THE YACHT (Stowaway) réalisé par Declan Whiteboom, disponible en DVD le 14 décembre 2022 chez AB Vidéo.
Acteurs : Ruby Rose, Frank Grillo, Patrick Schwarzenegger, Luis Da Silva Jr., Emma Maddock, Major Dodge, Scotty Bohnen, Danny Bohnen…
Scénario : Ian Hayden
Photographie : Giles Dunning
Musique : BC Smith
Durée : 1h30
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Bella a eu une adolescence dissipée et n’a plus aucune nouvelle de son père, dont elle reproche l’absence. Au décès de celui-ci, elle reçoit un superbe yacht en héritage, qui vaut une fortune. Malgré les consignes administratives, elle s’y installe clandestinement le soir-même avec un garçon qu’elle a dragué dans un bar. En pleine nuit, le yacht démarre avec à son bord trois voleurs. Bella doit les affronter afin de survivre.
Voilà près de dix ans que l’australienne Ruby Rose promène ses airs de dure à cuire et ses tatouages à la télévision (Orange is the New Black, la première saison de Batwoman) et bien sûr au cinéma dans quelques suites diverses et variées, Resident Evil : Chapitre final, xXx : Reactivated, John Wick 2, Pitch Perfect 3…Depuis peu, elle commence à apparaître dans des produits destinés au marché de la vidéo, à l’instar de Vanquish de George Gallo et The Doorman de Ryûhei Kitamura dont nous avons déjà parlé et qui à au moins le mérite de ne pas tromper le spectateur sur la qualité du spectacle proposé. À ces deux titres nous ajouterons désormais The Yacht, titre « français » de Stowaway (à vos souhaits…), emballé par un certain Declan Whitebloom, un type venu du clip musical et qui depuis vingt piges aura collaboré avec Lindsay Lohan, The Jonas Brothers, Taylor Swift, One Direction, Hilary Duff, James Blunt…Entre deux de ces vidéos, il se lance dans le court-métrage et signe Blackbird en 2015, puis The Rua : Without You l’année suivante. Son premier long-métrage, The Yacht (nous l’appellerons donc ainsi) est une série B, que certains qualifieront sûrement même de série Z, mais nous n’irons pas jusque-là, cette petite production remplissant facilement le cahier des charges pour celles et ceux qui n’attendront pas plus d’être divertis durant 90 minutes, avant de retourner vaquer à leurs occupations en ayant complètement oublié ce qu’ils venaient de voir.
Dès les premiers logos de production et de distribution (Saban Films, Voltage Pictures) qui s’enchaînent les uns à la suite des autres, on sait immédiatement où on met les pieds. The Yacht ne sera certainement pas un grand film (euphémisme), mais pourra combler les attentes des amateurs de thrillers bas de gamme sans prétention, filmés avec peu de moyens et montés à la truelle. Il y en a et nous faisons souvent partis du lot. The Yacht repose sur un casting « attractif » composé de Ruby Rose donc, mais aussi de Patrick Schwarzenegger (le fils de qui vous savez), que l’on avait découvert et qui s’en sortait bien dans Midnight Sun, de Frank Grillo (Boss Level, Cosmic Sin, Représaille), qui promène toujours son physique d’acteur porno et sa voix rauque dans dix films par an, ainsi que des acteurs inscrits dans la rubrique « On ne sait jamais comment ils s’appellent ».
Comme d’habitude avec ce genre de produit, le scénario s’inspire, voire pompe allègrement sur Piège de cristal, le premier Die Hard étant devenu le modèle par excellence depuis près de 35 ans pour les auteurs en herbe. De ce point de vue, on préférait The Doorman susmentionné dans la critique, plus rythmé, plus agité et mieux mis en scène que The Yacht, qui fait du surplace dès le premier quart d’heure, très avare en scènes d’action (elle se bastonne bien un peu dans le dernier tiers, mais pas beaucoup…) et qui ne sait pas quoi donner à faire à Ruby Rose, qui passe plus d’une heure à tenter de se planquer et à échapper à la vue des criminels qui se sont emparés du bateau dont son personnage a hérité en début de film. Les bad guys essayent d’ouvrir un coffre-fort (supposé contenir 80 millions de dollars en lingots d’or) pendant les deux premières partie du film (pourtant moins impressionnant que celui de Theo dans Piège de cristal), pendant que Ruby Rose passe d’une cachette à l’autre en attendant que le temps passe…
Rien d’original donc dans The Yacht, qui esquisse à peine ses personnages, à part deux flashbacks expliquant le trauma d’enfance (à l’origine de sa phobie de l’eau) puis l’adolescence perturbée de Bella, qui enchaîne les scènes à la va-comme-je-te-pousse (malgré une photo pas dégueulasse), tandis que Declan Whitebloom s’amuse tout du long avec son drone (une spécialité des DTV d’action) et que les protagonistes cumulent les actes et comportements aussi idiots qu’inexpliqués. Ainsi, si Ruby Rose devait un jour se retrouver dans la situation de Bella, on lui conseille d’éviter d’exprimer verbalement ses pensées quand elle essaye de trouver une cachette. Ce serait ballot d’être repérée pour cette raison tout de même !
LE DVD
Après The Doorman et Vanquish, Ruby Rose fait son retour en DVD chez AB Vidéo. Jaquette au visuel efficace, glissée dans un boîtier Amaray classique. Le menu principal est animé et musical.
L’éditeur ne propose que la bande-annonce comme supplément.
L’Image et le son
Une édition Standard qui ne manque pas d’attraits avec notamment un cadre large très bien exploité, bénéficiant d’un piqué acéré et de contrastes denses. Les détails sont appréciables, la profondeur de champ marquée et les couleurs sont pimpantes, entre chaud et froid.
Du côté acoustique, les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique et à quelques effets latéraux. Des ambiances naturelles percent les enceintes arrière sans se forcer mais avec une efficacité chronique.