Test Blu-ray / Boy Kills World, réalisé par Moritz Mohr

BOY KILLS WORLD réalisé par Moritz Mohr, disponible en DVD & Blu-ray le 11 octobre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Bill Skarsgård, Jessica Rothe, Michelle Dockery, Brett Gelman, Isaiah Mustafa, Yayan Ruhian, Sharlto Copley, Famke Janssen…

Scénario : Moritz Mohr, Tyler Burton Smith & Arend Remmers

Photographie : Peter Matjasko

Musique : Ludvig Forssell

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Boy est un sourd-muet à l’imagination débordante. Lorsque sa famille est assassinée, il s’échappe dans la jungle et est entraîné par un mystérieux chaman à réprimer son imagination enfantine et à devenir plutôt un instrument de la mort.

Tiens, il sort d’où ce film, Boy Kills World ? Comédie d’action, thriller dystopique, opus de science-fiction post-apocalyptique, accompagné de petites touches bien sanglantes, il s’agit du premier long-métrage de l’allemand Moritz Mohr. Ce dernier a su convaincre Sam Raimi de le produire, après lui avoir envoyé une petite démonstration de son savoir-faire (il avait déjà quatre courts à son actif), ainsi qu’un petit avant-goût de ce qu’il désirait faire avec Boy Kills World. Le rêve étant devenu réalité, le réalisateur s’est donc retrouvé aux manettes, à la tête d’une équipe conséquente et responsable d’un budget somme toute confortable pour livrer le grand spectacle qu’il avait en tête. Tourné en Afrique du Sud, Boy Kills World est un savoureux divertissement, décomplexé à mort, bien bourrin, fendard, génialement interprété par Bill Skarsgård, grande révélation de Ça It d’Andrés Muschietti, dans lequel il campait rien de moins que Grippe-Sou, le clown démoniaque et avide de chair d’enfants. L’acteur enchaîne les rôles d’action, puisqu’il était dernièrement à l’affiche de John Wick : Chapitre 4 de Chad Stahelski et de The Crow de Rupert Sanders. Avant de revêtir le costume du comte Orlok pour le Nosferatu de Robert Eggers, il joue des poings et des coups de tatanes dans le pif dans Boy Kills World, dans lequel il n’a pas une seule ligne de dialogue (et pour cause, puisque son personnage est muet), même s’il est affublé d’une voix-off, celle de H. Jon Benjamin, qui appuie le côté jeu vidéo de bastons des années 1980, qui a marqué l’enfance du personnage principal. Blindé d’idées visuelles, filant à cent à l’heure, assez virtuose dans ses scènes d’affrontements, Boy Kills World est un rollercoaster revigorant, frais, jouissif et très prometteur.

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Test Blu-ray / Les Barbarians, réalisé par Ruggero Deodato

LES BARBARIANS (The Barbarians) réalisé par Ruggero Deodato, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Peter Paul, David Paul, Richard Lynch, Eva LaRue, Virginia Bryant, Sheeba Alahani, Michael Berryman, Franco Pistoni…

Scénario : James R. Silke

Photographie : Gianlorenzo Battaglia

Musique : Pino Donaggio

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

La tribu de baladins des Ragniks est attaquée par les troupes du cruel tyran Kadar. Kadar capture Canary, la reine de la tribu, afin de lui faire révéler où elle a caché un rubis magique. Les jumeaux Kutchek et Gore sont également capturés. Des années plus tard, devenus adultes, Kutchek et Gore s’échappent de la forteresse de Kadar et vont s’employer à libérer Canary tout en protégeant le rubis.

Connards les barbants. Nous sommes dans la seconde partie des années 1980 et tout semble encore permis au cinéma. Conan le Barbare ayant été un triomphe planétaire en 1982, cela donne évidemment quelques idées à des producteurs peu scrupuleux, uniquement intéressés par les billets verts que leurs projets peuvent amasser. Dans cette optique mercantile, nous trouvons Les Barbarians (ou The Barbarians si vous êtes pointilleux), mis en scène par ce bon vieux Ruggero Deodato (disparu en décembre 2022) et surtout produit par le fabuleux tandem Yoram Globus et Menahem Golan. Mètre étalon du nanar à classer dans le genre fantasy, Les Barbarians offre la tête d’affiche aux frangins Peter et David Paul, jumeaux, catcheurs (il paraît) et culturistes (paraît-il), dont la prestation fait aujourd’hui penser au détournement de Mozinor, Toto Story, qui reprenait des images du documentaire Pumping Iron. Charisme de bulot, corps huilé et sculpté grâce à des piqûres peu catholiques (ceux qui ont assisté au tournage ont fait part de leur témoignage sur ce sujet), les deux ont l’air tellement peu concernés par ce qui se passe à l’écran que la magie opère. Nous sommes bel et bien devant un monument du mauvais film sympathique, où l’on sent le réalisateur qui a pourtant tout fait pour donner une certaine rigueur à l’ensemble, tout en voyant bien qu’il ne pouvait pas trop espérer de son tandem, à part sans doute leur côté gamin et leur humour potache. À dire vrai, les Paul font tâches puisque le reste du casting semble jouer la carte du premier degré, notamment le légendaire Richard Lynch, machiavélique Kadar, qui sortait d’Invasion U.S.A. de Joseph Zito, qui n’a pas peur de se confronter seul face à ces armoires à glace bodybuildées et décérébrées. Toujours est-il que Les Barbarians est et demeure une référence en la matière et un divertissement aussi séduisant et drôle.

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Test Blu-ray / Les Maîtres de l’univers, réalisé par Gary Goddard

LES MAÎTRES DE L’UNIVERS (Masters of the Universe) réalisé par Gary Goddard, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Dolph Lundgren, Frank Langella, Meg Foster, Billy Barty, Courteney Cox, Robert Duncan McNeill, Jon Cypher, Chelsea Field…

Scénario : David Odell

Photographie : Hanania Baer

Musique : Bill Conti

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Aux confins des galaxies, la planète Eternia connaît le joug du terrible Skeletor. Seul Musclor, guerrier d’une force et d’un courage exceptionnels, peut changer le cours des évènements et c’est sur la planète Terre, où il se retrouve avec ses compagnons, que Musclor entreprend un combat titanesque contre Skeletor et les Forces des Ténèbres. Un combat dont l’enjeu est le sort de l’Univers.

Il était une fois dans une galaxie lointaine, très lointaine…Non, ce n’est pas ce que vous croyez, même si bien sûr Les Maîtres de l’universMasters of the Universe, version live, s’inspire bougrement des épisodes de Star Wars, en reprenant beaucoup d’éléments provenant d’Un nouvel espoir et Le Retour du Jedi. Mais avant de devenir des personnages en chair et en os (et en muscles aussi) sous la direction de Gary Goddard il y a des figurines articulées créées par Mattel en 1981, jouets qui ont ensuite donné naissance à une série animée au succès mondial, des comics, des jeux vidéo, sans compter les autres produits dérivés divers et variés (l’auteur de ces mots avait un pyjama, qui ne lui va plus, mais qui lui manque), un vrai business. Musclor (He-Man en version originale) et Skeletor sont devenus des héros de l’univers heroic fantasy, pensés entre ceux de Star Wars et Conan le Barbare. Mais les goûts changent et cette branche de chez Mattel est en danger en 1986. La firme décide alors, en collaboration avec la Cannon, d’adapter sur grand écran, avec de vrais acteurs, le monde des Maîtres de l’univers, afin de renflouer les caisses. Les moyens sont conséquents, les alliés, accessoires et ennemis prennent vie au cinéma. Seulement voilà, le deal du financement du film à 50-50 ne sera pas respecté par la Cannon en fin de vie. Si Mattel mettra donc finalement plus de ronds dans cette superproduction, Les Maîtres de l’univers ne sera pas le film qui sera responsable de la faillite de la Cannon, même s’il ne parviendra pas à rentabiliser sa mise de départ de 17 millions de dollars sur le sol américain. En l’état, presque quarante ans après à sa sortie, qu’en reste-t-il ? Un divertissement ô combien jouissif et décomplexé, un pur produit de son époque, dont il se dégage un charme dingue avec ses costumes nawak, ses décors en carton-pâte, ses acteurs en plastique arborant des coupes de cheveux hallucinantes, bref, Les Maîtres de l’univers est un spectacle pour toute la famille, qui ne s’en cache pas, qui ratisse large, qui le fait bien, sans se moquer du spectateur, avec une générosité qui suinte par tous les pores. Culte !

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Test Blu-ray / Échec au gang, réalisé par Umberto Lenzi

ÉCHEC AU GANG (La Banda del Gobbo) réalisé par Umberto Lenzi, disponible en Blu-ray le 14 décembre 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Tomas Milian, Pino Colizzi, Isa Danieli, Guido Leontini, Solvi Stubing, Luciano Catenacci, Carlo Gaddi, Alessandra Cardini, Sal Borgese…

Scénario : Umberto Lenzi

Photographie : Federico Zanni

Musique : Franco Micalizzi

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Le criminel italien surnommé le Bossu retourne à Rome après son emprisonnement en Corse. Avec son jeune frère et d’autres complices, il envisage un raid sur un camion blindé. Mais les choses tournent mal.

Outre Nico Giraldi, personnage de flic à la Serpico qu’il a incarné près d’une douzaine de fois de 1976 à 1985, de Flics en jeans Squadra antiscippo à Pas folle, le flic Delitto al Blue Gay, tous réalisés par Bruno Corbucci, l’autre rôle récurrent ayant largement contribué à la renommée de Tomás Milián en Italie demeure « Poubelle ». Le comédien aura interprété « Er Monnezza » à trois reprises, dans La Mort en sursis Il trucido e lo sbirro (1976) et Échec au gang La Banda del Gobbo (1978) d’Umberto Lenzi et L’Exécuteur vous salue bienLa Banda del trucido (1977) de Stelvio Massi et reste aujourd’hui iconique avec sa chevelure bouclée (la même perruque qu’Alain Delon dans Le Gang sans doute), des yeux surlignés d’eyeliner, ses Adidas claires et sa dégaine de prolo romain, tandis que l’acteur Ferruccio Amendola (également la voix de Robert De Niro, Al Pacino, Sylvester Stallone…) lui apportait son accent et son phrasé inimitables. Échec au gang apparaît comme un caprice, ou comment Tomás Milián surfait encore sur ses succès précédents, tout en tâchant d’innover autant que faire se peut ici en campant un double-rôle, deux frères, notre Sergio Marazzi, alias Poubelle donc, mais aussi cette fois-ci son frangin, le Bossu, déjà apparu dans Brigade spéciale Roma a mano armata en 1976…même s’il ne s’appelait pas Vincenzo Marazzi, mais Vincenzo Moretto. Allez comprendre. Ces deux frères jumeaux sont réunis grâce à la magie des effets spéciaux rudimentaires (rien d’exceptionnel, Louis Jouvet se dédoublait de la même façon trente ans avant dans Copie conforme), en gros l’écran a été divisé en deux parties pour ainsi permettre à Tomás Milián d’apparaître en même temps, dans le même cadre, à la fois dans la peau de Vincenzo et dans celle de Sergio, pour un dernier baroud d’honneur, y compris pour le tandem Lenzi-Milián, après six collaborations. Il en résulte une comédie-policière certes sympathique, mais nullement indispensable, à moins d’être un fou furieux du cubain protéiforme, dont le cabotinage de génie annonçait alors celui d’un Nicolas Cage sous substances. Divertissant, Échec au gang vaut essentiellement pour cette double prestation, plutôt que son histoire qui peine à convaincre sur la durée.

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Test Blu-ray / Race for Glory, réalisé par Stefano Mordini

RACE FOR GLORY (Audi Vs Lancia) réalisé par Stefano Mordini, disponible en DVD & Blu-ray le 7 juin 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Riccardo Scamarcio, Daniel Brühl, Katie Clarkson-Hill, Volker Bruch, Esther Garrel, Bruno Gouery, Carlotta Verny, Jacopo Rampini…

Scénario : Filippo Bologna, Stefano Mordini & Riccardo Scamarcio

Photographie : Luigi Martinucci

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

1983, la rivalité est à son paroxysme, entre l’écurie italienne Lancia, dirigée par le charismatique Cesare Fiorio et la puissante équipe allemande Audi, dirigée par le redoutable Roland Gumpert. Mais, c’est sur le terrain, pilotées respectivement par Walter Röhrl et Hannu Mikkola, que leurs voitures : la Lancia Rally 037 et l’Audi Quattro, les départageront durant un championnat du monde des rallyes devenu légendaire.

Entre le sport automobile et le cinéma, ça n’a jamais vraiment été une histoire d’amour et rares sont les films traitant ce sujet qui sont véritablement passés à la postérité. On peut citer en vrac Grand Prix (1966) de John Frankenheimer, Virages (1969) de James Goldstone, Le Mans (1971) de Lee H. Katzin, Gonflés à bloc (1969) de Ken Annakin, Jours de tonnerre (1990) de Tony Scott, Driven (2001) de Renny Harlin, Michel Vaillant (2003) de Louis-Pascal Couvelaire, Speed Racer (2008) des sœurs Wachowski, Rush (2013) de Ron Howard et Gran Turismo (2023) de Neill Blomkamp. Ce ne sont pas les exemples qui manquent, on en oublie évidemment certains. Même l’Italie vient de livrer son opus, Race for Glory, surfant probablement sur le beau succès rencontré par Le Mans 66 (2019) de James Mangold, y compris dans son titre original, Audi Vs Lancia. Projet mené du début à la fin par le comédien Riccardo Scamarcio, qui officie ici comme interprète principal, coscénariste et coproducteur, Race for Glory rappelle parfois le côté opportuniste du cinéma d’exploitation des années 1970-80, qui recopiait les succès étrangers, passés à la sauce pesto. Audi Vs Lancia n’a rien de déshonorant, s’avère même sympathique à plus d’un titre, patine certes au niveau de sa mise en scène, mais repose sur des acteurs attachants et une histoire certes très classique (et essentiellement tirée de faits réels), mais bien menée et divertissante.

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Test Blu-ray / Blastfighter, l’éxécuteur, réalisé par Lamberto Bava

BLASTFIGHTER, L’ÉXÉCUTEUR (Blastfighter) réalisé par Lamberto Bava, disponible en Blu-ray le 14 décembre 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Michael Sopkiw, Valentina Forte, George Eastman, Stefano Mingardo, Ottaviano Dell’Acqua, Massimo Vanni, Elizabeth Forbes, Michele Soavi, George Williams…

Scénario : Luca De Rita & Massimo De Rita, d’après une histoire originale de Morando Morandini Jr. & Dardano Sacchetti

Photographie : Gianlorenzo Battaglia

Musique : Fabio Frizzi

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Pour avoir fait justice lui-même, Jake « Tiger » Sharp a été condamné à dix ans de prison. À sa sortie, l’ex-policier d’Atlanta retrouve son camarade Jerry, qui lui offre un fusil SPAS-12, arme de guerre aux effets dévastateurs. Alors qu’il était décidé à se venger du procureur véreux qui l’a fait condamner, Jake choisit de poser les armes. Il se retire dans le cabanon familial situé dans les Appalaches, pensant y couler des jours paisibles. Mais il se retrouve bientôt confronté à une bande de dangereux braconniers et au retour inopiné de son passé…

À peine sorti de taule, l’ami Jack se voit confier une arme hi-tech, qui se présente ainsi « une sorte d’arme anti-émeutes, d’une capacité de huit coups en semi-automatique ou manuel, qui lance des fumigènes, des fusées éclairantes, des cartouches de dissuasion, perforantes, au phosphore, au mercure, des grenailles, des plombs, des balles perce-blindage, des fléchettes, des grenades, des lacrymos et des explosifs ». Pratique si jamais Jack voulait aller taquiner le goujon durant sa retraite ! Et s’il désirait pêcher de nuit, pas de problème, le viseur électronique est doté d’un intensificateur et d’une vision nocturne à infrarouge ! Mais on comprend très vite que ce fusil de combat rapproché (fabriqué par une société italienne, cela va de soi), qui sera repris dans Hitcher, RoboCop, Ghost of Mars et consorts, ne sera pas seulement utile à Jack pour passer du bon temps à la campagne. Car nous sommes dans une grosse série B transalpine, qui s’inspire comme d’habitude de ce qui fonctionne au cinéma des deux côtés de l’Atlantique. Cette fois, c’est Délivrance et Rambo qui en prennent pour leur grade, avec les moyens du bord. Blastfighter a été quasi-intégralement tourné aux États-Unis, en Géorgie, à l’exception des scènes en intérieur capturées en studio à Rome. Si le film prend un peu de temps à démarrer, cette « Force of Vengeance » s’avère on ne peut plus généreux quand l’action se met en route, en frôlant souvent le nawak, mais l’ensemble est bien mis en scène par un Lamberto Bava (ou « John Old Jr. » ici) encore au début de sa carrière de réalisateur et qui fait preuve de savoir-faire derrière la caméra. Un bon ride.

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Test 4K UHD / Expendables 4, réalisé par Scott Waugh

EXPENDABLES 4 (Expend4bles) réalisé par Scott Waugh, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 15 février 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, 50 Cent, Megan Fox, Dolph Lundgren, Tony Jaa, Iko Uwais, Andy Garcia, Randy Couture, Levy Tran…

Scénario : Kurt Wimmer, Tad Daggerhart & Max Adams

Photographie : Tim Maurice-Jones

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Les Expendables sont envoyés en Libye pour empêcher le mercenaire Suarto Rahmat de voler des têtes nucléaires pour le compte d’un mystérieux terroriste nommé Ocelot, que Barney Ross n’avait pas réussi à appréhender 25 ans auparavant. Barney mène donc son équipe, composée des membres habituels (Lee Christmas, Toll Road et Gunner Jensen), avec de nouveaux venus comme Easy Day et Galan, le fils de Galgo. Cependant, ils sont mis hors d’état de nuire lorsque tous leurs véhicules sont détruits lors de la lutte qui s’ensuit. Lorsque Rahmat abat leur avion, l’équipe trouve le corps brûlé de Barney dans les décombres, identifié par sa bague.

Bon…On ne tire pas sur l’ambulance. Mais avouez parfois que c’est tentant. Après les triomphes d’Expendables – Unité spéciale (275 millions de dollars de recettes) et Expendables 2 (300 millions), un troisième volet avait rapidement été mis en route. Malgré la réunion de la crème de la crème des films d’action, la précédente mission des « Sacrifiés » (comme on dit au Québec) avait connu un sacré revers au box-office avec seulement 39 millions de dollars de recette sur le sol américain, là où le premier dépassait la barre des cent millions et où le second la frôlait de près. Nous étions donc loin de penser que la bande à Stallone referait surface et tout ce gang de bras cassés aurait mieux fait de s’abstenir. Sly a d’ailleurs préféré laisser le scénario à d’autres, il était déjà occupé à signer ceux de Rambo:Last Blood et Creed 2 sur un papier OCB, tout en voyant les manettes confiées à un type du nom de Scott Waugh (Patrick Hughes devait revenir, avant de finalement décliner), réalisateur de Need for Speed, succès surprise de 2014, secondé par son confrère Brian Smrz, metteur en scène du pitoyable 24H Limit. Et n’imaginez pas que Sylvester Stallone en profite pour se consacrer pleinement aux scènes d’action non, car sur 105 minutes celui-ci n’apparaît en tout et pour tout qu’un petit quart d’heure, durée qu’il lui faut pour essayer d’enfourcher sa bécane. L’« intérêt » d’Expend4bles était d’illustrer le passage de relais entre Barney Ross et Lee Christmas, autrement dit entre Sly et Jason Statham. Seulement voilà, cela semble avoir été fait depuis belle lurette et rien, absolument rien n’est à sauver dans ce quatrième et on espère dernier volet de cette franchise qui ne laissera pas un grand souvenir alors qu’il y avait au départ tout pour en faire un monument de la pop culture.

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Test Blu-ray / Silent Night, réalisé par John Woo

SILENT NIGHT réalisé par John Woo, disponible en DVD & Blu-ray le 29 février 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Joel Kinnaman, Catalina Sandino Moreno, Kid Cudi, Harold Torres, Vinny O’Brien, Yoko Hamamura, Anthony Giulietti, John Pollack…

Scénario : Robert Archer Lynn

Photographie : Sharone Meir

Musique : Marco Beltrami

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

En couple avec Saya, Brian Godlock est un père de famille comme tout le monde. En cette veille des fêtes de fin d’année, son jeune fils est tué, victime collatérale d’une guerre des gangs. Godlock va alors décider de se venger. Ignorant tous les codes, il va devoir se rendre dans les bas-fonds de la pègre et dans ce monde qu’il ne connaît pas, pour tuer les responsables de la mort de son enfant.

Pourquoi tant de haine autour du dernier long-métrage en date de John Woo ? Vingt ans après Paycheck, le réalisateur chinois fait son retour à Hollywood pour un nouveau film d’action, qui présente pour particularité de ne comprendre aucun dialogue, si ce n’est en fond, par radio ou à la télévision. Même chose, on a beaucoup entendu qu’il s’agissait d’un opus au rabais, pourtant Silent Night n’a rien d’un « John Wish », même s’il est inévitable de penser à la saga avec Keanu Reeves. En fait, il s’agit ici d’un mix entre John Wick (avec les mêmes producteurs Erica Lee et Basil Iwanyk aux manettes) et Un justicier dans la ville et le maître hongkongais (né en 1946) ne s’en cache pas, il connaît bien sûr les clichés inévitables, qu’il n’évite pas, mais qu’il embrasse au contraire avec une totale décontraction. Évidemment, ceux qui s’attendent à retrouver la virtuosité du Syndicat du crime, The Killer, Une balle dans la tête et bien d’autres seront sans doute déçus, pourtant, le cinéaste renoue avec l’efficacité plus édulcorée dirons-nous qui avait fait ses preuves dans Chasse à l’homme, Broken Arrow, Volte-Face et Mission impossible 2. Il n’y a rien de déshonorant dans Silent Night, le film étonne même par son émotion et la belle installation des personnages dans le premier acte, malgré son absence quasi-totale de dialogues et qui repose entre autres sur l’intense prestation du suédois Joel Kinnaman. Un bon ride, un divertissement soigné, un spectacle haut de gamme.

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Test Blu-ray / Le Prince et le Pauvre, réalisé par Richard Fleischer

LE PRINCE ET LE PAUVRE (Crossed Swords – The Prince and the Pauper), réalisé par Richard Fleischer, disponible en combo Blu-ray/DVD le 31 janvier 2024 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Mark Lester, Ernest Borgnine, George C. Scott, Rex Harrison, David Hemmings, Harry Andrews…

Scénario : Berta Domínguez D., Pierre Spengler & George MacDonald Fraser, d’après le roman de Mark Twain

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Un jeune voleur, pour échapper à la police, escalade un mur et se retrouve face à face avec le prince Edward, dont il est le parfait sosie. Pour une nuit, les deux garçons vont échanger leur vie. Mais il est aussi difficile pour le prince de se retrouver dans la rue que pour le pauvre d’être au palais !

Quand il réalise Le Prince et le PauvreThe Prince and the Pauper (ou bien encore Crossed Swords aux États-Unis) en 1977, Richard Fleischer a déjà trente ans de cinéma derrière-lui et amorce la toute dernière partie de sa carrière. Deux ans après le terrible échec critique de l’extraordinaire Mandingo, le cinéaste, qui était alors toujours en quête de reconnaissance et qui misait sur ce film qu’il attendait comme étant celui qu’il avait voulu faire toute sa vie, dépose les armes et retourne à son « simple » statut de metteur en scène, à défaut d’être considéré comme un auteur. Il enchaîne avec un biopic consacré à Sarah Bernhardt, The Incredible Sarah, interprété par Glenda Jackson, puis il est appelé par les producteurs Pierre Spengler et Ilya Salkind, qui avaient financé l’étonnant Kill de Romain Gary et qui prévoyaient de monter un budget conséquent pour Superman, pour prendre les manettes du Prince et le Pauvre. Ilya Salkind et son père Alexander avaient connu deux triomphes dans le monde entier avec Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady, divertissements quasi-anachroniques, qui avaient pourtant explosé le box-office aussi bien en Europe que sur le sol américain. La tentation était trop grande de surfer sur ce genre inattendu et cette adaptation du roman de Mark Twain, écrite par le même scénariste George MacDonald Fraser, tombait à point nommé. S’il ne fait pas et ne fera jamais partie des films les plus célèbres de Richard Fleischer, Le Prince et le Pauvre n’en reste pas moins un spectacle mené à cent à l’heure, porté par un casting exceptionnel (en dehors de Mark Lester certes, nous y reviendrons) et marqué par des scènes d’action solidement emballées par un artiste et artisan, qui s’il avait dû mettre ses ambitions de côté, n’a jamais renié son travail et s’est toujours acquitté élégamment de la tâche qui lui était confiée.

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Test Blu-ray / Eve of Destruction, réalisé par Duncan Gibbins

EVE OF DESTRUCTION réalisé par Duncan Gibbins, disponible en Blu-ray depuis le 1er octobre 2023 chez Le Chat qui fume

Acteurs : Renée Soutendijk, Gregory Hines, Michael Greene, Kurt Fuller, John M. Jackson Loren Haynes Nelson Mashita Alan Haufrect…

Scénario : Duncan Gibbins & Yale Udoff

Photographie : Alan Hume

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

En marge de ses programmes plus traditionnels, l’armée américaine travaille dans le plus grand secret à la fabrication de robots censés imiter à la perfection l’apparence et la personnalité humaines, dédiés à la surveillance, au combat rapproché, voire à la destruction massive. Responsable de ce département, le docteur Eve Simmons a notamment créé un modèle féminin à son image : « Eve VIII » ; son propre background mental ayant même servi à construire l’habitus du cyborg. Mais alors qu’on teste ce dernier à l’extérieur sous surveillance, un incident fâcheux le fait échapper au contrôle de ses créateurs.

L’histoire de Duncan Gibbins n’est pas très heureuse. Auteur d’une grosse poignée de vidéoclips pour George Michael, Bananarama, Eurythmics et quelques autres, sa filmographie ne comporte que trois longs-métrages, dont deux dédiés au grand écran (et encore : pas dans tous les pays). Aucun n’effectuera la percée tant attendue en dépit de qualités certaines. L’émouvante Virginia Madsen aura accompagné les premiers pas au cinéma d’au moins deux clippeurs de talent : le prolifique et surdoué Steve Barron en 1984 pour son Electric Dreams (dans lequel elle partageait l’affiche avec feu Lenny von Dohlen) et donc, deux ans plus tard, Duncan Gibbins pour Fire With Fire, une production modeste mais fort estimable où une jeune fille cloîtrée dans un sévère institut catholique et un jeune délinquant purgeant sa peine dans un centre en milieu ouvert décident de s’évader ensemble, au mépris de toutes les autorités qui s’interposent. Cette fois, son partenaire est Craig Sheffer (par la suite, les deux comédiens s’illustreront chacun de leur côté dans l’univers de Clive Barker : Madsen en héroïne de Candyman ; Sheffer en héros de Cabal). Le film de Gibbins rapporte moins de 5 millions de dollars et il lui faudra cinq ans de plus pour revenir au cinéma avec le très bon Eve of Destruction – qui ne fera guère mieux au box office ! Le casting étonnant du film confronte Gregory Hines (alors connu pour Tap de Nick Castle, Deux Flics à Chicago et le Cotton Club de Coppola) à la hollandaise Renée Soutendijk (qui marqua les esprits dans deux grands films signés Paul Verhoeven : Spetters et Le Quatrième Homme). Suite à l’accueil trop mitigé de ces deux travaux, Gibbins mettra en scène Jennifer Grey et Peter Berg en 1993 dans un téléfilm policier de facture très honnête (… mais très télévisuelle !) : Seul dans la nuit (A Case for Murder), qui sera donc sa dernière œuvre. Décédé accidentellement à l’âge de 41 ans, sans avoir réellement connu le succès, Gibbins fait partie de ces artistes partis trop tôt pour qu’on ait pu juger de leur possible importance dans le paysage. D’autant plus grande est la nécessité de garder en mémoire la petite trace qu’ils ont laissée…

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