Test DVD / La Plage sanglante, réalisé par Jeffrey Bloom

LA PLAGE SANGLANTE (Blood Beach) réalisé par Jeffrey Bloom, disponible en DVD chez Zylo

Acteurs : David Huffman, Marianna Hill, Burt Young, Otis Young, Lena Pousette, John Saxon, Darrell Fetty, Stefan Gierasch

Scénario : Jeffrey Bloom

Photographie : Steven Poster

Musique : Gil Melle

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

En Californie, une femme disparaît mystérieusement en se promenant sur la plage. Le capitaine Pearson et Harry Caulder veulent résoudre cette énigme, d’autant qu’on retrouve sur la plage le corps sans tête du chien de la disparue. Les phénomènes étranges se multiplient comme une adolescente qui a les jambes lacérées. Une enquête est alors ouverte.

Cette fois-ci, le danger ne vient pas de la mer…

Quelle petite pépite que cette Plage sanglante ! Réalisé par Jeffrey Bloom en 1980, Blood Beach est un modèle du genre horreur Bis et tient toutes ses promesses, à savoir offrir quelques savoureux moments d’épouvante, de jolies nanas bronzées sous le soleil californien, des kékés habillés en fluo dans un coin et un humour décalé qui indique que tout ceci n’est pas à prendre au sérieux. Jeffrey Bloom est avant tout scénariste. On lui doit entre autres un étonnant (ou improbable c’est selon) 28 Secondes pour un hold-up de George Englund, interprété par Jean-Claude Killy, notre skieur national et médaillé d’or aux Jeux Olympiques, dans sa seule incursion au cinéma. La Plage sanglante arrive cinq ans après que Steven Spielberg ait fichu la trouille au monde entier, tout en faisant déserter les plages à cause de son requin affamé. Le film de Jeffrey Bloom s’engouffre dans la brèche, mais propose un divertissement intelligent puisque la menace est non seulement invisible et ne provient pas d’un squale ou d’un piranha.

N’attendez pas une débauche d’hémoglobine et les spectateurs avides de sang risquent de trouver le temps long puisque le réalisateur joue avant tout sur la tension et les effets inattendus, tout en ajoutant une petite pincée sexy. Les effets spéciaux sont très réussis et les effets d’aspiration des victimes dans le sable font encore leur effet aujourd’hui. De plus, Jeffrey Bloom use de la présence du comédien Burt Young, bien connu des cinéphiles pour son rôle de Paulie dans la saga Rocky, qui avec son galurin vissé sur la tête donne un côté film-noir parasité par un élément d’horreur. Un peu comme si le détective d’un polar des années 1940 se retrouvait catapulté en plein cinéma d’exploitation. Au-delà de son aspect divertissant, La Plage sanglante repose également sur une très bonne mise en scène. Le cinéaste parvient à rendre son décor inquiétant et angoissant.

Le film vaut également pour la très belle photo luminescente signée Steven Poster, chef opérateur qui faisait ici ses débuts au cinéma et qui allait par la suite collaborer avec Ridley Scott (Traquée), Richard Kelly (Donnie Darko et Southland Tales)…et Patrice Leconte (1 chance sur 2). En ce qui concerne l’interprétation, David Huffman incarne le héros du film, qui ne fait pas grand-chose certes, mais qui attire la sympathie avec son personnage qui semble plus intéressé par une ancienne conquête que par ce qui se passe sur la plage dont il a la garde. Après quelques apparitions dans F.I.S.T. de Norman Jewison et Firefox, l’arme absolue de Clint Eastwood, le comédien est malheureusement assassiné en 1985 à l’âge de 39 ans. N’oublions pas la tronche de l’excellent John Saxon, aujourd’hui toujours en activité à plus de 80 ans et 200 films à son actif, qui a connu son heure de gloire auprès de Bruce Lee dans Opération Dragon (Roper, c’était lui !) et vu plus tard dans Les Griffes de la nuit de Wes Craven (encore un rôle de flic) puis Une nuit en enfer de Robert Rodriguez dans le rôle de l’agent Stanley Chase.

Alors venez planter votre parasol sur cette plage Bis infiniment sympathique et maligne, en aucun cas un nanar, et qui mérite vraiment d’être reconsidéré dans nos contrées où La Plage sanglante est malheureusement et injustement méconnue.

LE DVD

La Plage sanglante bénéficie d’un tout petit tirage très limité à 500 exemplaires grâce à Zylo. Le DVD est entre autres disponible sur Ulule, ainsi que chez les vendeurs spécialisés suivants : Sin’Art, Metaluna store, Ciel Rouge, Cine-matouvu, sans oublier leurs sites internet correspondants. Le DVD repose dans un boîtier Amaray classique et le menu principal est quant à lui fixe et musical. La jaquette reprend le visuel de l’affiche originale, particulièrement efficace.

Dans la section Interactivité, nous trouvons la bande-annonce originale, un spot TV, un diaporama de photos et d’affiches, ainsi qu’une scène coupée. Un carton en introduction indique que cette séquence « Visite à la police » se situait dans le film juste après la disparition de Hoagy et approfondissait le travail entre Harry Caulder et le Lieutenant Piantadosi (2′).

L’Image et le son

Ce master repris du DVD allemand (voir le titre pendant le générique), comporte encore des raccords de montage, des tâches, des points, des rayures et certaines séquences s’avèrent plus altérées. Néanmoins, la copie proposée ne démérite pas et ne manque pas d’élégance. La stabilité est de mise, tout comme la gestion du grain original. Même si La Plage sanglante est proposée dans un format 1.33 (le film a été tourné en 1.85…), le « confort » de visionnage est assuré, la clarté est évidente. L’image trouve un équilibre convenable. L’éditeur indique que le montage proposé est la version dite « européenne ».

Les versions anglaise, française et espagnole sont disponibles. Elles disposent toutes d’un mixage Dolby Digital Mono 2.0 relativement efficace, sans souffle, même si certains échanges résonnent quelque peu et s’avèrent quelque peu métalliques. Les conditions sont remplies pour apprécier pleinement le film et ses dialogues, dynamiques et propres, ainsi que la composition de Gil Melle (Le Mystère Andromède). La piste anglaise est évidemment la plus naturelle et la plus aérée du lot.

Crédits images : © Zylo / Captures du DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Monstres invisibles, réalisé par Arthur Crabtree

MONSTRES INVISIBLES (Fiend Without a Face) réalisé par Arthur Crabtree, disponible en DVD le 9 mai 2017 chez Movinside

Acteurs : Marshall Thompson, Kynaston Reeves, Kim Parker, Stanley Maxted, Terry Kilburn, James Dyrenforth, Robert MacKenzie

Scénario : Herbert J. Leder d’après la nouvelle « The Thought Monster » d’Amelia Reynolds Long

Photographie : Lionel Banes

Musique : Buxton Orr

Durée : 1h14

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Durant les essais d’un radar expérimental dans une base militaire au Manitoba, des fermiers du voisinage meurent dans d’étranges circonstances. L’autopsie révèle que les cadavres n’ont plus de cerveau ni moelle épinière et, pour toute blessure, un tout petit trou à la base de la nuque. Le major Jeff Cummings va mener une enquête afin de comprendre les raisons de ce phénomène.

C’est un petit film de science-fiction horrifique qui pourrait paraître banal au milieu de toutes les productions britanniques indépendantes du genre dans les années 1950 et pourtant Monstres invisiblesFiend Without a Face se démarque par ses effets spéciaux et son quart d’heure final peuplé de créatures qui ne sont pas sans rappeler celles du premier Alien au premier stade de leur évolution. Produit par Amalgamated Productions pour un budget de 50.000 livres, écrit par Herbert J. Lederpar (The Frozen Dead), d’après une nouvelle d’Amelia Reynolds Long publiée dans les années 1930, réalisé en 1958 par Arthur Crabtree (Crimes au musée des horreurs), ancien chef opérateur passé à la mise en scène après la Seconde Guerre mondiale, Monstres invisibles fonctionne encore bien aujourd’hui. D’une part pour son message d’avertissement contre les dangers du nucléaire dans un premier acte « documentaire » avec les séquences montrant les diverses tâches spécifiques des navigateurs et tout ce qui touche à la conquête de l’air, d’autre part dans la partie horreur plus singulière avec la traque de ces étranges cerveaux à queue et aux antennes d’escargots, qui ont la capacité de se rendre invisibles.

En plus de cela, ces êtres difformes s’attaquent aux êtres humains en s’enroulant autour de leur cou pour leur planter un dard dans la nuque, afin de leur aspirer le cerveau et la moelle épinière ! Autant dire que notre héros, le major Jeff Cummings, va avoir du pain sur la planche quand les morts suspectes s’accumulent autour de la base dont il est l’un des responsables. Il faut dire que cette station expérimentale américaine installée près d’une petite ville canadienne a entraîné quelques tensions entre l’armée et les locaux. Les fermiers se plaignent du bruit causé par les nombreux décollages et atterrissages, cause de stress pour leurs vaches, et les gens ne voient pas d’un bon oeil l’utilisation du nucléaire requise pour les essais d’un radar expérimental. Ces divisions entre les deux partis ne vont pas aider Cummings. Arthur Crabtree s’en sort très bien derrière la caméra et parvient à créer un certain suspens grâce à beaucoup d’inventivité, la suggestion et les bruitages inquiétants particulièrement réussis quand les vampires cérébraux sont à l’oeuvre.

Les crimes sont très efficaces puisque les créatures sont, comme le titre français l’indique, invisibles. De ce fait, les victimes entendent un bruit de succion, rampant, puis se tiennent la gorge en hurlant en tentant d’écarter quelque chose qui semble leur serrer le cou, avant de s’écrouler les yeux révulsés. Ces monstres ne seront donc visibles que dans le dernier quart d’heure, où multipliés, avides de chair humaine et de matière grise, animés par l’énergie atomique, ils se jetteront l’un après l’autre sur nos héros un rien désappointés de voir des cervelets vivants, autonomes et grouillants dans les fougères. Heureusement, ils vont résister en leur tirant dessus et même à coups de hache avec du bon gros sang (en N&B) qui bouillonne et qui brûle comme de l’acide.

Popularisé grâce à la série Daktari, le comédien Marshall Thompson tourne alors depuis une quinzaine d’années quand on lui propose le rôle principal de Monstres invisibles. Un an plus tard, il retrouvera un rôle quasi-similaire dans un film du même genre dans le célèbre et aussi culte Pionnier de l’espace de Robert Day. Les effets spéciaux de Monstres invisibles, révolutionnaires à l’époque et réalisés par des spécialistes au moyen d’ordinateurs perfectionnés dans l’animation image par image, possèdent encore une vraie magie poétique et participent à la réussite ainsi qu’à la postérité de cette série B.

LE DVD

Le DVD de Monstres invisibles, disponible chez Movinside, a été testé à partir d’un check-disc. Le film d’Arthur Crabtree intègre la collection « Trésors du fantastique » dirigée par Marc Toullec et Jean-François Davy. Le menu principal est quant à lui animé et musical.

A l’occasion de la sortie de Monstres invisibles en DVD, Marc Toullec, journaliste et ancien co-rédacteur en chef de Mad Movies, propose une présentation du film d’Arthur Crabtree (16’). Très informative, cette introduction en apprend beaucoup sur le statut culte du film (en raison de son dernier acte anthologique), les conditions de production, l’écriture du scénario, le casting, la réalisation des effets spéciaux et le remake avorté du film dans les années 80-90. Marc Toullec enchaîne les anecdotes sur Monstres invisibles pour notre plus grand plaisir.

L’Image et le son

Jusqu’alors inédit en DVD en France, Movinside offre un master au format original un peu fatigué de Monstres invisibles, bien que l’encodage tente de consolider l’ensemble. Le titre du film est étonnamment en allemand, ce qui indique où l’éditeur a pu mettre la main sur la copie. La gestion des contrastes est aléatoire, la copie laisse encore passer de nombreuses poussières, scories, rayures verticales, raccords de montage, surtout durant la première partie et les divers stock-shots. Le piqué est donc médiocre, mais les noirs ne manquent pas de concision et la copie est lumineuse sur les séquences diurnes.

Le confort acoustique est de mise, rarement parasité par quelques fluctuations ou chuintements, par ailleurs imputables aux conditions de conservation ou tout simplement aux affres du temps. Les sous-titres français ne sont pas verrouillés et seule la version originale Dolby Digital mono est proposée ici. Les dialogues sont clairs et distincts, tout comme les effets sonores à l’instar des bruits de succion assez dérangeants.

Crédits images : © Movinside – MGM / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

 

Test DVD / Brancaleone s’en va-t-aux croisades, réalisé par Mario Monicelli

BRANCALEONE S’EN VA-T-AUX CROISADES (Brancaleone alle Crociate) réalisé par Mario Monicelli, disponible en DVD et Blu-ray le 28 mars 2017 chez ESC Editions

Acteurs : Vittorio Gassman, Adolfo Celi, Stefania Sandrelli, Sandro Dori, Beba Loncar, Gigi Proietti, Lino Toffolo, Paolo Villaggio

Scénario : Agenore Incrocci, Furio Scarpelli, Mario Monicelli

Photographie : Aldo Tonti

Musique : Ira Newborn

Durée : 2h

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

En voyage avec une armée de miséreux, à la conquête du Saint Sépulcre, Brancaleone de Norcia perd tous ses compagnons dans la bataille. Désespéré, il invoque la Mort puis prend peur et demande un délai qui lui est accordé. Après avoir sauvé la vie à un nouveau-né, fils d’un roi normand, il se remet en route – avec une nouvelle armée de loqueteux – pour ramener l’enfant à son père. En chemin, il sauve du bûcher une jeune sorcière, accueille à ses côtés un lépreux, rend visite à un ermite dans une grotte et escorte le Pape Grégoire VII en visite à un stylite perché sur sa colonne. Après avoir réglé un différend entre le souverain pontife et l’antipape Clément III, Brancaleone découvre que le lépreux est en réalité une princesse.

Brancaleone s’en va-t-aux croisades Brancaleone alle crociate, comédie de Mario Monicelli réalisée en 1970, fait suite au triomphe critique et commercial de L’Armée Brancaleone L’Armata Brancaleone, du même réalisateur, sorti en 1966 mais inédit dans les salles françaises. Porté par Vittorio Gassman (1922-2000), gigantesque acteur dramatique puis pilier de la comédie transalpine avec une carrière comptant près de 130 films, ce film prend la forme d’une épopée bouffonne ou d’une farce médiévale. Nanti d’une perruque improbable et d’une épée surdimensionnée, l’acteur est de tous les plans et se délecte des savoureux et incroyables dialogues (parfois en vers) conçus pour mettre sans mal son immense talent en valeur, son bagout et sa gestuelle uniques qui ont fait son succès pendant plus de cinquante ans. C’est peu dire qu’il se délecte de ce rôle de chevalier don quichottesque perdu dans une situation de plus en plus invraisemblable.

Sur un scénario précis et fabuleux écrit par Mario Monicelli et le mythique duo Age & Scarpelli, tout est ici prétexte pour laisser le champ libre à l’acteur qui s’en donne à coeur joie. Après avoir traversé la Méditerranée en quelques minutes (en réalité un lac), en route pour la Terre Sainte, les compagnons de Brancaleone sont décimés par des barbares. Le Chevalier survit presque par miracle, mais rencontre la Faucheuse (Le Septième Sceau d’Ingmar Bergman n’est pas loin), qui lui annonce son futur trépas. Pour obtenir un salut incertain, Brancaleone, sur son fidèle destrier jaune poussin à cornes, sauve de la mort un bébé, qui s’avère être le fils d’un roi. Réunissant autour de lui une troupe d’improbables hères (un lépreux, un nain, un pénitent à la recherche de la punition physique, un aveugle, un unijambiste), il décide de ramener l’enfant à son père. En chemin, il rencontrera (entre autres) une sorcière (magnifique Stefania Sandrelli), un dangereux rival, et deux prétendants-papes, qu’il devra aider à départager. Autant dire que Brancaleone s’en va-t-aux croisades est un film rempli d’aventures burlesques et désopilantes, mais pas que. C’est aussi et avant tout un magnifique film de cinéma aux décors naturels splendides (le film a été tourné principalement en Algérie), aux costumes soignés, tout comme la reconstitution du Moyen Age voulue sérieuse par Mario Monicelli y compris dans ses coutumes barbares.

Le cinéaste a voulu créer une arène réaliste, afin de mieux créer le décalage entre le personnage fantaisiste de Brancaleone et le monde dans lequel il évolue. Comme une œuvre de Pier Paolo Pasolini sous amphétamines. Déchaîné du début à la fin, Vittorio Gassman ne tient pas en place et parvient une fois de plus à créer un personnage emblématique auquel on s’attache malgré son ego démesuré et sa couardise. A l’instar du personnage d’Alberto Sordi dans Un héros de notre temps, Brancaleone a pour spécialité de vouloir éviter tous les conflits et les engagements, mais n’hésite pas à aller franchement au combat quand cela s’impose.

Avant l’explosion de la comédie dite « à l’italienne » avec Le Pigeon (1958) et La Grande Guerre (1959), Mario Monicelli (1915-2012) avait déjà su s’imposer comme un maître de la comédie avec un sens particulièrement aiguisé de l’observation de ses contemporains. Brillante et magistrale comédie, soutenue par la beauté de la photographie d’Aldo Tonti et la musique de Carlo Rustichelli, Brancaleone s’en va-t-aux croisades dresse en parallèle un constat éloquent et d’une remarquable intelligence sur la violence et l’absurdité des guerres de religion, dont s’inspireront largement les Monty Python pour leur Sacré Graal !, y compris pour les différentes animations et panneaux de transition.

Satirique, rocambolesque, loufoque (fou-rire garanti lors de la marche sur les charbons ardents !), irrévérencieuse, menée à cent à l’heure, mais aussi merveille visuelle (l’arbre des pendus), cette comédie souvent amère, magistralement mise en scène et interprétée par un comédien toujours en état de grâce, est un chef d’oeuvre du genre qui enchaîne les scènes anthologiques comme des perles sur un collier.

LE DVD

A l’instar du Prophète et de Moi, moi, moi et les autres, récemment chroniqués dans nos colonnes, le DVD de Brancaleone s’en va-t-aux croisades est disponible chez ESC Editions, dans une nouvelle collection intitulée Edizione Maestro, consacrée aux grands maîtres du cinéma italien, dont certains films inédits seront même proposés en Haute-Définition ! La jaquette est très attractive et le verso montre tous les titres bientôt disponibles dans cette superbe collection ! Le menu principal est fixe et muet et le boîtier glisser dans un surétui cartonné.

Pour information, cette collection sortira dans les bacs en trois vagues. La première, celle que nous commençons à chroniquer, est sortie le 28 mars 2017 : Le Prophète de Dino Risi (Blu-ray et DVD), Brancaleone s’en va-t-aux Croisades de Mario Monicelli (Blu-ray et DVD), Moi, moi, moi… et les autres d’Alessandro Blasetti (DVD) et Bluff – Histoire d’escroqueries et d’impostures de Sergio Corbucci (DVD). Au mois de juin, l’éditeur prévoit : Les nuits facétieuses d’Armando Crispino et Luciano Lucignani (Blu-ray et DVD), Canard à l’orange de Luciano Salce (Blu-ray et DVD), Les russes ne boiront pas de Coca Cola de Luigi Comencini (DVD) et Histoire d’aimer de Marcello Fondato (DVD). Il faudra attendre le mois de septembre pour compléter sa collection avec Il Gaucho de Dino Risi (Blu-ray et DVD), Belfagor le magnifique d’Ettore Scola (DVD), Sais-tu ce que Staline faisait aux femmes ? de Maurizio Liverani (DVD) et Tant qu’il y a de la guerre, il y a de l’espoir d’Alberto Sordi (DVD).

En plus d’une succession de bandes-annonces des douze films que comptera la collection Edizione Maestro, ESC Editions propose une présentation de Brancaleone s’en va-t-aux Croisades par Stéphane Roux, historien du cinéma (11’). Notre interlocuteur replace le film qui nous intéresse dans l’immense carrière de Mario Monicelli et évoque bien entendu le premier volet des aventures de Brancaleone sorti en 1966, L’Armée Brancaleone. Le fond et la forme se croisent habilement, même si certains propos auraient mérité d’être plus approfondis. Les partis pris, le casting, le triomphe du film sont également abordés.

L’Image et le son

Jusqu’alors inédit en DVD et remasterisé, Brancaleone s’en va-t-aux Croisades de Mario Monicelli bénéficie d’un beau transfert DVD avec un grain naturel très bien géré, y compris sur les séquences sombres. La définition est équilibrée dès le générique coloré et animé, tandis que le master trouve immédiatement un équilibre fort convenable. Les superbes partis pris esthétiques du directeur de la photographie Aldo Tonti (Les Amants diaboliques, Reflets dans un œil d’or) sont savamment pris en charge et restitués. Les contrastes sont plutôt bien appuyés, y compris les noirs, la copie affiche une propreté ainsi qu’une stabilité rarement prises en défaut et les séquences diurnes sont lumineuses à souhait.

Le film est proposé en langue italienne uniquement. La piste Dolby Digital 2.0 également restaurée offre un parfait rendu des dialogues, très dynamiques, et de la musique. Aucun souffle constaté. Le niveau de détails est évident et les sons annexes sont extrêmement limpides. Notons également les problèmes au niveau des retranscriptions des « oe » (« coeur » apparaît « ceur »).

Crédits images : © RTI S.P.A. / ESC Conseils / Captures du DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Moi, moi, moi…et les autres, réalisé par Alessandro Blasetti

MOI, MOI, MOI…ET LES AUTRES (Io, io, io…. e gli altri) réalisé par Alessandro Blasetti, disponible en DVD le 28 mars 2017 chez ESC Editions

Acteurs : Walter Chiari, Gina Lollobrigida, Vittorio De Sica, Silvana Mangano, Marcello Mastroianni, Nino Manfredi, Caterina Boratto

Scénario : Agenore Incrocci, Furio Scarpelli, Leonardo Benvenuti, Suso Cecchi D’Amico…

Photographie : Aldo Giordani

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

Sandro est un journaliste à Rome. Il mène une enquête sur l’égoïsme, aidé par son ami Peppino. Il commence par étudier le comportement de son entourage et côtoie divers personnages de la ville : une diva, un politicien véreux…Il se rend compte rapidement qu’il est lui-même son meilleur sujet d’étude.

Considéré comme étant l’un des pères de la comédie populaire italienne, y compris par ses confrères comme le grand Mario Monicelli, Alessandro Blasetti (1900-1987) a déjà une très longue carrière derrière lui quand il aborde le genre qui a fait les belles heures du cinéma transalpin dans les années 1950. Dommage que tu sois une canaille Peccato che sia una canaglia (1954), La Chance d’être femmeLa Fortuna di essere donna (1956) et Amore e chiacchiere (Salviamo il panorama) (1958) demeurent très prisés par les cinéphiles passionnés par la comédie italienne. Le film qui nous intéresse, Moi, moi, moi et les autresIo, io, io…. e gli altri (1966) est l’antépénultième long métrage d’Alessandro Blasetti, bien que la critique et le réalisateur lui-même considéraient alors ce film comme son œuvretestament.

Avant de consacrer les dernières années de sa vie à la télévision, Blasetti signait donc cette comédie prenant pour thème un sujet qui lui était cher, l’égoïsme. Par ailleurs, le ton est donné dès l’ouverture avec une chanson marquée par des chants d’enfants, tandis qu’un carton indique « Un film contre la vanité et l’égoïsme – Conférence avec projection » et que le nom de Biasetti se voit multiplier en se mettant à enfler. Blasetti se sert du cinéma comme d’un média pour aborder différents enjeux sociaux et faire passer son message. Mais surtout, il s’entoure d’une armée de scénaristes aux noms illustres, qui ont tous contribué à construire le récit à partir de leurs véritables souvenirs. Blasetti a ainsi pu recueillir les témoignages et s’octroyer les talents de plumes virtuoses comme Suso Cecchi D’Amico (Rocco et ses frères, Senso, Le Voleur de bicyclette) ou bien encore le mythique tandem Age & Scarpelli. Au total, plus d’une douzaine de scénaristes ont apporté leur pierre à l’édifice pour ce film à sketches…qui n’en est pas vraiment un.

Le fil conducteur de Moi, moi, moi et les autres est le personnage de Sandro, interprété par l’excellent Walter Chiari, souvent oublié derrière Mastroianni, Gassman, Tognazzi, Sordi et tutti quanti et qui pourtant aura tourné avec d’immenses réalisateurs comme Orson Welles, Michael Powell, Terence Young, Ettore Scola, Dino Risi, Luigi Comencini et Luchino Visconti. Le comédien incarne ici un journaliste romain qui décide de mener une enquête sur l’un des fléaux du monde moderne, l’égoïsme et le repli sur soi. Au fil de son enquête sur ses concitoyens qui le conduit auprès d’une diva ou d’un politicien véreux, il constate qu’il devient lui-même le sujet de son article, surtout quand il se retrouve auprès de son ami Peppino ou de sa propre femme Titta. Comment peut-il dans ce cas rester honnête envers son travail et surtout envers lui-même ? Aux côtés de Walter Chiari, Alessandro Blasetti convoque d’immenses comédiens, tous plus heureux de jouer quelques notes dans cette comédie chorale. Gina Lollobrigida, Silvana Mangano, Vittorio De Sica, Nino Manfredi, Marcello Mastroianni (devenu une star grâce à Blasetti), Franca Valeri, Sylva Koscina et Vittorio Caprioli, pour ne citer que les plus célèbres, apparaissent tous quelques minutes devant la caméra afin d’incarner l’italien ou l’italienne dans ses travers.

Si toutes les situations ne sont pas percutantes et malgré un rythme en dents de scie, Alessandro Blasetti (David di Donatello du meilleur réalisateur) égratigne le couple, le métier de journaliste, les mondains, les hommes politiques, la religion, toujours avec humour, quelques touches sexy (Gina Lollobrigida est à se damner), sans oublier l’émotion. Par ailleurs, Moi, moi, moi et les autres s’imprègne d’une véritable mélancolie et se clôt sur une note douce-amère inattendue, tandis que le regard de Sandro, tout d’abord pétillant en début de film, se voile et s’abaisse dans la dernière partie quand il fait le point sur sa propre vie.

Avec son scénario patchwork, mais taillé sur mesure pour ses acteurs par des auteurs habituellement habitués du genre dramatique et qui apportent donc une plus-value à cette comédie de mœurs aux dialogues très réussis, drôles et percutants, Moi, moi, moi et les autres s’avère une très agréable surprise, quasiment inédite en France, et donc à connaître absolument.

LE DVD

A l’instar du Prophète, récemment chroniqué dans nos colonnes, Le DVD de Moi, moi, moi et les autres est disponible chez ESC Editions, dans une nouvelle collection intitulée Edizione Maestro, consacrée aux grands maîtres du cinéma italien, dont certains films inédits seront même proposés en Haute-Définition ! La jaquette est très attractive et le verso montre tous les titres bientôt disponibles dans cette superbe collection ! Le menu principal est fixe et muet et le boîtier glisser dans un surétui cartonné.

Pour information, cette collection sortira dans les bacs en trois vagues. La première, celle que nous commençons à chroniquer, est sortie le 28 mars 2017 : Le Prophète de Dino Risi (Blu-ray et DVD), Brancaleone s’en va-t-aux Croisades de Mario Monicelli (Blu-ray et DVD), Moi, moi, moi… et les autres d’Alessandro Blasetti (DVD) et Bluff – Histoire d’escroqueries et d’impostures de Sergio Corbucci (DVD). Au mois de juin, l’éditeur prévoit : Les nuits facétieuses d’Armando Crispino et Luciano Lucignani (Blu-ray et DVD), Canard à l’orange de Luciano Salce (Blu-ray et DVD), Les russes ne boiront pas de Coca Cola de Luigi Comencini (DVD) et Histoire d’aimer de Marcello Fondato (DVD). Il faudra attendre le mois de septembre pour compléter sa collection avec Il Gaucho de Dino Risi (Blu-ray et DVD), Belfagor le magnifique d’Ettore Scola (DVD), Sais-tu ce que Staline faisait aux femmes ? de Maurizio Liverani (DVD) et Tant qu’il y a de la guerre, il y a de l’espoir d’Alberto Sordi (DVD).

En plus d’une succession de bandes-annonces des douze films que comptera la collection Edizione Maestro, ESC Editions propose une présentation de Moi, moi, moi… et les autres par Stéphane Roux, historien du cinéma (15’). Notre interlocuteur replace le film qui nous intéresse dans l’immense carrière d’Alessandro Blasetti. Stéphane Roux indique que ce film est peut-être emblématique du cinéma italien des années 1960, mais également pourquoi cette œuvre s’en détache. Les thèmes du film, les personnages, l’armada de scénaristes, la structure du long métrage, mais aussi la carrière d’Alessandro Blasetti, le casting et l’échec du film sont abordés au cours de cet entretien, où Stéphane Roux égratigne également la Nouvelle Vague et sa politique du réalisateur-auteur unique.

L’Image et le son

Bien que l’image ait été remasterisée, la copie manque sérieusement d’éclat et semble parfois trop datée. En effet, certains plans s’accompagnent d’un voile peu naturel, de nombreux troubles s’invitent à la partie avec des visages flous. Quelques défauts de pellicule ont échappé à la restauration. L’image est donc aléatoire, le N&B manque d’équilibre avec des blancs trop clairs qui amoindrissent les détails, d’autres étant au contraire beaucoup plus nets et satisfaisants ! 

La piste originale Stéréo 2.0 a également été restaurée mais on est encore loin d’un résultat parfait. De très légers craquements et des grésillements ainsi qu’une saturation de la musique demeurent. Les dialogues sont plutôt fluides. Le résultat est certes probant, mais pas non plus exceptionnel. Les sous-titres français (calqués sur la traduction approximative) sont imposés sur un lecteur de salon. Egalement disponible, la version française s’en tire honorablement, même si elle s’avère plus feutrée dans le rendu des dialogues et les ambiances.

Crédits images : © RTI S.P.A. / ESC Conseils / Captures du DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / About Ray, réalisé par Gaby Dellal

ABOUT RAY (3 Generations) réalisé par Gaby Dellal, disponible en DVD le 22 mars 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Naomi Watts, Elle Fanning, Linda Emond, Susan Sarandon, Andrew Polk, Marcos A. Gonzalez, Tate Donovan

Scénario : Nikole Beckwith, Gaby Dellal

Photographie : David Johnson

Musique : West Dylan Thordson

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 2015

LE FILM

Ray, jeune adolescente transgenre, souhaite devenir un homme. Accompagnée de sa mère et de sa grand-mère, elle va devoir faire accepter à sa famille cette transition pour enfin s’épanouir. C’est un chemin semé d’embûches pour cette famille dont le père n’a jamais été présent. Chacun tentera de s’opposer à la réalité, avant de finalement comprendre qu’il faudra se serrer les coudes pour passer ensemble cette épreuve.

Malgré ses comédiennes prestigieuses à l’affiche, About Ray – aka 3 Generations en version originale, n’a pas eu les honneurs d’une distribution dans les salles françaises et c’est bien dommage. En effet, ce drame doux-amer porté par Naomi Watts, Susan Sarandon, Elle Fanning et Linda Emond s’avère une œuvre très délicate. Après une première projection du film au Festival de Toronto en septembre 2015 qui s’était soldée par un accueil particulièrement mitigé, la sortie d’About Ray a été purement et simplement annulée aux Etats-Unis. La réalisatrice Gaby Dellal a ensuite décidé de remonter son film, d’augmenter légèrement sa durée, puis de changer l’intégralité de la musique.

La cinéaste britannique nous avait déjà enthousiasmés en 2005 avec Une belle journée, dans lequel le grand Peter Mullan s’entraînait pour traverser la Manche à la nage afin de combattre ses démons. About Ray est l’histoire de Ramona, alias Ray (Elle Fanning), adolescente spontanée, qui vit à New York avec sa mère célibataire Maggie (Naomi Watts), et sa grand-mère pleine d’entrain, Dolly (Susan Sarandon). Lorsque Ramona, qui sait, depuis sa prime jeunesse, qu’elle est née dans un corps qui ne lui convient pas, décide de devenir un garçon et de s’appeler Ray, cette famille liée doit apprendre à vivre avec ce changement profond. Dolly, qui est elle-même lesbienne, trouve difficile d’accepter qu’elle ait à présent un petit-fils et Maggie, en tant que mère, est contrainte de prendre de grandes décisions. Pour mettre en œuvre la transformation, elles doivent rechercher le père de Ray de manière à ce que celui-ci puisse donner son consentement légal au changement de sexe.

About Ray ne tombe jamais dans la gratuité ou le pathos, grâce à quelques touches d’humour et l’incroyable performance d’Elle Fanning. La jeune comédienne âgée de 20 ans à peine compte déjà près de 60 films à son actif. Découverte à l’âge de deux ans dans Sam je suis Sam de Jesse Nelson (2001), la sœur de Dakota Fanning est ensuite passée devant les caméras de Alejandro González Iñárritu, Tony Scott, David Fincher, Sofia Coppola, J.J. Abrams, Francis Ford Coppola, Cameron Crowe, Ben Affleck et évidemment celle de Nicolas Winding Refn pour The Neon Demon, qui bien que largement surestimé a contribué à renforcer son statut de jeune star. Dans About Ray, elle impressionne avec sa démarche, ses regards, ses postures, celle d’un jeune homme enfermé dans un corps qui ne lui appartient pas. Naomi Watts est comme d’habitude parfaite et campe une mère compréhensive, qui a élevé seule sa fille, prête à tout pour que son enfant soit heureux et qui accepte donc naturellement que sa fille Ramona devienne Ray. Susan Sarandon et Linda Emond (vue dans les séries The Good Wife et Gossip Girl) forment un couple de lesbiennes féministes et engagées qui tentent de prendre le train en marche en essayant de se faire à l’idée que Ramona est sur le point de changer de sexe pour pouvoir enfin vivre et s’épanouir, pour pouvoir être.

Drame inattendu, à la fois pudique et frontal prenant pour personnage principal un adolescent transgenre, About Ray ne laisse évidemment pas indifférent, même si certains spectateurs diront bien sûr que le personnage de la mère accepte « trop facilement » de laisser sa fille prendre cette décision irrévocable. Les quelques longueurs, la mise en scène fonctionnelle et les rebondissements à la limite du soap (Ray qui se retrouve avec deux pères possibles) n’empêchent pas d’être constamment ému voire bouleversé par ce personnage de Ramona/Ray magnifiquement incarné(e) par Elle Fanning, décidément en état de grâce et qui n’a pas fini de nous surprendre.

LE DVD

Le test du DVD d’About Ray, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette est élégant et attractif. Même chose pour le menu principal, animé et musical.

Les suppléments se résument à la bande-annonce du film.

L’Image et le son

Ce master offre des conditions de visionnage banales et sans esbroufe. La colorimétrie est plutôt bien agencée, mais la définition demeure passable, même sur les quelques plans rapprochés. La clarté est de mise, les contrastes corrects, cependant le piqué manque de précision et certaines séquences apparaissent plus ternes que d’autres et s’accompagnent de moirages ainsi que de saccades.

About Ray n’est pas un film à effets et les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 ne font pas d’esbroufe inutile. L’essentiel de l’action est canalisé sur les enceintes avant, même si chacune des séquences en extérieur s’accompagne inévitablement d’ambiances naturelles sur les latérales avec notamment la circulation dans les rues de New York. Il en est de même pour la musique systématiquement mise en valeur par l’ensemble des enceintes. Les voix demeurent solidement délivrées par la centrale, bien que la version française demeure moins ardente que son homologue. Les deux pistes Stéréo sauront contenter ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Crédits images : © SND / Captures du DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Le Prophète, réalisé par Dino Risi

LE PROPHÈTE (Il Profeta) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray le 28 mars 2017 chez ESC Editions

Acteurs : Vittorio Gassman, Ann-Margret, Liana Orfei, Enzo Robutti, Dino Curcio, Oreste Lionello

Scénario : Ruggero Maccari, Dino Risi, Ettore Scola

Photographie : Alessandro D’Eva

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Pietro Breccia est un homme qui a décidé depuis longtemps d’abandonner la civilisation en devenant ermite en laissant derrière lui l’usure de la vie moderne, le consumérisme immodéré et toutes les futilités de la civilisation de consommation elle-même. Depuis des années, il vit dans la solitude sur le mont Soratte, à 40 km au nord de Rome. Un jour, il est débusqué par une équipe de télévision qui, flairant le scoop, décide de faire un documentaire sur le curieux ermitage de cet homme. À partir de ce moment, Breccia en a fini avec sa tranquillité. Malgré lui, il se retrouve étouffé par la société en raison de sa notoriété soudaine et du fait qu’il a dévoilé son identité passée…

C’est un des films les plus méconnus de l’immense et prolifique réalisateur Dino Risi (1916-2008), le maître incontesté de la comédie italienne. Tour à tour médecin, psychiatre, journaliste, puis devenu metteur en scène presque par hasard, le mythique cinéaste du Fanfaron, Parfum de femme et Il Vedovo signe avec Le ProphèteIl Profeta (1968) sa neuvième collaboration (sur dix-sept) avec son acteur fétiche Vittorio Gassman. Après L’Homme à la Ferrari (1967), une comédie à la mécanique aussi bien huilée que la voiture du titre, les producteurs souhaitent réunir le même couple star, Vittorio Gassman et Ann-Margret (actrice, danseuse et chanteuse suédoise), dans une nouvelle comédie pour surfer sur le précédent succès. Le trio remet donc le couvert un an après. Le Prophète n’est pas la suite de L’Homme à la Ferrari, bien que divers éléments rappellent ce dernier, notamment le personnage interprété par la star italienne qui tombe évidemment sous le charme d’une femme plus jeune que lui, tandis que Dino Risi évoque entre autres la libération des mœurs de la communauté hippie.

Sur un scénario coécrit avec Ruggero Maccari et Ettore Scola et avec son sens unique et acéré de la satire, le cinéaste, qui habituellement s’amuse à égratigner ses concitoyens, l’homme lâche, corrompu, menteur, égoïste, malhonnête, cruel, abominable, l’être humain dans toute sa splendeur, pauvre et riche, avec un humour noir, dresse un constat amer et un portrait au vitriol de la société de consommation. La fable est souvent grinçante, relevée, percutante, chacun en prend pour son grade, y compris Pietro, le personnage principal qui va très vite se voir rattraper par ce qu’il croyait avoir définitivement oublié après avoir abandonné sa femme, son emploi, sa voiture, la ville. Mais le destin mettra une jeune hippie (divine et sexy Ann-Margret) sur son chemin. Abstinent depuis cinq ans, notre prophète que tout le monde s’arrache depuis la diffusion d’un reportage à la télévision, va avoir du mal à résister aux mini-jupes affriolantes de la demoiselle libre et exubérante. Arrive alors un individu louche et sans scrupules qui cherche à exploiter l’étrange histoire de cet homme pour en tirer profit.

Si elle n’est pas aussi célèbre que les autres comédies du tandem Risi-Gassman, Le Prophète est une comédie dynamique, qui va à cent à l’heure, formidablement interprétée par un Gassman toujours au top de sa forme, même si le comédien reniera le film en déclarant qu’il s’agit probablement de son pire long métrage tourné avec le réalisateur. Se défendant de faire du cinéma militant, le réalisateur transalpin n’épargne personne. Cinéaste humaniste mais profondément ironique, considéré comme le plus pessimiste des réalisateurs italiens – « tout est grave mais rien n’est sérieux » disait-ilet qui se sert de la puissance du cinéma populaire pour lancer des débats après la projection, Dino Risi, doctorant en psychologie psychologique donne à réfléchir sur les relations humaines, la place de l’homme dans la société contemporaine, moderne, après le boom économique.

Tout le monde souhaite posséder la plus grosse voiture, ou du moins celle dont le moteur fait le plus de bruit afin d’être remarqué, pour aller se reposer sur une plage bondée, avant de rentrer et de se retrouver coincé dans un embouteillage monstre en respirant le bon air pollué qui plane sur Rome, avant de manger devant la télé. Ces sujets n’ont jamais été autant d’actualité. Même si elle a connu un immense succès en Italie à sa sortie, Le Prophète reste une comédie mineure de Dino Risi, ce qui ne l’empêche pas d’être un grand moment de cinéma porté par un acteur exceptionnel.

LE DVD

Le DVD du Prophète est disponible chez ESC Editions, dans une nouvelle collection intitulée Edizione Maestro, consacrée aux grands maîtres du cinéma italien, dont certains films inédits seront même proposés en Haute-Définition ! Une grande initiative que nous accueillons à bras ouverts ! La jaquette est très attractive et le verso montre tous les titres bientôt disponibles dans cette superbe collection ! Le menu principal est fixe et muet et le boîtier glisser dans un surétui cartonné.

Pour information, cette collection sortira dans les bacs en trois vagues. La première, celle que nous commençons à chroniquer, est sortie le 28 mars 2017 : Le Prophète de Dino Risi (Blu-ray et DVD), Brancaleone s’en va-t-aux Croisades de Mario Monicelli (Blu-ray et DVD), Moi, moi, moi… et les autres d’Alessandro Blasetti (DVD) et Bluff – Histoire d’escroqueries et d’impostures de Sergio Corbucci (DVD). Au mois de juin, l’éditeur prévoit : Les nuits facétieuses d’Armando Crispino et Luciano Lucignani (Blu-ray et DVD), Canard à l’orange de Luciano Salce (Blu-ray et DVD), Les russes ne boiront pas de Coca Cola de Luigi Comencini (DVD) et Histoire d’aimer de Marcello Fondato (DVD). Il faudra attendre le mois de septembre pour compléter sa collection avec Il Gaucho de Dino Risi (Blu-ray et DVD), Belfagor le magnifique d’Ettore Scola (DVD), Sais-tu ce que Staline faisait aux femmes ? de Maurizio Liverani (DVD) et Tant qu’il y a de la guerre, il y a de l’espoir d’Alberto Sordi (DVD). Vous avez l’eau à la bouche ? Nous aussi !

En plus d’une succession de bandes-annonces des douze films que comptera la collection Edizione Maestro, ESC Editions propose une présentation du Prophète par Stéphane Roux, historien du cinéma (9’). Notre interlocuteur replace le film qui nous intéresse dans l’immense carrière de Dino Risi. Stéphane Roux indique que ce film de commande a quasiment été renié par Dino Risi, Vittorio Gassman et par Ettore Scola, qui trouvaient que le film avait été écrit et réalisé à la va-vite afin de surfer sur le triomphe de L’Homme à la Ferrari. Les conditions de production, les thèmes, le casting, l’accueil partagé de la critique, l’énorme succès dans les salles en Italie, encore plus que Les Monstres et autant que Le Fanfaron, tout est abordé avec une passion contagieuse.

L’Image et le son

Egalement disponible en Blu-ray, Le Prophète nous est arrivé dans son édition DVD. Découvrir Le Prophète était inespéré. Le film de Dino Risi renaît donc de ses cendres chez ESC Editions dans une copie – présentée dans son format respecté – d’une propreté souvent hallucinante. Point d’artefacts de la compression à signaler, aucun fourmillement, les couleurs se tiennent, sont ravivées, le master est propre, immaculé, stable, les noirs concis et les contrastes homogènes. Le cadre fourmille souvent de détails, le piqué est joliment acéré, le relief et la profondeur de champ flattent les rétines, les partis pris du célèbre directeur de la photographie Alessandro D’Eva sont divinement bien restitués. Certains plans rapprochés tirent agréablement leur épingle du jeu avec une qualité technique quasi-irréprochable. Une véritable redécouverte, merci ESC Editions !

Comme pour l’image, le son a également un dépoussiérage de premier ordre. Résultat : aucun souci acoustique constaté sur ce mixage italien Stéréo 2.0 aux sous-titres français imposés, pas même un souffle parasite. Le confort phonique de cette piste unique est total, les dialogues sont clairs et nets, même si les voix des comédiens, enregistrées en postsynchronisation, peuvent parfois saturer ou apparaître en léger décalage avec le mouvement des lèvres.

Crédits images : © RTI S.P.A. / ESC Conseils / Captures du DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Cigarettes et chocolat chaud, réalisé par Sophie Reine

CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD réalisé par Sophie Reine, disponible en DVD et Blu-ray le 18 avril 2017 chez Diaphana

Acteurs : Gustave Kervern, Camille Cottin, Héloïse Dugas, Fanie Zanini, Thomas Guy, Franck Gastambide

Scénario : Sophie Reine, Gladys Marciano

Photographie : Renaud Chassaing

Musique : Sébastien Souchois

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Denis Patar est un père aimant mais débordé qui se débat seul avec l’éducation de ses filles, Janine, 13 ans et Mercredi, 9 ans, deux boulots et une bonne dose de système D. Un soir, Denis oublie, une fois de trop, Mercredi à la sortie de l’école. Une enquêtrice sociale passe alors le quotidien de la famille Patar à la loupe et oblige Denis à « un stage de parentalité ». Désormais, les Patar vont devoir rentrer dans le rang…

On dirait que le Festival de Sundance fait des émules dans nos contrées ! Cigarettes et chocolat chaud est le premier long métrage de Sophie Reine, monteuse de profession, ayant oeuvré sur les très réussis Ma vie en l’air, Le Temps des porte-plumes, J’ai toujours rêvé d’être un gangster, Foxfire, confessions d’un gang de filles, My Sweet Pepper Land et récompensée par un César pour Le Premier jour du reste de ta vie. Une carrière riche et éclectique qui l’a conduite vers la mise en scène. Son premier court-métrage Jeanine ou mes parents n’ont rien d’exceptionnel (2010) démontre déjà un univers constitué de collages, d’animations, de couleurs sur fond de crise familiale. Sophie Reine attendra six années avant de passer au long-métrage avec Cigarettes et chocolat chaud, prolongement et approfondissement de son précédent travail cinématographique.

Extrêmement foutraque, mais très attentionné, Denis Patar est un paternel épatant, mais débordé qui se débat pour élever et éduquer ses deux fillettes Mercredi et Janine, depuis la mort de son épouse. Compressé par plusieurs boulots alimentaires, ce veuf rate, une fois de trop, la sortie d’école de sa fille Mercredi (c’est son prénom) de 9 ans, interprétée par la jeune Fanie Zanini, confondante de naturel, qui se retrouve au commissariat. Cette garde d’enfant à vue va entraîner l’entrée en scène d’une enquêtrice sociale. S’il veut conserver la garde de ses enfants, Denis va devoir suivre un stage de responsabilisation parentale. Comme très souvent pour une première oeuvre, Cigarettes et chocolat chaud foisonne d’idées – certaines inspirées par la propre enfance de la réalisatrice, passée dans un appartement parisien où le bordel était roi – et Sophie Reine s’avère très généreuse envers les spectateurs, quitte à créer un trop-plein.

La photo éclatante et colorée du chef opérateur Renaud Chassaing, les costumes et les décors plongent l’audience dans un monde singulier, celui de la famille Patar, qui a su rester optimiste et liée malgré le drame qui l’a touchée. Ce film très attachant part un peu dans tous les sens, mais cela traduit en même temps la façon de vivre des Patar. A mi-chemin, l’histoire se focalise sur la fille aînée atteinte du Syndrome Gilles de la Tourette, qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais cette fois encore, cela reflète le fait que le père (génial Gustave Kervern) est tellement désorganisé dans sa façon de vivre et de s’occuper de ses deux enfants, qu’il ne s’est même pas rendu compte des nombreux tics qui agitent sa fille Janine (Héloïse Dugas, jolie révélation). Il faudra un électrochoc, l’arrivée d’une enquêtrice (l’excellente Camille Cottin), pour que Denis fasse le tri dans sa vie, parvienne à faire son deuil, pour mieux s’occuper de ses enfants et penser à lui.

Cigarettes et chocolat chaud s’inscrit dans ce genre de comédies américaines et anglaises du style Little Miss Sunshine et Captain Fantastic, une sensibilité Sundance comme nous le disions en début de critique, un film qui fait du bien, qui fait chaud au coeur, avec des personnages bourrés de charme menés par un Gustave Kervern nounours en diable. A la fin, il n’est pas interdit de fredonner Cigarettes and chocolate milk de Rufus Wainwright, chanson qui a inspiré le titre du film (et qui le clôt), qui devient comme qui dirait l’hymne entêtant et caractéristique de la famille Patar et de cette chronique irrésistible, fantaisiste, tendre et poétique.

LE DVD

Le DVD de Cigarettes et chocolat chaud, disponible chez Diaphana, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film et la jaquette reprend le visuel de l’affiche du film.

Malgré le petit score du film dans les salles, Diaphana prend soin du service après-vente de Cigarettes et chocolat chaud, en livrant tout d’abord un making of (31’) très sympathique, composé de nombreuses images de tournage et de propos de l’équipe. On y voit Sophie Reine à l’oeuvre avec ses comédiens, tandis que ces derniers reviennent sur l’histoire et les personnages. Quelques images montrent les bouts d’essai des acteurs, ainsi que la préparation des décors et des costumes.

S’ensuit la court-métrage Jeanine ou mes parents n’ont rien d’exceptionnel, réalisé par Sophie Reine en 2010, avec Denis Ménochet et Léa Drucker. Jeanine, 10 ans, n’en peut plus de ses parents, anciens hippies, qui ne pensent qu’à s’amuser. Afin d’accéder à la vie « carrée et organisée » à laquelle elle rêve elle s’inscrit en cachette à un concours de gymnastique. Comme nous l’indiquons dans notre critique de Cigarettes et chocolat chaud, les thèmes et les bases formelles du long métrage de Sophie Reine sont déjà posés dans cet excellent Jeanine ou mes parents n’ont rien d’exceptionnel.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce du film, une autre alternative, ainsi qu’un petit questionnaire auquel se sont pliés les quatre comédiens principaux.

L’Image et le son

Seule l’édition DVD a pu être testée. Evidemment, le piqué n’est pas aussi pointu qu’en Blu-ray et la colorimétrie peut avoir tendance à baver quelque peu, mais cette édition SD s’en tire avec les honneurs. Les contrastes sont corrects, les détails plaisants et l’encodage suffisamment solide pour pouvoir faire profiter de la photographie de Renaud Chassaing (Pattaya, Présumé coupable). La clarté est appréciable, les teintes chaleureuses et solaires. Notons toutefois quelques baisses de la définition.

Outre une piste Audiodescription et des sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant, la version Dolby Digital 5.1 parvient sans mal à instaurer un indéniable confort phonique. Les enceintes sont toutes mises en valeur et spatialisent excellemment les effets, la musique et les ambiances. Quelques séquences auraient peut-être mérité d’être un peu plus dynamiques ou les dialogues parfois quelque peu relevés quand la partition s’envole. Le caisson de basses s’invite également à la partie, notamment lors de la fête finale. La piste Stéréo est de fort bon acabit et contentera largement ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Crédits images : © Mandarin Cinema / Alexis COTTIN / Diaphana / Captures du DVD :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Levée des tomahawks, réalisé par Spencer Gordon Bennet

LA LEVÉE DES TOMAHAWKS (Brave Warrior) réalisé par Spencer Gordon Bennet, disponible en DVD le 23 mars 2017 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Jon Hall, Christine Larsen, Jay Silverheels, Michael Ansara, Harry Cording, James Seay

Scénario : Robert E. Kent

Photographie : William V. Skall

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h09

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

1812 dans l’Indiana. Un nouveau conflit menace de naître entre les Etats Unis et L’Angleterre. Un radeau américain destiné à ravitailler les tribus Shawnee en sel est attaqué par les Anglais, ceux-ci en massacrent les occupants et coulent la cargaison. Cet acte est commandité par Shayne Mac Grégor, riche commerçant en fourrures à Vincennes. Au camp Shawnnee, las des promesses non tenues la révolte gronde, la division éclate entre le chef Tecumseh et son frère surnommé « Le Prophète ». Ce dernier veut déterrer la hache de guerre contre les Américains. Le gouverneur de l’état William Henry Harrison, afin d’éviter une nouvelle guerre, engage Steve Rudell ami d’enfance de Tecumseh. Steve propose alors à Tecumseh de bâtir une ville nouvelle :  » Tippecanoe  » avec une école pour les enfants, ce qui permettra de rapprocher les contacts pacifiques entre blancs et indiens.
De son côté, Mac Grégor prépare avec l’aide du prophète et des Anglais, une embuscade destinée à anéantir les troupes américaines venues pour établir leur quartier général dans la ville de Vincennes.

Spencer Gordon Bennet (1983-1987) demeure un des plus grands spécialistes de la série B du cinéma américain. Prolifique et éclectique, on lui attribue plus de 120 films tournés entre 1921 et 1966. Habitué des serials, ce réalisateur était capable de livrer une demi-douzaine de films par an dans les années 1920 jusqu’à l’entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Dans sa filmographie, tous les genres y sont passés, en particulier les westerns, les films d’aventures et de science-fiction. Zorro, le vengeur masqué (1944), Superman (1948), Batman & Robin (1949), Le Sous-marin atomique (1959), restent ses œuvres les plus marquantes. Sur sa tombe, les studios lui ont rendu un dernier hommage en y faisant graver « King of Serial Directors, his final chapter ». La Levée des tomahawksBrave Warrior est un de ses cinq films tournés et sortis en 1952.

Ce petit western mis en scène avec peu de moyens, montre le savoir-faire du cinéaste pour emballer une aventure qui prend de très grandes libertés avec l’Histoire, afin de proposer aux spectateurs un récit aux personnages attachants, des archétypes où les gentils le sont vraiment, tout comme leurs adversaires que rien ne peut racheter, afin de ne pas compliquer les choses, pour aller à l’essentiel en à peine 70 minutes. Le lieu (la ville de Vincennes, Indiana), et le conflit en cours (les Anglais qui menacent les Américains, les Indiens Shawnees qui se retrouvent au milieu) sont exposés au moyen d’une carte dès le prologue. Spencer Gordon Bennet et son scénariste Robert E. Kent n’ont aucun scrupule pour remanier l’Histoire à leur guise et montrer de vrais héros américains, en paix avec les Indiens – ils leur fournissent même le sel nécessaire à la conservation de leur nourriture, afin de les remercier de leur avoir cédé leurs terres situées le long de la rivière Tippecanoe – jusqu’à ce que ces maudits Anglais essayent de contrecarrer leur expansion. Les Indiens Shawnees eux-mêmes vont se retrouver face à un dilemme puisque le guerrier surnommé « Le Prophète » (Michael Ansara) décide de se rebeller contre les Américains, tandis que son frère, le pacifiste Tecumseh (Jay Silverheels), qui admire la civilisation des Blancs et amoureux d’une Américaine, Laura (Christine Larsen), tente de ramener la paix dans la région. Mais les Anglais sont fourbes et vont user de stratagèmes, ainsi que de l’aide d’Américains qui ont rallié leur cause (dont le père de Laura), pour déclencher une guerre sur le sol de l’Oncle Sam, afin de mieux en récolter les fruits.

Comme il en a toujours eu l’habitude, Spencer Gordon Bennet soigne sa mise en scène, du moins autant que son budget restreint lui permettait de le faire, et se concentre avant tout sur les personnages et un beau Technicolor. De ce fait, les anachronismes, les décors carton-pâte, les costumes médiocres (les Indiens semblent affublés d’un pyjama) passent « mieux » à l’écran. Production modeste, La Levée des tomahawks repose sur un casting solide avec notamment Jon Hall, découvert dans quelques séries B d’aventures aux titres explicites Pago-Pago, île enchantée, Aloma, princesse des îles ou bien encore The Tuttles of Tahiti, avant de devenir une star avec les formidables La Vengeance de l’Homme Invisible et L’Agent invisible contre la gestapo.

La Levée des tomahawks se regarde comme on lit un roman d’aventures vintage à la couverture excitante, dont le contenu n’est sans doute pas à la hauteur des espérances, mais qui n’en demeure pas moins bourré de charme et extrêmement divertissant.

LE DVD

Le DVD de La Levée des tomahawks, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Point de Bertrand Tavernier à l’horizon, mais François Guérif a répondu présent à l’appel afin de présenter le film de Spencer Gordon Bennet. Pendant cinq petites minutes, le critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection Rivages/Noir, rappelle qui est le réalisateur, avant d’évoquer tous les anachronismes et les grandes libertés (euphémisme) prises avec la véritable histoire et les personnages réels. S’il dit que La Levée des tomahawks demeure une curiosité, François Guérif insiste bien sur le fait que tous les événements évoqués dans le film sont faux.

De son côté, Parick Brion est plus magnanime avec le film (7’). On apprend que La Levée des tomahawks est un film inédit dans les salles françaises, mais qu’il a bénéficié d’une sortie en Belgique en double-programme. Après avoir rappelé quelques grands titres du western sortis en 1952, l’historien du cinéma parle du réalisateur Spencer Gordon Bennet, du casting du film et indique que La Levée des tomahawks est rare et s’estime très heureux de pouvoir le présenter aux spectateurs grâce à cette édition DVD.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos.

L’Image et le son

Le catalogue de Sidonis s’enrichit ainsi avec l’édition de La Levée des tomahawks, jusqu’alors inédit en France et se revêt d’un beau master (1.33, 16/9) restauré. La photo et les partis pris esthétiques originaux sont très bien conservés, les contrastes certes un peu légers et les couleurs parfois pastelles, mais le générique affiche d’emblée une stabilité bienvenue. La définition ne déçoit jamais, les poussières n’ont pas survécu au lifting numérique, hormis quelques points et tâches. Les scènes sombres et nocturnes sont logées à la même enseigne que les séquences diurnes, la profondeur de champ est appréciable, le grain cinéma est conservé même si certaines scènes apparaissent étrangement lisses et le piqué demeure vraiment agréable.

Que votre choix se porte sur la version originale (avec sous-titres français imposés) ou la version française, la restauration est également fort satisfaisante. Aucun souffle constaté sur les deux pistes, l’écoute est claire, frontale et riche, dynamique et vive. Les effets annexes sont plus conséquents sur la version originale que sur la piste française, moins précise, mais le confort acoustique est assuré sur les deux options. Le changement de langue est verrouillé à la volée.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Columbia Pictures / Captures du DVD :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Maman a tort, réalisé par Marc Fitoussi

MAMAN A TORT réalisé par Marc Fitoussi, disponible en DVD le 5 avril 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Jeanne Jestin, Emilie Dequenne, Camille Chamoux, Sabrina Ouazani, Nelly Antignac, Annie Grégorio, Grégoire Ludig, Jean-François Cayrey

Scénario : Marc Fitoussi

Photographie : Laurent Brunet

Musique : Pascal Mayer

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Anouk, 14 ans, a hâte d’effectuer son stage d’observation de troisième dans la compagnie d’assurances où travaille sa mère Cyrielle. Mais dès le premier jour, l’adolescente se voit confier le rangement d’un placard rempli de dossiers. Une tâche qu’elle trouve ingrate et sans aucun intérêt. Pire, au fil de cette semaine d’immersion, Anouk découvre brutalement un autre visage de sa mère, celle d’une femme froide et insensible à la détresse d’une jeune mère de famille endettée qui risque d’être expulsée du jour au lendemain. La jeune fille est alors confrontée au monde adulte de l’entreprise, avec ses petits arrangements et ses grandes lâchetés.

Maman a tort est déjà le cinquième long métrage de Marc Fitoussi après La Vie d’artiste, Copacabana, Pauline détective et La Ritournelle. Depuis dix ans, le réalisateur a su prouver la singularité et la sensibilité de son univers, en jouant souvent avec certains codes, à l’instar de Pauline détective qui mélangeait habilement la comédie policière avec des références au cinéma hollywoodien (Charade notamment), mais aussi les romans de la Bibliothèque rose ou verte à l’instar de Fantômette et du Club des cinq, et même les oeuvres d’Agatha Christie. Depuis La Vie d’artiste, Marc Fitoussi a toujours marqué ses films, pourtant souvent ancrés dans une réalité sociale, d’une douce folie. Ses œuvres possèdent également un décalage qui fait l’âme de son cinéma, toujours marquées par des dialogues subtils et d’une remarquable intelligence. Le dernier-né de Marc Fitoussi, Maman a tort, ne déroge pas à la règle et apparaît même comme un film-somme.

En haut de l’affiche la toujours parfaite et lumineuse Emilie Dequenne donne la réplique à la révélation du film, la jeune comédienne Jeanne Jestin, vue dans Le Passé d’Asghar Farhadi et La Vie domestique d’Isabelle Czajka. Cette dernière, à la fois solaire et grave, magnétique et promise à une belle carrière, porte littéralement le film sur ses épaules puisque le réalisateur adopte le point de vue de son personnage. Jeanne Jestin interprète Anouk. Ses parents sont divorcés. Elle voit son père de temps en temps (l’excellent Grégoire Ludig, très touchant). Alors qu’elle devait passer son stage de troisième dans la petite entreprise d’un ami de son père, le plan tombe à l’eau au dernier moment. Du coup, Anouk n’a d’autre recours que de réaliser cette semaine de stage dans la société d’assurance de sa mère Cyrielle Lequellec (Emilie Dequenne, dix ans après La Vie d’artiste). Remisée à des tâches subalternes par des employées indélicates et hypocrites (Nelly Antignac et Camille Chamoux, qui font penser aux terribles sœurs de Cendrillon) ou trop légères (Annie Grégorio, toujours géniale), elle ne tarde pas à s’ennuyer. Un jour, elle assiste à une plainte d’une assurée, Nadia Choukri (sublime Sabrina Ouazani), qui ne comprend pas pourquoi elle ne reçoit pas l’assurance-vie de son mari après son décès. Anouk constate que sa mère Cyrielle étudie le dossier de Nadia avec peu d’attention et de complaisance. Choquée par l’injustice faite à cette femme, elle va mener sa petite enquête pour essayer de lui venir en aide, car elle la sent menacée de se retrouver SDF avec ses deux enfants. Elle accède subrepticement au dossier et fait des découvertes sur les pratiques de la société d’assurance et de sa mère.

Récit initiatique, adieu à l’enfance et perte de l’innocence, Maman a tort montre la première plongée d’une adolescente dans le monde terrible et très violent des adultes et celui du travail avec ses règles établies. Malgré ses bureaux colorés et chaleureux (Marc Fitoussi a toujours apporté une grande importance aux couleurs), l’entreprise pourtant nommée Serenita est montrée comme un univers impitoyable, où ceux qui détiennent même une petite autorité n’hésitent pas à s’en prendre aux subalternes, puisque ceux-ci n’oseront pas répliquer. Anouk constate que même sa mère est victime de ce rapport de forces. Mais il n’y a pas que ça, puisqu’elle se rend compte également que sa mère n’est pas innocente et qu’elle est obligée de prendre des décisions importantes, même si cela doit détruire une ou plusieurs familles, pour pouvoir conserver son poste bien placé. Une situation inespérée pour Cyrielle, devenue cadre sans détenir de diplômes. Sans transition, Anouk se perd du jour au lendemain dans ces couloirs où les petites mesquineries sont quotidiennes, où les secrétaires se permettent de l’accuser d’avoir volé les chocolats du calendrier de l’Avent, sans avoir de preuves. Un « vol inqualifiable » puisque cela chamboule les quelques rituels qui « animent » la vie de bureau. Anouk observe (et quel regard ! ) et écoute. Son stage de troisième devient donc celui de la vie.

Marc Fitoussi filme l’entreprise et ses employés, comme des rats lâchés dans un labyrinthe étriqué, impression renforcée par l’usage du cadre 1.55 dans lequel les personnages semblent enfermés. Le personnage d’Emilie Dequenne est complexe, à la fois empathique mais aussi impitoyable et pathétique, la comédienne s’en acquittant encore une fois parfaitement. L’alchimie avec Jeanne Jestin est évidente et participe – entre autres – à la très grande réussite de Maman a tort, comédie-dramatique sociale élégante, bourrée de charme et très attachante, maline et dont le désenchantement progressif du personnage d’Anouk prend aux tripes jusqu’au générique de fin. On le savait déjà, probablement depuis son premier film, Marc Fitoussi est devenu l’un de nos plus précieux cinéastes.

LE DVD

Le test du DVD de Maman a tort, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la jolie musique du film. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.

En 2005, Marc Fitoussi réalise L’Education anglaise, un documentaire de 52 minutes, présent sur le DVD, sur le séjour linguistique à Bristol de jeunes Français. « Un tournage que j’avais adoré et au cours duquel j’avais eu la chance de capter des choses qu’il me semblait difficile de restituer sous forme de fiction. » indique le cinéaste. Pour parfaire leur anglais, les adolescents âgés de 13 à 16 ans sont envoyés en Angleterre par leurs parents. Le programme concocté par l’organisme a été conçu selon une stratégie pédagogique imparable : logement en famille d’accueil, cours intensifs d’anglais, activités sportives et culturelles. Pourtant, les adolescents se révèlent assez peu sensibles à l’efficacité linguistique du séjour. Enfin affranchis de la tutelle parentale, ils se soucient surtout de nouer de nouvelles amitiés et de vivre pleinement une liberté tant désirée. Un film durant lequel Marc Fitoussi parvient à s’immiscer dans le quotidien de ces jeunes, venus des quatre coins de l’Europe, « obligés » de cohabiter durant un été, pour se perfectionner dans la langue de Shakespeare, mais pas seulement. Entre les discussions laborieuses avec les familles d’accueil et les cours obligatoires, les jeunes se rencontrent et se confrontent, s’attirent, flirtent pour certains. Les amours passagères, les amitiés qui dureront, ou inversement, sont capturées par la délicate caméra de Marc Fitoussi. Le documentaire se clôt sur la dernière fête organisée, le soir avant que les jeunes soient séparés.

La section des suppléments propose également 14 minutes de scènes coupées au montage, dont une fin alternative. Si rien n’est dit sur l’éviction de ces séquences, probablement pour une question de rythme, il serait dommage de passer à côté puisqu’elles s’avèrent très réussies.

L’Image et le son

Dommage de ne pas bénéficier de ce titre en Blu-ray. Néanmoins, l’éditeur soigne le transfert du film de Marc Fitoussi. Soutenu par une solide définition, le master est parfaitement propre. La copie est exemplaire et lumineuse tout du long, les couleurs excellemment gérées, avec une prédominance de teintes bleues, tout comme les contrastes très élégants.

Ne vous attendez pas à un déluge d’effets surround si votre choix s’est portée sur la Dolby Digital 5.1 qui se contente seulement de faire entendre de légères ambiances naturelles ou tout simplement d’offrir une spatialisation épisodique de la musique du film. Maman a tort ne se prêtant évidemment pas aux exubérances sonores, le principal de l’action se trouve canalisé sur les frontales où les dialogues ne manquent pas d’intelligibilité. N’hésitez pas à sélectionner la stéréo, ardente et dynamique, amplement suffisante avec un parfait confort acoustique. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SND/ Captures du DVD :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Tour de France, réalisé par Rachid Djaïdani

TOUR DE FRANCE réalisé par Rachid Djaïdani, disponible en DVD le 21 mars 2017 chez Studiocanal

Acteurs : Gérard Depardieu, Sadek, Louise Grinberg, Nicolas Marétheu, Mabô Kouyaté, Raounaki Chaudron

Scénario : Rachid Djaïdani

Photographie : Luc Pagès

Musique : Clément « Animalsons » Dumoulin

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Far’Hook est un jeune rappeur de 20 ans. Suite à un règlement de comptes, il est obligé de quitter Paris pour quelques temps. Son producteur, Bilal, lui propose alors de prendre sa place et d’accompagner son père Serge faire le tour des ports de France sur les traces du peintre Joseph Vernet. Malgré le choc des générations et des cultures, une amitié improbable va se nouer entre ce rappeur plein de promesses et ce maçon du Nord de la France au cours d’un périple qui les mènera à Marseille pour un concert final, celui de la réconciliation.

En 2012, le comédien et ancien boxeur Rachid Djaïdani sort son premier long métrage, Rengaine. Il lui aura fallu neuf ans pour peaufiner, tourner, monter et réussir à faire distribuer ce film d’une durée de 77 minutes piochées dans 200 heures de rushes. Réalisé sans argent, sans producteur ni scénario et autorisations, avec des potes, quand les conditions le permettaient, en laissant une grande place à l’improvisation, ce petit film mis en scène avec le coeur et des tripes avait su d’emblée imposer un style brut de décoffrage. Tour de France est le deuxième film de Rachid Djaïdani.

A l’instar de Rengaine, Tour de France contient de très belles choses. Une sensibilité à fleur de peau, une rage, une envie de frapper, une liberté totale de création et d’expression se dégagent de ce second long métrage qui se focalise sur la rencontre entre deux personnages que tout oppose. Far’Hook, un jeune rappeur qui tient à conserver son anonymat, se retrouve pris au piège de l’escalade de la violence. Après une altercation, il doit quitter la capitale afin de se protéger avant un grand concert qu’il doit donner à Marseille. Bilal, son producteur, lui trouve une planque temporaire. Ce même Bilal, qui a pris ses distances avec son père, Serge, demande alors à Far’Hook de lui rendre service : il s’agit de convoyer le retraité à travers les routes de France, sur les traces du peintre Joseph Vernet. Mais entre Far’Hook, jeune artiste arrogant, et Serge, retraité désabusé, misanthrope et limite raciste, le courant ne passe pas vraiment. Heureusement, la route est longue et ces deux générations vont alors vraiment faire connaissance.

Sélectionné dans la cadre de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2016, Tour de France bénéficie d’un budget plus important et de la présence du monstre Depardieu en tête d’affiche. Le comédien est absolument parfait en bonhomme bourru, veuf, en froid avec son fils récemment converti à l’Islam. Par un concours de circonstances, Serge, ancien maçon désormais à la retraite, accepte d’héberger un ami de son fils, Far’Hook. Tout d’abord réticent et malgré son racisme latent, il va se prendre d’amitié pour ce jeune de 20 ans dans lequel il reconnaît son fils et grâce auquel il va pouvoir admettre ses propres erreurs et lutter contre ses préjugés. De son côté, Far’Hook va à la rencontre de la France, lui qui n’a jamais quitté Paris. Tour de France est un petit film fait avec un coeur immense. On retrouve tout ce qui faisait la réussite de Rengaine tandis que le réalisateur prend plus soin de sa mise en scène et de sa direction d’acteurs. A ce titre, le rappeur Sadek s’avère touchant, souvent bluffant et fait preuve d’un réel talent de comédien avec son charisme brut qui s’impose sans mal face à l’imposante présence physique de Depardieu, qui de son côté n’hésite pas à entonner un rap sur La Marseillaise.

Tour de France est un road-movie élégant et chaleureux, spontané, jamais mièvre ou simpliste. Un beau moment.

LE DVD

Le DVD de Tour de France, disponible chez Studiocanal, repose dans un boîtier Amaray classique. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est quant à lui fixe et muet.

Du point de vue des suppléments ? C’est simple, il n’y en a pas ! Même pas la bande-annonce !

L’Image et le son

Tour de France ne bénéficie pas de sortie en Blu-ray. Toutefois, ce DVD s’en sort bien, même si les couleurs s’avèrent parfois ternes. Rachid Djaïdani use parfois des images tirées de téléphone portable et d’autres sources indéterminées, ce qui entraîne inévitablement des baisses de la définition. La stabilité est de mise, les détails appréciables sur les gros plans. Notons également divers moirages.

Soyons honnêtes, le mixage Dolby Digital 5.1 ne sert pour ainsi dire à rien et concentre l’acoustique sur les enceintes avant, au détriment des ambiances naturelles. Les dialogues sont clairs, posés, la balance frontale dynamique, les basses ayant quant à elles quelques opportunités pour faire parler d’elles. Toutefois, privilégiez la Stéréo, beaucoup plus adaptée, souvent percutante et qui instaure un excellent confort. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Mars Films / Captures du Blu-ray :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr