré sa production éclaire, Mark la gâchette n’est pas une suite décevante et encore moins bâclée. Franco Gasparri est encore plus à l’aise que dans le premier, conforté sans doute par le box-office de la première aventure et Stelvio Massi n’attend pas les cinq premières minutes pour lancer sa première et longue course-poursuite sur le port de Gênes, ainsi que dans ses environs. Si l’ambition première est évidemment d’amasser à nouveau le maximum de billets, le cinéaste est à son affaire et soigne autant la forme que le fond de son spectacle populaire, ce qui n’était pas forcément le cas de certains de ses confrères ès cinéma Bis.

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Test Blu-ray / Un flic voit rouge, réalisé par Stelvio Massi

UN FLIC VOIT ROUGE (Mark il poliziotto) réalisé par Stelvio Massi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 mai 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Franco Gasparri, Lee J. Cobb, Sara Sperati, Giorgio Albertazzi, Giampiero Albertini, Lucio Como, Carlo Duran, Andrea Aureli…

Scénario : Adriano Bolzoni, Stelvio Massi, Dardano Sacchetti & Raniero di Giovanbattista, d’après une histoire originale de Dardano Sacchetti

Photographie : Marcello Gatti

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Le commissaire Mark Terzi de la brigade des stupéfiants de la ville de Milan enquête sur les activités de l’homme d’affaires Benzi. Il le soupçonne d’être à la tête d’une organisation de trafiquants d’héroïne, mais les preuves sont minces.

Qu’est ce qu’on l’aime Stelvio Massi (1929-2004) ! Quand on entend parler d’Un flic explosif Un poliziotto scomodo, de Magnum 44 spécial La Legge violenta della squadra anticrimine ou de Cinq Femmes pour l’assassin 5 donne per l’assassino, quelque chose de nerveux, d’hormonal, accélère instantanément notre rythme cardiaque. On imagine mal aujourd’hui le succès, le triomphe même, rencontré par Un flic voit rougeMark il poliziotto, qui a rapporté plus d’un milliard et demi de lires, quelques mois après le hit rencontré par Brigade volanteSquadra volante. Ce thriller surfait alors sur la grande popularité rencontrée par Franco Gasparri, star du roman-photos, qui faisait fantasmer des millions d’italiennes. Au cinéma, il était apparu avant ses quinze ans dans une poignée de péplums (Goliath contre les géantsGoliath contro i giganti de Guido Malatesta, Samson contre HerculeSansone et Hercule se déchaîneLa Furia di Ercolede Gianfranco Parolini), avant de revenir en 1974 avec La ProieLa Preda de Domenico Paolella, qui étonnamment n’avait guère attiré les foules. Un flic voit rouge allait alors changer son destin. Belle gueule, le regard laser, le flingue dans le caleçon, distribuant des bourre-pifs et imitant constamment Clint Eastwood en Harry Callahan, Franco Gasparri crève l’écran et des gangsters. Mark il poliziotto est une institution de l’autre côté des Alpes et le phénomène sera tel à la fin de l’été 1975, qu’une suite (Mark la gâchette Mark il poliziotto spara per primo) sera mise en chantier immédiatement et sortira quatre mois plus tard, soit pile poil pour les fêtes de Noël. Un record en la matière. Aujourd’hui, Un flic voit rouge reste un formidable représentant du poliziottesco, qui n’avait pas besoin de faire dans la surenchère pour accrocher le spectateur à son siège et qui savait doser ses ingrédients afin de contenter tous les publics. Une référence.

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Test Blu-ray / Horizons lointains, réalisé par Rudolph Maté

HORIZONS LOINTAINS (The Far Horizons) réalisé par Rudolph Maté, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD depuis le 15 novembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Fred MacMurray, Charlton Heston, Donna Reed, Barbara Hale, William Demarest, Alan Reed, Eduardo Noriega, Larry Pennell.…

Scénario : Winston Miller & Edmund H. North, d’après le roman de Della Gould Emmons

Photographie : Daniel L. Fapp

Musique : Hans J. Salter

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Lewis et Clark se rendent en Louisiane peu après le rachat de la colonie française par les États-Unis. Leur expédition débarque sur des terres sur lesquelles aucun homme blanc n’a circulé… Sacajawea a toujours vécu ici et se révèle être une alliée de taille face au danger qu’encourent les nouveaux venus à cause des natifs.

Parmi les grands noms oubliés du western, celui de Rudolph Maté (1898-1964) est sans doute l’un de ceux à réhabiliter. Tout d’abord directeur de la photographie très convoité, ayant officié chez Carl Theodor Dreyer (La Passion de Jeanne d’Arc, Vampyr), René Clair (Le Dernier Milliardaire), Fritz Lang (Liliom), il débarque à Hollywood au milieu des années 1930 où il collabore là aussi avec les plus grands, de William Wyler à George Marshall, en passant par King Vidor, Leo McCarey, Alfred Hitchcock, Ernst Lubitsch et Orson Welles. Il passe naturellement derrière la caméra à la fin des années 1940 et signera une trentaine de longs-métrages, dont une poignée de westerns on ne peut plus conseillés, Les Années sauvages The Rawhide Years avec Tony Curtis, Le Souffle de la violence The Violent Men avec rien de moins que Glenn Ford, Barbara Stanwyck et Edward G. Robinson, Le Gentilhomme de la Louisiane The Mississippi Gambler avec Tyrone Power et Piper Laurie. Celui qui nous intéresse (beaucoup) aujourd’hui s’intitule Horizons lointains The Far Horizons et sort en 1955, quelques semaines après Le Souffle de la violence. Celui-ci se démarque par son sujet singulier, l’achat de la Louisiane à la France par les États-Unis et plonge les spectateurs au début du XIXe siècle. S’il n’est pas exempt de petits défauts, le film vaut non seulement pour la confrontation de ses deux stars, Charlton Heston et Fred MacMurray, mais aussi et surtout pour ses magnifiques décors naturels et costumes. Un très bon divertissement.

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Test Blu-ray / Le Chasseur, réalisé par Buzz Kulik

LE CHASSEUR (The Hunter) réalisé par Buzz Kulik, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD + Livret depuis le 12 septembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Steve McQueen, Eli Wallach, Kathryn Harrold, LeVar Burton, Ben Johnson, Richard Venture, Tracey Walter, Thomas Rosales Jr.…

Scénario : Ted Leighton & Peter Hyams, d’après le roman de Christopher Keane

Photographie : Fred J. Koenekamp

Musique : Michel Legrand (version US) et Charles Bernstein (version européenne)

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Ralph Thorson est un chasseur de primes d’un autre temps. Quoique habile à pourchasser les repris de justice, il est peu en phase avec son époque. Au volant d’une voiture, c’est un véritable danger de la route. Sa maison ressemble davantage à un saloon qu’à un foyer. Tandis qu’il vaque à ses engagements, sa femme tente de l’intéresser à la naissance de leur enfant.

Si Le Chasseur The Hunter est plus ou moins entré dans l’histoire du cinéma, c’est parce qu’il s’agit du dernier long-métrage interprété par Steve McQueen, avant le décès prématuré de la star à l’âge de 50 ans des suites d’un cancer du poumon, diagnostiqué peu de temps après le tournage, où il se sentait étrangement fatigué. Réalisé par Buzz Kulik (1922-1999), connu pour avoir écumé les séries télévisées (Climax !, Rawhide, Perry Mason, Gunsmoke, La Quatrième dimension), mais aussi fait tourner d’autres grands noms comme Yul Brynner, Robert Mitchum et Charles Bronson (Pancho Villa), Burt Reynolds (Le Fauve), Gene Hackman (La Mutinerie), sans oublier Pierce Brosnan dans une adaptation en mini-série du Tour du monde en quatre-vingts jours à la fin des années 1980, Le Chasseur est un thriller que l’on pourrait qualifier de sympathique, qui ne vole pas haut la plupart du temps certes, mais qui divertit plus qu’honorablement et qui a même tendance à devenir de mieux en mieux au fil du récit, par ailleurs bien rythmé. Il est vrai que Steve McQueen paraît souvent fatigué à l’écran, comme vieilli avant l’heure, l’acteur s’étant quelque peu laissé aller depuis le triomphe international de La Tour infernale en 1974. Depuis, comme si son éternelle rivalité avec Paul Newman avait pris fin en partageant l’affiche à ses côtés, Steve McQueen a délaissé le cinéma, pris du poids, s’adonne à la drogue, au sexe, à l’alcool, tout en refusant les projets qu’on lui présente sur un plateau d’argent, comme Apocalypse Now, Superman, Rencontres du troisième type, Sorcerer et Un Pont trop loin. Ses apparitions deviendront alors très rares. Avant Le Chasseur, il tourne Un ennemi du peupleAn Enemy of the People de George Schaefer, d’après une pièce d’Henrik Ibsen, dans lequel il est méconnaissable, puis dans le western Tom Horn …sa véritable histoire de William Wiard. Deux metteurs en scène venus de la télévision, plus « malléables » que les pointures qui refusaient de s’associer avec le comédien, en raison de son caractère jugé irascible et incontrôlable. Mais pour l’heure, Le Chasseur est un chant du cygne modeste, une œuvre testamentaire qui ne manque pas d’humour (voir McQueen mauvais conducteur est un running-gag directement adressé aux fans), qui s’avère même plutôt attachant et qui contient une ou deux séquences marquantes, pour qu’on se penche à nouveau sur son cas.

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Test 4K Ultra-HD / Action mutante, réalisé par Álex de la Iglesia

ACTION MUTANTE (Acción mutante) réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en Combo 4K Ultra HD & Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Antonio Resines, Álex Angulo, Frédérique Feder, Juan Viadas, Karra Elejalde, Saturnino García, Fernando Guillén Cuervo, Jaime Blanch, Ion Gabella…

Scénario : Jorge Guerricaechevarría & Álex de la Iglesia

Photographie : Carles Gusi

Musique : Def Con Dos

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Dans le futur, la société ne prend en compte que les personnes favorisées et marginalise tous les autres. Action Mutante, un groupuscule réunissant des personnes handicapées, décide de passer à… l’action. Emmené par Ramon Yarritu, le groupe kidnappe la fille d’un riche industriel…

En 1991, Álex de la Iglesia réalise son premier court-métrage, Mirindas asesinas, qu’il parvient à présenter à Pedro Almodóvar. Ce dernier tombe sous le charme de cette histoire, une série de meurtres qui se déroule dans un bar, en raison d’un homme qui refuse de payer son soda. Les cadavres s’accumulent sur les lieux, tandis que les clients routiniers passent sans se rendre compte des corps qui les entourent. Résultat des courses, ce cher Pedro, alors en plein tournage de Talons aiguilles Tacones lejanos, accepte de produire le premier long-métrage de ce trublion qui semble en avoir sous le capot. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Almodóvar a eu du pif ! Action Mutante voit le jour et ce coup d’essai s’avère un véritable coup de maître ! TOUT de la Iglesia est déjà dans Acción mutante, une hystérie unique et reconnaissable, une ode au mauvais goût, un chaînon manquant entre les opus du tandem Caro/Jeunet et ceux de John Waters. Si Action Mutante devait être un manège dans une fête foraine, ce serait une attraction hybride, entre le rollercoaster et le train-fantôme. On en ressort comme si on avait ingurgité des packs de Redbull, le sourire aux lèvres, les yeux révulsés (ça bouge dans tous les coins), la tête agitée de tics nerveux, mais on est heureux, rassasiés et on en redemande. Cela tombe bien, car après avoir reçu trois Goyas (meilleurs effets spéciaux, meilleur maquillage et meilleure direction de production), Álex de la Iglesia allait enchaîner avec Le Jour de la bêteEl día de la bestia, pour un délire encore plus grand. Un auteur est né, un immense cinéaste aussi.

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Test Blu-ray / Absolution, réalisé par Hans Petter Moland

ABSOLUTION réalisé par Hans Petter Moland, disponible en DVD & Blu-ray le 10 janvier 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Liam Neeson, Ron Perlman, Frankie Shaw, Daniel Diemer, Yolonda Ross, Ryan Homchick, William Xifaras, Josh Drennen…

Scénario : Tony Gayton

Photographie : Philip Remy Øgaard

Musique : Kaspar Kaae

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Thug est un homme de main de la mafia sur le déclin qui met tout en jeu pour reconquérir sa famille dont il est séparé et pour tenter une dernière fois de se racheter en démantelant les opérations d’une organisation criminelle rivale.

Liam Neeson n’a jamais autant tourné que dans les années 2010 et ce grâce au carton planétaire inattendu rencontré en 2008 par Taken de Pierre Morel. À 55 ans, le comédien, du haut de son mètre 93, est devenu un spécialiste du bourre-pif. Depuis, les cinéastes ne se sont pas gênés pour lui donner l’occasion de parler à son téléphone portable (son partenaire récurrent) et faire des clés de bras, de Louis Leterrier à Joe Carnahan, en passant par Jaume Collet-Serra (à quatre reprises) et Peter Berg. Entre deux productions destinées à vendre du popcorn, Liam Neeson aime bien rappeler qu’il est aussi demandé par les plus grands, en apparaissant chez Martin Scorsese (Silence) et les frères Coen (La Ballade de Buster Scruggs). Mais le bougre est comme Nicolas Cage et enchaîne tellement les films que le spectateur a tendance à les confondre, tout en oubliant à quel point il peut être puissant quand il s’en donne la peine. C’est le cas avec cet Absolution, non pas un énième ersatz de Taken (qui était un produit issu de chez Wish ou AliExpress), mais un drame psychologique sur le crépuscule d’une existence, celle d’un vieux briscard qui a fait sa carrière le flingue vissé à la pogne, en enchaînant les affaires douteuses, tout en mettant de côté sa vie de famille. On pense alors au superbe Knox de et avec Michael Keaton, sorti en 2023, dans lequel le comédien et réalisateur incarnait un tueur à gages, atteint d’une forme de démence à évolution rapide, qui jure de passer ses derniers jours à tenter de se racheter en sauvant la vie de son fils. Absolution est comme qui dirait un film-jumeau, moins réussi sans doute, mais tout aussi attachant. Le hic provient du fait que, à l’instar de son personnage, Liam Neeson paraît avoir oublié qu’il venait d’interpréter un rôle quasi-similaire dans Mémoire meurtrière Memory de Martin Campbell, où il campait lui aussi un assassin qui commence à montrer des signes de la maladie d’Alzheimer. Tout cela pour dire que si même la star s’emmêle les pinceaux dans ses projets, le spectateur est tout excusé et peut tout de même passer un beau moment devant Absolution.

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