Test Blu-ray / Le Grand Chef, réalisé par Henri Verneuil

LE GRAND CHEF réalisé par Henri Verneuil, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 10 septembre 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Fernandel, Gino Cervi, Joël Papouf, Georges Chamarat, Florence Blot, Noëlle Norman, Dominique Davray, Helena Manson, Jean-Jacques Delbo, Albert Michel, Renée Passeur…

Scénario : Henri Verneuil, Henri Troyat & Jean Manse, d’après une nouvelle de O. Henry

Photographie : Roger Hubert

Musique : Gérard Calvi

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Antoine et Paul sont laveurs de voitures dans une station “Washmobile”. Tout en frottant les somptueuses carrosseries, Paul s’efforce de convaincre Antoine de se lancer dans le kidnapping afin d’avoir assez d’argent pour acheter une station de pompes à essence. Ils décident d’enlever Éric un gamin de six ans, fils du milliardaire Jemelin. L’enlèvement réussit mais, à peine à la maison, les deux compères s’aperçoivent qu’ils ont kidnappé le gosse le plus insupportable de Paris…

Pour la plupart des cinéphiles, le nom d’Henri Verneuil (1920-2002) évoque immédiatement Un singe en hiver (1962), Mélodie en sous-sol (1963), Cent mille dollars au soleil (1964), Le Clan des Siciliens (1969), Le Casse (1971), Peur sur la ville (1975), I…comme Icare (1979) et bien d’autres. Pourtant, avant ces immenses succès populaires, le cinéaste avait déjà connu moult triomphes au cinéma et ce dès son premier long-métrage en 1951, La Table-aux-crevés, qui avait attiré plus de trois millions de spectateurs. Il s’agissait alors de sa deuxième collaboration avec Fernandel, cinq ans après un court-métrage intitulé Escale au soleil. Les deux hommes décident de remettre le couvert dès l’année suivante…résultat des courses, le réalisateur et le comédien s’associeront à huit reprises avec toujours autant de réussite au box-office. Après Le Fruit défendu (1952, 4 millions d’entrées), Le Boulanger de Valorgue (1953, 3,7 millions d’entrées), Carnaval (1953, 2,1 millions d’entrées), L’Ennemi public numéro un (1954, 3,8 millions d’entrées) et Le Mouton à cinq pattes (1954, 4,1 millions d’entrées) qui se sont succédé, les deux hommes se séparent momentanément. Si Fernandel ne cesse de tourner (il est à l’affiche de cinq films rien qu’en 1957), Henri Verneuil se tourne vers le drame avec Les Amants du Tage (1955) et Des gens sans importance (1956), ainsi que le film policier avec Une manche et la belle (1957). 1959 est une grande année, puisque le tandem renoue pour deux films, Le Grand Chef et La Vache et le Prisonnier, qui sortent à neuf mois d’intervalle. Si le second se placera sur la première marche du podium avec 8,8 millions de spectateurs, ce n’est pas le cas pour le premier qui peine à attirer plus de 2,3 millions de français. Pas un mauvais score évidemment, mais ces premières retrouvailles ne sont pas à la hauteur de leurs anciens hits. Néanmoins, Le Grand Chef reste une savoureuse comédie burlesque, dans laquelle Fernandel donne la réplique à l’italien Gino Cervi, son légendaire partenaire de la saga Don Camillo, où il interprétait Giuseppe Bottazzi dit Peppone. L’alchimie entre les deux acteurs est évidente et leurs pitreries rappellent constamment celles de Laurel et Hardy. Un divertissement bon enfant au charme rétro, qui a connu moult diffusions à la télévision jusque dans les années 1990 où il sera d’ailleurs colorisé avec l’autorisation du metteur en scène.

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Test Blu-ray / Madame Bovary, réalisé par Claude Chabrol

MADAME BOVARY réalisé par Claude Chabrol, disponible en DVD et Blu-ray le 22 septembre 2021 chez Carlotta Films.

Acteurs : Isabelle Huppert, Jean-François Balmer, Christophe Malavoy, Jean Yanne, Lucas Belvaux, Christiane Minazzoli, Jean-Louis Maury, Florent Gibassier…

Scénario : Claude Chabrol, d’après le roman de Gustave Flaubert

Photographie : Jean Rabier

Musique : Matthieu Chabrol

Durée : 2h23

Année de sortie : 1991

LE FILM

Au XIXe siècle, fille d’un paysan normand, Emma Bovary a été élevée par les religieuses dans un couvent élégant avant d’épouser un officier de santé. Nourrie de lectures romanesques, elle aspire à des amours romantiques et une vie de luxe que ne lui apportent ni son mari ni la bourgeoisie terne et pontifiante de la ville. Elle devient la maîtresse d’un hobereau local qui l’abandonne, puis d’un clerc de notaire, ainsi que la proie d’un marchand d’étoffes sans scrupules.

« Ardente. Romanesque. Naïve. Rêveuse. Amoureuse. Passionnée. Exaltée. Secrète. Infidèle. Révoltée. Provocante. Audacieuse. Désespérée. C’est Emma Bovary. » (extrait de la bande-annonce). Madame Bovary : Moeurs de province, plus connu sous son titre abrégé Madame Bovary est un des livres les plus célèbres de Gustave Flaubert (1821-1880). Paru en 1857, il s’agit d’une des oeuvres majeures de la littérature française, qui vaudra à son auteur d’être poursuivi pour atteinte aux bonnes moeurs. Le cinéma s’est très vite inspiré de Madame Bovary, roman réaliste et psychologique, puisque la première adaptation connue remonte à 1932. Jean Renoir a lui-même transposé le roman de Flaubert en 1933 avec Valentine Tessier et parmi les adaptations les plus connues citons celle de Vincente Minnelli tournée en 1949 avec Jennifer Jones et James Mason. Si Bollywood s’en est aussi inspiré, tout comme Posy Simmonds avec son roman graphique Gemma Bovery, adapté en 2014 par Anne Fontaine, sans oublier la dernière transposition en date – 2015 donc – sous la direction d’une réalisatrice française, Sophie Barthes, avec la diaphane Mia Wasikowska dans le rôle-titre, l’une des moutures les plus célèbres demeure sans aucun doute celle sortie en 1991 de Claude Chabrol avec Isabelle Huppert. Le réalisateur s’empare de ce monument, qui lui revenait pour ainsi dire de droit, et respecte scrupuleusement le texte de Flaubert, prenant le roman comme un scénario déjà tout prêt, Chabrol ayant souvent déclaré que l’écrivain avait toujours eu une prose cinématographique. Cette alliance parfaite entre un metteur en scène et sa comédienne font de Madame Bovary un des sommets de leurs carrières respectives.

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Test Blu-ray / La Dame rouge tua sept fois, réalisé par Emilio Miraglia

LA DAME ROUGE TUA SEPT FOIS (La Dama rossa uccide sette volte) réalisé par Emilio Biraglia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 septembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Barbara Bouchet, Ugo Pagliai, Marina Malfatti, Marino Masé, Pia Giancaro, Sybil Danning, Nino Korda, Fabrizio Moresco…

Scénario : Fabio Pittorru & Massimo Felisatti

Photographie : Alberto Spagnoli

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Au cours d’une dispute dans le jardin du château familial, Kathy Wildenbrück tue sa soeur Evelyne. Peu après, un étrange personnage vêtu de rouge assassine des proches de Kathy. Des témoins affirment avoir reconnu Evelyne qui est pourtant morte. Ceci serait la continuation de la malédiction qui touche la dynastie des Wildenbrück : tous les cent ans, la « Dame rouge » posséderait le corps d’un membre de la famille, l’obligeant ainsi à tuer sept personnes…

Nous parlions dernièrement d’Emilio Miraglia à travers notre chronique de L’Appel de la chair. Cette étoile filante du cinéma italien n’aura réalisé que six longs-métrages de 1967 à 1972. La Dame rouge tua sept fois La dama rossa uccide sette volte est l’ultime long-métrage du cinéaste. Après La Notte che Evelyn uscì dalla tomba, il signe son unique western avec Joe Dakota Spara Joe… e così sia!, dans lequel il dirige Richard Harrison (Scalps). Puis, comme s’ils n’étaient pas satisfaits de leur première mouture rendue de L’Appel de la chair, Emilio Miraglia et son scénariste Fabio Pittorru reprennent quasiment les mêmes motifs et les éléments du récit précédent, pour repousser les limites. Ce sera La Dame rouge tua sept fois, une référence du giallo, considéré comme l’un des fleurons du genre, dans lequel brille l’un de ses astres emblématiques, la divine Barbara Bouchet. Damnation, héritage, faux-semblants, développement kafkaïen, meurtres sanglants, personnages troubles, ambiguïté à tous les étages, psyché perturbée, crypte secrète, château aux pièces sentant le renfermé, couleurs primaires aveuglantes, on en prend plein la vue et le spectacle est garanti.

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