BIANCO APACHE réalisé par Bruno Mattei & Claudio Fragasso, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.
Acteurs : Sebastian Harrison, Lola Forner, Alberto Farnese, Charly Bravo, Cinzia de Ponti, Charles Borromel, José Canalejas, Luciano Pigozzi…
Scénario : José Maria Cunillés, Franco Prosperi, Isabel Mula
Photographie : Luigi Ciccarese
Musique : Luigi Ceccarelli
Durée : 1h34
Date de sortie initiale : 1987
LE FILM
L’Ouest américain, durant la seconde moitié du XIXème siècle – Un convoi de pèlerins est attaqué par une bande de pillards. Ces derniers massacrent tout le monde à l’exception d’une femme, sauvée in extremis par des Apaches. Enceinte, elle est ramenée jusqu’à leur camp, où elle meurt en couches. L’enfant survit. Baptisé Shining Sky, il est élevé par White Bear, le chef de la tribu. » L’Apache blanc » grandit avec Black Wolf, le fils du chef, et devient son meilleur ami. Jusqu’au jour où, tous deux amoureux de la même femme, Rising Sun, Shining Sky tue accidentellement Black Wolf. Il est alors condamné à l’exil.
Tourné avant ou en même temps (on ne sait plus) que Scalps, Bianco Apache, ou Apache Kid pour certains, White Apache pour d’autres, est également un western pro-indien signé Bruno Mattei et Claudio Fragasso en 1987. Mais soyons honnêtes d’emblée, ce film n’atteint pas du tout la réussite de Scalps, même s’il possède quelques atouts. Bianco Apache est interprété par un pseudo-comédien sans saveur ni charisme, Sebastian Harrison, fils du comédien expert ès séries B, Richard Harrison qui, comme c’est étonnant, est aussi le scénariste de Scalps. Pendant près de 45 ans, ce dernier aura écumé tout le cinéma d’exploitation transalpin dans plus de 130 longs-métrages, comptant des péplums, des films d’aventures, des westerns, des poliziotteschi, un peu d’érotisme, beaucoup de ninjas. Les années 1980 voient la naissance des ersatz de Rambo. Richard Harrison y trouve l’un de ses rôles les plus célèbres, celui de Philliiiiiip (« je sais où tu t’caches ! ») dans Hitman le cobra de Godfrey Ho. Après deux thrillers bourrins dont il signe les scénarios, Eliminator de Teddy Page, mais aussi et surtout Chasse à l’homme qu’il réalise lui-même, Richard Harrison pense au passage de flambeau et écrit Scalps pour Bruno Mattei et Claudio Fragasso. On ne sait pas vraiment s’il s’agit d’un échange de « bons procédés », toujours est-il que le rôle principal de Bianco Apache, tourné quasiment avec la même équipe que Scalps et dans les mêmes décors naturels dans la province d’Almeria, est tenu par son rejeton Sebastian Harrison. Un grand dadais d’1m90 qui ressemble plus à un chippendale qu’à un comédien, qui ne parvient jamais à rendre son personnage crédible ou attachant. Là où Scalps s’avérait un western pur et dur, Bianco Apache tourne malheureusement à la comédie involontaire en raison du jeu extrêmement mauvais de sa tête d’affiche blonde peroxydée. Avec ses deux expressions, celle où il a les yeux ouverts et celle où il les ferme, Sebastian Harrison traverse le film comme un somnambule et nous fait bien marrer quand même. Sa partenaire Lola Forner, ancienne Miss Espagne et Miss Monde 1979 (vue aux côtés de Jackie Chan dans Le Marin des Mers de Chine et dans Mister Dynamite) donne certes le meilleur d’elle-même, mais ne peut rivaliser avec la présence de Mapi Galán dans Scalps dans lequel elle apparaissait également. Reste alors le talent certain de Bruno Mattei et de Claudio Fragasso derrière la caméra, qui font de leur mieux pour tenir leur film, ce qu’ils parviennent finalement à faire, car Bianco Apache, reste un western divertissant marqué cette fois encore par différentes scènes de fusillades particulièrement bien filmées (le massacre des Mormons en début de programme), photographiées et soutenues par un montage efficace. Alors, oublions son « comédien » insipide et profitons du mieux possible de Bianco Apache.
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