Test DVD / A Star You Cannot Kill, réalisé David Darg & Price James

A STAR YOU CANNOT KILL (You Cannot Kill David Arquette) réalisé par David Darg & Price James, disponible en DVD le 6 octobre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : David Arquette, Christina McLarty Arquette, Patricia Arquette, Rosanna Arquette, Richmond Arquette, Courteney Cox, Coco Arquette, Charlie Arquette…

Scénario : David Darg & Price James

Photographie : David Darg & Price James

Musique : Matt Glass & Dimiter Yordanov

Durée : 1h27

Année de sortie : 2020

LE FILM

En 2000, l’acteur David Arquette avait remporté, à l’occasion d’un tournage, et à la surprise générale, le titre de championnat du monde poids lourd de lutte. 20 ans plus tard, amoureux de ce sport, David Arquette a repris l’entraînement et écume les compétitions de lutte pour se faire un nom dans cet univers, qui après l’épisode controversé de 2000, l’a plutôt considéré comme un usurpateur, qui n’y avait pas sa place.

Quand on vous dit David Arquette, vous pensez à quel film ? Scream bien sûr ! D’accord. Ensuite ? Bah Scream 2 ! Moui, ok. Puis ? Euh…Scream 3 ? Ah oui, c’est vrai…Bon et puis ? Scream…4 ? Bon…on va peut-être s’arrêter là, même si certains cinéphiles pourront aussi citer l’excellent Arac Attack, les monstres à 8 pattes Eight Legged Freaks d’Ellory Elkayem et l’exceptionnel Bone Tomahawk de S. Craig Zahler que trop peu de personnes ont vu. Mais dans l’ensemble, le comédien est et restera probablement Dewey Riley, l’adjoint du shérif de Woodsboro, grand enfant, doux, timide et attachant, que le parodique Scary Movie a rendu zinzin, crade et libidineux. Vous voulez des nouvelles de David Arquette ? Alors précipitez-vous sur A Star You Cannot Kill ! En toute honnêteté, on pensait avoir affaire à un documenteur du style I’m Still Here (2010) de Casey Affleck, dans lequel on découvrait la prétendue nouvelle vie de rappeur de Joaquin Phoenix et sa descente aux enfers. Le film revenait sur l’enfance de Joaquin Phoenix, mais se focalisait principalement sur sa reconversion, partagée entre alcool et stupéfiants, son changement de carrière et sa déchéance. Le tout sous l’œil de la caméra de son beau-frère Casey Affleck. Pas de ça dans le film qui nous intéresse aujourd’hui, car tout ce qui est montré et tout ce qui est dit est vrai. Le 25 avril 2000, dans le cadre de la promotion du film Ready To Rumble de Brian Robbins, David Arquette remporte le Championnat du monde Poids-Lourd de la fédération de Catch World Championship Wrestling (WCW) en battant Jeff Jarrett, sans aucun entraînement. Cela a été considéré comme l’un des pires épisodes de cette fédération. Pour la suite de sa carrière sportive, il vous faudra découvrir cet incroyable documentaire, car il s’agit bien d’un véritable portrait intimiste, complètement dingue, surréaliste et surtout bouleversant.

Au début des années 2000, dans le cadre d’une opération marketing pour la sortie du film Ready To Rumble, l’acteur David Arquette se voit auréoler du titre suprême lors du championnat du monde de catch dans la catégorie « poids lourds ». Cependant, ce coup de pub n’a pas été du goût de la fédération sportive. Il est devenu l’homme le plus détesté dans le milieu de la lutte professionnelle. Aujourd’hui, l’acteur déchu d’Hollywood tente un retour en force dans ce sport afin de racheter sa réputation.

S’il n’a pas eu la carrière cinématographique que le triomphe de Scream le laissait imaginer, David Arquette semble avoir réalisé son autre rêve, devenir une star du catch. Oui. Il aura non seulement osé placer son mètre 78 et ses 68 kilos face à des colosses de 110 kilos et 1m85, mais aussi réussi à les mettre à terre et à remporter le titre il y a vingt ans. Après…David Arquette n’aura eu de cesse d’écumer les castings à la recherche de nouveaux rôles susceptibles de montrer ce qu’il avait encore sous le capot en tant qu’acteur, essuyant les refus et les remerciements. Si cela ne reprend pas à Hollywood, pourquoi ne pas tenter un comeback sur le ring après tout ? Il est enfin prêt à tous les sacrifices pour se refaire une place dans le catch professionnel. Cela passe par une reprise de l’entraînement, une perte de poids indispensable (plus de vingt kilos), le soutien de ses proches (ses enfants, sa compagne Christina McLarty, sa famille, son ex-femme Courteney Cox, qui apparaissent tous dans le film), même si cela leur paraît illusoire. Au bout d’un quart d’heure on commence à se demander si tout cela est sérieux…et puis il semble que oui, nous ne sommes pas devant un canular.

Les réalisateurs David Darg et Price James suivent David Arquette sur son chemin de croix, enregistrent ses confessions, ses peines et ses espoirs de remonter sur le ring. Cela n’est sans doute pas celui qu’il imaginait au départ, mais peu importe, il l’a décidé et il le fera, quitte à ne pas être pris au sérieux, mais il en a l’habitude. Comme le disait Jean-Claude Brialy, tous les amis et sa famille sont là à ses côtés. Sa fratrie Rosanna, Patricia et Richmond et ses rejetons (dont Coco, la fille qu’il a eue avec Courteney Cox) nous en disent plus sur sa passion incommensurable pour le catch, qui l’anime étonnamment bien plus que le cinéma et ce depuis toujours, photos à l’appui. L’investissement de David Arquette laisse pantois, y compris les professionnels et anciens champions. Alors, il laisse la bibine et la malbouffe (ce qui lui avait valu une crise cardiaque) de côté. Le comédien souhaite être respecté à nouveau et passe par un traitement à base d’anesthésique, la kétamine, un psychotrope supposé soigner rapidement sa dépression. On ne peut donc pas échapper à un côté télé-réalité puisque la caméra suit David – le magicien- Arquette (son nom sur le ring) partout où il se rend, y compris quand il atterrit au milieu de combats amateurs, sur un ring de fortune, où il se fait passer à tabac. Mais il se relève systématiquement, avec une envie encore plus forte de persévérer.

On peut parler d’auto-psychanalyse, de flagellation, de torture même, mais le fait est qu’à 46 ans, David Arquette possède des ressources ahurissantes, n’hésite pas à aller jusque dans les rues de Tijuana pour se battre entre les voitures et faire du spectacle devant des automobilistes forcément étonnés. On le voit franchir les étapes petit à petit, se remettre constamment en question, prêt à abandonner quand il perd son meilleur ami Luke Perry en mars 2019, emporté par un AVC à l’âge de 52 ans, à qui le film est par ailleurs dédié. Une épreuve on ne peut plus difficile pour lui, mais qui agit finalement comme un nouveau catalyseur et lui permettra d’atteindre le but qu’il s’est fixé, quitte à passer à deux doigts de la mort au cours d’un match sanglant. Comme nous qui le suivons dans cette rédemption que nous n’aurions jamais soupçonnée.

En 2019, David Arquette a été classé parmi les 500 meilleurs catcheurs au monde presque vingt ans après avoir remporté le titre. Le film se clôt sur une rencontre bouleversante entre notre héros et Jungle Boy, alias Jack Perry (né en 1997), catcheur américain, qui n’est autre que le fils de Luke Perry. On ne s’attendait pas à être aussi ému par ce film franchement troublant, dont nous n’avions même pas entendu parler et qui nous a cueilli du début à la fin.

LE DVD

Merci à Rimini Editions de nous avoir envoyé ce DVD dont nous n’attendions rien, et dont le film nous apparaît comme un vrai coup de coeur. Le disque repose dans un boîtier Amaray classique de couleur noire, glissé dans un surétui cartonné, arborant un visuel attractif, mettant bien en évidence un David Arquette en mode vénère, prêt à en découdre sur le ring. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est proposée en guise de supplément.

L’Image et le son

Difficile de juger une image comme celle de A Star You Cannot Kill puisque le film n’est composé exclusivement que d’images issues d’enregistrements divers, portables caméras DV et autres archives. Les images affichent une clarté indéniable et des couleurs fraîches. La stabilité est de mise et le confort de visionnage vraiment délectable.

La piste Dolby Digital 5.1 a beau présenter une belle ouverture des enceintes, l’essentiel du mixage demeure essentiellement canalisé sur les frontales et la centrale. Cette dernière exsude sans mal les propos des intervenants, tandis que la balance des enceintes avant se révèle dense et équilibrée. En revanche, les latérales n’ont que peu d’occasions d’intervenir (quelques ambiances naturelles, et encore) et d’appuyer le confort acoustique.

Crédits images : © Rimini Editions / One Last Run / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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