Test Blu-ray / Boy Kills World, réalisé par Moritz Mohr

BOY KILLS WORLD réalisé par Moritz Mohr, disponible en DVD & Blu-ray le 11 octobre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Bill Skarsgård, Jessica Rothe, Michelle Dockery, Brett Gelman, Isaiah Mustafa, Yayan Ruhian, Sharlto Copley, Famke Janssen…

Scénario : Moritz Mohr, Tyler Burton Smith & Arend Remmers

Photographie : Peter Matjasko

Musique : Ludvig Forssell

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Boy est un sourd-muet à l’imagination débordante. Lorsque sa famille est assassinée, il s’échappe dans la jungle et est entraîné par un mystérieux chaman à réprimer son imagination enfantine et à devenir plutôt un instrument de la mort.

Tiens, il sort d’où ce film, Boy Kills World ? Comédie d’action, thriller dystopique, opus de science-fiction post-apocalyptique, accompagné de petites touches bien sanglantes, il s’agit du premier long-métrage de l’allemand Moritz Mohr. Ce dernier a su convaincre Sam Raimi de le produire, après lui avoir envoyé une petite démonstration de son savoir-faire (il avait déjà quatre courts à son actif), ainsi qu’un petit avant-goût de ce qu’il désirait faire avec Boy Kills World. Le rêve étant devenu réalité, le réalisateur s’est donc retrouvé aux manettes, à la tête d’une équipe conséquente et responsable d’un budget somme toute confortable pour livrer le grand spectacle qu’il avait en tête. Tourné en Afrique du Sud, Boy Kills World est un savoureux divertissement, décomplexé à mort, bien bourrin, fendard, génialement interprété par Bill Skarsgård, grande révélation de Ça It d’Andrés Muschietti, dans lequel il campait rien de moins que Grippe-Sou, le clown démoniaque et avide de chair d’enfants. L’acteur enchaîne les rôles d’action, puisqu’il était dernièrement à l’affiche de John Wick : Chapitre 4 de Chad Stahelski et de The Crow de Rupert Sanders. Avant de revêtir le costume du comte Orlok pour le Nosferatu de Robert Eggers, il joue des poings et des coups de tatanes dans le pif dans Boy Kills World, dans lequel il n’a pas une seule ligne de dialogue (et pour cause, puisque son personnage est muet), même s’il est affublé d’une voix-off, celle de H. Jon Benjamin, qui appuie le côté jeu vidéo de bastons des années 1980, qui a marqué l’enfance du personnage principal. Blindé d’idées visuelles, filant à cent à l’heure, assez virtuose dans ses scènes d’affrontements, Boy Kills World est un rollercoaster revigorant, frais, jouissif et très prometteur.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Boy Kills World, réalisé par Moritz Mohr »

Test DVD / Les Réformés se portent bien, réalisé par Philippe Clair

LES RÉFORMÉS SE PORTENT BIEN réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Philippe Clair, Michel Melki, Richard Anconina, Hervé Palud, Daniel Derval, Pierre Triboulet, Michel Peyrelon, Evelyne Buyle, Bernard Pinet…

Scénario : Philippe Clair, Claire Sochon & Philippe Sochon

Photographie : Claude Becognée

Musique : Jean-Pierre Doering

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Un contingent spécial d’une caserne de l’armée française est très difficile à diriger. Les officiers préfèrent démissionner face à l’hostilité des nouvelles recrues qui veulent être réformées. Seul Prosper Perez, l’adjudant, parvient à dialoguer. Pour venir à bout des réfractaires, l’armée nomme le capitaine Pichet, réputé redoutable depuis l’Indochine et l’Algérie. Le capitaine s’oppose donc aux soldats de la chambre 13 l’un joue l’infantilisme et hurle s’il n’a pas son nounours, l’autre imite un efféminé travesti et provoque les gradés, un troisième est un poète fou, un quatrième, un hippie contestataire…

On prend les mêmes et on recommence ! Ou plutôt on continue, puisque Les Réformés se portent bien est la suite directe de Comment se faire réformer et démarre là où le premier épisode s’était arrêté. Grisé par le grand succès remporté par sa précédente « bidasserie » (ou série Z, c’est selon), Philippe Clair rappelle la troupe des 13 cloches et chacun reprend le personnage qui lui était attribué, même si certains n’ont pas répondu à ce nouvel appel. Mais cela tombe bien, on retrouve les meilleurs de la troupe, à savoir Hervé Palud (le costaud), Daniel Derval (la fausse folle) et Pierre Triboulet (aka…Triboulet), lancés à nouveau dans quelques aventures imaginées par Philippe Clair, avec cette fois à l’écriture Philippe Sochon (qui incarne aussi le hippie) et de Claire Sochon (aussi au générique dans le rôle de la fiancée de Derval). Ravi de leur expérience précédente, le réalisateur (trop heureux de retrouver l’uniforme de l’adjudant) et ses comédiens y vont encore plus à fond (c’est dire s’ils sont investis pour la bonne cause, autrement dire faire rire la galerie), en enchaînant les sketches (allant de sympathiques à navrants, en passant par pathétiques, amusants, catastrophiques…), en se foutant royalement de raconter ne serait-ce que l’embryon d’une histoire. Philippe Clair dans la peau de son personnage s’exprime d’ailleurs directement à la caméra en disant « Je filme, je filme, je comprends plus rien ». On ne saurait mieux résumer Les Réformés se portent bien, qui n’a pas connu le même engouement à sa sortie, même si le film a tout de même frôlé la barre du million d’entrées.

Continuer la lecture de « Test DVD / Les Réformés se portent bien, réalisé par Philippe Clair »

Test Blu-ray / Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière

LE COMTE DE MONTE-CRISTO réalisé par Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 6 novembre 2024 chez Pathé.

Acteurs : Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte, Pierfrancesco Favino, Patrick Mille, Vassili Schneider…

Scénario : Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : Nicolas Bolduc

Musique : Jérôme Rebotier

Durée : 2h58

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

En 1815, à Marseille, au début du règne de Louis XVIII et alors que Napoléon s’apprête à quitter l’île d’Elbe, le jeune matelot Edmond Dantès, sur le point d’épouser sa bien-aimée Mercedès, est accusé à tort de menées bonapartistes et emprisonné dans le château d’If. Quatorze années plus tard, il parvient à s’évader et élabore un implacable plan de vengeance.

À l’heure où est réalisée cette critique, Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière continue de réaliser près de 100.000 entrées par semaine, le film étant sorti fin juin 2024. Alors que la barre des 9 millions d’entrées est d’ores et déjà acquise, cette adaptation du roman d’Alexandre Dumas (publié en 1844) est devenue celle qui a remporté le plus de succès au cinéma, 70 ans après celle portée par Jean Marais (7,8 millions d’entrées) et celle de Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan dans le rôle principal (4,5 millions de spectateurs). Un triomphe tant critique que public et donc commercial pour cette superproduction au budget colossal de plus de 40 millions d’euros, qui rencontre aussi un accueil chaleureux dans le reste du monde. Si l’oeuvre de Dumas n’a eu de cesse d’inspirer le septième art et ce depuis ses débuts (la première transposition remonterait à 1908), l’une des plus célèbres demeure la mini-série mise en scène en 1998 par Josée Dayan, avec Gérard Depardieu, qui restera l’un des plus grands événements de l’histoire de la télévision française. On a oublié la transposition, également sous la forme d’une mini-série, avec Jacques Weber dans le rôle-titre et réalisée en 1979 par Denys de La Patellière (Le Bateau d’Émile, Rue des prairies, Les Grandes familles). C’est Alexandre, le fils de ce dernier, et Matthieu Delaporte, déjà auréolés par le succès du Prénom en 2012 et scénaristes du diptyque de Martin Bourboulon, Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan et Milady, qui dépoussièrent le monument littéraire original et livrent un chef d’oeuvre instantané. Sublime de la première à la dernière seconde, impressionnant, ambitieux, magistral, passionnant, Le Comte de Monte-Cristo version 2024, qui peut se voir comme une vraie relecture de Batman (à moins que Dantès ait inspiré le personnage de Bruce Wayne en fait), repose sur un récit virtuose, une distribution qui mérite tous les éloges et une mise en scène luxueuse. Vive le cinéma populaire français !

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière »

Test DVD / Comment se faire réformer, réalisé par Philippe Clair

COMMENT SE FAIRE RÉFORMER réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Philippe Clair, Christian Parisy, Michel Melki, Pierre Zimmer, Bernard Pinet, Richard Anconina, Hervé Palud, Christine Abt, Marc Ariche, Allan de Barges, Daniel Derval, Jean-Pierre Fragnaud, Denis Lefebvre Duprey, Patrick Gourevitch, Eddy Jabès, Fernand Legros, Pierre Triboulet…

Scénario : Philippe Clair

Photographie : Claude Becognée

Musique : Jean-Pierre Doering

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Des jeunes gens sont appelés au service militaire afin de servir leur pays durant un an. Refusant catégoriquement ce passage obligé, ils vont échafauder de nombreuses combines afin de se faire réformer au plus vite.

Deux ans après Le Grand fanfaron, Philippe Clair revient à l’armée française et décide de se focaliser sur une poignée de troufions, qui vont se surpasser pour être remerciés et quitter au plus vite la caserne. Le réalisateur, qui signe seul son scénario, se surpasse une fois encore pour repousser les limites du supportable, dans le sens où il espère condenser en 80 minutes du contenu qui aujourd’hui remplirait une mini-série. Clair a toujours brillé pour sa générosité et Comment se faire réformer fait penser à une casserole d’eau bouillante qui aurait été abandonnée sur le grand feu de la cuisinière ouvert à fond. Clair en met partout, dans tous les coins. Comédie franchouillarde, nanar ultime, référence en la matière, autrement dit en mauvais film sympathique, Comment se faire réformer est malgré tout l’un des plus grands succès de son auteur, le quatrième de son top 10, situé entre les 2 millions de Tais-toi quand tu parles et les 1,7 millions de La Brigade en folie, qui entraînera une suite directe l’année suivante, Les Réformés se portent bien. Un succès impensable de nos jours, difficilement regardable en 2024 et qui demeure avant tout une curiosité, pour ne pas dire un cas d’étude, un exemple de comédie hexagonale bien de son temps, passée, terminée, datée, qu’on ne peut détester en raison de l’investissement de ses comédiens.

Continuer la lecture de « Test DVD / Comment se faire réformer, réalisé par Philippe Clair »

Test DVD / Le Grand fanfaron, réalisé par Philippe Clair

LE GRAND FANFARON réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Michel Galabru, Micheline Dax, Claude Melki, Carole Chauvet, Gilbert Servien, Philippe Clair, Ibrahim Seck…

Scénario : Freha Benzaken, Philippe Clair, Jean Max & Pierre Pelegri

Photographie : Alain Levent

Musique : Jacques Revaux & Hervé Roy

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Le lieutenant Gilles Castelet aurait aimé se marier comme tout le monde. Mais il a toujours été sous le charme sexuel de l’épouse du colonel Popoti. Une fois revenu à la vie civile, il tente désespérément de lui échapper, d’autant plus qu’elle est désormais veuve et qu’elle le chasse sans vergogne. Un jour, Gilles rencontre Charlie, un ancien copain de l’armée. Son ami, désolé de ce qui lui arrive, entreprend de le débarrasser de la possession dont il se trouve…

En réalité, tout le scénario se trouve condensé dans ce résumé. Philippe Clair vient de tourner Le Führer en folie. C’est déjà beaucoup. Trop sans doute. Devant l’accueil catastrophique du film, le réalisateur aurait pu prendre (beaucoup) de recul, mais que nenni ! Il décide de remettre le couvert avec Michel Galabru, avec lequel il s’apprête à tourner pour la troisième fois. Ce sera Le Grand fanfaron, exploité sous le titre Les Bidasses en cavale et même Le Grand fanfaron et le petit connard, Clair tentant de trouver l’amorce adéquate pour attirer le public qui boudait alors son nouveau chef d’oeuvre. Galabru est comme d’habitude un peu partout en cette belle année 1976, en passant allègrement de Claude Pierson (La Grande récré) à Aleksandar Petrović (Portrait de groupe avec dame), ou bien de Jean Girault (Le mille-pattes fait des claquettes) à Bertrand Tavernier (Le Juge et l’Assassin). Le grand écart en permanence. Quelques mois avant de recevoir le César du meilleur acteur pour son interprétation virtuose du sergent Joseph Bouvier, le comédien s’envolait en Inde avec Philippe Clair donc, pour y tourner une pantalonnade, tout en faisant un brin de tourisme par la même occasion. Le Grand fanfaron reprend la même structure qui sera usée jusqu’à la corde par le réalisateur et qu’il reprendra un peu plus tard pour Tais-toi quand tu parles et Plus beau que moi, tu meurs, à savoir cibler un ou plusieurs protagonistes, les montrer dans leur quotidien parisien, avant de les embarquer vivre de folles aventures au soleil où ils seront entourés de belles nanas. Cette fois, c’est Michel Galabru et Claude Melki (étrangement doublé par Philippe Clair) qui s’y collent. Il faut sacrément être en forme pour se farcir cet opus méconnu de Philippe Clair, qui repousse encore les limites du supportable, surtout durant la première partie. Une fois conditionné, le spectateur, la bave écumante, les yeux révulsés et les membres pris de tremblements, pourra aller au bout de ces difficiles 85 minutes, quand bien même l’ensemble tend à s’améliorer en cours de route. Complètement anecdotique et foutraque, Le Grand fanfaron contient tout de même de bons moments et signalons que nous avons rarement vu Michel Galabru ainsi, qui se fout tout simplement à poil pour son metteur en scène, qui court partout et qui s’investit physiquement. Rien que pour lui, Les Bidasses en cavale mérite au moins un visionnage.

Continuer la lecture de « Test DVD / Le Grand fanfaron, réalisé par Philippe Clair »

Test Blu-ray / Love Lies Bleeding, réalisé par Rose Glass

LOVE LIES BLEEDING réalisé par Rose Glass, disponible en DVD & Blu-ray Collector édition limitée le 15 novembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Kristen Stewart, Katy O’Brian, Anna Baryshnikov, Ed Harris, Dave Franco, Jena Malone, Eldon Jones, Orion Carrington…

Scénario : Rose Glass & Weronika Tofilska

Photographie : Ben Fordesman

Musique : Clint Mansell

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Lou, gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence.

Kristen Stewart est un paradoxe. Si elle n’est indiscutablement pas la meilleure comédienne du monde, sa filmographie est peut-être l’une des plus passionnantes de ces quinze dernières années. C’est bien simple, après la saga Twilight, qui aurait pu ruiner sa carrière ou tout simplement la conduire à interpréter le même rôle pendant des années, Kristen Stewart, tout comme Robert Pattinson d’ailleurs, n’ont eu de cesse de vouloir prouver qu’ils n’étaient pas là par hasard et que la franchise vampirique n’était qu’un fabuleux tremplin pour décoller. Ainsi, depuis les cinq chapitres (Zzzz zzz) de l’histoire de Bella et Edward, la californienne née en 1990 aura tourné successivement pour Olivier Assayas, Woody Allen, Kelly Reichardt, Ang Lee, Pablo Larraín, David Cronenberg…Un sacré C.V. ! Toujours là où on ne l’attend pas, même si elle demeure traquée en permanence par les paparazzis prêts à dévoiler avec quel homme ou quelle femme elle partage sa vie, Kristen Stewart continue sur sa lancée spectaculaire avec Love Lies Bleeding, réalisé par la britannique Rose Glass, remarquée avec son premier long-métrage Saint Maud (triomphe au festival de Gérardmer), inédit dans les salles françaises et dans les bacs. Cinq ans plus tard, elle signe un nouveau coup d’éclat avec ce thriller néo-noir, situé entre U Turn – Ici commence l’enfer d’Oliver Stone, Sailor & Lula de David Lynch et Thelma et Louise de Ridley Scott. Furieusement culotté, Love Lies Bleeding est quasiment inclassable avec son histoire d’amour entre deux jeunes femmes, son polar teinté d’atmosphère redneck, son histoire secondaire liée au culturisme à la limite du fantastique. On en prend plein les yeux avec une mise en scène brillante, spectaculaire, couillue, inventive, magistrale, virtuose et l’on suit avec passion (ainsi qu’avec un sourire jusqu’aux oreilles de satisfaction cinéphile) ce second film qui propulse sa cinéaste dans le top des auteurs à suivre de très près. Immanquable.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Love Lies Bleeding, réalisé par Rose Glass »

Test DVD / Déclic et des claques, réalisé par Philippe Clair

DÉCLIC ET DES CLAQUES réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Annie Girardot, Mike Marshall, Philippe Clair, Georges Blaness, André Nader, Robert Gadel, Muriel Baptiste, Carla Marlier, Renée Saint-Cyr, Enrico Macias, Darry Cowl, Pierre Doris, Marthe Villalonga…

Scénario : Philippe Clair & André Nader

Photographie : Jean Malige

Musique : Raymond Lefèvre

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Des jeunes pieds noirs venus d’Alger débarquent à Paris. L’un d’eux fait la connaissance d’une jeune fille riche, qui cherche un sens à sa vie.

C’est donc ici que démarre la carrière cinématographique de Philippe Clair (1930-2020), de son vrai nom Prosper Charles Bensoussan. Comme réalisateur du moins, puisqu’il était déjà apparu dans Des gens sans importance (1956) d’Henri Verneuil, Babette s’en va-t-en guerre (1959) de Christian-Jaque, ainsi que dans une poignée de séries et téléfilms. Né au Maroc, débarquant à Paris dans les années 1950, il intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. De fil en aiguille, il joue dans des classiques du répertoire, mais monte très vite ses propres spectacles et rencontre un grand succès sur scène, notamment avec la parodie du Cid d’Edmond Brua, réalisée en argot pied-noir, d’après la pièce de Corneille écrite en vers, qui sera adaptée en 1979 par Philippe Clair lui-même sous le titre Rodriguez au pays des merguez. Ce triomphe l’amène tout naturellement au cinéma. C’est ainsi qu’en mars 1965 déboule sur les écrans Déclic et des claques, connu aussi sous le titre L’Esbrouffe, coécrit, interprété et réalisé par Philippe Clair donc, qui condense tout l’humour judéo-arabe qui a fait sa renommée au théâtre. Disons-le immédiatement, ce premier long-métrage est une sacrée bonne surprise et découverte. Accompagné de ses amis, Philippe Clair apparaît comme un typhon humain et son énergie dévastatrice est on ne peut plus étonnante dans le septième art hexagonal au mi-temps des années 1960. Considéré aujourd’hui comme étant une grande source d’inspiration pour La Vérité si je mens ! de Thomas Gilou, Déclic et des claques se permet même d’annoncer The Party de Blake Edwards au cours d’une cérémonie de mariage qui tourne à la quasi-orgie. Une longue séquence tout simplement hallucinante, où il se déroule mille choses, où beaucoup nous échappent aussi d’ailleurs, le tout mené par Philippe Clair (sur une musique endiablée du maestro Raymond Lefèvre et avec un certain Claude Zidi à la caméra), qui s’offre le luxe de diriger, de donner la réplique et de courtiser la belle et sexy Annie Girardot (entre Le Mari de la femme à barbe de Marco Ferreri et Trois Chambres à Manhattan de Marcel Carné), visiblement ravie de participer à ce délire hors-norme.

Continuer la lecture de « Test DVD / Déclic et des claques, réalisé par Philippe Clair »

Test Blu-ray / Longlegs, réalisé par Osgood Perkins

LONGLEGS réalisé par Osgood Perkins, disponible en DVD & Blu-ray le 15 novembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Maika Monroe, Alicia Witt, Nicolas Cage, Blair Underwood, Lisa Chandler, Dakota Daulby, Erin Boyes, Rryla McIntosh…

Scénario : Osgood Perkins

Photographie : Andres Arochi

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

L’agent du FBI Lee Harker, une nouvelle recrue talentueuse, est affectée sur le cas irrésolu d’un tueur en série insaisissable. L’enquête, aux frontières de l’occulte, se complexifie encore lorsqu’elle se découvre un lien personnel avec le tueur impitoyable qu’elle doit arrêter avant qu’il ne prenne les vies d’autres familles innocentes.

Après Ari Aster (Beau is Afraid, Hérédité, Midsommar), il faudra désormais compter sur le réalisateur Osgood Perkins (né en 1974) dans le domaine de l’épouvante. Fils du mythique Anthony Perkins, il fait tout naturellement ses premiers pas devant la caméra dans le Psychose II de Richard Franklin, dans lequel il incarne le jeune Norman Bates. On le revoit quelques années après dans Wolf de Mike Nichols, La Secrétaire de Steven Shainberg et dans la série Alias. En parallèle de sa carrière d’acteur, il devient scénariste au début des années 2010 et signe son premier film comme metteur en scène en 2015 avec February, qui est immédiatement remarqué. « Oz » Perkins continue sur sa lancée et livre par la suite d’autres thrillers horrifiques, inédits en France, I Am the Pretty Thing That Lives in the House et Gretel & Hansel. Le succès critique et commercial arrive donc en 2024 avec Longlegs, l’un des films les plus rentables de l’année, puisque produit pour à peine dix millions de dollars, le quatrième long-métrage d’Osgood Perkins a rapporté dix fois plus, accompagné d’une promotion osée et maline, qui ne dévoilait jamais totalement le visage de Nicolas Cage. Non seulement cela, il s’agit du plus gros hit au box-office de ce dernier (également producteur ici via sa société Saturn Films) depuis Ghost Rider 2 : L’Esprit de vengeance, qui livre une nouvelle performance exceptionnelle (inspiré par la schizophrénie de sa mère) comme lui seul en a toujours eu le secret. Méconnaissable, transformé physiquement, il est effrayant dans Longlegs, dans lequel il fait face à la formidable Maika Monroe, révélation d’It Follows de David Robert Mitchell. Chaînon manquant entre Le Silence des agneaux et Se7en, Longlegs est un coup de maître, anxiogène, étouffant, qui met profondément mal à l’aise, qui flatte les sens des cinéphiles (la photographie d’Andres Arochi est à se damner), qui joue avec les nerfs, tout en titillant constamment l’intellect des spectateurs. On ne ressort pas indemne de Longlegs. Et on en redemande.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Longlegs, réalisé par Osgood Perkins »

Test DVD / Le Deuxième acte, réalisé par Quentin Dupieux

LE DEUXIEME ACTE réalisé par Quentin Dupieux, disponible en DVD et Blu-ray le 1er octobre 2024 chez Diaphana.

Acteurs : Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon, Raphaël Quenard, Manuel Guillot, Françoise Gazio, Valérie Vogt, Thémis Terrier-Thiebaux…

Scénario : Quentin Dupieux

Photographie : Quentin Dupieux

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.

Résumer un film de Quentin Dupieux est relativement impossible, ou tout du moins inutile tant les quelques lignes qui pourraient donner des explications sur le pourquoi du comment d’un de ses opus ne donneraient qu’une vague idée de ce qui se déroule (ou pas d’ailleurs) à l’écran. Tournant sur un rythme effréné, le réalisateur livre son troisième long-métrage en moins d’un an (et déjà son treizième depuis Steak en 2007). Après Yannick et Daaaaaalí !, voilà que débarque Le Deuxième acte, qui accuse une petite baisse de régime et s’avère moins emballant que les deux précédents de leur auteur. Si la désormais mécanique attendue de Dupieux est cette fois encore au rendez-vous, on reste quelque peu sur notre faim et ce en raison d’une première partie, marquée par deux plans-séquences interminables (deux comédiens parlent entre eux sur une route de campagne, avant de laisser la place à deux autres acteurs), qui bouffent déjà presque la moitié du film, d’une durée de 73 minutes (sans le générique de fin). L’ensemble repose sur un formidable quatuor composé de Vincent Lindon, Léa Seydoux, Raphaël Quenard et Louis Garrel, auxquels se joignent divers interprètes satellites et électrons représentatifs de la galaxie Dupieux, le tout saupoudré de bonnes répliques souvent vachardes sur le monde du cinéma. Mais il n’est pas interdit de trouver le temps long, l’ennui – quel dommage – s’installe à plusieurs reprises et s’ennuyer devant un film de QD (cela est déjà arrivé par le passé, comme devant Wrong) est aussi frustrant qu’interminable justement. Le Deuxième acte ne laissera pas un grand souvenir, mais prouve à nouveau la capacité du cinéaste à se renouveler, à offrir au public une expérience à part entière, à prendre ou à laisser, avant de passer à la suivante. C’est pour cela qu’effectuer la critique d’une œuvre de Quentin Dupieux demeure fondamentalement subjective et personnelle. En l’état, Le Deuxième acte contient de bons moments, mais reste complètement anecdotique.

Continuer la lecture de « Test DVD / Le Deuxième acte, réalisé par Quentin Dupieux »

Test Blu-ray / The Bricklayer, réalisé par Renny Harlin

THE BRICKLAYER réalisé par Renny Harlin, disponible en DVD & Blu-ray le 11 octobre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Aaron Eckhart, Nina Dobrev, Clifton Collins Jr., Tim Blake Nelson, Ilfenesh Hadera, Oliver Trevena…

Scénario : Matt Johnson, Marc Moss, Pete Travis & Hanna Weg, d’après le roman de Noah Boyd

Photographie : Matti Eerikäinen

Musique : Walter Mair

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Steve Vail, ancien agent du FBI, est devenu maçon à Chicago. L’Agence se voit contrainte de faire appel à lui pour localiser et combattre un groupe de criminels. Ces derniers exigent une série de rançons dont chacune s’élève à plusieurs millions de dollars.

Tiens, Renny Harlin est déjà de retour ? Quelques petites semaines après la sortie en Blu-ray des Intrus, son remake-reboot-suite de The Strangers de Bryan Bertino, dont nous attendons par ailleurs les deux prochains chapitres (tournés simultanément), le réalisateur finlando-américain voit son dernier film d’action en date, The Bricklayer, débouler en France via Prime Video depuis l’été dernier, et prochainement en HD et édition standard dans les bacs. S’il ne faut évidemment plus s’attendre à quelque chose d’inédit avec le metteur en scène de 58 minutes pour vivre, Cliffhanger et Au revoir à jamais, son cinéma à l’ancienne fonctionne encore bel et bien et il le prouve une fois de plus avec The Bricklayer. Pure série B qui sent bon ce doux parfum des années 1990, cet opus fait penser à un épisode de James Bond sorti sous l’ère Brosnan, avec cette enfilade de scènes agitées, ses bastons brutales (et pour le coup, très bien découpées, lisibles et donc bien plus percutantes), son récit teinté de politique contemporaine, ses belles nanas, son héros qui en prend plein la tête et qui survit malgré tout, son méchant cruel (mais animé par une vengeance, un trauma qui a fait de lui un monstre), ses poursuites improbables, son cadre dépaysant…tous les ingrédients sont réunis pour faire de The Bricklayer (le maçon) le parfait divertissement du samedi soir. Un excellent DTV dans lequel Aaron Eckhart, remplaçant Gerard Butler au pied levé (qui reste néanmoins producteur), fait preuve d’un sacré charisme à 55 ans passés, s’avère en pleine forme. On en redemande et un second opus ne serait pas de refus !

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / The Bricklayer, réalisé par Renny Harlin »