DETECTIVE KNIGHT : REDEMPTION réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 16 février 2023 chez Metropolitan Films.
Acteurs : Bruce Willis, Paul Johansson, Beau Mirchoff, Lochlyn Munro, Corey Large, Miranda Edwards, John Cassini…
Scénario : Edward Drake & Corey Large
Photographie : Laffrey Witbrod
Musique : Scott Curie
Durée : 1h37
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Accusé du meurtre de deux suspects, l’inspecteur James Knight est emprisonné à New York, en attente de son procès. Alors que de dangereux fanatiques déguisés en Père Noël sèment le chaos en ville, la police lui propose un marché : son badge et son arme lui seront rendus s’il parvient à les neutraliser…
Et revoilà notre Detective (ou Inspecteur si vous préférez) Knight, ultime rôle interprété à l’écran par Bruce Willis, avant de se retirer du monde du cinéma pour cause de maladie, l’aphasie, entraînant des troubles du langage. C’est sous la « direction » d’Edward Drake, réalisateur de Gasoline Alley, American Siege, Apex et Cosmic Sin, que le comédien fait ce qu’il peut pour la dernière fois face à la caméra, dans une trilogie tournée en un peu plus de trois semaines. Après Rogue et avant Independence, Redemption démarre là où les événements du premier volet s’arrêtait…mais cette fois cela ne fonctionne plus. D’une part en raison de l’indigence de son scénario, pourtant toujours écrit par Edward Drake et son complice Corey Large (auteur ou producteur d’autres Willisseries comme Paradise City, White Elephant, Deadlock, Anti-Life…et aussi acteur occasionnel), mais aussi de la pauvreté d’ensemble, de son manque de rythme et d’intérêt. Alors qu’on pouvait lui pardonner les grosses ficelles pour masquer les difficultés de Bruce Willis à « incarner » le personnage écrit spécialement pour lui dans Rogue, cela grince sérieusement dans Redemption, où il est encore plus fantomatique, éteint quand il débarque enfin, avec ses rares dialogues qui se résument à des phrases courtes du style « Je suis comme je suis », « Je comprends », « C’est la vie », le tout monté en champ-contrechamp avec son interlocuteur. La pire astuce apparaît quand Knight se retrouve face à son pote campé par Lochlyn Munro (The Predator), qui fait la conversation seul, autrement dit les questions et les réponses, tandis que Bruce Willis, l’air dépité, acquiesce en clignant des yeux. Tout cela sur fond de braquages de banques commis par une bande de Pères Noël, tout droit sortis du nullissime Taxi 3 (mais sans les rollers) menés par un fanatique. Bref, au secours.
L’inspecteur James Knight est en prison pour les meurtres de Winna et Brigga. Pendant la période de Noël, Knight est pris au milieu d’une mutinerie, dirigée par un illuminé mystique (pléonasme) violent nommé Ricky Conlan (alias The Christmas Bomber) et ses disciples déguisés en Père Noël. Knight conclut un accord pour éliminer les terroristes en échange de sa réintégration. Alors que les hommes de main du poseur de bombes terrorisent la ville, Knight entreprend de faire respecter la justice.
On serait plus jeunes on dirait « Nan mais loooooool ! ». Car autant Rogue fonctionnait bien grâce à Beau Mirchoff, autant celui-ci ne fait quasiment que de la figuration dans Redemption, pour laisser la place à Paul Johansson, connu pour avoir campé le père des frères Scott, dans la série du même nom, vu aussi dans Parker Lewis ne perd jamais, Beverly Hills 90210, Mad Men et dans le sympathique nanar Stone Impact – Stonados. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier en fait des caisses, lourdes, pesantes, dans un festival éhonté de grimaces et de tics qui fatigueraient Tom Hardy et Christian Bale pourtant des références en la matière. Difficile de faire exister le personnage de Knight au milieu des gueulantes de celui qui tire allègrement la couverture de cet opus, puisque cette fois encore tout le monde parle à sa place, anticipe systématiquement ce qu’il devrait répondre, sans lui laisser le temps ou la place de le faire. Les dialogues du style « Mais ne me dis pas que tu as pensé à cela tout de même ? Mais bien sûr que si tu y as déjà réfléchi ! » ou bien « C’est une affaire personnelle, grâce à laquelle tu seras blanchi, tu sais ça ! Evidemment que tu es au courant ! » abondent dans Redemption, où Bruce Willis, les yeux voilés, les mains dans poches, attend que ça se passe, que ses partenaires finissent leurs tirades, avant de partir la tête basse.
Comme pour Rogue, un masque (?) permet à sa doublure de prendre sa place au moment opportun, en dehors de quelques plans où l’ancienne star prend la grosse pétoire pour aller buter les méchants Pères Noël. Au fait « Joyeux Noël enculés ! », comme on nous le répète à plusieurs reprises dans le film. Il n’y a donc plus rien ou pas grand-chose qui rattache Redemption à Rogue, juste un fil très mince, insignifiant, dont on ne perçoit que les trucs pour dissimuler la vacuité du récit et l’absence de celui sur lequel repose le projet.
LE BLU-RAY
C’est donc sous les couleurs de Metropolitan Video que la trilogie Detective Knight fait son apparition, les trois épisodes sortant à tour de rôle dans les bacs, Rogue le 3 janvier, Redemption le 16 février et Independence le 7 avril 2023. Le visuel de la jaquette est forcément centré sur Bruce Willis, comme la majeure partie de ses DTV ces dernières années. Le menu principal est animé et musical.
L’éditeur a trouvé une featurette promotionnelle (4’) composée de propos du réalisateur Edward Drake, qui revient cette fois sur la disponibilité et la gentillesse de Bruce Willis, ainsi que sur le planning serré, devant tourner trois films en 26 jours, les conditions de prises de vues à Vancouver, le travail avec le directeur de la photographie Laffrey Witbrod et le reste du casting.
L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces de films avec Bruce Willis, disponibles chez Metropolitan.
L’Image et le son
Si l’on excepte deux ou trois plans plus doux, la copie HD du film d’Edward Drake se révèle irréprochable. Que l’histoire se déroule dans les décors urbains standards, ou bien dans des intérieurs froids, le master restitue brillamment les partis pris esthétiques de la belle photographie du film. Le relief est omniprésent, le piqué aiguisé comme une lame de rasoir, la clarté de mise et les contrastes d’une densité indiscutable. Le cadre large est excellemment exploité, les détails sont légion et la profondeur de champ impressionnante. Le nec plus ultra de la Haute définition, c’est superbe.
Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.