UN ANGE POUR SATAN (Un angelo per Satana) réalisé par Camillo Mastrocinque, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 3 juin 2025 chez Artus Films.
Acteurs : Barbara Steele, Anthony Steffen, Ursula Davis, Marina Berti, Vassili Karis, Betty Delon, Mario Brega, Claudio Gora, Aldo Berti…
Scénario : Luigi Emmanuele, Giuseppe Mangione & Camillo Mastrocinque, d’après une histoire originale d’Antonio Fogazzaro
Photographie : Giuseppe Aquari
Musique : Francesco De Masi
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 1966
LE FILM
Une statue sur laquelle flotte une légende est retrouvée dans un lac, après deux cents ans. La statue porte les traits de la nièce du comte du village riverain et un esprit maléfique semble flotter sur les lieux et posséder la jeune femme.
Quand on évoque le cinéma d’épouvante gothique transalpin, le nom d’une actrice revient fréquemment, celui de Barbara Steele, britannique née en 1937, dont la carrière sera définitivement lancée avec Le Masque du démon – La Maschera del demonio de Mario Bava, adaptation du conte fantastique Vij de l’auteur russe Nicolas Gogol, dans lequel elle campe le double rôle de Katia Vajda de la princesse Asa Vajda. Les réalisateurs vont s’arracher cette comédienne à la beauté sombre. De Roger Corman (La Chambre des tortures) à Riccardo Freda (L’Effroyable Secret du docteur Hichcock), en passant par Federico Fellini (Huit et demi), Antonio Margheriti (Danse macabre, La Sorcière sanglante), Lucio Fulci (Les Maniaques) et Mario Monicelli (L’Armée Brancaleone). 1966, Un ange pour Satan – Un angelo per Satana est l’une de ses derniers rôles dans le genre. Ce film d’épouvante est réalisé par Camillo Mastrocinque (1901-1969), cinéaste ayant fait sa renommée dans la comédie, registre qui lui a permis de diriger quelques pointures comme Totò, Vittorio De Sica, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Walter Chiari et Fernandel. Celui-ci s’acquitte brillamment de la tâche qui lui est confiée et livre un opus très largement conseillé aux amateurs d’horreur – même si mineur – et de fantastique, auquel il lui manque sans doute un petit truc pour prétendre à la réussite parfaite.
TUEZ-LES TOUS…ET REVENEZ SEUL ! (Ammazzali tutti e torna solo) réalisé par Enzo G. Castellari, disponible en combo Blu-ray+DVD le 22 février 2023 chez Studiocanal
Acteurs : Chuck Connors, Frank Wolff, Franco Citti, Leo Anchóriz, Giovanni Cianfriglia, Alberto Dell’Acqua, Hércules Cortés, Antonio Molino Rojo, Furio Meniconi, Alfonso Rojas, Ugo Adinolfi, John Bartha…
Scénario : Tito Carpi, Enzo G. Castellari, Francesco Scardamaglia & Joaquín Romero Hernández
Photographie : Alejandro Ulloa
Musique : Francesco De Masi
Durée : 1h36
Date de sortie initiale : 1968
LE FILM
La guerre de Sécession fait rage. Loin du front, le capitaine Lynch dirige un camp de prisonniers. Le sergent Brian y fait régner une discipline de fer. Clyde, un prisonnier qui bénéficie de complicités nordistes, réussit à s’enfuir avec quelques bagnards, en volant un trésor caché dans une poudrière sudiste. Déserteur, le sergent Brian se joint à la petite troupe. Tous ne sont mus que par l’appât du gain. Les protagonistes de l’aventure commencent à s’entretuer. Qui conservera l’or ? Le capitaine Lynch lui-même a sa petite idée sur la question…
Enzo G. Castellari. Un nom qui fait immédiatement vibrer les amateurs de cinéma d’exploitation italien. Le réalisateur, né en 1938, détient l’une des filmographies les plus excitantes du cinéma Bis qui remplissait alors les salles. Quelques titres en vrac, Quelques dollars pour Django – Pochi dollari per Django, Je vais, je tire et je reviens – Vado… l’ammazzo e torno, Sur ordre du Führer – La Battaglia d’Inghilterra, Le Témoin à abattre – La Polizia incrimina, la legge assolve, Un citoyen se rebelle – Il Cittadino si ribella, Keoma, Big Racket – Il Grande racket, La Mort au large – L’Ultimo squalo, Les Nouveaux Barbares – I nuovi barbari, Les Guerriers du Bronx – 1990: I guerrieri del Bronx, Une poignée de salopards – Quel maledetto treno blindato (ou Inglorious Bastards)…Également scénariste la plupart du temps de ses films, Enzo G. Castellari ne s’est jamais caché de surfer allègrement sur les genres à la mode, western, polar, giallo, aventure, épouvante, post-apocalyptique, dans le seul et unique but (en dehors de remplir le tiroir-caisse) de divertir les spectateurs, qui lui ont bien rendu tout au long de sa carrière. C’est le cas de Tuez-les tous… et revenez seul ! – Ammazzali tutti e torna solo, western mis en scène en 1968, à la limite de la parodie et qui annonce donc les légendaires opus du fabuleux tandem Terence Hill et Bud Spencer, dont le mythique On l’appelle Trinita – Lo chiamavano Trinità d’Enzo Barboni ne sortira que deux ans plus tard. Enchaînement quasi-ininterrompu de gunfights et de bastons aux bruitages bourrins, Tuez-les tous… et revenez seul ! est un savoureux divertissement, une chasse au trésor menée sans aucun temps mort et interprété par une ribambelle de comédiens aux tronches patibulaires sur lesquels trône l’américain Chuck Connors (Soleil vert de Richard Fleischer, Pancho Villa d’Eugenio Martín), gueule célèbre du western, qui promène ses 2 mètres de hauteur, sans se forcer, le teint hâlé, les yeux bleus délavés et le sourire carnassier. Du spectacle à l’état pur.
L’ÉVENTREUR DE NEW YORK (Lo Squartatore di New York) réalisé par Lucio Fulci, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret + CD chez The Ecstasy of Films.
Acteurs : Jack Hedley, Almanta Suska, Howard Ross, Andrea Occhipinti, Alexandra Delli Colli, Paolo Malco, Cosimo Cinieri, Cinzia De Ponti…
A New York, plusieurs femmes sont assassinées de manière atroce par un tueur en série, connu pour être doté d’une voix de canard. L’inspecteur Williams se charge de l’enquête alors que les meurtres sadiques s’enchaînent…
Nous avons déjà longuement parlé de Lucio Fulci (1927-1996) sur Homepopcorn.fr, mais comme nous aimons tout particulièrement le cinéaste, nous prendrons la peine de nous auto-citer. Lucio Fulci, qui se destinait d’abord au monde de la médecine, décide de se tourner vers le cinéma et intègre le Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome, en suivant les cours de Michelangelo Antonioni et de Luchino Visconti. Il devient l’assistant du réalisateur Marcel L’Herbier pour Les Derniers Jours de Pompéi en 1950. Mais c’est avec le cinéaste Steno, de son vrai nom Stefano Vanzina, que Fulci fait réellement ses premières classes. Il s’agit de comédies, principalement avec Totò, aux titres aussi évocateurs que Totò et les femmes, L’uomo, la bestia e la virtù, Où est la liberté. Progressivement, Lucio Fulci devient scénariste et signe Une fille formidable de Mauro Bolognini, Un Americano a Roma de Steno avec l’immense Alberto Sordi. Il passe enfin derrière la caméra en 1959 avec I Ladri, une comédie interprétée par… Totò. La boucle est bouclée. Dans les années 1960, Lucio Fulci enchaîne moult comédies avec le duo célèbre en Italie, Franco Franchi et Ciccio Ingrassia. Si le succès est au rendez-vous, il commence sérieusement à vouloir changer son fusil d’épaule et démontrer qu’il est capable de réaliser autre chose que des comédies. Il signe un western avec Franco Nero (Le Temps du massacre, 1966), une comédie policière intitulée (Au diable les anges, 1967), un drame (Liens d’amour et de sang, 1969). Mais le véritable tournant s’opère en 1969 avec le giallo Pervertion Story – La Machination (Una sull’altra). Si Dario Argento et Mario Bava sont fréquemment annoncés comme étant les réalisateurs phares du giallo, ce genre italien de film d’exploitation, cocktail de cinéma d’horreur, de film policier et d’érotisme soft, il est grand temps aujourd’hui de réhabiliter Lucio Fulci, jusqu’ici surtout défendu par les amateurs de cinéma de genre. Un an après l’onirique, poétique, sensuel, cruel, oppressant, kafkaïen Le Venin de la peur – Una lucertola con la pelle di donna, et la même année que sa comédie érotique Obsédé malgré lui, Lucio Fulci signe un de ses films les plus célèbres, La Longue nuit de l’exorcisme – Non si sevizia un paperino. Suvront deux aventures de Croc-Blanc (1973 et 1974), Les Quatre de l’apocalypse (1975) et L’Emmurée vivante (1977). A la fin des années 1970, la carrière de Lucio Fulci bat de l’aile après quelques échecs successifs, tandis que sa fille connaît un très grave accident et que son divorce l’a laissé sur la paille. Contre toute attente, le producteur Fabrizio De Angelis lui confie les commandes de L’Enfer des Zombies, titre opportuniste surfant sur le triomphe du Zombie de George A. Romero, dont le montage européen avait été confié à Dario Argento. Sur un scénario écrit par Dardano Sacchetti (Le Chat à neuf queues, La Baie sanglante, Le cynique, l’infâme, le violent, L’emmurée vivante) même si crédité sous le nom de sa femme Elisa Brigranti, L’Enfer des Zombies va non seulement relancer la carrière de Lucio Fulci, comme il n’aurait jamais pu l’espérer, être à l’origine de tout un tas d’ersatz, et surtout devenir et rester un des films les plus emblématiques du genre. Nous voici donc rendu aux années 1980 où Lucio Fulci mettra les bouchées doubles et enchaînera La Guerre des gangs – Luca il contrabbandiere, Frayeurs – Paura nella città dei morti viventi, Le Chat noir – Il Gatto nero, L’Au-delà – …E tu vivrai nel terrore! L’aldilà et La Maison près du cimetière – Quella villa accanto al cimitero. L’année 1982 est celle de L’Éventreur de New York – Lo squartatore di New York, légendaire thriller, extrêmement violent, tourné à New York (sans autorisation, ou presque) par un Lucio Fulci très inspiré par la ville qu’il avait déjà filmée et qu’il met en valeur une fois de plus ici. Près de quarante ans après sa sortie, L’Éventreur de New York demeure d’une redoutable efficacité et met à rude épreuve les nerfs des spectateurs avec certaines séquences éprouvantes à ne pas mettre devant tous les yeux ! Et vous ne verrez plus Donald Duck de la même façon…