Test Blu-ray / Ma vie est un enfer, réalisé par Josiane Balasko

MA VIE EST UN ENFER réalisé par Josiane Balasko, disponible en Blu-ray depuis le 19 août 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Josiane Balasko, Daniel Auteuil, Jean Benguigui, Richard Berry, Michael Lonsdale, Catherine Samie, Jessica Forde, Luis Rego …

Scénario : Josiane Balasko & Joël Houssin

Photographie : Dominique Chapuis

Musique : Les Rita Mitsouko

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Leah Lemonnier mène une vie morne et déprimante, entre son travail de secrétaire d’un dentiste qui passe son temps à lui hurler dessus, son psy qui ne voit en elle qu’une source de revenus, son voisin obsédé sexuel et fêtard et sa mère égoïste, avare, méprisante et narcissique. Mais un jour, elle invoque sans le vouloir un séduisant démon, Abargadon qui lui propose un pacte : il se met à son service jusqu’à sa mort en échange de son âme…

Quatre après le succès rencontré par Les Keufs, sons second film comme réalisatrice, Josiane Balasko, qui vient d’être nommée pour le César de la meilleure actrice pour Trop belle pour toi de Bertrand Blier, revient derrière la caméra pour ce qui apparaît comme étant son long-métrage le plus singulier, Ma vie est un enfer. Original à plus d’un titre, puisqu’il s’agit d’une comédie fantastique (et même volontiers trash), pour laquelle elle tient le haut de l’affiche avec Daniel Auteuil. Les deux sont nés la même année (1950) et se sont déjà croisés au cinéma, dans L’An 01 (1973) de Jacques Doillon, Les Héros n’ont pas froid aux oreilles (1979) de Charles Nemes, Clara et les chics types de Jacques Monnet (1980) et Les Hommes préfèrent les grosses (1981) de Jean-Marie Poiré. Autant dire que ces deux-là se connaissent par coeur et que leur alchimie n’est plus à prouver. Dans Ma vie est un enfer, Josiane Balasko offre à son partenaire et ami l’occasion de réaliser un vrai one-man show. Complètement déjanté et survolté (à croire qu’il inspirera plus tard Christian Clavier pour le versant diabolique du père Tarin dans Les Anges gardiens), Daniel Auteuil s’éclate dans le rôle d’Abargadon, diable irrésistible qui va bouleverser le quotidien de celle qui qui l’a invoqué…par erreur. Alors que le box-office de l’année est dominé par Kevin Costner avec Danse avec les loups et Robin des Bois, prince des voleurs, ainsi que par Arnold Schwarzenegger avec Terminator 2, le jugement dernier et Un flic à la maternelle, le septième art français fait de la résistance en parvenant à hisser Tous les matins du monde, Une époque formidable, La Totale, Opération Corned Beef, Mon père ce héros et Delicatessen dans le top 20. Ma vie est un enfer se fait une petite place en passant la barre convoitée du million d’entrées, entre Backdraft de Ron Howard et le Lucky Luke de Terence Hill. Un joli coup pour l’actrice et réalisatrice, puisqu’elle bat son propre record et obtient son meilleur score dans les salles, qui sera alors explosé quatre ans plus tard avec Gazon maudit. Aujourd’hui, Ma vie est un enfer est un opus qu’on redécouvre systématiquement et l’on se rend compte en le visionnant que certaines répliques qui pouvaient revenir en tête appartiennent à ce film. Un petit classique donc.

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Test 4K UHD / La Balance, réalisé par Bob Swaim

LA BALANCE réalisé par Bob Swaim, disponible en Combo 4K Ultra HD + Blu-ray le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Philippe Léotard, Nathalie Baye, Richard Berry, Maurice Ronet, Bernard Freyd, Christophe Malavoy, Jean-Paul Comart, Albert Dray, Florent Pagny, Tchéky Karyo, Sam Karmann…

Scénario : Bob Swaim & Mathieu Fabiani

Photographie : Bernard Zitzermann

Musique : Roland Bocquet

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Mathias Palouzi, flic responsable des brigades territoriales, s’est mis en tête d’arrêter le roi de la pègre de Belleville : Roger Massina. Pour atteindre son but, un indic lui est indispensable. Quand celui qui l’informait est retrouvé assassiné, Palouzi n’a plus qu’à chercher une autre « balance ». Dédé Laffont, petit proxénète, apparaît comme le remplaçant idéal : il a un contentieux avec Massina et désire se venger.

Né en 1943 dans l’Illinois, Bob Swaim s’installe en France en 1965, où il s’inscrit à la Sorbonne, section ethnologie. Devenu un fidèle de la Cinémathèque, il commence à étudier à l’École Louis Lumière, puis devient cameraman, avant de signer trois courts-métrages, Le Journal de M. Bonnafous (1970), L’Autoportrait d’un pornographe (1972) et Vive les Jacques (1973). Il passe le cap du long-métrage en 1977 avec La Nuit de Saint-Germain-des-Prés, dans lequel Michel Galabru interprète le légendaire Nestor Burma, d’après Léo Malet, et dirige un certain Daniel Auteuil, qui faisait ses premiers pas au cinéma. Échec cinglant, le film n’attire même pas 50.000 spectateurs…1982, Bob Swaim fait son retour derrière la caméra et crée l’événement avec La Balance. Avec ses 4,2 millions d’entrées, ce polar se classe en cinquième position au box office cette année-là, derrière E.T. l’extraterrestre, L’As des as, Deux heures moins le quart avant J.C. et Le Gendarme et les Gendarmettes, et parvient à se classer devant La Boum 2, Les Misérables de Robert Hossein, Mad Max 2, le défi et Les Sous-doués en vacances. Carton plein pour La Balance, qui obtient huit nominations aux César et récolte les compressions tant convoitées de la Meilleure actrice, du Meilleur acteur et du Meilleur film. Quarante ans après son raz-de-marée, La Balance demeure une valeur sûre du film policier hexagonal. S’il reste indéniablement représentatif de son époque et si les premières minutes peuvent faire peur avec son côté nanar et kitsch, La Balance déploie ensuite un récit riche en rebondissements et déploie un éventail de personnages excellemment écrits, développés, croqués, documentés, remarquablement interprétés par Nathalie Baye, Philippe Léotard, Richard Berry, Christophe Malavoy, Jean-Paul Comart, Florent Pagny, Tchéky Karyo et bien d’autres. Si l’on a souvent loué l’importance des Ripoux de Claude Zidi, de Police de Maurice Pialat, et de L.627 de Bertrand Tavernier, sortis respectivement deux ans, trois ans et dix ans après, dans sa représentation réaliste du quotidien de la brigade des stupéfiants de Paris, La Balance posait déjà les bases, les intentions et les partis-pris. L’oeuvre de Bob Swaim était donc ce qu’on peut qualifier d’avant-gardiste, avait su saisir quelque chose d’inédit d’un genre en pleine mutation, qui allait engendrer moult ersatz, séries B et Z et même changer la donne quant aux codes des séries télévisées du genre qui reprendront le même schéma (même encore aujourd’hui) plus réaliste. La Balance est ni plus ni moins une pierre angulaire du polar français.

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