Test Blu-ray / The Good Criminal, réalisé par Mark Williams

THE GOOD CRIMINAL (Honest Thief) réalisé par Mark Williams, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Liam Neeson, Kate Walsh, Jai Courtney, Jeffrey Donovan, Anthony Ramos, Robert Patrick, Jasmine Cephas Jones, Birol Tarkan Yildiz…

Scénario : Steve Allrich à Mark Williams

Photographie : Shelly Johnson

Musique : Mark Isham

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Tom, un légendaire voleur de banque décide de se ranger et passe un deal, contre son immunité, avec le FBI qui n’a jamais réussi à lui mettre la main dessus. Il réalise vite que les Fédéraux ont un autre plan en tête : partager son butin et le faire accuser d’un meurtre. Pris au piège, pourchassé par la police et le FBI, il décide de reprendre les choses en main et se lance dans une vengeance explosive.

Aaaaah Liam Neeson et son partenaire préféré, son portable, sont de retour ! Depuis 2008 et le triomphe inattendu de Taken de Pierre Morel, faisant de lui une star du film d’action à l’âge bien avancé de 56 ans, le comédien irlandais n’a eu de cesse d’enchaîner les opus du même acabit, les ersatz, les séries B voire Z, oscillant sans cesse entre navets et nanars, sans jamais cligner des yeux et en tenant son mètre 93 droit comme un i. L’horrible trilogie Taken avait même fait oublier à quel point Liam Neeson pouvait être bon quand il s’en donne la peine et quand il est bien dirigé. Comme Nicolas Cage quoi. Entre quelques purges bien senties, Taken, Taken 2, Taken 3, Le Choc des titans, La Colère des titans, The Other Man, le comédien se souvient de son boulot et n’hésite pas à s’investir dans de grands projets comme Chloé d’Atom Egoyan, Le Territoire des loups de Joe Carnahan, Balade entre les tombes de Scott Frank, Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona, Silence de Martin Scorsese, La Ballade de Buster Scruggs The Ballad of Buster Scruggs de Joel et Ethan Coen et Les VeuvesWidows de Steve McQueen. Les derniers divertissements de sa filmographie restent incontestablement ses collaborations avec le réalisateur espagnol Jaume Collet-Serra (La Maison de cire, Esther, Instinct de survie), même si The Passenger, titre « français » de The Commuter, leur quatrième association après Sans identité (2011), Non-Stop (2014) et Night Run (2015) était sans hésitation la moins réussie. S’il a mis les bouchées doubles dans les années 2010, Liam Neeson a su surfer sur cette nouvelle aura qui a fait ses preuves au box-office, tout en se « permettant » diverses interludes dans le cinéma d’auteur. Après Sang froidCold Poursuit de Hans Petter Moland, qui conciliait comme qui dirait les deux versants de sa filmographie, l’acteur revient au thriller d’action avec Honest Thief, « traduit » en France sous le titre The Good Criminal. Allez comprendre…Anyway, à bientôt 70 ans (et oui…), Liam Neeson joue ici un gentleman cambrioleur qui a su dérober 9 millions de dollars dans 12 banques dispersées dans sept états, ne trouvant rien de mieux à faire durant ces huit dernières années. Pour la beauté du geste. Jusqu’à ce que cet ex-Marine (parce qu’il faut bien justifier ses talents au combat rapproché et au maniement des armes) rencontre l’amour, le vrai, et lui donne envie de raccrocher. Mais évidemment, rien ne va se passer comme il l’avait prévu, vous l’imaginez bien. Réalisé par Mark Williams, qui avait signé un premier long-métrage intéressant, Last Call (2016) avec Gerard Butler, producteur de séries télévisées (The Choir, Ozark) mais aussi de l’excellent Mr Wolff de Gavin O’Connor avec Ben Affleck, The Good Criminal fait partie des « bons » films de Liam Neeson, qui ne casse pas trois pattes à un canard (à des connards plutôt ici), mais qui vaut étonnamment plus pour ses seconds couteaux que pour la star elle-même, qui assure sans se forcer, mais qui peine désormais à convaincre sur les séquences d’action. Mais l’ensemble demeure sympathique tout de même.

Depuis des années à Boston, Tom Dolan est devenu un cambrioleur, un perceur de coffres plus précisément. Il est appelé « L’Insaisissable Bandit » par la presse, en raison de ses manières habiles, qui ne laissent aucune trace après son passage au contraire de certains dans les toilettes publiques, mais c’est une autre histoire. Il décide de tourner la nouvelle page quand il rencontre et tombe amoureux d’Annie Wilkins, une étudiante diplômée en psychologie travaillant dans une société spécialisée dans la location de boxs. Un an après le début de leur relation, Tom tente de se livrer au FBI en échange d’une courte peine afin de pouvoir mettre son passé criminel derrière lui. L’agent du FBI, Sam Baker, quelque peu fatigué de recevoir des faux aveux, envoie ses subordonnés John Nivens et Ramon Hall pour l’interroger. Tom les conduit vers le box où son argent est caché, mais Nivens convainc Hall de voler le butin et de le garder pour eux. Nivens et Hall affrontent Tom sous la menace d’une arme à son hôtel, mais Baker arrive à l’improviste. Nivens assassine Baker et Tom est contraint de fuir avec Annie. Désormais, Tom doit non seulement prouver son innocence quant au meurtre de Baker, mais aussi échapper aux deux agents pourris du FBI lancés à ses trousses et qui feront tout pour lui mettre le grappin dessus, y compris menacer la femme qu’il aime.

Vous l’aurez compris, Liam Neeson n’est pas content et on le comprend. C’est donc une bonne raison pour lui pour reprendre la pétoire et son téléphone (sans qui il ne serait rien depuis Taken peut-être et qu’il devrait remercier un jour s’il reçoit un Oscar), pour tirer dans le tas, sans regarder sa cible, mais en espérant qu’une balle rentre dans le buffet de son ennemi. Ce dernier – l’ennemi, pas le buffet, quoique – est ici interprété par l’australien Jai Courtney, qui aura fait rire beaucoup de spectateurs dans l’inénarrable Die Hard : Belle journée pour mourirA Good Day to Die Hard (2013) de John Moore, dans lequel il jouait le fils de l’ami Bruce. Il a depuis promené son charisme bovin dans quelques productions d’envergure (on parle ici du budget, non pas de la « qualité ») comme Terminator Genisys d’Alan Taylor où il incarnait un Kyle Reese de chez Wish, l’immonde Suicide Squad de David Ayer (Captain Boomerang, c’était lui), ou les deux premiers épisodes de la franchise Divergente. On l’aime bien malgré tout ce bon vieux Jai, qui fait de son mieux pour s’imposer avec son allure de déménageur accro aux stéroïdes et il s’en sort pas trop mal dans The Good Criminal. Mais celui que l’on retient surtout du film, c’est le génial Jeffrey Donovan, connu des téléspectateurs pour ses rôles de Michael Westen et Dodd Gerhardt dans les séries télévisées Burn Notice et Fargo, vu aussi dans deux films de Clint Eastwood (L’Échange, J. Edgar). Accompagné de son petit chien, unique vestige de son mariage qui a récemment pris l’eau, il campe ici un flic intègre, qui sous ses airs blasés, s’avère particulièrement retors. Il sera le seul à croire à l’innocence de Tom, du moins en ce qui concerne le meurtre de Baker. Le casting est aussi composé de l’excellente Kate Walsh (Dr. Addison Montgomery dans la série Grey’s Anatomy), Anthony Ramos (A Star is Born, Godzilla II : Roi des monstres), sans oublier le légendaire Robert Patrick.

Tout ce beau petit monde est réuni pour soutenir Liam Neeson dans ses nouvelles aventures marquées par diverses poursuites, des explosions, des bastons, des fusillades, encore des poursuites, mais aussi quelques moments d’émotion et de tendresse à l’instar de la scène de la rencontre-coup de foudre entre Tom et Annie. L’ensemble est plutôt bien filmé, efficacement du moins, et la photographie de Shelly Johnson (Jurassic Park III, Captain America: First Avenger, Expendables 2: Unité spéciale) ne manque pas d’élégance.

Certes, The Good Criminal ne révolutionne pas le genre, il n’a d’ailleurs pas cette prétention, mais ce thriller d’action possède quelques atouts pour que le spectateur puisse passer une bonne soirée. Ce n’est pas inoubliable bien sûr, mais c’est divertissant et c’est toujours ça de pris.

LE BLU-RAY

Si sa carrière au cinéma a brutalement été interrompue par la nouvelle fermeture des salles de cinéma fin 2020, The Good Criminal aura tout de même réussi à attirer un peu plus de 200.000 spectateurs français dans les salles, ce qui n’est pas rien si l’on tient compte du contexte sanitaire. Voici une deuxième chance pour le film de Mark Williams, qui apparaît en DVD et Blu-ray chez Metroplitan Films. La jaquette reprend le visuel de l’affiche d’exploitation, tout comme le menu principal, très légèrement animé et musical.

En guise de bonus, l’éditeur propose un tout petit making of de six minutes, classique, composé d’interviews du réalisateur/scénariste et des comédiens, ainsi que d’images de tournage. Ce document se focalise surtout sur la mise en place des scènes d’action, en compagnie de la doublure de Liam Neeson, Mark Vanselow, qui suit le comédien depuis une vingtaine de films.

L’Image et le son

Si l’on excepte deux ou trois plans plus doux, la copie HD du film de Mark Williams se révèle irréprochable. Que l’histoire se déroule dans les décors urbains standards, ou bien dans des intérieurs froids, le master restitue brillamment les partis pris esthétiques de la belle photographie du chef opérateur Shelly Johnson. Le relief est omniprésent, le piqué aiguisé comme une lame de rasoir, la clarté de mise et les contrastes d’une densité indiscutable. Le cadre large est magnifiquement exploité, les détails sont légion et la profondeur de champ impressionnante. Le nec plus ultra de la Haute définition, c’est superbe.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. Metropolitan livre également une piste française Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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