Test DVD / 14 jours pour aller mieux, réalisé par Édouard Pluvieux

14 JOURS POUR ALLER MIEUX réalisé par Édouard Pluvieux, disponible en DVD le 10 juillet 2024 chez Wild Side Vidéo.

Acteurs : Maxime Gasteuil, Romain Lancry, Lionel Abelanski, Estéban, Michel Boujenah, Nader Boussandel, Zabou Breitman, Chantal Lauby…

Scénario : Édouard Pluvieux, Lionel Dutemple & Maxime Gasteuil, d’après une histoire originale de Maxime Gasteuil & Benjamin Demay

Photographie : Laurent Brunet

Musique : Olivier Coursier & Audrey Ismaely

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Maxime, cadre ambitieux et cartésien, ne pense qu’à sa carrière et à son futur mariage avec Nadège, la fille de son patron. Au bord du burn-out, seul à ne pas s’en rendre compte, il se retrouve embarqué par son futur beau-frère Romain au beau milieu de son pire cauchemar… Un stage de bien-être encadré par Clara et Luc, un couple de « clairvoyants », avec des stagiaires plus lunaires les uns que les autres. 14 jours pour aller mieux, au cours desquels ses principes et préjugés vont être soumis au régime zénitude et bienveillance !

L’auteur de ces mots ne connaissait pour ainsi dire pas Maxime Gasteuil, humoriste avoisinant le million de followers sur Instagram et dont il avait eu vent tout de même d’un sketch (réussi) sur les prénoms que les bobos parisiens donnent à leurs enfants. Il accède ici au haut de l’affiche, après avoir fait quelques panouilles au cinéma dans Love Addict de Frank Bellocq, Mon bébé de Lisa Azuelos, Andy de Julien Weill, La Vie pour de vrai de Dany Boon ou bien encore Les SEGPA au ski d’Ali et Hakim Bougheraba. Maxime Gasteuil est un nom qui tourne, dont on entend parler. Après la télévision (La Petite histoire de France, D’argent et de sang), le voilà qu’il débarque sur grand écran, avec un projet monté sur ses épaules, dont il a eu l’idée et pour lequel il a coécrit le scénario avec Lionel Dutemple (Les Cadors, Brillantissime), Olivier Ducray (Et plus si affinités, Jumeaux mais pas trop), sans oublier Edouard Pluvieux, ce dernier signant également la mise en scène de 14 jours pour aller mieux. Complice de Kev Adams, dont il a réalisé Amis publics et la série Super High (ainsi que divers spectacles), Edouard Pluvieux livre un travail honnête derrière la caméra, même s’il se contente de suivre efficacement l’abattage de son épatante troupe de comédiens, menés par le dit Maxime Gasteuil. Si ce dernier manque indéniablement de charisme, il reste amusant, sympathique et attachant dans le rôle principal de 14 jours pour aller mieux, mais se laisse systématiquement voler la vedette par ses camarades de jeu, en premier lieu Zabou Breitman, explosive en clairvoyante à qui on ne le fait pas (et pour cause, puisqu’elle devine tout), et Romain Lancry, visage récurrent aux côtés du Palmashow, vu dans Taxi 5, Demi-sœurs, Les Crevettes pailletées (et sa suite) et 10 jours encore sans maman, hilarant dans le rôle du futur beau-frère de Maxime. Les scénaristes prennent pour cible les stages de bien-être et de développement personnel, cible ô combien facile et qui sont des blagues à part entière. Pourtant, 14 jours pour aller mieux s’inspire de ce que les auteurs ont pu vivre ou connaître en se rendant à ce genre de rencontres. Le film part alors dans tous les sens, enchaîne les petits numéros sans véritable rythme, mais avec un sens du joyeux bordel généralisé où Maxime Gasteuil a cette élégance de ne jamais tirer la couverture. Quelques bons mots, des moments drôles aussi bien sûr, mais typiquement le genre de comédie qui s’autodétruit instantanément après visionnage.

Difficile d’ajouter quelque chose après cela, tant 14 jours pour aller mieux raconte peu de choses au final. La bande de potes est là pour se marrer et là-dessus, Zabou Breitman, bientôt 65 ans au compteur, fait un grand show dans la peau de Clara, la boss qui tient d’une main de fer (dans un gant de velours) son stage de bien-être, aux côtés de son compagnon Luc, auquel le légendaire Lionel Abelanski apporte toute sa poésie habituelle. Après 35 ans de carrière et près de 150 rôles, il serait peut-être temps de rendre hommage à ce dernier. Le reste de la distribution est du même acabit, en particulier Bernard Farcy (immense, dans tous les sens du terme) et Estéban (peut-être le personnage le plus marquant de cette communauté). Maxime Gasteuil ne se moque pas de ce type de méthodes de « réinsertion », mais s’amuse des clichés récurrents, des méthodes, du vocabulaire de celles et de ceux qui dispensent ces « soins », tout comme de ceux qui essayent de trouver un réconfort et un apaisement qui jusqu’à présent leur avait échappé.

On ne doute pas de leur sincérité et ces gentils paumés forment une belle galerie d’allumés (on pense pas mal à la comédie française des années 1970-80), qui parviennent même à être touchants à plusieurs reprises. Rien d’original donc, loin de là, Problemos demeure indétrônable en la matière, mais les répliques vachardes pincent bien là où il faut et on passe un bon moment, surtout lorsqu’interviennent également Redouane Bougheraba et Ragnar Le Breton, deux apparitions très remarquées et hilarantes.

LE DVD

310.000 entrées…c’est pas mal, pas exceptionnel certes, mais pour sa première fois comme premier rôle, Maxime Gasteuil s’en est pas trop mal sorti au box-office. Néanmoins, Wild Side ne s’embarrasse pas de Blu-ray pour ce film, uniquement disponible en DVD. Le menu principal est animé et musical.

Nous trouvons tout d’abord une poignée de scènes coupées (7’). Pas grand-chose à en dire, si ce n’est qu’une d’entre elles demeure fort sympathique, celle où un(e) non-binaire part dans son délire sur le marché, en fustigeant le fait que les gens ne peuvent pas s’empêcher de « genrer à tout prix », renvoyant à l’inénarrable Arnaud Gauthier-Fawas et à son « Je ne suis pas un homme, monsieur », qui avait décontenancé Daniel Schneidermanndans son émissionArrêt sur images.

Ensuite, l’éditeur propose une succession d’interviews des comédiens, qui se contentent de présenter les personnages, le travail avec le réalisateur et leur collaboration avec Maxime Gasteuil. Dix modules (pour une durée totale d’un quart d’heure) qui ont finalement peu d’intérêt, mais qui montrent que l’équipe s’est bien amusée sur le tournage.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Point d’édition Blu-ray, mais un beau DVD pour 14 jours pour aller mieux. Le master est soigné avec des contrastes élégants, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce et moins affûtée, mais cela demeure franchement anecdotique. La clarté demeure frappante, le piqué est vif, les gros plans détaillés et la colorimétrie reste chatoyante, riche et bigarrée. Quelques moirages.

Outre une piste Audiodescription et des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, la version Dolby Digital 5.1 parvient sans mal à instaurer un indéniable confort phonique. Les enceintes sont toutes mises en valeur et spatialisent excellemment les effets naturels (le chant des grillons et des oiseaux), la musique et les ambiances, avec même un accompagnement des basses.

Crédits images : © Wild Side Video / Copyright 2024 LAS PALMERAS – NOLITA CINEMA – M6 FILMS – WILD BUNCH – PRINCESSE BÉLI – ELEPHANT STORY – ELEPHANT ADVENTURES / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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