Test Blu-ray / Le Temps des loups, réalisé par Sergio Gobbi

LE TEMPS DES LOUPS réalisé par Sergio Gobbi, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 22 juin 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Robert Hossein, Charles Aznavour, Virna Lisi, Albert Minski, Geneviève Thénier, Monique Morisi, Henri Crémieux, Roger Coggio…

Scénario : Sergio Gobbi, Georges Tabet & André Tabet

Photographie : Daniel Diot

Musique : Georges Garvarentz

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

Amis d’enfance, le sanglant Robert, qui se fait appeler Dillinger en référence au truand américain des années 30 qu’il imite dans ses casses, et Kramer devenu chef de la brigade anti-gang s’affrontent. Après un dernier casse à Paris, Dillinger part se reposer sur la côte d’Azur avec son équipe et rencontre une femme qui lui sera fatale.

Sergio Gobbi. Pour beaucoup d’entre nous les cinéphiles, ce nom renvoie directement à L’Arbalète (1984) avec Daniel Auteuil, tandis que les amateurs de nanars se souviendront de La Nuit du risque (1986), chef d’oeuvre ultime du nawak que l’on pourrait se passer en boucle. Également scénariste, mais aussi producteur d’André Cayatte (La Raison d’État, L’Amour en question), de Marco Ferreri (Conte de la folie ordinaire), de Georges Lautner (Présumé dangereux), de Roman Polanski (La Jeune Fille et la Mort) et même de Dario Argento (Dracula 3D, le pauvre…), Sergio Gobbi (né en 1938) possède une vingtaine de mises en scène à son actif. L’un de ses opus les plus célèbres demeure sans nul doute Le Temps des loups, gros succès de l’année 1970 avec plus d’1,2 million de spectateurs, qui résistera au triomphe de La Nuit des morts vivants de George A. Romero. Le réalisateur coécrit ce formidable polar avec Georges et André Tabet (La Grande vadrouille, Le Vampire de Dusseldorf, Une ravissante idiote) et s’entoure d’un casting quatre étoiles mené par Charles Aznavour, Robert Hossein et Virna Lisi (co-production oblige, mais personne ne s’en plaindra), qui mélange étroitement une violence sèche et brutale, et une émotion inattendue puisque les deux ennemis du récit ont grandi ensemble et se connaissent par coeur. Le Temps des loups cumule certes plus de cinquante ans au compteur, mais sa fraîcheur et sa modernité ne cessent encore de laisser pantois.

Un truand français, Robert, signe ses hold-up du nom de Dillinger, le célèbre gangster américain des années 30, ayant une fascination pour ce dernier, ainsi que pour Al Capone et Lucky Luciano. Après chacune de ses opérations qui plonge la France dans la terreur, il téléphone au commissaire de la brigade anti-gang, Georges Kramer, son ami d’enfance, qui le traque avec obstination et une persévérance que rien ne désarme. Car la France vit littéralement sous la terreur des attaques de Dillinger et de sa bande. Après un nouveau coup audacieux contre une banque, Dillinger et ses hommes s’en vont sur la Côte, mener une vie dorée. Un soir, dans un casino, le truand fait la connaissance de Stella Manzoni. Sous le charme, la jeune femme accepte de partager sa vie, ses risques et ses décharges d’adrénaline. Mais un nouveau hold-up tourne au drame : deux hommes de Dillinger sont tués…

Voici l’exemple parfait du film policier et thriller qui sous la direction de Sergio Gobbi prend des allures de poliziottesco, qui commençait alors à apparaître de l’autre côté des Alpes avec des réalisateurs comme Carlo Lizzani, Gianfranco Mingozzi et Duccio Tessari. Il fallait bien un duo ou plutôt un duel de titan pour cette histoire et de ce point de vue nous sommes gâtés. Robert Hossein est partout à la fin des années 1960, à l’affiche d’une dizaine de films (chez Claude Lelouch, Nadine Trintignant, Giorgio Ferroni et déjà chez Sergio Gobbi), derrière la caméra (Une corde, un colt…) et au théâtre. Dans Le Temps des loups, il n’hésite pas à jouer avec son image de héros romantique installée grâce à Angélique, Marquise des Anges de Bernard Borderie cinq ans auparavant, même si son personnage dans Le Temps des loups n’est pas dénué d’une dimension romanesque.

Face à ce bandit dangereux et ambitieux, dont le coeur s’éprend de Stella, interprétée par la magnifique Virna Lisi (la même année que L’Arbre de Noël de Terence Young), le commissaire Kramer, fin stratège, va se plonger corps et âme dans l’affaire de sa vie, à plus d’un titre, car celui-ci est allé à l’école avec Dillinger, avec lequel il s’amusait à jouer au gendarme et au voleur…les rôles n’ont pas changé, sauf que les vrais flingues ont remplacé les pistolets en bois. On sent un respect mutuel qui anime les personnages, ainsi qu’une forte amitié qui a forcément laissé des traces. Devenus le premier flic de France et l’ennemi public n°1, les deux hommes se retrouvent donc au point culminant de leur « carrière » respective et savent que seul l’un d’entre eux s’en sortira. C’est alors que Dillinger entreprend un hold-up contre la perception des autoroutes. Le casse tourne mal, son équipe est décimée après une spectaculaire poursuite. L’affrontement final se rapproche.

Sergio Gobbi met tout son savoir-faire au service d’une histoire passionnante, magistralement réalisée (mention spéciale à la caméra à l’épaule particulièrement virtuose) et photographié (par Daniel Diot, chef opérateur de Point de chute de Robert Hossein) et au rythme effréné et porté par des acteurs au sommet de leur art qui se délectent de répliques qui ont souvent tout du mot d’auteur. Et l’ensemble du film culte.

LE BLU-RAY

Le Temps des loups était inédit en DVD jusqu’à juin 2022, date de sortie du film de Sergio Gobbi en édition standard, mais aussi en Blu-ray chez LCJ Editions & Production. La jaquette au visuel soigné est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est fixe et musical.

Aucun supplément…

L’Image et le son

Des rayures verticales, des raccords de montage subsistent…Néanmoins, la copié présentée par LCJ est propre et la texture argentique aussi préservée qu’équilibrée. Le piqué est acceptable, la copie stable, les contrastes élégants, la luminosité présente, les détails appréciables. Que demander de plus pour (re)découvrir ce petit bijou de Sergio Gobbi ?

La musique de Georges Garvarentz donne le la. La bande-son a été restaurée, mais pas de fond en comble, comme l’attestent des craquements à plusieurs reprises de ce mixage DTS-HD Master Audio 2.0. Les dialogues sont intelligibles et les effets annexes jouissent d’un joli coffre.

Crédits images : © LCJ Editions & Productions / Studiocanal / Les Films Fernand Rivers – Seven Film / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.