Test Blu-ray / The Dare, réalisé par Giles Alderson

THE DARE réalisé par Giles Alderson, disponible en DVD et Blu-ray le 22 juillet 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Bart Edwards, Richard Brake, Richard Short, Alexandra Evans, Robert Maaser, Mitchell Norman, Harry Jarvis, Daniel Schutzmann, Devora Wilde…

Scénario : Giles Alderson & Jonny Grant

Photographie : Andrew Rodger

Musique : Mario Grigorov

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Jay passait une soirée tranquille chez lui avec sa femme et ses deux filles, jusqu’à ce qu’il se fasse assommer et kidnapper sous leurs yeux. À son réveil, il se retrouve dans une pièce aux allures de chambre de torture, en compagnie de trois autres personnes…

On ne sait pas grand-chose sur The Dare, production Millenium Films, premier long-métrage mis en scène par le britannique Giles Alderson (né en 1977), également monteur, comédien, assistant-réalisateur, scénariste et producteur. Auteur d’une dizaine de courts-métrages, d’un documentaire (World of Darkness) et d’une série télévisée (The Girl Whisperer), il passe le cap du long format avec The Dare, film d’épouvante tourné en Bulgarie, qui a reçu le Prix du public lors de la cérémonie des Popcorn Frights, le plus gros festival américain consacré aux films de genre. Si l’on ne misait pas un kopeck sur cette énième variation de Saw, du moins c’est ce que l’on pouvait penser en voyant la bande-annonce quasi-exclusivement centrée sur les tortures infligées aux personnages, on est au final relativement surpris et même plutôt emballé par The Dare, qui parvient à contenter les spectateurs avides d’émotions fortes, mais aussi ceux qui demandent un brin de psychologie et d’émotions en plus. Au-delà d’une réalisation très soignée, pour ne pas dire élégante, le film rend compte aussi de la solide direction d’acteurs de Giles Alderson. Point de comédiens ersatz de vedettes ou de stars de chez Wish, ils sont tous ici impeccables, en premier lieu l’excellent Richard Brake, que les cinéphiles/phages auront déjà remarqué dans Le Dahla noir de Brian De Palma, chez Rob Zombie (Halloween 1 et 2, 31, 3 from Hell), Les Frères Sisters The Sisters Brothers de Jacques Audiard, Mandy de Panos Cosmatos, mais qui restera pour beaucoup le Roi de la nuit de la série Game of Thrones. Toujours est-il que si vous cherchez un bon film d’horreur pour l’été, rapide, efficace, pas bête et flippant, The Dare est fait pour vous.

Un père accro au travail se réveille dans un sous-sol avec trois autres prisonniers. Alors que leur ravisseur provoque un véritable chaos physique et psychologique, il s’engage dans une bataille tordue pour résoudre le puzzle de son passé et sauver l’avenir de sa famille.

Pour un premier long-métrage, The Dare est très prometteur. Non seulement, Giles Alderson parvient à instaurer une ambiance glauque et malsaine, parfois proche des meilleurs épisodes de la franchise Saw (ou du meilleur, le premier en fait), avec un soupçon de Massacre à la tronçonneuse – The Texas Chain Saw Massacre et de Nuits de cauchemar Motel Hell, une économie de moyens et une maîtrise de l’espace alors réduit la plupart du temps. Sans trop spoiler, certains se rendront compte que les deux intrigues simultanées, les quatre individus séquestrés d’un côté, l’éducation du petit garçon par un type pervers et violent de l’autre, sont inextricablement liées. Si le réalisateur révèle finalement très (trop) rapidement la nature et l’origine du bourreau, The Dare ne laisse aucun moment de répit aux spectateurs. De plus, le film tient autant en haleine par ses séquences de châtiments réservés à notre quatuor, que par la confrontation entre Credence et le jeune Dominic, le second recevant un enseignement à base de lavage de cerveau et de sévices physiques, du genre à vous planter une fourchette dans la cuisse si vous n’avez pas été sage ou obéissant.

Pourquoi Jay, interprété par le très bon Bart Edwards, vu dans HhhH de Cédric Jimenez et la série The Witcher, a-t-il été enlevé et se retrouve-t-il dans cette cave en compagnie d’Adam (Richard Short), de Kat (Alexandra Evans) et d’un homme, ce qu’il en reste du moins, dont le corps a été charcuté et la bouche cousue ? Quel lien relie ces quatre individus qui visiblement ne se connaissent pas ? Si effectivement Giles Alderson répond à ces questions aux deux-tiers du récit, et que l’explication est somme toute classique et s’avère un rien décevante, cela n’empêche pas d’apprécier The Dare pour ce qui a précédé à cette révélation et ce en dépit d’une dernière partie forcément plus traditionnelle. L’ensemble reste redoutablement percutant dans le genre, joue habilement avec les poncifs et retient l’intérêt jusqu’à la toute dernière séquence.

LE BLU-RAY

The Dare débarque dans les bacs français, en DVD et en Blu-ray, sans passer par la case cinéma. Metropolitan Vidéo s’occupe de cette sortie qui devrait ravir les amateurs d’épouvante. Visuel sobre et efficace, comme le menu animé et musical.

Sortie technique, nous ne trouvons malheureusement qu’un lot de bandes-annonces en guise de suppléments.

L’Image et le son

The Dare est un film sombre et la Haute définition restitue habilement la photo du chef opérateur Andrew Rodger. Les volontés artistiques sont donc respectées mais entraînent quelques très légères pertes du piqué et des détails dans les scènes les moins éclairées. Néanmoins, ce master HD demeure impressionnant de beauté, tant au niveau des détails que du piqué. Le cadre n’est pas avare en détails, les contrastes affichent une densité remarquable (du vrai goudron en ce qui concerne les noirs) et la colorimétrie froide est optimale.

Sans réelle surprise, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 anglaise se révèle plus homogène, naturelle et dynamique que son homologue française, plus dirigée sur les bruitages que les dialogues. La version originale n’est pas avare en petits effets, bien que les latérales aident surtout à créer un environnement musical. The Dare se déroule essentiellement dans un environnement réduit et donc les ambiances surround sont plutôt limitées. En revanche, il n’y a rien à redire concernant la balance frontale, en anglais comme en français, qui bénéficie en plus d’une large ouverture des enceintes. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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