Test Blu-ray / La Baie du silence, réalisé par Paula van der Oest

LA BAIE DU SILENCE (The Bay of Silence) réalisé par Paula van der Oest, disponible en DVD et Blu-ray le 7 avril 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Claes Bang, Olga Kurylenko, Brian Cox, Assaad Bouab, Alice Krige, Caroline Goodall, Shalisha James-Davis, Litiana Biutanaseva…

Scénario : Caroline Goodall, d’après le roman de Lisa St Aubin de Terán

Photographie : Guido van Gennep

Musique : John Swihart

Durée : 1h34

Année de sortie : 2020

LE FILM

Will pense que sa femme Rosalind est innocente du meurtre présumé de leur fils, mais découvre que son passé la lie à un autre crime non résolu. Will est convaincu que sa femme, l’artiste Rosalind, n’est pas coupable de la mort de leur bébé. Il fait alors une découverte terrifiante qui dévoile une chaîne d’autres cas non résolus.

Étrange carrière que celle de la comédienne Olga Kurylenko (née en 1979)…Ceux qui comme votre serviteur l’avaient découverte au cinéma en 2005 dans L’Annulaire de Diane Bertrand, formidable transposition du roman de Yōko Ogawa, lui prédisaient un brillant avenir. Effectivement, celle-ci fut très vite remarquée et peu de temps après, l’ukrainienne incarnait une vampire dans le segment Quartier de la Madeleine du film collectif Paris, je t’aime, sous la direction de Vincenzo Natali, puis dans l’excellent thriller d’Éric Barbier, Le Serpent, aux côtés d’Ivan Attal et Pierre Richard. Après deux participations aux adaptations cinématographiques de jeux vidéos, Hitman de Xavier Gens d’un côté, Max Payne de John Moore de l’autre, elle devient carrément James Bond Girl dans (l’horrible) Quantum of Solace. On pouvait alors penser que cette carte de visite prestigieuse allait être le coup de pouce définitif, mais cela ne s’est pas passé comme prévu. L’actrice n’aura de cesse d’alterner les seconds rôles peu mémorables, les productions modestes et interchangeables (qui se souvient de Centurion de Neil Marshall ?), mais ne laissera pas passer sa chance d’être dirigé par un monument du cinéma comme Terrence Malick dans À la merveille To the Wonder (2012) ou de donner la réplique à une star internationale, en l’occurrence Tom Cruise dans Oblivion de Joseph Kosinki (2013). Petit à petit, elle se spécialise dans le cinéma d’action, destiné la plupart du temps au Direct-To-Video, comme The Courier de Zackary Adler, Code Mementum de Stephen S. Campanelli, The November Man de Roger Donaldson et The Expatriate de Philipp Stölzl. Un film se distingue tout de même, La Terre outragée de Michale Boganim (2011), première fiction autorisée à être tournée sur les lieux de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, drame intimiste saisissant qui relatait le lendemain de l’évènement. Si on peut éventuellement sauver Dans la brume (2018) de Daniel Roby et surtout The Room de Christian Volckman, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’Olga Kurylenko s’est souvent fourvoyée dans des projets de peu d’envergure. La Baie du silence The Bay of Silence ne relèvera malheureusement pas la moyenne, non pas en raison du jeu de l’actrice, qui s’en sort très bien ici, mais à cause d’une histoire abracadabrante, qui part dans tous les sens, à laquelle on croyait pourtant, mais qui s’avère rapidement très mal racontée par Paula van der Oest. On ne sait pas où la réalisatrice néerlandaise souhaite nous emmener et malgré un départ très intéressant, le spectateur finit par lâcher l’affaire, la faute à un récit qui s’éparpille.

Will découvre que sa femme Rosalind et leurs trois enfants ont soudainement disparu. Il part en Europe à leur recherche. Il les retrouve finalement dans un village reculé du nord de la France, mais découvre que leur plus jeune fils est mort, tandis que sa femme le repousse. Sans savoir sur qui il peut compter et découvrant qu’il ne connaît peut-être pas celle qui partage sa vie depuis tant d’années, Will va tenter de percer le mystère de cette disparition et de la mort de son fils, peu importe le prix.

Le scénario qui pose problème dans La Baie du silence est le premier écrit par Caroline Goodall, prolifique comédienne britannique découverte dans Hook ou la Revanche du capitaine Crochet de Steven Spielberg, que l’on a ensuite beaucoup vu au cinéma durant les années 1990, dans Cliffhanger : Traque au sommet de Renny Harlin, La Liste de Schindler, Harcèlement, Lame de fond, avant d’alterner les apparitions plus discrètes sur le grand écran et en travaillant énormément pour la télévision. Si elle apparaît aussi dans ce film, elle s’occupe surtout ici d’adapter le roman The Bay of Silence de Lisa St Aubin de Terán, publié en 1986. Le résultat est on ne peut plus décevant. Si le début est captivant et prometteur, l’ensemble s’enlise dès que le personnage principal retrouve son épouse et ses enfants, apprend la vérité sur la nature schizophrène de celle qu’il aime et commence son enquête. On peut donc sauver un bon tiers, voire la moitié du long-métrage, d’autant plus que la photographie de Guido van Gennep est loin d’être dégueulasse et que les décors naturels, le film a été tourné en Italie et en Angleterre, sont recherchés et élégants. De plus, La Baie du silence repose essentiellement sur le comédien danois Claes Bang, charismatique, solide, très convaincant, qui tenait le haut de l’affiche dans l’insupportable The Square de Ruben Östlund, Palme d’or au Festival de Cannes en 2017, qui tenait dernièrement le rôle-titre de la série Dracula disponible sur Netflix. C’est grâce à lui que l’on suit jusqu’au bout La Baie du silence, même si Olga Kurylenko est mise en retrait et que le personnage joué par Brian Cox n’est guère surprenant.

Mais au final, on ne retient que les mauvais points de ce pseudo-thriller psychologique qui se vautre petit à petit dans le nawak, dans le non-sens, dans le ridicule aussi sans doute, d’autant plus qu’on n’est pas sûr de tout comprendre à la fin, en raison d’un montage aux pâquerettes. Bref, ce n’est pas encore avec La Baie du silence qu’Olga Kurylenko reviendra sur le devant de la scène. Depuis, cette dernière a depuis participé à Black Widow de Cate Shortland, qui manque de bol est probablement le pire film des studios Marvel. Quand ça veut pas, ça veut pas…

LE BLU-RAY

Metropolitan Video aime Olga Kurylenko ! Après Vampire Academy, A la merveille et The Courier, La Baie du silence viendra compléter votre collection, le film de Paula van der Oest étant disponible en DVD et Blu-ray. Visuel efficace, le menu principal est animé et musical.

Les amateurs de bonus en auront pour leurs frais…puisqu’on ne trouve ici qu’un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

A défaut d’être irréprochable, le master HD de La Baie du silence demeure tout de même de haut niveau, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il sort des usines Metropolitan. La photo de Guido van Gennep trouve ici un joli écrin respectueux, le relief est appréciable sur les scènes en extérieur diurne et les noirs sont concis. En revanche, le piqué manque singulièrement de mordant, les séquences sombres se révèlent moins pointues et détaillées, les détails se perdant quelque peu sur le cadre large, tandis que la profondeur de champ aurait pu être plus poussée.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais très efficaces. Les effets annexes sont très présents et dynamiques (dès la première séquence avec la respiration saccadée), les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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