Test Blu-ray / On the line, réalisé par Romuald Boulanger

ON THE LINE réalisé par Romuald Boulanger, disponible en DVD et Blu-ray le 15 février 2023 chez AB Vidéo.

Acteurs : Mel Gibson, William Moseley, Alia Seror-O’Neill, Paul Spera, Nadia Farès, Enrique Arce, Yoli Fuller, John Robinson…

Scénario : Romuald Boulanger

Photographie : Xavier Castro

Musique : Clément Perin

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Depuis 25 ans, Elvis donne des conseils aux auditeurs de son emblématique émission de radio nocturne. C’est l’une des dernières légendes de la radio. Indépendant à l’extrême, la notion de concurrence n’a pas d’importance pour lui malgré les avertissements de son boss qui voit les audiences chuter. Une nuit, il prend l’appel d’un certain Gary, sur le point de commettre l’irréparable. Cet appel sera peut-être le dernier pour Elvis. Celui qui pourrait détruire sa carrière, sa famille, sa vie…

Tiens, Mel Gibson dans un film français ??!! Oui, mais non en fait. Enfin si, On the line a été tourné en France, entre La Défense et Bry-sur-Marne plus précisément, mais l’intrigue est supposée se dérouler à Los Angeles. Donc ne vous attendez pas à voir Mad Mel la baguette sous le bras, déambuler en 2CV sur les pavés mouillés du 18ème arrondissement tout en écoutant Zaz, non non, rien de tout cela. À la rigueur, le seul truc qui pourrait renvoyer à notre cher pays est un poster de Manu Payet ou de Bruno Guillon aperçu dans le décor. Pourquoi d’ailleurs ? Romuald Boulanger (né en 1978) a fait ses débuts comme animateur radio sur NRJ, dont la fréquence FM 100.3 indiquée sur ces affiches promotionnelles était la véritable fréquence française. Par la suite, Romuald Boulanger devient réalisateur, scénariste, publicitaire, producteur audiovisuel et créateur de série. Son court-métrage Talk, interprété par William Baldwin et Vanessa Guide, remporte un immense succès dans les festivals du monde entier en 2019 et obtient près d’une cinquantaine de récompenses. C’est ce film qui sera à l’origine d’On the Line, qui reprend la même histoire, mais étendue cette fois sur 105 minutes, là où le court-métrage en durait 25. Si la première partie est engageante, on tombe soudainement dans le nawak le plus invraisemblable et tout part à vau-l’eau. Plus rien ne fonctionne au bout d’une demi-heure, la direction d’acteurs part en sucette, la photographie révèle son manque d’inspiration une fois que la caméra sort du studio, le rythme est au ralenti, les rebondissements sont risibles, jusqu’au(x) dénouement(s) lamentable(s) qui pompe(nt) sans vergogne sur le final d’un film de David Fincher (refusé à l’époque par Mel Gibson d’ailleurs) dont nous ne révélerons pas le titre, pour ne pas vous donner trop d’indices, mais dans lequel Michael Douglas était génial. Ah bah zut. Tant pis. Si vous aimez le sieur Gibson, quasiment de tous les plans, vous passerez un bon moment (sans plus), mais On the line fait penser à de la restauration rapide : le film s’engloutit, ça cale mais pas longtemps, on sait que ce n’est pas bon, le goût n’est pas déplaisant au début, mais cela devient vite écoeurant.

L’animateur « à la voix envoûtante » Elvis Cooney, sévit la nuit sur les ondes de Los Angeles pour le compte de la station KLAT. Avant de prendre son créneau à minuit, il est présenté au nouveau stagiaire, Dylan, à qui il fait une mauvaise blague en guise de bizutage. Elvis conduit son émission de radio avec Mary, sa standardiste. Quelques minutes après avoir démarré, il reçoit un appel d’un homme nommé Gary, qui prétend être chez lui et détenir sa femme et sa fille, Olivia et Adria, en otage. Quand Elvis menace de le retirer des ondes, Gary dit qu’il tuera sa famille. La raison est simple : Gary explique qu’Elvis est responsable de la mort d’une ancienne standardiste, Lauren, qui s’est suicidée en raison de son attitude et des blagues grossières à son égard. Gary fait ensuite admettre à l’antenne qu’Elvis a couché avec Mary. Après cette confession, il lui ordonne de monter sur le toit du building et de sauter. Et la nuit ne vient que commencer.

Notre calvaire aussi on peut dire. Car c’est à ce moment précis que tout bascule et devient looooong, redondant, mal filmé, monté à la truelle, éclairé à la lampe-torche, comme si toute l’équipe n’avait plus rien à cirer (à part les Converses de Mel) de ce qu’elle était en train de faire. C’est pourtant connu, il ne faut pas faire long quand on peut faire court et le pitch de Talk était parfait pour 25 minutes. Là, on sent que Romuald Boulanger a raclé les fonds de tiroir pour essayer de trouver quelque chose à greffer sur son court-métrage et se repose essentiellement sur le charisme toujours aussi animal de la star. Mais le voir crapahuter dans les couloirs sombres de la radio pendant près d’une heure, sans que rien ou presque ne vienne perturber la léthargie dans laquelle plonge inéluctablement le spectateur, devient très vite assommant. Le metteur en scène de Connectés, oui oui le truc diffusé sur Amazon Prime pendant le confinement de 2020 avec Audrey Fleurot, Franck Dubosc, Michaël Youn et consorts, mais également scénariste du non-moins inénarrable Haters de Stéphane Marelli, se prend rapidement les pieds dans le tapis et paraît ne plus savoir que faire de sa prestigieuse tête d’affiche et de ses partenaires.

Puis, vient la (première) révélation, qui rend les personnages encore plus infects qu’on ne le pensait. En effet, comment avoir de l’empathie pour Elvis Cooney, qui apparaît d’emblée comme un salopard imbu de sa personne et méprisant ? Sa femme et sa fille ont beau être en danger, l’animateur reste un salopard de première et on vient même à lui souhaiter le pire. Du coup, le premier twist totalement gratos annihile complètement l’effet escompté du second qui intervient quelques minutes après. Le spectateur laisse alors cette équipe de connards rire aux éclats de leurs blagues douteuses, personne n’aura tiré de leçons de la nuit qui vient de se passer, qui n’aura servi à rien, comme au final le huis clos de Romuald Boulanger. Rendez-nous Conversations NocturnesTalk Radio d’Oliver Stone !!!

LE BLU-RAY

On the line débarque en DVD et Blu-ray chez AB Vidéo. Jaquette au visuel forcément attractif puisqu’uniquement centré sur la trogne de Mel Gibson derrière son micro. Boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est animé et musical.

Nous trouvons un making of de 11 minutes, composé d’interviews de l’équipe (acteurs, réalisateur), qui n’hésitent pas à évoquer le fameux film de David Fincher en question, et qui donc donneront de sérieux indices sur le « twist » qui se devinera dès les premières minutes si vous visionnez ce documentaire avant le film. Des images de plateau montrent un Mel Gibson toujours impliqué auprès du metteur en scène et de ses camarades de jeu.

Un autre bonus, rapide (1’35), à la « gloire » du réalisateur Romuald Boulanger est aussi disponible, autrement dit un passage de pommade en bonne et due forme de la part de l’équipe.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

AB Vidéo soigne autant le transfert de ce DTV qu’un blockbuster et l’image d’On the line ne déçoit pas. Le piqué est soigné, la clarté de mise, le cadre large offre un lot conséquent de détails et la colorimétrie est habilement restituée. Evidemment, la copie est d’une propreté immaculée, les contrastes sont denses, les intérieurs agréablement feutrés, et malgré un sensible bruit vidéo, les meilleures conditions techniques sont réunies et la définition est exemplaire.

En anglais comme en français (un doublage à fuir), les mixages DTS HD Master Audiol 5.1 parviennent à créer une sensible spatialisation, avec une plus grande homogénéité pour la version originale. Certes, la balance frontales-latérales profite surtout à la musique mais quelques ambiances naturelles parviennent à percer sur les rares séquences en extérieur. Les voix sont claires et distinctes, la spatialisation musicale systématique et le confort acoustique solide. L’éditeur joint aussi les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © AB Vidéo / ROMCO FILMS / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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