CULT KILLER réalisé par Jon Keeyes, disponible en DVD le 5 juillet 2024 chez Program Store.
Acteurs : Alice Eve, Antonio Banderas, Shelley Hennig, Olwen Fouéré, Kim DeLonghi, Nick Dunning, Paul Reid, Matthew Tompkins…
Scénario : Charles Burnley
Photographie : Austin F. Schmidt
Musique : Gerry Owen
Durée : 1h41
Date de sortie initiale : 2024
LE FILM
Une détective privée est contrainte de collaborer avec un tueur afin de blanchir le nom de son mentor, qui est impliqué dans des crimes.
Les amateurs (et mateurs) de jolies comédiennes connaissent plus ou moins Alice Eve, britannique née en 1982. Si son nom ne dira pas grand-chose à la plupart d’entre vous, son physique avantageux a pu laisser des marques dans l’inconscient du cinéphile jouisseur, au détour de quelques scènes de Sex and the City 2, Men in Black 3, Star Trek Into Darkness…Depuis les années 2010, on avait presque oublié cette belle blonde et voilà qu’elle revient en tant que premier rôle dans le thriller Cult Killer, réalisé par Jon Keeyes, auteur essentiellement de produits destinés au marché de la VOD comme Hostage Game et The Survivalist, tous les deux avec un John Malkovich qui paye ses impôts. On se dit, « tiens, il n’a pas fait tourner Bruce Willis durant sa période je suis payé deux millions de dollars pour deux jours de tournage ? », et bien si puisqu’il a également produit Paradise City de Chuck Russell, White Elephant de Jesse V. Johnson et Deadlock de Jared Cohn. Le monde est petit. Car Cult Killer est un film qui reprend le même cahier des charges, prendre une semi-vedette un peu oublié (Alice Eve donc), lui faire donner la réplique à une star qui n’a eu que quelques jours de tournage grassement payés et qui ne fait que diverses apparitions sporadiques au fil du récit, même si l’affiche sera centrée sur elle. Il s’agit en l’occurrence d’Antonio Banderas, qui s’associe pour la troisième fois avec le metteur en scène, après Les Assassins – Code Name Banshee et Clean Up Crew. S’il ne faut pas espérer beaucoup de ce genre de spectacle « fabriqué » à la va-vite, Cult Killer possède de bons atouts et s’avère un divertissement plutôt plaisant, grâce notamment à la véritable alchimie d’Alice Eve et Antonio Banderas, dont les scènes sont dispersées ici et là (et pour cause, mais nous ne révélerons pas pourquoi). Avec sa distribution solide, son atmosphère à la Millenium de Stierg Larsson et son intrigue qui se tient, on se retrouve face à un DTV plus qu’acceptable et qui remplit son contrat.
Protégée du détective privé Mikeal Tallini qui l’a sauvée de l’alcoolisme, Cassie Holt est devenue à son tour enquêtrice grâce à ses conseils et son aide. Lorsqu’elle apprend que son mentor est retrouvé morte, violemment assassiné, Holt s’intéresse de près au profil du tueur en série qui partage avec elle le même traumatisme, soit des abus sexuels qu’elles ont subis plus jeunes. Surtout, Holt lève le voile sur une élite irlandaise qui s’adonne à des crimes pédophiles prise pour cible par le meurtrier.
Contrairement à ce que la plupart des productions faméliques tentent de nous faire croire, Cult Killer a bel et bien été tourné en Irlande et non pas en Slovénie ou en Roumanie, et cela se ressent. Belle photo d’ailleurs du dénommé Austin F. Schmidt, chef opérateur ayant déjà été au service de Jon Keeyes (ainsi que sur Paradise City), qui apporte un certain cachet à l’ensemble. L’autre bon point provient du soin apporté au montage d’R.J. Cooper, artisan on ne peut plus débordé puisqu’officiant sur moult williseries (Killing Field, Out of Death, Open Source), un Mel Gibson au rabais (Hot Seat) et un JCVD venant de sortir du four (Hatch-Protection rapprochée). Lisible, propre, sans fioriture, son boulot n’est pas pour une fois au ras des pâquerettes. On saluera également la prestation de Shelley Hennig, révélée dans la série Des jours et des vies (pour laquelle elle a tourné près de 500 épisodes tout de même), une des actrices principales de Teen Wolf, vue au cinéma dans les films d’horreur Ouija (2014) et Unfriended (2015), ainsi que sur Netflix dans La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre (on ne se lassera jamais de ce titre improbable). Celle-ci est impeccable dans la peau de Jamie Douglas, victime d’un réseau de prostitution, brisée en mille morceaux, qui a réussi à survivre, mais dont l’existence se résume uniquement désormais à la vengeance et donc à la violence extrême.
Ses scènes avec Alice Eve sont incontestablement les meilleures de Cult Killer et l’étrange collaboration et amitié entre Cassie et Jamie est inattendue et renvoie parfois à la relation entre Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander. Le couple sadique et pervers formé par Olwen Fouéré (This Must Be the Place, Mandy, The Northman) et Nick Dunning (Les Tudors, Da Vinci’s Demons) est aussi marquant et les deux ne manquent pas de voler la vedette à chaque apparition.
On suit volontiers et agréablement cette enquête policière, qui tient en haleine pendant 1h40, qui ne s’encombre pas de psychologie à deux balles et montre des protagonistes bien siphonnés et au sourire carnassier, qui contraste avec le joli minois d’Alice Eve, qui pour le coup porte ce petit film sympathique sur ses épaules sportives.
LE DVD
En 2022, Jon Keeyes avait déjà vu l’un de ses films, The Survivalist, sortir en DVD et Blu-ray chez Program Store en France. Cult Killer apparaît dans la même crémerie, mais ne bénéficie cette fois pas d’édition HD. Le visuel de cette unique édition Standard mise évidemment sur la trogne de ce cher Antonio, tandis qu’Alice Eve essaye de se faire une petite place. Le menu principal est animé et musical.
Pas de supplément…ah si…la bande-annonce en français.
L’Image et le son
Program Store prend soin de ce titre qui sort directement dans les bacs chez nous. Ce master est soigné et le transfert solide. Respectueuse des volontés artistiques originales la copie de Cult Killerse révèle propre avec des teintes froides et une palette chromatique spécifique, le tout soutenu par un solide encodage. Le piqué, tout comme les contrastes, sont souvent tranchants, les arrière-plans sont détaillés, le relief plaisant, les noirs denses et les détails foisonnants. Hormis quelques légers fléchissements de la définition sur les scènes sombres, cette édition permet de découvrir Cult Killer dans de bonnes conditions techniques.
Du côté acoustique, les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique et à quelques effets latéraux. Des ambiances naturelles percent les enceintes arrière sans se forcer mais avec une efficacité chronique. Deux pistes Stéréo sont également disponibles.