Test DVD / La Tournée, réalisé par Florian Hessique

LA TOURNÉE réalisé par Florian Hessique, disponible en DVD le 19 novembre 2025 chez Blaq Out.

Acteurs : Patrick Chesnais, Florian Hessique, Richard Berry, Thierry Lhermitte, Martin Lamotte, Aurore Planas, Hélène Bizot, Roland Marchisio, Dominique Frot, Vincent Desagnat, Alexandre Pesle…

Scénario : Florian Hessique

Photographie : Julia Escobar

Musique : Raphaël Dargent

Durée : 2h

Année de sortie : 2025

LE FILM

Marius de Villeduc est un acteur vieillissant, endetté et dont la carrière a décliné. Il accepte à contre-cœur de tenir le rôle principal d’un film réalisé par Richard Favard, un acteur-réalisateur prometteur, mais qu’il ne connaît pas du tout. Une fois le film tourné, Marius doit — pour obtenir l’intégralité de son cachet — participer à la tournée promotionnelle du film. Ainsi, accompagné du metteur en scène et de Colette et Lulu, Marius va devoir participer à de nombreuses avant-premières dans toute la France.

Soyons réalistes une minute. Quand on la curiosité d’aller lire les avis des spectateurs postés sur Allociné concernant La Tournée de Florian Jessique, on se rend compte que 50 supposés abonnés sur les 80 critiques postées sur ce long-métrage, ne se sont inscrits que pour encenser uniquement ce film, en lui donnant quatre étoiles, quand ce n’est pas carrément la note maximale. C’est louche. Et cela se vérifie sur d’autres sites, comme sur SensCritique, sur La Fnac, etc…Cela s’est déjà vu, cela se reverra encore. De là à dire qu’il y a plus de critiques publiées que de spectateurs ayant vu le film dans les salles (autrement dit 18.000 seulement)…En l’état, La Tournée n’a rien de transcendant sur le papier, mais repose sur un casting sympathique, mené par l’impérial Patrick Chesnais. D’ailleurs, si l’on réussit à aller jusqu’au bout de ces deux longues heures, c’est essentiellement grâce à son abattage habituel, son formidable cabotinage grincheux et son côté bourru. Mais il est bien entouré, par Roland Marchisio, visage récurrent de la télévision (en gros toutes les séries policières de TF1, Plus belle la vie) et finalement peu vu au cinéma (dans quelques films de Gérard Jugnot), la belle Aurore Planas (jolie découverte) et l’excellente Hélène Bizot, dont on connaît principalement la voix, qu’elle prête habituellement à Naomi Watts. Si l’on a plus de mal avec l’interprétation paresseuse de Florian Hessique, ce bémol est compensé par l’apparition amicale (et qu’on imagine rémunérée au minimum syndical vu le budget) et marquante de Thierry Lhermitte (génial), Martin Lamotte (impeccable en distributeur dépassé par les événements et déjà dans L’Instant présent du même réalisateur), Richard Berry (toujours convaincant en mec odieux), Vincent Desagnat (burlesque et lunaire à souhait)…Si le rythme est en dents de scie, pour ne pas dire pépère (tiens au passage, Papy Drucker fait une énième apparition dans son propre rôle), La Tournée, malgré son aspect téléfilm France 3 Picardie, possède un charme anachronique et l’alchimie entre les comédiens fonctionne assez pour qu’on aille jusqu’au bout de cette comédie d’un autre temps.

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Test Blu-ray / Les Hommes préfèrent les grosses, réalisé par Jean-Marie Poiré

LES HOMMES PRÉFÈRENT LES GROSSES réalisé par Jean-Marie Poiré, disponible en DVD & Blu-ray le 18 mars 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Josiane Balasko, Daniel Auteuil, Luis Rego, Dominique Lavanant, Ariane Lartéguy, Thierry Lhermitte, Xavier Saint-Macary, François-Eric Gendron, Martin Lamotte…

Scénario : Josiane Balasko & Jean-Marie Poiré

Photographie : Bernard Lutic

Musique : Catherine Lara

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Lydie prend possession d’un grand appartement pour son fiancé et elle. Mais il la quitte. Le loyer étant trop cher, elle opte pour la cohabitation. C’est un mannequin, Eva, qui lui loue la chambre. Eva a beaucoup d’amis et Lydie, possédant un physique moins avantageux, voit sa vie bousculée…

Aaaaah Les Hommes préfèrent les grosses…ou quand les chaînes de télévision ne craignaient de diffuser certains films, ne serait-ce qu’en raison de leurs titres, de peur que certains spectateurs « sensibles » ne soient heurtés au point d’en parler des heures sur les réseaux sociaux. Cette comédie géniale qui en a bercé plus d’un, dont l’auteur de ces mots, demeure le premier grand succès personnel de Josiane Balasko en tête d’affiche, mais aussi celui de Jean-Marie Poiré, qui signait son troisième long-métrage comme réalisateur et dont Les Petits Câlins (1977) et Retour en force (1980) étaient restés plus confidentiels avec « seulement » 481.000 entrées pour le premier et 457.000 spectateurs pour le second. Avec près de deux millions d’entrées engrangés en août 1981, alors que le box-office était pour l’instant dominé par Moi Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée…, Viens chez moi j’habite chez une copine, Elephant man, Excalibur et Diva, la grande Josiane s’immisce dans ce top et même si le film se fera ensuite dépasser par La Chèvre, Les Aventuriers de l’arche perdue, Le Professionnel, La Guerre du feu, Les Uns les autres, Rien que pour vos yeux, La Soupe aux choux, Le Maître d’école et Pour la peau d’un flic, Les Hommes préfèrent les grosses devient l’un des films de l’année. Merveilleusement écrite par la comédienne, en collaboration étroite avec Jean-Marie Poiré lui-même, aux moments perdus du tournage des Bronzés font du ski, cette ode aux outsiders n’a rien perdu de son mordant et reste une étape indispensable pour tous les amoureux de la comédie, la vraie, celle qui fonçait dans le tas et qui n’avait pas besoin d’être méchante pour cela.

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Test Blu-ray / Après la guerre, réalisé par Jean-Loup Hubert

APRÈS LA GUERRE réalisé par Jean-Loup Hubert, disponible en DVD & Blu-ray le 26 novembre 2024 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Richard Bohringer, Antoine Hubert, Julien Hubert, Martin Lamotte, Isabelle Sadoyan, Raoul Billerey, Jean-François Dérec, Jacques Mathou, Roger Miremont…

Scénario : Jean-Loup Hubert

Photographie : Claude Lecomte

Musique : Jürgen Knieper

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Août 1944, les Américains arrivent ! C’est ce que croient Antoine, 12 ans et Julien, 8 ans, qui l’annoncent triomphalement aux habitants du village. Mais c’est une colonne de chars allemands qui avance. Paniqués, Antoine et Julien s’enfuient et font la rencontre d’un déserteur allemand. Ensemble, ils poursuivent leur chemin…

Il est sans doute toujours difficile pour un réalisateur ayant connu un triomphe au box-office, de passer au film suivant. Jean-Loup Hubert n’a cependant pas attendu longtemps et ne s’est pas reposé sur lauriers après le succès du Grand chemin, qui avait attiré plus de 3,1 millions de spectateurs en 1987. Deux ans plus tard, Après la guerre sort déjà sur les écrans et bénéficie des deux mêmes têtes d’affiche que son œuvre précédente, Richard Bohringer (auréolé du César du meilleur acteur) et Antoine Hubert, le fils aîné du cinéaste, qui interprétait Louis dans Le Grand chemin. Après l’été 1959, Jean-Loup Hubert remonte à nouveau le temps et plante son histoire quinze ans avant pour Après la guerre. Les Américains viennent de débarquer. Dans un petit village du sud de la France, on s’apprête à fêter les libérateurs. Trois jeunes garçons, Julien, Antoine et Gaby, au lieu de répéter avec le reste de la fanfare, préfèrent guetter l’arrivée des Américains qu’ils annoncent à la vue d’une file de blindés. Mais c’étaient les Allemands en train de se replier. Le maire est tué et l’on prévoit un châtiment exemplaire pour les garçons. Gaby est pris tandis que les deux frères Julien et Antoine s’enfuient vers Lyon pour y retrouver leur mère. Ils découvrent alors, réfugié dans un moulin, un soldat allemand cloué au sol par une sciatique. Franz-Joseph est en fait un déserteur et s’il parle si bien le français, c’est parce que sa mère est alsacienne. Après avoir été soigné par une rebouteuse, Franz accepte de faire route avec les deux garçons. Après la guerre s’inspire en grande partie de l’histoire vraie de Richard Bohringer, fils d’un officier de l’armée allemande et d’une française, qui se sont rencontrés durant la Seconde Guerre mondiale. Principalement élevé par sa grand-mère maternelle dans le Val-d’Oise en 1942, tandis que sa mère était allée vivre en Allemagne et que son père devait être fait prisonnier durant quelques années en Russie, le comédien, même si entouré d’amour, devait apprendre à grandir ainsi. Forcément touché, Jean-Loup Hubert prend certains éléments de cette histoire et livre un formidable long-métrage doux-amer sur l’absurdité de la guerre. Magnifiquement interprété par Richard Bohringer, les deux fils du metteur en scène et comme d’habitude par toute une pléiade de fabuleux seconds rôles, Après la guerre demeure un film solaire, qui s’adresse à toute la famille et dont le propos reste aussi pertinent qu’intemporel.

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Test Blu-ray / Sans peur et sans reproche, réalisé par Gérard Jugnot

SANS PEUR ET SANS REPROCHE réalisé par Gérard Jugnot, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Gérard Jugnot, Rémi Martin, Patrick Timsit, Anémone, Gérard Darmon, Victoria Abril, Roland Giraud, Ticky Holgado, Martin Lamotte, Josiane Balasko, Michel Blanc, Bruno Carette…

Scénario : Gérard Jugnot, Jean-Bernard Pouy & Christian Biegalski

Photographie : Gérard de Battista

Musique : Yves de Bujadoux

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Le capitaine Bellabre, redoutable mais vieillissant chevalier du roi de France, est ridiculisé au cours d’un tournoi par un jeune inconnu, Pierre Terrail de Bayard. Les armées du roi de France doivent traverser l’Italie pour aller conquérir le royaume de Naples. Bellabre prend sous sa coupe le jeune homme, espérant se venger.

Après le succès de Scout toujours…, même si moins conséquent que Pinot simple flic, Gérard Jugnot épate à la fois la critique et le public dans Tandem de Patrice Leconte, dans lequel il donne la (merveilleuse) réplique à Jean Rochefort et se voit même auréolé d’une nomination pour le César du meilleur acteur en 1988. La même année, sort son troisième long-métrage en tant que réalisateur, Sans peur et sans reproche, qui connaît un sacré revers au box-office avec seulement 416.000 entrées. Ce qui restera comme étant l’un des plus grands échecs commerciaux de Gérard Jugnot et indéniablement l’un de ses opus les plus méconnus (et pour cause), reste pourtant l’un de ses meilleurs. Furieusement drôle, vachard, paillard, bien ironique et porté par une distribution exceptionnelle, Sans peur et sans reproche est aussi une impressionnante réussite plastique, bénéficiant de décors soignés, d’une reconstitution médiévale pointilleuse (des costumes en passant par les accessoires) et d’une photographie stylisée de Gérard de Battista (Un, deux, trois, soleil de Bertrand Blier, Gazon maudit de Josiane Balasko, Vénus Beauté (Institut) de Tonie Marshall). Si certains cinéphiles et spectateurs auront depuis bien intégré des dialogues dans leur langage courant, Sans peur et sans reproche est assurément LE film à réhabiliter de Gérard Jugnot, qui annonce ni plus ni moins Les Visiteurs avant l’heure.

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