CARNAGE CHEZ LES PUPPETS (The Happytime Murders) réalisé par Brian Henson, disponible en DVD le 19 janvier 2019 chez Metropolitan Vidéo
Acteurs : Melissa McCarthy, Elizabeth Banks, Maya Rudolph, Leslie David Baker, Joel McHale, Cynthy Wu, Michael McDonald, Mitch Silpa, Hemky Madera…
Scénario : Todd Berger
Photographie : Mitchell Amundsen
Musique : Christopher Lennertz
Durée : 1h27
Date de sortie initiale : 2018
LE FILM
Dans les bas-fonds de Los Angeles, humains et marionnettes – les puppets – vivent ensemble. Deux détectives, un humain et une marionnette, sont obligés de faire équipe bien malgré eux pour découvrir qui assassine les anciens acteurs du « Happy Time Gang », une émission de marionnettes très populaire.
Alors c’est ça le pire film de l’année selon les critiques américaines ? Bah franchement, on a déjà vu bien pire. Carnage chez les Puppets – The Happytime Murders est en réalité un ersatz lointain de Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988) où les marionnettes en peluche et velours remplaceraient les toons au milieu des êtres humains. En fait le problème de Carnage chez les Puppets est ailleurs. C’est que le film ne s’adresse évidemment pas aux enfants et qu’il aurait pu être davantage trash et hardcore pour les adultes. Réalisé par Brian Henson, le fils du grand Jim Henson, le créateur des mythiques Muppets et réalisateur des cultissimes Dark Crystal et Labyrinthe, The Happytime Murders ne s’adresse en réalité à personne ou pas grand-monde et ne parvient quasiment jamais à aller au-delà de son postulat de départ somme toute délirant.
Dans un monde où les humains et les marionnettes cohabitent, même si ces dernières sont rejetées ou discriminées par les hommes, l’inspecteur et « puppet » Phil Philips s’allie au détective Connie Edwards, une femme flic, pour démasquer un tueur en série qui assassine les anciennes vedettes du Happy Time Gang, une émission de marionnettes qui faisait les beaux jours de la télévision dans les années 1980. Quand le frère de Philips est lui aussi assassiné, cela devient une affaire personnelle. Ce dernier devra lutter contre un trauma qui a mis fin à sa carrière de policier, mais il pourra heureusement compter sur le soutien d’Edwards, véritable bulldozer qui n’hésite pas à foncer dans le tas pour arriver à ses fins.
Depuis la mort de Jim Henson, son fils Brian a donc repris le flambeau et fait perdurer l’héritage. Si les longs métrages consacrés aux Muppets n’ont jamais trouvé leur public dans nos salles et que les sorties sont toujours restées confidentielles, Carnage chez les Puppets avait sur le papier quelques arguments pour renverser la tendance. Seulement voilà, Sausage Party est passé par là et The Happytime Murders paraît bien trop sage à côté du film de Conrad Vernon et Greg Tiernan. Donc exit le Noël chez les Muppets (1992), L’Ile au trésor des Muppets (1996) et consorts, également réalisés par Brian Henson, Carnage chez les Puppets est volontairement vulgaire, grossier plutôt, même s’il aurait pu l’être davantage donc, et s’amuse à parodier les films noirs américains des années 1950.
Au milieu des peluches, Melissa McCarthy jure comme un charretier avec sa délicatesse habituelle et semble un peu paumée à donner la réplique à son partenaire bouloché, surtout quand on sait de quoi la comédienne a été capable par le passé. Sa partenaire de Mes meilleures amies, Maya Rudolph, est toujours aussi délirante et arrache quelques sourires, les seuls d’ailleurs du film. Car il faut bien admettre que l’on trouve le temps long et que presque tout tombe à plat. Une fois le décor planté, l’intrigue manque singulièrement d’intérêt. L’apparition de la géniale et sexy Elizabeth Banks est bien trop sporadique pour relever le niveau et l’on assiste finalement à un « polar » laborieux qui ne parvient jamais à tirer profit de son argument de base.
Reste l’animation qui mixe les marionnettes traditionnelles et celles réalisées en images de synthèse à partir de l’incontournable capture de mouvements. Quelques séquences parodiques sont amusantes, notamment celle de l’éjaculation à base de serpentins ou bien encore celle qui reprend l’interrogatoire de Basic Instinct (jusque dans les jambes décroisées de la suspecte), mais le reste n’a rien de transcendant. Maintenant, considérer Carnage chez les Puppets comme étant le pire film de 2018, non, il ne faut quand même pas exagérer car la technique est réussie, même si la méthode reste essentiellement identique à celle utilisée depuis les années 1950. Les véritables acteurs parviennent à faire leur numéro au milieu des 125 marionnettes présentes au générique et c’est déjà ça.
LE DVD
Le test du DVD de Carnage chez les Puppets, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné, qui reprend le visuel de l’affiche d’exploitation, indiquant que le film n’est pas pour les enfants. Le menu principal est très légèrement animé et musical. Pas d’édition HD pour ce titre.
En plus d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint cinq featurettes (13’), essentiellement consacrées aux effets spéciaux, à l’animation traditionnelle et celle réalisée en images de synthèse. Egalement au programme, un énervant « faux bêtisier » avec les Puppets qui se trompent dans leurs répliques, ainsi qu’un montage de répliques alternatives et improvisées par les comédiens.
L’Image et le son
Vu son score dans les salles, Carnage chez les Puppets ne bénéficie pas de Blu-ray dans nos contrées. Toutefois, ce DVD est estampillé Metropolitan et donc la qualité est au rendez-vous. Ce qui frappe d’emblée c’est la luminosité du master, ainsi que ses couleurs éclatantes. Certes, le tournage en numérique n’offre aucune aspérité, aucun grain donc, mais la profondeur de champ est appréciable, le piqué est ciselé et le relief palpable. De sensibles fourmillements constatés, mais rien de rédhibitoire.
Carnage chez les Puppets n’est pas à proprement parler d’un film à effets, mais les pistes anglaise et française Dolby Digital 5.1 parviennent à distiller ici et là quelques ambiances. La plupart des séquences reposent sur les dialogues et les mixages se concentrent souvent sur les enceintes avant. Il ne faut pas vous attendre à des effets explosifs, la spatialisation est essentiellement musicale, les effets latéraux sont rares sauf sur les séquences agitées. Les voix des comédiens sont ardentes en version originale, tout comme en français. Le confort acoustique est assuré tout du long. L’éditeur joint également une piste française Audiodescription, ainsi que les sous-titres destinés aux spectateurs sourds et malentendants.
Crédits images : © Metropolitan / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr