Test Blu-ray / Sundown, réalisé par Michel Franco

SUNDOWN réalisé par Michel Franco, disponible en DVD et Blu-ray le 22 novembre 2022 chez Ad Vitam.

Acteurs : Tim Roth, Albertine Kotting McMillan, Samuel Bottomley, Charlotte Gainsbourg, Godriyah Faoziati, Ely Guerra, Mónica Del Carmen, Iazua Larios…

Scénario : Michel Franco

Photographie : Yves Cape

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Une riche famille anglaise passe de luxueuses vacances à Acapulco quand l’annonce d’un décès les force à rentrer d’urgence à Londres. Au moment d’embarquer, Neil affirme qu’il a oublié son passeport dans sa chambre d’hôtel. En rentrant de l’aéroport, il demande à son taxi de le déposer dans une modeste « pension » d’Acapulco…

Du réalisateur mexicain Michel Franco, on connaissait Después de Lucia, son second long-métrage sorti en 2012. Un film choc, récompensé par le Grand prix au Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard, qui s’interrogeait sur ce qu’il advient quand un individu n’acceptant pas la mort d’un autre, en oublie de faire attention à ceux qui restent. Le récit se concentrait sur un père et sa fille adolescente, rongés de l’intérieur, qui ne parvenaient pas à surmonter leur deuil ni à communiquer, et abordait parallèlement les thèmes de l’humiliation et du harcèlement, de la violence, physique et psychologique, dans le monde des lycéens, jusqu’à un point particulièrement cruel. Depuis, Michel Franco aura signé cinq autres films, parmi lesquels on trouve deux collaborations avec Tim Roth, Chronic (2015) et le dernier en date Sundown. À l’instar de ses œuvres précédentes, le cinéaste crée un climat oppressant, prend le spectateur aux tripes petit à petit jusqu’à la dernière partie qui met les nerfs à fleur de peau, grâce à une mise en scène épurée, faisant la part belle aux plans-séquences fixes qui placent le spectateur dans la position de témoin impuissant, tout en l’emmenant parfois sur de fausses pistes. Les silences, les regards de son antihéros, magistralement interprété par l’un des plus grands et magnétiques comédiens britanniques n’ont pas fini de hanter la mémoire de celles et de ceux qui le suivront durant 80 minutes. Le nouveau tour de force de Michel Franco.

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Test Blu-ray / La Malédiction d’Arkham, réalisé par Roger Corman

LA MALÉDICTION D’ARKHAM (The Haunted Palace) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, Debra Paget, Lon Chaney Jr., Frank Maxwell, Leo Gordon, Elisha Cook Jr..…

Scénario : Charles Beaumont, d’après H.P. Lovecraft et Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Ronald Stein

Durée : 1h27

Date de sortie initiale: 1963

LE FILM

Avant de succomber dans les flammes, le sorcier Joseph Curwen jette un sort sur la localité d’Arkham en Nouvelle-Angleterre. Cent dix ans plus tard, son arrière-arrière-petit-fils, Charles Dexter Ward, arrive sur les lieux pour prendre possession du château dont il a hérité. En dépit de l’hostilité des villageois et de la peur que lui inspirent certains des habitants, des êtres difformes et menaçants, Ward reste, de plus en plus fréquemment possédé par l’esprit d’un ancêtre qui, muni du Nécronomicon, prépare l’ouverture des portes de l’au-delà aux monstrueux dieux anciens qu’il vénère…

Après les énormes succès critiques et publics rencontrés par La Chute de la Maison Usher, La Chambre des tortures, L’Enterré vivant, L’Empire de la terreur et Le Corbeau, Roger Corman souhaite faire quelques infidélités à Edgar Allan Poe et se pencher sur une nouvelle fantastique de l’écrivain H.P. Lovecraft, L’Affaire Charles Dexter Ward. Cependant, frileux à l’idée que ce projet ne rebute le public, Samuel Z. Arkoff et James H. Nicholson de la société de production American International Pictures décide purement et simplement « d’arnaquer » les spectateurs, non pas en faisant changer le scénario à Roger Corman, mais en intitulant le film – sans l’accord du réalisateur – The Haunted Palace, tiré du poème de Poe, cité à deux reprises durant le long-métrage, histoire d’intégrer ce nouvel opus dans le cycle. La Malédiction d’Arkham n’a rien d’une œuvre hybride, il s’agit bel et bien de la première transposition au cinéma d’une nouvelle d’H.P. Lovecraft, dans laquelle est par ailleurs citée le célèbre Necronomicon. Ce sixième « épisode » apparaît donc quasiment comme un hors-série, dans lequel l’aspect psychanalytique de Poe est forcément mis de côté, pour se concentrer sur une horreur « tangible » et réaliste représentée par un monstre tapis dans le noir. Paradoxalement, La Malédiction d’Arkham est sans aucun doute l’un des meilleurs opus de ce qu’on peut appeler une saga, le film étant merveilleusement mis en scène, photographié et surtout extraordinairement interprété par Vincent Price, dans un savoureux double-rôle.

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Test 4K UHD / Esther 2 : Les Origines, réalisé par William Brent Bell

ESTHER 2 : LES ORIGINES (Orphan : First Kill) réalisé par William Brent Bell, disponible en 4K Ultra HD, Blu-ray et DVD le 17 décembre 2022 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Isabelle Fuhrman, Julia Stiles, Rossif Sutherland, Hiro Kanagawa, Matthew Finlan, Samantha Walkes, David Lawrence Brown, Lauren Cochrane…

Scénario : David Coggeshall, d’après une histoire originale de David Leslie Johnson-McGoldrick

Photographie : Karim Hussain

Musique : Brett Detar

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Après avoir orchestré une brillante évasion d’un établissement psychiatrique, Esther se rend en Amérique en se faisant passer pour la fille disparue d’une famille aisée. Mais, face à une mère prête à tout pour protéger sa famille, son plan va prendre une tournure inattendue. Il vous reste beaucoup de choses à découvrir sur Esther…

Esther est de retour ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne s’y attendait absolument pas…Treize ans séparent les deux opus, le premier étant sorti en 2009, ayant engrangé près de 80 millions de dollars dans le monde (pour un budget quatre fois moins élevé), avant de devenir un vrai petit film culte. Deux raisons à cela, d’une part pour l’impressionnante interprétation de la jeune Isabelle Fuhrman, onze ans au moment du tournage, d’autre part pour le twist qui révélait (on peut se permettre de le dire après toutes ces années passées) que la petite fille démoniaque s’appelait Leena Klammer, et qu’elle souffrait d’un dérèglement hormonal très rare, le panhypopituitarisme, une forme de nanisme, qui lui donnait l’apparence d’une fillette, alors qu’elle en avait en trente-trois. Un pari pour Isabelle Fuhrman qui devait donc jouer une adulte se faisant passer pour une enfant. Mais kezako Esther 2 : Les Origines ??? Comme son titre l’indique, ou pas d’ailleurs, car on peut être un peu paumés, il ne s’agit pas d’un second épisode à proprement parler, mais d’une préquelle du long-métrage de Jaume Collet-Serra (La Maison de cire, Instinct de survie, Non-Stop). L’action se déroule deux ans avant qu’Esther soit adoptée par Kate et son mari John, du temps où Leena était internée dans un hôpital psychiatrique en Estonie. Esther 2 : Les Origines part de cet argument dévoilé dans Esther premier du nom. Mais l’élément totalement inattendu c’est qu’Isabelle Fuhrman reprend le rôle qui l’a rendu célèbre ! Désormais âgée de 25 ans, elle est supposée interpréter Leena/Esther. L’actrice a évidemment changé et il est difficile aujourd’hui de la « faire passer » pour une enfant. Mais TOUT le film joue sur cette schizophrénie volontaire et assumée. En effet, Esther 2 : Les Origines va certainement décontenancer une bonne partie des spectateurs, qui penseront se retrouver devant un quasi-remake du premier volet. Et ceux-ci auront raison, le réalisateur William Brent Bell l’avouant volontiers. C’était sans compter LE retournement de situation aussi improbable que jubilatoire qui emmène le récit, les protagonistes et donc l’audience dans une autre direction. Ne comptez pas sur nous pour vous en révéler la teneur, mais sachez tout de même que cette idée dramatique frappadingue vaut assurément qu’on s’attarde sur cet Orphan: First Kill. Vous êtes prévenus.

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Test Blu-ray / La Chute de la Maison Usher, réalisé par Roger Corman

LA CHUTE DE LA MAISON USHER (House of Usher) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, Mark Damon, Myrna Fahey, Harry Ellerbe, Eleanor LeFaber.…

Scénario : Richard Matheson, d’après Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Les Baxter

Durée : 1h19

Date de sortie initiale: 1960

LE FILM

Philip Withrop se rend a la maison Usher pour voir sa fiancée Madeline. Il est confronté au frère de la jeune femme, Roderick, qui s’oppose à leur mariage. Ce dernier explique à Withrop que sa famille est maudite, ses membres sombrant tous un jour ou l’autre dans la folie, ce qui les conduit toujours à la mort.

C’est de là que tout est parti. Quand il entreprend La Chute de la Maison Usher, Roger Corman a déjà 25 réalisations à son actif, deux douzaines de séries B-Z aux titres explicites comme L’Attaque des crabes géants, The Undead, The Saga of the Viking Women and Their Voyage to the Waters of the Great Sea Serpent, She Gods of Shark Reef, The Wasp Woman. Après La Petite Boutique des horreursThe Little Shop of Horrors, ce cher Roger propose à Samuel Z. Arkoff et James H. Nicholson un projet plus ambitieux que ses « petits trucs » à 65.000 dollars. Tourner en couleur, utiliser le cadre large et gonfler le budget à 200.000 dollars pour concurrencer l’arrivée de la télévision couleur dans les chaumières US. Banco pour l’American International Pictures, puisque, même si la société devra allonger 100.000$ de plus pour s’offrir Vincent Price, La Chute de la Maison Usher rapporte quatre fois sa mise et prouve à ses détracteurs que le metteur en scène est capable de rigueur, d’ampleur et d’élégance. Si Roger Corman n’a pas mis de côté sa recherche obsessionnelle de l’économie, La Chute de la Maison Usher subjugue par sa beauté plastique, mais aussi par la prestation impériale de Vincent Price au sommet de son art. Un classique inaltérable, un chef d’oeuvre intemporel.

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Test DVD / Je suis une légende, réalisé par Ubaldo B. Ragona & Sidney Salkow

JE SUIS UNE LÉGENDE (The Last Man on Earth) réalisé par Ubaldo B. Ragona & Sidney Salkow, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Vincent Price, Franca Bettoia, Emma Danieli, Giacomo Rossi-Stuart, Umberto Raho, Christi Courtland, Tony Corevi, Hector Ribotta…

Scénario : Furio M. Monetti, Ubaldo B. Ragona, Richard Matheson, William F. Leicester, d’après le roman de Richard Matheson

Photographie : Franco Delli Colli

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h23

Année de sortie : 1964

LE FILM

Une épidémie a dévasté le monde et transformé les hommes en vampires assoiffés de sang. Le docteur Robert Morgan est le seul survivant de ce ravage. Il traque les vampires tout le jour afin de les tuer en leur enfonçant un pieu dans le cœur, et la nuit, il se barricade chez lui, tentant de repousser les assauts des monstres, et essayant de trouver, par communication radio, d’autres survivants.

Beaucoup connaissent Je suis une légende I am legend de Francis Lawrence avec Will Smith, sixième plus gros succès US de l’année 2007 (entre Harry Potter et L’Ordre du Phénix et La Vengeance dans la peau), peut-être moins Le SurvivantThe Omega Man de Boris Segal (1971) avec Charlton Heston…Avant ces deux transpositions du roman de Richard Matheson, Ubaldo Ragona et Sidney Salkow signaient une première adaptation de I am legend, sortie en 1964 sous le titre The Last Man on Earth ou bien encore L’Ultimo uomo della terra de l’autre côté des Alpes. Dans ce film, le dernier homme sur Terre est incarné par Vincent Price, la même année que Le Masque de la mort rouge The Masque of the Read Death et La Tombe de Ligeia The Tomb of Ligeia de Roger Corman. Sur une musique oppressante de Paul Sawtell (Le Cri de guerre des Apaches, Le Sous-marin de l’apocalypse, La Brigade du suicide, Marché de brutes), les deux réalisateurs instaurent une ambiance lourde et post-apocalyptique, avec des cadavres éparpillés dans les rues, tandis que la voix légendaire du comédien plante le décor et les enjeux. « The End has Come ». Mais pour Robert Morgan, c’est le même recommencement depuis trois ans, quand il est déjà surpris de se réveiller en vie, après avoir échappé aux zombies qui voudraient prendre d’assaut sa maison. « Un autre jour à endurer…allons-y » dit-il, avant d’arpenter la ville, à la recherche de nouveaux morts-vivants dans lesquels Robert pourra planter un pieu dans le coeur. Formidablement mis en scène et marqué par une photographie à la beauté exceptionnelle, Je suis une légende est une véritable référence du genre et n’a absolument rien à envier aux blockbusters contemporains.

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Test Blu-ray / La Chambre des tortures, réalisé par Roger Corman

LA CHAMBRE DES TORTURES (The Pit and the Pendulum) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, John Kerr, Barbara Steele, Luana Anders, Antony Carbone, Patrick Westwood, Lynette Bernay.…

Scénario : Richard Matheson, d’après Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Les Baxter

Durée : 1h20

Date de sortie initiale: 1961

LE FILM

L’Espagne du XVIe siècle. L’anglais Francis Barnard arrive au château de Nicholas Medina, l’époux de sa soeur Elizabeth récemment décédée. Il apprend que la défunte s’était laissée gagner par l’atmosphère morbide de lieux dont le sous-sol cache une vaste salle des tortures dont Medina a hérité de son père, un inquisiteur sanguinaire ; Elizabeth y serait morte de peur… Pas très convaincu par cette explication, Barnard cherche à en savoir plus, de plus en plus troublé par le comportement de son hôte…

La Chambre des torturesThe Pit and the Pendulum est la transposition d’une nouvelle écrite par Edgar Allan Poe, publiée pour la première fois en 1842 dans la revue littéraire annuelle The Gift : A Christmas and New Year’s Present et en France dans le recueil Nouvelles histoires extraordinaires. Une demi-douzaine de moutures verront le jour, dont une emballée par Stuart Gordon en 1991, la première remontant même à 1909 par Henri Desfontaines, sans oublier l’adaptation d’Alexandre Astruc avec Maurice Ronet, moyen métrage de 1964 considérée comme étant la plus respectueuse de l’oeuvre originale, et bien sûr le film qui nous intéresse aujourd’hui, La Chambre des tortures (1961) de Roger Corman, librement inspiré de Poe. La célèbre scène de torture qui donne son titre à la nouvelle et au film en version originale, n’apparaît que dans le dernier quart d’heure. Par conséquent, il fallait broder un scénario autour de cet élément central. Soyons honnêtes, ce qui a été créé par l’auteur Richard Matheson manque souvent d’intérêt et cette seconde relecture d’Edgar Allan Poe par Roger Corman, un an après La Chute de la maison Usher et juste avant L’Enterré vivant n’est assurément pas le meilleur opus des huit. Demeure encore toutefois l’interprétation haute en couleur de Vincent Price, par ailleurs dans un double rôle, celui de Don Nicholas Medina et de son père Sebastian Medina.

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Test Blu-ray / L’Empire de la terreur, réalisé par Roger Corman

L’EMPIRE DE LA TERREUR (Tales of Terror) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, Peter Lorre, Basil Rathbone, Debra Paget, Joyce Jameson, Maggie Pierce, David Frankham.…

Scénario : Richard Matheson, d’après Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Les Baxter

Durée : 1h29

Date de sortie initiale: 1962

LE FILM

Un scénario divisé en trois histoires, trois adaptations d’Edgar Poe… Morella : Au terme de longues années d’absence, Lenora Locke rend visite à un père qui refuse de la connaître comme sa fille, la tenant responsable de la mort en couche de sa femme. S’il en vient à des sentiments meilleurs envers elle, le souvenir venimeux de la défunte finit par à nouveau le submerger. Le Chat noir : Montresor, un ivrogne notoire, dilapide l’argent du foyer lors de ses virées nocturnes, au grand dam de sa belle et tendre épouse qui succombe aux avances d’un soupirant, le propre compagnon de beuverie de son conjoint. Furieux, Montresor se venge sur son chat puis s’en prend aux amants… La Vérité sur le cas de M. Valdemar : Aux portes de la mort, Mr Valdemar fait appel au talent d’hypnotiseur du Dr Carmichael, dans l’ignorance que ce dernier le tiendra bientôt en son pouvoir. S’il consent à le laisser paisiblement mourir en le délivrant de mille souffrances, c’est sous condition que sa jeune femme l’épouse. Valdemar physiquement mort, son esprit n’en est pas moins actif, avide de revanche…

L’Empire de la terreur Tales of Terror est déjà la quatrième adaptation pour le cinéma d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe par le producteur et réalisateur Roger Corman, un cycle démarré deux ans auparavant avec La Chute de la maison Usher, La Chambre des tortures, L’Enterré vivant, qui se poursuivra avec Le Corbeau, La Malédiction d’Arkham, Le Masque de la mort rouge et La Tombe de Ligeia. Huit longs-métrages tournés en quatre années seulement, durant lesquelles Roger Corman tente chaque fois de se renouveler, afin de ne pas lasser les spectateurs, tout en leur offrant encore et toujours leur lot d’émotions fortes. C’est le cas avec L’Empire de la terreur, qui a pour particularité d’être en réalité un film à sketches, qui comporte trois segments placés sous le signe de la terreur et qui sont tous interprétés par le fidèle Vincent Price, métamorphosé dans chaque partie. Du point de vue formel, la recette est la même, les décors sont somptueux, tout comme les costumes, la mise en scène élégante dissimule un budget qu’on imagine modeste. Nous sommes en pleine série B, mais de très grande classe et même si le dernier acte est sans doute le plus faible du lot, l’immense réussite des deux premiers demeure aujourd’hui indiscutable.

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Test DVD / L’Étrangleur, réalisé par William A. Wellman

L’ÉTRANGLEUR (Lady of Burlesque) réalisé par William A. Wellman, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Barbara Stanwyck, Michael O’Shea, J. Edward Bromberg, Iris Adrian, Gloria Dickson, Victoria Faust, Stephanie Bachelor, Charles Dingle…

Scénario : James Gunn, d’après le roman de Gypsy Rose Lee

Photographie : Robert De Grasse

Musique : Arthur Lange

Durée : 1h26

Année de sortie : 1943

LE FILM

Un meurtre a été commis au sein d’une troupe de music-hall dans un théâtre de Broadway : une actrice a été retrouvée étranglée. Les soupçons se portent vite sur sa rivale, Dixie Daisy. Mais d’autres meurtres sont commis. Dixie va mettre en place un piège pour démasquer l’étrangleur.

Dans l’imposante filmographie de la légendaire Barbara Stanwyck, outre sa collaboration avec Frank Capra, on notera celle avec le réalisateur William A. Wellman (1896-1975), qui donnera naissance à cinq longs-métrages, de 1931 à 1943. Après L’Ange Blanc Night Nurse, Mon grandSo Big !, The Purchase Price et L’Inspiratrice The Great Man’s Lady, les deux remettront une dernière fois le couvert avec L’Étrangleur Lady of Burlesque. Ce dernier est inspiré d’un roman de Gypsy Rose Lee publié en 1941, The G-String Murders, elle-même artiste de burlesque, vedette rendue célèbre pour son numéro de striptease et dont la vie sera aussi adaptée au cinéma par Mervyn LeRoy avec Gypsy, Vénus de Broadway (1952). Autant dire que la miss connaît le milieu qu’elle dépeint dans son livre et donc dans le film qui en découle, L’Étrangleur, qui se passe essentiellement dans un des vieux théâtres situés dans le quartier central de la ville de New York. Un peu à la Birdman, le truc ronflant (euphémisme) d’Alejandro González Iñárritu, mais en beaucoup moins prétentieux et surtout en plus divertissant, L’Étrangleur trimballe le spectateur dans les coulisses, sur scène, dans les moindres recoins de son décor principal, en tenant compte de la notion de troupe qui anime les lieux. Le metteur en scène de L’Allée sanglante, Convoi de femmes, The Story of G.I. Joe, L’Étrange incident, Beau Geste, L’Ennemi public et bien sûr de la première version de A Star is Born signe une sympathique récréation dans laquelle il n’a de cesse de mettre en valeur ses ravissantes actrices (souvent étonnamment déshabillées) et offre à son actrice fétiche un parfait écrin dans lequel elle se meut avec talent et délectation.

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Test DVD / Cinq déserteurs, réalisé par R. John Hugh

CINQ DÉSERTEURS (Yellowneck) réalisé par R. John Hugh, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Lin McCarthy, Stephen Courtleigh, Berry Kroeger, Harold Gordon, Bill Mason, Al Tamez, Jose Billie, Roy Nash Osceola…

Scénario : Nat S. Linden & R. John Hugh

Photographie : Charles T. O’Rork

Musique : Laurence Rosenthal

Durée : 1h20

Année de sortie : 1955

LE FILM

Un colonel sudiste démis de ses fonctions rencontre quatre déserteurs dans les Everglades. Ensemble, ils vont tenter de survivre et de s’échapper de ces marais. L’épreuve sera longue entre la nature hostile et les assauts successifs des Indiens Séminoles vivant sur ce territoire.

On ne misait pas forcément grand-chose sur ce petit film déterré on ne sait où par l’éditeur Artus Films, mais force est d’admettre que Cinq déserteursYellowneck est un survival assez épatant et ce en dépit d’un évident manque de moyens. Que signifie le titre original ? Un prologue nous indique que le film s’apprête à nous raconter l’histoire de cinq hommes, « produits » d’une longue et sanglante guerre, qui ont décidé de tourner le dos à la cause Confédérale pour fuir. Ces déserteurs pour les hommes de la Confédération sont appelés « Yellowneck ». Intégralement tourné dans les décors naturels des Everglades, Cinq déserteurs est un étonnant mélange de film de guerre, de drame psychologique, d’aventures, de western et même d’épouvante dans sa dernière partie, qui ne compte qu’une poignée de comédiens au casting, tous solidement dirigés. Produit par la Republic Pictures, Yellowneck est le premier long-métrage écrit et réalisé par le britannique R. John Hugh (1923-1985), qui ne signera que cinq longs-métrages en vingt ans de carrière, des opus indépendants qui fleurent bon ce parfum kitsch et rétro, mais qui en avaient sous le capot et qui conservent encore aujourd’hui un charme inaltérable doublé d’une envie de cinéma.

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Test Blu-ray / Ursus l’invincible, réalisé par Gianfranco Parolini

URSUS L’INVINCIBLE (Gli invincibili tre) réalisé par Gianfranco Parolini, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 8 novembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Sergio Ciani, Mimmo Palmara, Rosalba Neri, Carlo Tamberlani, Gianni Rizzo, Vassili Karis, Nello Pazzafini, Enzo Maggio…

Scénario : Lionello De Felice, Arnaldo Marrosu & Gianfranco Parolini

Photographie : Francesco Izzarelli

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Usurpant l’identité d’Ursus, le tyran Théomaque a pris le trône d’Attra et impose son pouvoir. Le prince Dario, soucieux de rétablir le véritable souverain, fait alors appel à Ursus. Ce dernier, avec deux compagnons, se mettent en route pour Attra. Il faudra toute la musculature et l’ingéniosité du héros pour renverser le despote.

Ursus est un genre de mammifères carnivores de la famille des ursidés, les ours. Un ours, c’est aussi le logo de l’éditeur Artus Films. Et Artus Films nous permet de découvrir Ursus l’invincible, car Ursus est au même titre que Maciste un héros de l’antiquité, inventé dans quelques œuvres modernes et plus précisément dans Quo Vadis ? (1899) du polonais Henryk Sienkiewicz, porté à plusieurs reprises au cinéma et de ce fait transporté dans différentes contrées voire des époques complètement diverses. Certains auront à l’esprit une représentation d’Ursus en prise avec un taureau ou un boeuf sauvage, qu’il affronte naturellement à mains nues, car bien sûr le personnage est doté d’une force surhumaine. Il n’en fallait pas plus pour que le péplum, transalpin évidemment, s’empare d’Ursus pour en faire le héros d’une poignée de films au début des années 1960. Outre La Vengeance d’Ursus La Vendetta di Ursus de Luigi Capuano, La Fille des Tartares Ursus e la ragazza Tartara de Remigio Del Grosso, Ursus dans la terre de feuUrsus nella terra di fuoco de Giorgio Simonelli, Ursus le rebelle Ursus, il gladiatore ribelle de Domenico Paolella et avant Le Grand Défi : Hercule, Maciste, Samson et UrsusErcole, Sansone, Maciste e Ursus Gli invincibili de Giorgio Capitani, Gianfranco Parolini nous gratifiait d’un Ursus l’invincible Gli invincibili tre. Dans le rôle-titre, Sergio Ciani, plus connu sous le pseudonyme d’Alan Steel, apporte à ce demi-Dieu ses muscles saillants (et qui l’empêchent de bouger avec agilité, il faut bien le dire), sa belle tête de vainqueur et son jeu approximatif (euphémisme), ainsi qu’un humour bon enfant. Celui qui a aussi interprété Samson, Hercule et Maciste s’en sort « relativement » bien dans Ursus l’invincible, même s’il se fait voler facilement la vedette par le charismatique et beaucoup plus crédible Mimmo Palmara (Un flic explosif, Les Travaux d’Hercule, Les Derniers jours de Pompéi, Le Colosse de Rhodes), dans le rôle de l’usurpateur. Dans l’ensemble, on passe un bon moment devant ce péplum qui a le mérite de ne pas se prendre au sérieux.

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