Test Blu-ray / La Reine blanche, réalisé par Jean-Loup Hubert

LA REINE BLANCHE réalisé par Jean-Loup Hubert, disponible en DVD & Blu-ray le 26 novembre 2024 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Catherine Deneuve, Richard Bohringer, Bernard Giraudeau, Jean Carmet, Laure Moutoussamy, Isabelle Carré, Muriel Pultar, Geneviève Fontanel…

Scénario : Jean-Loup Hubert

Photographie : Claude Lecomte

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h59

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

1960. Confrontée au retour d’Yvon, Liliane, mariée à Jean, a besoin de comprendre : pourquoi ce départ précipité vingt ans plus tôt ? Jean, de son côté, se sent menacé. Il n’a pas oublié que son ami d’enfance était lui aussi amoureux de Liliane avant de disparaître mystérieusement.

La Reine blanche devait à nouveau réunir au cinéma Catherine Deneuve et Gérard Depardieu. Suite à un empêchement de dernière minute, ce dernier devait finalement laisser sa place à Richard Bohringer, qui tournait ici pour la troisième et dernière fois pour Jean-Loup Hubert, après Le Grand chemin et Après la guerre. « La Reine blanche » c’est dans le film la reine du carnaval de Nantes, le titre de reine de beauté locale que Liliane Soulas remporta dans sa jeunesse. Une élection et donc un prix qui a marqué à vie les esprits en raison de l’ immense beauté de la jeune femme, qui n’a jamais été égalée depuis. Mais le titre de « Reine » est aussi celui de Catherine Deneuve sur le cinéma français et bénéficier de cette royale comédienne en haut de l’affiche de son film est assurément un aboutissement pour Jean-Loup Hubert. Si rétrospectivement La Reine blanche apparaît comme une œuvre plus classique, ce long-métrage n’en reste pas moins une belle réussite, toujours inspiré par de nombreux éléments autobiographiques liés aux souvenirs d’enfance du cinéaste.

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Test Blu-ray / Après la guerre, réalisé par Jean-Loup Hubert

APRÈS LA GUERRE réalisé par Jean-Loup Hubert, disponible en DVD & Blu-ray le 26 novembre 2024 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Richard Bohringer, Antoine Hubert, Julien Hubert, Martin Lamotte, Isabelle Sadoyan, Raoul Billerey, Jean-François Dérec, Jacques Mathou, Roger Miremont…

Scénario : Jean-Loup Hubert

Photographie : Claude Lecomte

Musique : Jürgen Knieper

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Août 1944, les Américains arrivent ! C’est ce que croient Antoine, 12 ans et Julien, 8 ans, qui l’annoncent triomphalement aux habitants du village. Mais c’est une colonne de chars allemands qui avance. Paniqués, Antoine et Julien s’enfuient et font la rencontre d’un déserteur allemand. Ensemble, ils poursuivent leur chemin…

Il est sans doute toujours difficile pour un réalisateur ayant connu un triomphe au box-office, de passer au film suivant. Jean-Loup Hubert n’a cependant pas attendu longtemps et ne s’est pas reposé sur lauriers après le succès du Grand chemin, qui avait attiré plus de 3,1 millions de spectateurs en 1987. Deux ans plus tard, Après la guerre sort déjà sur les écrans et bénéficie des deux mêmes têtes d’affiche que son œuvre précédente, Richard Bohringer (auréolé du César du meilleur acteur) et Antoine Hubert, le fils aîné du cinéaste, qui interprétait Louis dans Le Grand chemin. Après l’été 1959, Jean-Loup Hubert remonte à nouveau le temps et plante son histoire quinze ans avant pour Après la guerre. Les Américains viennent de débarquer. Dans un petit village du sud de la France, on s’apprête à fêter les libérateurs. Trois jeunes garçons, Julien, Antoine et Gaby, au lieu de répéter avec le reste de la fanfare, préfèrent guetter l’arrivée des Américains qu’ils annoncent à la vue d’une file de blindés. Mais c’étaient les Allemands en train de se replier. Le maire est tué et l’on prévoit un châtiment exemplaire pour les garçons. Gaby est pris tandis que les deux frères Julien et Antoine s’enfuient vers Lyon pour y retrouver leur mère. Ils découvrent alors, réfugié dans un moulin, un soldat allemand cloué au sol par une sciatique. Franz-Joseph est en fait un déserteur et s’il parle si bien le français, c’est parce que sa mère est alsacienne. Après avoir été soigné par une rebouteuse, Franz accepte de faire route avec les deux garçons. Après la guerre s’inspire en grande partie de l’histoire vraie de Richard Bohringer, fils d’un officier de l’armée allemande et d’une française, qui se sont rencontrés durant la Seconde Guerre mondiale. Principalement élevé par sa grand-mère maternelle dans le Val-d’Oise en 1942, tandis que sa mère était allée vivre en Allemagne et que son père devait être fait prisonnier durant quelques années en Russie, le comédien, même si entouré d’amour, devait apprendre à grandir ainsi. Forcément touché, Jean-Loup Hubert prend certains éléments de cette histoire et livre un formidable long-métrage doux-amer sur l’absurdité de la guerre. Magnifiquement interprété par Richard Bohringer, les deux fils du metteur en scène et comme d’habitude par toute une pléiade de fabuleux seconds rôles, Après la guerre demeure un film solaire, qui s’adresse à toute la famille et dont le propos reste aussi pertinent qu’intemporel.

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Test Blu-ray / L’Année prochaine…si tout va bien, réalisé par Jean-Loup Hubert

L’ANNÉE PROCHAINE…SI TOUT VA BIEN réalisé par Jean-Loup Hubert, disponible en DVD & Blu-ray le 26 novembre 2024 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Isabelle Adjani, Thierry Lhermitte, Bernard Crombey, Antoinette Moya, Fred Personne, Virginie Thévenet, Madeleine Bouchez, Michel Dussarat, Marie-Anne Chazel…

Scénario : Jean-Loup Hubert, Marie-Anne Chazel & Gérard Zingg

Photographie : Robert Alazraki

Musique : Vladimir Cosma

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Maxime crée des bandes dessinées, et vit avec Isabelle, sans que les parents de celle-ci soient au courant. Maxime est un adolescent attardé, farfelu, égoïste et râlant sans arrêt. Isabelle, statisticienne, est amoureuse, responsable, aux petits soins, et veut un bébé. Maxime ne veut pas rentrer dans l’engrenage de la famille et de la stabilité. On verra, l’année prochaine, si tout va bien…

Premier long-métrage du réalisateur Jean-Loup Hubert (né en 1949), L’Année prochaine…si tout va bien est aussi son premier bijou, pourtant méconnu, voire oublié de nos jours. Si la plupart des spectateurs se souviennent évidemment du Grand chemin (plus de 3,1 millions d’entrées en 1987, quatrième du box-office cette année-là, placé entre Au revoir les enfants de Louis Malle et Platoon d’Oliver Stone) et de La Smala (1984), sans doute son film le plus diffusé à la télévision, il est nécessaire de redécouvrir cette comédie dramatico-sentimentale. Sept mois après Clara et les Chics Types de Jacques Monnet, le couple Isabelle Adjani-Thierry Lhermitte se reforme à nouveau au cinéma. Il y a des films que vous découvrez ou revoyez avec un bonheur immense, qui vous font battre le coeur, devant lesquels vous admirez la beauté des comédiens, leur naturel, leur immense talent…comme celui de leur réalisateur. L’Année prochaine…si tout va bien est de ceux-là. Simple en apparence, ce coup d’essai et coup de maître est la radiographie d’un couple moderne, qui n’a justement pas vieilli d’un pouce et annonce même un sous-genre de comédies américaines, dont Judd Apatow s’est fait le spécialiste dans les années 2000-2010. Si la patine eighties est forcément présente, le propos demeure lui inaltérable, universel et même intemporel. Un énorme coup de coeur.

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Test Blu-ray / Big Jake, réalisé par George Sherman

BIG JAKE réalisé par George Sherman, disponible en DVD & Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : John Wayne, Richard Boone, Patrick Wayne, Christopher Mitchum, Bruce Cabot, Bobby Vinton, John Agar, Harry Carey Jr., Maureen O’Hara…

Scénario : Harry Julian Fink & Rita M. Fink

Photographie : William H. Clothier

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 1h50

Date de sortie initiale: 1971

LE FILM

En 1909, au Texas, le gang de John Fain s’introduit sur le domaine des McCandles et kidnappe contre rançon Jake, le petit-fils de Martha. Celle-ci, pressentant un échec des forces de police lancées à la poursuite du gang, appelle à l’aide son mari, Jacob, dont elle est séparée depuis presque 10 ans.

Nous avons déjà eu diverses occasions d’évoquer la carrière du prolifique réalisateur George Sherman (1908-1991), spécialiste du western américain, à qui l’on doit de formidables séries B comme Le Shérif d’El SolitoThe Hard Man (1957) avec Guy Madison, L’Étreinte du destin Count Three and Pray (1955) et le chef d’oeuvre Tomahawk (1951) avec le grand Van Heflin, ou bien encore le sympathique À l’assaut du Fort ClarkWar Arrow (1953) qui réunissait Jeff Chandler et Maureen O’Hara. Les plus grandes stars du western sont passées devant la caméra de George Sherman, comme Audie Murphy, Dana Andews, Victor Mature, Rory Calhoun, Joel McCrea et bien évidemment le Duke, John Wayne. Ce dernier collabore à de nombreuses reprises avec le metteur en scène dans les années 1930, alors que le comédien est âgé de trente ans, pour une série de films d’à peine une heure produits par Republic Pictures. Il faudra attendre 1971 pour que les deux hommes se retrouvent pour leur dernier film en commun, Big Jake. Alors que le western italien, pour ne pas dire européen a changé la donne dans la représentation de la violence au cinéma et en rendant poussiéreux le genre venu de l’autre côté de l’Atlantique, John Wayne persiste et signe, malgré la barre franchie des soixante balais. Cent Dollars pour un shérif True Grit de Henry Hathaway lui rapporte l’Oscar du meilleur acteur, ainsi que le Golden Globe. Il enchaîne ainsi Chisum d’Andrew V. McLaglen, Rio Lobo de Howard Hawks et envisage déjà Les Cowboys de Mark Rydell quand arrive le projet de Big Jake. Une affaire de famille, de potes aussi, puisque produit par Michael Wayne, le fils aîné du Duke (déjà à l’oeuvre sur Le Grand McLintock, L’Ombre d’un géant, Les Bérets Verts), aussi interprété par Patrick Wayne (également le fils de la star), Maureen O’Hara (qui partageait l’affiche pour la cinquième et dernière fois avec le Duke, après Rio Grande, L’Homme tranquille, L’aigle vole au soleil et Le Grand McLintock), le génial Richard Boone (Alamo, Le Dernier des géants), Christopher Mitchum (le fils du monstre Robert), sans oublier les tronches de Bruce Cabot, John Doucette, Harry Carey Jr….Nous sommes ici en terrain connu, mais Big Jake a l’air de prendre le train en marche du renouveau du western, surtout au cours du premier acte, particulièrement sanglant. Si l’intrigue s’avère plus classique par la suite, Big Jake demeure un western comme on les aime, brillamment porté par une solide distribution, solidement réalisé et surtout magnifiquement photographié par le maestro William H. Clothier (Les Feux de l’enfer, La Caravane de feu, La Route de l’Ouest, L’Homme qui tua Liberty Valance), sans oublier la partition d’Elmer Bernstein. Un grand spectacle.

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Test Blu-ray / Le Piège du diable, réalisé par Frantisek Vlácil

LE PIÈGE DU DIABLE (Dáblova past) réalisé par Frantisek Vlácil, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 février 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Vítezslav Vejrazka, Miroslav Machácek, Cestmír Randa, Vít Olmer, Karla Chadimová, Vlastimil Hasek, Frantisek Kovárík, Jaroslav Moucka…

Scénario : Frantisek A. Dvorák & Milos Václav Kratochvíl, d’après le roman d’Alfred Technik

Photographie : Rudolf Milik

Musique : Zdenek Liska

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Moravie, fin du XVIe siècle. Entre deux ravages des troupes suédoises et des périodes de sécheresse, le meunier Mlynár jouit d’une certaine popularité auprès des habitants de son pays. Il est serviable, et a, en outre, le don de trouver les sources. Le régent Valce, jaloux de la position du meunier, va faire courir des rumeurs sur ce dernier : il ne peut qu’être épaulé par le Diable. De plus, il va mandater un prêtre, Probus, afin de mener une enquête sur lui et sa famille.

Il est là, le premier volet de ce que la critique baptisera plus tard la Trilogie historique de Frantisek Vlácil (1924-1999). Le Piège du diable Ďáblova past (1962), qui sera donc suivi Marketa Lazarová (1967), adaptation du roman de Vladislav Vančura et de La Vallée des abeilles Údolí včel (1968) est une plongée directe dans un « conte étrange » comme nous le présente une voix-off en début de film, un de ceux où le Diable joue avec le destin des hommes. En découvrant l’une des œuvres charnières du cinéaste tchèque, on se rend compte à quel point le cinéma d’Ingmar Bergman a été non seulement un catalyseur, mais aussi une référence pour Frantisek Vlácil. Le réalisateur suédois avait déjà signé Le Septième Sceau Det Sjunde inseglet, La Source Jungfrukällan et L’Œil du diable Djävulens öga auxquels les cinéphiles les plus pointus penseront forcément devant Le Piège du diable. Regorgeant d’idées de mise en scène, aujourd’hui encore ébouriffantes, à l’instar de ces plans où la caméra semble voler et qui annoncent certains plans-signatures à la Sam Raimi ou Jan Kounen, Le Piège du diable est un cadeau pour les grands amateurs de septième art, où la forme l’emporte sûrement sur le fond, qui peut rester hermétique.

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Test Blu-ray / L’Héroïque Monsieur Boniface – Boniface somnambule, réalisés par Maurice Labro

L’HÉROÏQUE MONSIEUR BONIFACEBONIFACE SOMNAMBULE réalisés par Maurice Labro, disponible en Coffret DVD ou Blu-ray « Fernandel – Coffret 3 films : L’Armoire volante + L’Héroïque Monsieur Boniface + Boniface somnambule » le 11 décembre 2024 chez Pathé.

Acteurs : Fernandel, Andrex, Michel Ardan, Yves Deniaud, Liliane Bert, Mathilde Casadesus, Gaby Andreu, Raoul Marco…

Scénario : Gérard Carlier

Photographie : Marc Fossard – Pierre Levent

Musique : Louiguy

Durée : 1h35-1h31

Date de sortie initiale : 1949-1951

LES FILMS

Boniface, timide étalagiste, trouve un soir en rentrant chez lui un cadavre dans son lit. Enlevé à sa sortie du commissariat par le véritable assassin (Charlie, un chef de bande), Boniface se retrouve libre et héros du jour au lendemain. Adulé, fêté et reconnu, Boniface commence sérieusement à gêner Charlie, qui décide d’enlever sa petite amie, Irène. Ce geste donnera à l’honnête Boniface la force d’accomplir cette fois, un audacieux coup de main qui mettra fin à la bande de gangsters.

Irréprochable détective privé aux magasins Berthès et spécialement au rayon bijouterie, Victor Boniface est somnambule. Ce qui l’amène à dérober la nuit ce qu’il surveille si brillamment le jour. Ce travers va le conduire à faire arrêter héroïquement trois gangsters : Charlie, René et leur complice, qui l’avaient repéré et abusaient de sa crédulité. Mlle Thomas, la sous-directrice de la bijouterie lui confiera son cœur et deviendra la mère de ses nombreux enfants qui seront, eux aussi, somnambules.

Un an après le semi-succès rencontré par L’Armoire volante, qui a autant décontenancé le public que la critique en raison de son humour noir, Fernandel revient au top du box-office avec L’Héroïque Monsieur Boniface, qui franchit la barre des trois millions d’entrées. Réalisé par Maurice Labro (aucun lien avec Philippe), ce film aussi connu sous le titre Le Sympathique Monsieur Boniface est une comédie conçue pour la star du cinéma français, où Fernandel pousse même la chansonnette. Le succès est tel qu’une suite, la première de sa carrière pour le comédien, sortira deux ans plus tard, mise en scène par le même réalisateur, avec une partie du même casting…mais où le personnage paraît ne pas être le même et où il ne subsiste que de rares éléments le rattachant au premier opus. Si Boniface somnambule ne connaîtra pas le même engouement (2,1 millions d’entrées), ce hit confirmera une fois de plus l’aura de Fernandel auprès des spectateurs, étant par ailleurs à l’affiche de cinq longs-métrages en 1951, dont Topaze (3,2 millions d’entrées) de Marcel Pagnol et L’Auberge rouge (2,7 millions d’entrées) de Claude Autant-Lara. Au jeu des comparaisons, L’Héroïque Monsieur Boniface s’avère plus réussi et original que Boniface somnambule, plus recherché aussi sans doute dans son mélange des genres, une comédie teintée d’enquête policière, dans laquelle Fernandel démontre encore son talent protéiforme. Si Boniface somnambule sent constamment le tournage en studio, contrairement au précédent, le spectacle est cependant bien mené, drôle et divertissant près de 75 ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / La Colombe blanche, réalisé par Frantisek Vlácil

LA COLOMBE BLANCHE (Holubice) réalisé par Frantisek Vlácil, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 février 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Katerina Irmanovová, Karel Smyczek, Vjaceslav Irmanov, Gustav Püttjer, Hans-Peter Reinecke, Frantisek Kovárík, Ladislav Fialka, Jirí Patocka…

Scénario : Frantisek Vlácil & Otakar Kirchner

Photographie : Jan Curík

Musique : Zdenek Liska

Durée : 1h07

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

Au nord de la Belgique, un lâcher de pigeons voyageurs est organisé. Au même moment, sur les bords de la mer Baltique, la petite Susanne attend le retour de sa colombe blanche. Mais l’oiseau a été dérouté par une tempête et se retrouve à Prague, se reposant sur un toit. Un jeune garçon infirme, Michal, tire l’oiseau à la carabine. Pris de regrets, il l’emmène au peintre Martin qui va tenter de le soigner. La guérison de l’oiseau ira de pair avec celle de Michal, tandis que Susanne, ne le voyant pas revenir, se met à dépérir.

Les présentations avec le réalisateur tchèque František Vláčil (1924-1999) ayant déjà été faites lors des sorties en HD de Marketa Lazarova et La Vallée des abeilles, nous voilà débarrassés du superflu on va pouvoir aborder l’essentiel (petit hommage à Bertrand Blier en passant). HolubiceLa Colombe blanche est le premier long-métrage du cinéaste, avec lequel celui-ci pose les bases de son univers pictural. Magistralement photographié en N&B par Jan Curik, ce superbe objet de cinéma d’une durée resserrée de 65 minutes est une invitation au rêve, au fantasme, au voyage, à l’imaginaire. D’entrée de jeu, la composition du cadre laisse pantois et le lâcher de pigeons voyageurs réalisé entre Charleroi, Liège, Mons et Valenciennes n’est qu’un bref aperçu de la beauté hypnotique du film. Évidemment, si La Colombe blanche demeure avant tout conseillée aux cinéphiles les plus pointus, les autres pourront se laisser porter par le magnétisme d’une mise en scène fabuleuse.

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Test Blu-ray / Langue étrangère, réalisé par Claire Burger

LANGUE ÉTRANGÈRE réalisé par Claire Burger, disponible en DVD & Blu-ray le 21 janvier 2025 chez Ad Vitam.

Acteurs : Lilith Grasmug, Josefa Heinsius, Nina Hoss, Chiara Mastroianni, Jalal Altawil, Yuri Völsch, Jakob Diehl, Hermann Beyer…

Scénario : Claire Burger & Léa Mysius

Photographie : Julien Poupard

Musique : Julia Lanoë

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Fanny a dix-sept ans et elle se cherche encore. Timide et sensible, elle peine à se faire des amis de son âge. Lorsqu’elle part en Allemagne pour un séjour linguistique, elle rencontre sa correspondante Lena, une adolescente qui rêve de s’engager politiquement. Fanny est troublée. Pour plaire à Lena, elle est prête à tout.

En 2014 sort sur les écrans Party Girl (Caméra d’Or à Cannes), signé par trois réalisateurs. Claire Burger, Marie Amachoukeli et Samuel Theis, anciens étudiants de la Fémis. Party Girl était le portrait d’une femme qui a voulu toute sa vie préserver son indépendance et refuser de se laisser enfermer, en aimant ses enfants du mieux qu’elle le pouvait et en se laissant aimer par des conquêtes d’un soir, lors de fiestas bien arrosées dans une des boîtes de nuit du coin. Cette comme qui dirait relecture de Stella femme libre (1955) par Michael Cacoyannis avec Melina Mercouri dans le rôle principal, qui racontait l’histoire d’une chanteuse de cabaret, femme fatale qui électrisait chaque soir le public et qui ne sacrifiait rien à sa liberté, ni sa vie, ni ses amours imposait immédiatement un univers particulier, une griffe originale. Depuis, Claire Burger vole de ses propres ailes. Après Ç’est ça l’amour, prix du Meilleur Film aux Venice Days, avec le bouleversant Bouli Laners, la réalisatrice revient avec un troisième long-métrage tout aussi réussi, Langue étrangère, projet qu’elle envisageait depuis de longues années. Un titre ô combien malin, qui évoque bien sûr le séjour linguistique de Fanny, mais qui contient aussi un double sens plus sensuel, car forcément lié aux premiers émois du personnage principal, au bouleversement hormonal et donc physique qui en découlent. Remarquablement mis en scène, Langue étrangère confirme la singularité d’une cinéaste précieuse et révèle deux jeunes comédiennes, deux astres, extraordinaires, magnétiques, Lilithe Grasmug et Josefa Heinsius, que l’on devrait en toute logique revoir et compter dans le panorama cinématographique hexagonal.

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Test Blu-ray / Le Diable par la queue, réalisé par Philippe de Broca

LE DIABLE PAR LA QUEUE réalisé par Philippe de Broca, disponible en DVD & Blu-ray le 4 février 2025 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Yves Montand, Madeleine Renaud, Maria Schell, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Clotilde Joano, Claude Piéplu, Marthe Keller, Jacques Balutin, Pierre Tornade, Xavier Gélin, Tanya Lopert …

Scénario : Daniel Boulanger & Philippe de Broca

Photographie : Jean Penzer

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Dans un château délabré du XVIIe siècle, propriété d’une famille de nobles désargentés, on attire les touristes avec la complicité du garagiste local amoureux de la petite-fille de la châtelaine. Jusqu’au jour où arrivent un séduisant gangster et ses deux complices qui transportent le butin de leur dernier méfait. La famille de châtelains n’a aucunement l’intention de laisser passer une pareille aubaine. Et le gangster est-il vraiment si pressé de partir ?

Après le très grave échec du pourtant merveilleux Roi de coeur (140.000 entrées…), Philippe de Broca participe au film à sketches Le Plus Vieux Métier du monde, aux côtés (entre autres) de Claude Autant-Lara, Jean-Luc Godard et Mauro Bolognini. Puis, alors que les événements de mai 68 déferlent en France et sur le reste de l’Europe, le réalisateur écrit avec son complice Daniel Boulanger, Le Diable par la queue, scénario auquel participe également Claude Sautet. Les inconditionnels du cinéma de Philippe de Broca, et Dieu sait s’il y en a, ont toujours eu une immense affection pour Le Diable par la queue, qui certes n’est pas et ne sera jamais le plus célèbre opus de son auteur, mais qui reste emblématique de son univers. Quand le cinéaste ne collaborait pas avec Jean-Paul Belmondo ou Jean-Pierre Cassel, le collectif primait devant et derrière sa caméra. Pour Le Diable par la queue, si l’affiche d’exploitation demeure uniquement concentrée sur Yves Montand, Philippe de Broca réunit aux côtés de sa star une de ses plus belles distribution avec rien de moins que Xavier Gélin, Jean-Pierre Marielle, Maria Schell, Marthe Keller, Madeleine Renaud, Jean Rochefort, Clotilde Joano, Tanya Lopert, Claude Piéplu…tous se délectant de répliques savoureuses écrites au fiel. Personne n’est épargné dans Le Diable par la queue, les nobles, même si ceux-ci sont désargentés, sont de fabuleux escrocs et font jeu égal avec les criminels qu’ils hébergent malgré-eux, ce qui donne lieu à un face-à-face jubilatoire où les plus salopards l’emporteront. Comme bien souvent chez Philippe de Broca, son film fait l’effet dévastateur d’une tornade qui ravage tout sur son passage, autrement dit le coeur et l’âme des spectateurs.

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Test Blu-ray / Elevation, réalisé par George Nolfi

ELEVATION réalisé par George Nolfi, disponible en DVD & Blu-ray le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Anthony Mackie, Morena Baccarin, Maddie Hasson, Danny Boyd Jr., Rachel Nicks, Shauna Earp, Tyler Grey…

Scénario : John Glenn, Jacob Roman & Kenny Ryan

Photographie : Shelly Johnson

Musique : H. Scott Salinas

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Le monde a changé. Le seul endroit habitable qui reste à l’humanité se trouve dans les hautes montagnes, au-dessus de 2500 mètres. Au-dessous vivent les créatures qui ont tué 95% de la population humaine. Pour sauver la vie de son jeune fils, un père est obligé de s’aventurer sous cette Ligne avec une scientifique qu’il méprise, mais qui pourrait bien détenir la clé pour vaincre les monstres.

Certains spectateurs (qui ont bon goût) se souviennent du savoureux premier long-métrage de George Nolfi, L’Agence The Adjustment Bureau, adaptation de la nouvelle Rajustement Adjustment Team de Philip K. Dick, sortie sur les écrans en 2011. Un succès honnête (120 millions de dollars de recette pour un budget de 65 millions) sur lequel le réalisateur américain n’a cependant pas surfé, sa carrière étant restée depuis confidentielle. George Nolfi, également scénariste (Prisonniers du temps, Ocean’s Twelve, La Vengeance dans la peau), est passé par la télévision avec la série Allegiance, puis a signé pour le cinéma deux autres longs-métrages, un (autre) biopic sur Bruce Lee, La Naissance du Dragon Birth of the Dragon, et The Banker, inspirée par une histoire vraie. 2024, le revoilà aux commandes d’un film fantastique, très largement inspiré par La Guerre des mondes de Steven Spielberg et Sans un bruit de John Krasinski, Elevation, par ailleurs produit par Brad Fuller, lui-même à la tête de la franchise A Quiet Place. Thriller d’action post-apocalyptique, Elevation est la troisième collaboration entre George Nolfi et le comédien Anthony Mackie, le nouveau Captain America, ou plutôt la relève de Steve Rogers. Avec 18 millions de dollars, ce divertissement ne peut évidemment pas rivaliser avec les blockbusters traditionnels, mais s’en sort pas trop mal avec les moyens du bord, bénéficie d’une solide distribution et surtout de merveilleux décors naturels. On ne s’ennuie pas, même si cela n’est guère original, mais cela passe le temps (sans se forcer) et la fin annonce même une suite que l’on serait prêts à accepter avec plaisir.

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