L’EMPIRE DU GREC (The Greek Tycoon) réalisé par J. Lee Thompson, disponible en DVD, Blu-ray et combo Blu-ray + DVD chez Elephant Films.
Acteurs : Anthony Quinn, Jacqueline Bisset, James Franciscus, Edward Albert, Camilla Sparv, Marilu Tolo, Charles Durning, Luciana Paluzzi…
Scénario : Nico Mastorakis, Win Wells et Morton S. Fine
Photographie : Anthony Richmond
Musique : Stanley Myers
Durée : 1h47
Date de sortie initiale: 1978
LE FILM
Theo Tomasis est un des hommes les plus riches et courtisés du monde. Au cours d’une réception organisée par sa femme Simi, il fait la connaissance du sénateur Cassidy mais surtout de son épouse Liz, qui a des envies d’ailleurs. Theo est sous le charme, mais entretient déjà une liaison avec une autre femme, Sophie…
Le réalisateur J. Lee Thompson (1914-2002) a une carrière cinématographique qui s’étend sur quatre décennies, des années 1950 aux années 1980. Il est connu du grand public pour le film de guerre Les Canons de Navarone – The Guns of Navarone (1961) réunissant Gregory Peck, David Niven et Anthony Quinn, ainsi que pour le thriller Les Nerfs à vif – Cape Fear (1962) avec Gregory Peck et Robert Mitchum. Dans les années 1970, il développe une solide collaboration avec Charles Bronson avec lequel il tourne pas moins de neuf films, dont La Loi de Murphy et Le Justicier de minuit. En 1978, il réalise L’Empire du Grec – The Greek Tycoon, avec en vedettes Anthony Quinn et Jacqueline Bisset. Ce film s’inspire de l’histoire d’amour entre le célèbre armateur grec Aristote Onassis et la Première dame des États-Unis Jacqueline Kennedy. Les noms ont été modifiés par les scénaristes, mais ressemblent étrangement aux originaux, ici Theo Tomasis et Liz Cassidy. Le film ne cache pas son inspiration et cherche à mettre en images explicitement la véritable histoire. Le générique est solaire, montrant des paysages magnifiques de la Grèce, vus d’un hélicoptère. De retour chez lui après un moment d’absence, Theo Thomasis est accueilli par une gigantesque réception. Il habite dans une luxueuse villa avec une vue sur la mer. Grâce à son métier d’armateur et à son caractère intrépide en affaires, il est l’un des hommes les plus riches du monde.
Lors d’une soirée sur son magnifique bateau, il fait la connaissance de Liz, l’épouse d’un sénateur américain, James Cassidy, de passage en Grèce. Bien que marié avec Simi, Thomasis est autant collectionneur d’objets d’art que de femmes et tente de séduire la ravissante Liz. Theo Thomasis cumule la richesse, le pouvoir et la célébrité. Liz ne semble pas insensible à son charme et à sa convivialité. Quelques années après cette rencontre, le sénateur Cassidy devient le président des États-Unis et Liz la Première dame, un rôle qu’elle arrive difficilement à tenir, demandant certains sacrifices. Après avoir passé un séjour en Grèce auprès de Thomasis lors d’une croisière, son mari est assassiné. Une des libertés des scénaristes est d’avoir réinventé ce célèbre moment historique. Tous les spectateurs ont les images en tête de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Le film a eu l’intelligence de ne pas mettre en scène ce meurtre à l’identique mais a trouvé l’idée d’une scène qui aurait pu se produire dans la réalité. Alors que le peuple américain est traumatisé par cet événement, Liz trouve du réconfort dans les bras de Thomasis.
L’Empire Grec plonge dans la romance, présentant une femme forte qui refuse de se laisser soumettre par la pression familiale et qui décide de vivre pleinement une histoire d’amour quitte à choquer. Son choix ne plaît pas à tout le monde. Liz et Theo se marient et forment un couple peu ordinaire. Par la suite, les disputes s’enchaînent. Le long-métrage laisse un certain flou sur les réelles intentions de ce mariage. Pour son image, Thomasis a peut-être voulu épouser la femme la plus célèbre du monde, comme un trophée. Liz a peut-être épousé Theo pour sa grande fortune. Ou était-ce le véritable amour ? Le film ne donne aucune réponse exacte et laisse aux spectateurs la possibilité de faire sa propre opinion. Cependant, les scénaristes ont imaginé une intrigue qui n’était pas présente dans la réalité : le FBI est sur le dos de Thomasis pour une affaire malhonnête. Nous pouvons alors le soupçonner de s’être marié avec l’ancienne Première dame des États-Unis pour échapper à une arrestation.
En plus de la romance, le film frôle avec le drame. Malgré sa richesse, Thomasis est confronté à plusieurs épreuves de la vie, comme la mort de son fils dans un hélicoptère ou son mariage avec Simi qui se termine par un divorce, à cause de ses aventures extraconjugales. Cette dernière se suicide suite à la tristesse provoquée par le décès prématuré de son fils. Thomasis était également en conflit avec son frère, sans arrêt dans la compétition et dans la comparaison. L’argent ne met pas forcément à l’abri des drames de la vie. Anthony Quinn offre une interprétation magistrale de ce personnage pas si facile à cerner malgré l’image qu’il dégageait et qui a eu une vie incroyable. Quant à Jacqueline Bisset, elle crève l’écran par sa présence et son charme.
Le film met parfaitement en avant la culture grecque : sa gastronomie, sa danse, la beauté des décors ensoleillés, et enfin la musique dont la bande originale a été composée par l’anglais Stanley Myers. L’exotisme de ce pays présent durant tout le film donne envie de visiter la Grèce. L’Empire Grec se termine par une scène sublime qui mérite à elle seule d’être la raison de découvrir cette histoire d’amour hors du commun.
LE DVD
Le DVD du film L’Empire Grec est disponible chez Elephant Films. Le visuel de la jaquette est soigné, avec un superbe dessin des deux personnages principaux sous un ciel bleu. Le menu est fixe, reprenant la jaquette et musical avec la bande originale du film.
Les bonus comportent une présentation du film par le journaliste Jean-Pierre Dionnet (12′). Ce dernier donne les informations principales du long-métrage avant de revenir plus en détails sur la véritable histoire qui a inspiré le scénario. Ensuite, il se concentre sur les parcours des scénaristes, du réalisateur, du compositeur de musique, du directeur de la photographie, d’Anthony Quinn, de Jacqueline Bisset et des seconds rôles. Il propose également l’analyse d’une scène. Ses propos sont passionnants.
Une scène d’ouverture, ainsi qu’un générique de fin alternatifs sont disponibles (6′ & 3′). Ces documents ont été restaurés et le premier disponible en version originale avec des sous-titres en français imposés. Cette scène pré-générique, coupée au montage final, montre tout de suite la personnalité peu commune du personnage principal masculin. Il est dur en affaires et n’hésite pas à prendre des risques. Il est également astucieux et calculateur. Cette scène est intéressante à visionner. Elle a sans doute été supprimée car celle-ci décrivait sans doute beaucoup trop vite le personnage principal, que l’on découvre petit à petit dans la version finale. Le générique de fin présenté ici présentait les credits avec en fond des images du film.
Un livret de 14 pages intitulé « Pique-assiette » par Stéphane Sarrazin est présent. L’auteur revient sur le réalisateur, le casting, l’histoire vraie, les personnages et l’analyse d’une scène, le tout accompagné par des photos extraites du film.
L’interactivité se clôt avec les bandes-annonces restaurées en version française de L’Empire du Grec, Résurrection, Lorenzo, Heros et Mask.
L’Image et le son
L’Empire du Grec était déjà sorti en DVD en 2012 chez Universal Pictures. Pour sa première fois en Blu-ray en France, le film de J. Lee Thompson a eu droit à une superbe restauration avec une image en Haute Définition. Toutes les poussières ont été effacées. Le travail sur le piqué est remarquable, le grain est élégant. Les couleurs sont éclatantes dans les scènes en extérieur mettant en valeur les paysages grecs. La photographie est très soignée et ce master lui offre une nouvelle jeunesse. Le format en CinemaScope est respecté.
Le film est disponible en version originale et en version française en DTS HD Master Audio mono 2.0. La piste française a droit a des grands noms dans le doublage comme Henry Djanik et Perrette Pradier. Cependant la piste anglaise est supérieure, elle a des voix et des bruits d’ambiance plus intenses ainsi qu’une musique plus claire. Le mixage d’origine est plus réussi. Des sous-titres en français sont disponibles et non imposés sous deux versions : l’une avec l’intégralité des dialogues et l’autre traduisant les mots visibles en anglais.