PARADISE CITY réalisé par Chuck Russell, disponible en DVD et Blu-ray le 5 avril 2023 chez AB Vidéo.
Acteurs : Bruce Willis, John Travolta, Stephen Dorff, Blake Jenner, Noel Gugliemi, Branscombe Richmond, Kate Katzman, Amber Abara…
Scénario : Edward Drake, Corey Large & Chuck Russell
Photographie : Austin F. Schmidt
Musique : Sam Ewing
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Lorsque le chasseur de primes Ian Swan est abattu et présumé mort après avoir disparu dans les eaux de Maui, son fils Ryan, son ex-partenaire et un détective local se sont mis en quête de ses assassins. Après avoir été menacés par un courtier en puissance impitoyable, il semble que Ryan et son équipe n’aient plus d’options – jusqu’à ce qu’une excursion dans la communauté insulaire étroitement gardée de Paradise City les unit à un allié imprévu.
L’affiche promet du lourd ! Non pas en matière de shampooing, mais en action bad-ass quoique vintage, avec John Travolta, flingue à la main et visage mangé par la barbe, et Bruce Willis, chemise blanche tâchée de sang, crâne réfléchissant la lumière du soleil et les joues piquetées de poils blancs, les deux ayant l’air prêts à en découdre. Tourné en mai 2021, Paradise City est donc l’un des derniers films de Bruce Willis avant de mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé. Et cet opus est loin d’être le plus mauvais des dernières Williseries comme nous les appelons et ce grâce à un réalisateur adroit aux manettes, ce bon vieux Chuck Russell. Ce dernier a fait le bonheur des cinéphiles dans les années 80-90 avec d’excellents divertissements comme Freddy 3 – Les griffes du cauchemar (le meilleur de la franchise), l’efficace Le Blob, le légendaire The Mask et le génial L’Effaceur avec Arnolad Schwarzenegger. Les années 2000 ont été plus difficiles avec les inénarrables L’Elue et Le Roi Scorpion. Après ce film, Chuck Russell produit le chef d’oeuvre Collateral de Michael Mann puis signe un épisode de la série Fringe en 2010, avant d’enchaîner avec The Revenge, titre français de I am Wrath, vigilante movie avec John Travolta en mode Taken, que devait à l’origine mettre en scène William Friedkin avec Nicolas Cage. À l’instar de The Revenge, Paradise City s’avère un spectacle fort sympathique, une série B bien emballée, bien jouée et rythmée, qui distrait et fait tout oublier pendant 1h30 avant de s’autodétruire dans nos mémoires dès le générique de fin.
On en salivait d’avance en voyant le visuel promotionnel, même si les retrouvailles entre les deux stars n’auront évidemment pas le même retentissement que Pulp Fiction (on se demande en fait s’ils ont réellement tourné en même temps), il y a presque trente ans. John Travolta a enfin délaissé ses hideuses moumoutes du style pose de moquette angora (ou hérisson mort, c’est selon) et s’amuse une fois de plus à jouer les salauds. Il est ici particulièrement en forme et imposant (du genre à jeter un type encombrant dans le cratère d’un volcan en éruption), tandis que son partenaire, qu’il ne croise en tout et pour tout qu’à deux reprises (et encore…), dont les apparitions sont plus sporadiques (toutes ses scènes ont sûrement été enchaînées en une journée) et qui se voit doubler dès que le personnage se trouve de dos…ou pas d’ailleurs, ce qui peut faire sourire à plusieurs reprises. On tiquera aussi sur ses répliques qui paraissent toutes avoir été retravaillées en postsynchronisation ou comme si sa voix avait été recréée.
L’action demeure lisible et on peut y prendre pas mal de plaisir. D’une part parce que, même s’il n’est pas un virtuose de la caméra, Chuck Russell n’est certainement pas un tâcheron, d’autre part parce que le film baigne parfois dans une atmosphère nineties qui n’est pas pour nous déplaire. Le premier rôle dans Paradise City est tenu par Blake Jenner, découvert en 2015 dans l’indispensable Everybody Wants Some de Richard Linklater et revu depuis dans la série What/If. Il s’impose facilement face à ses aînés, ainsi que Stephen Dorff, également à l’aise dans le rôle d’un chasseur de primes aux chemises improbables. L’atout charme du film revient à la belle Praya Lundberg, mannequin et actrice thaïlandaise, qui nous gratifie d’une scène complètement gratuite, mais ô combien réjouissante, en bikini, qui fait penser à une pub Tahiti Douche. Si Chuck Russell a participé au scénario, celui-ci est imputable aux sempiternels Corey Large et Edward Drake, le premier étant souvent le scénariste et le producteur des films du second (Apex, Cosmic Sin, Detective Knight : Rogue – Redemption – Independence, American Siege).
Une histoire certes basique et peu recherchée (par ailleurs réécrite chaque jour du tournage), à laquelle Chuck Russell apporte son savoir-faire (les gunfights fonctionnent et les acteurs sont bien dirigés), doublé d’un montage efficace, d’une photo franchement pas dégoûtante (et qui en rajoute dans les couleurs acidulées typiques d’Hawaï) et d’une bande originale soignée de Sam Ewing. En dehors des impacts de balles et des éclaboussures de sang réalisés en images de synthèse, Paradise City se laisse suivre agréablement, même si effectivement il ne nous en reste rien après. Ou pas grand-chose, le bêtisier proposé dans les credits peut-être…ou ce bikini rose plutôt…
LE BLU-RAY
Si vous nous suivez depuis des mois, voire des années (et vous avez bien raison), vous savez que nous essayons de suivre les DTV de ce cher Bruce Willis, grâce au concours des éditeurs. C’est le cas avec AB Vidéo, qui nous a encore confié récemment Paradise City et Vendetta, dont nous vous parlerons très bientôt. Le film de Chuck Russell bénéficie d’une édition DVD et Haute-Définition. Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, est efficace et saura attirer l’oeil du chaland. Le menu principal est animé et musical.
Seule la bande-annonce (en version française) est proposée en guise de bonus.
L’Image et le son
Très belle copie HD (master français d’ailleurs) que celle éditée par AB Vidéo et qui restitue des belles couleurs estivales et chaudes du chef opérateur Austin F. Schmidt (The Survivalist de Jon Keeyes). Le piqué est aiguisé, restituant chaque cheveu grisonnant sur le crâne de Bruce Willis, les contrastes sont denses, le cadre large fourmille de détails aux quatre coins. C’est superbe, c’est lumineux, on en prend plein les yeux, le ciel est azur, la mer verte et les décolletés ne manquent pas de profondeur.
Vous pouvez compter sur les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 anglais et français pour vous plonger délicatement mais sûrement dans l’ambiance du film. La bande originale est la mieux lotie. Toutes les enceintes sont exploitées, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent quelques effets naturels. Le caisson de basses se mêle également à la partie. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française, se révèle plus naturelle et homogène, y compris du point de vue de la spatialisation musicale. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé à la volée. Notons aussi la présence d’une piste Audiodescription.
Crédits images : © AB Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr
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