Test Blu-ray / Mausoleum, réalisé par Michael Dugan

MAUSOLEUM réalisé par Michael Dugan, disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo.

Acteurs : Bobbie Bresee, Marjoe Gortner, Norman Burton, LaWanda Page…

Scénario : Robert Barich, Robert Madero & Katherine Rosenwink

Photographie : Robert Barich

Musique : Jaime Mendoza-Nava

Durée : 1h37

Année de sortie : 1983

LE FILM

Traumatisée par la mort de sa mère, qu’elle pense due à la possession par un démon, Susan commence à ressentir elle aussi ce même démon qui l’habite. De plus en plus, son mari et son médecin remarquent de troublants changements en elle…

Mausoleum est resté culte dans nos contrées pour avoir remporté le Prix spécial du Jury au Festival National du Film Fantastique de Paris, tandis que sa tête d’affiche, la sculpturale et plantureuse Bobbie Bresee était récompensée par le Prix de la meilleure actrice. Tandis qu’Amityville, la maison du diable de Stuart Rosenberg et Poltergeist de Tobe Spielberg Hooper viennent de cartonner, qu’Evil Dead de Sam Raimi débarque dans les salles, Mausoleum tente de se faire une place dans le genre horrifique de possession, d’exorcisme et d’esprits maléfiques. S’il n’arrive pas à la cheville des films mentionnés, des monuments plutôt, l’opus mis en scène par Michael Dugan parvient à tirer son épingle du jeu grâce à sa comédienne principale, peu avare de ses charmes (bien rebondis), dont le charme, le sex-appeal et le talent (oui, quand même) élèvent Mausoleum au rang de sympathique curiosité.

Susan Walker, âgée de dix ans, assiste aux funérailles de sa mère avec sa tante Cora Nomed (attention, astuce), désormais sa tutrice. Après l’enterrement, Susan s’enfuit dans le mausolée familial et assiste à l’émergence d’une force surnaturelle et démoniaque, qui tue un vagabond dans le cimetière. Susan tombe sous l’influence d’un démon ancestral lié à sa lignée familiale. Vingt ans plus tard, Cora s’inquiète pour Susan, aujourd’hui trentenaire et mariée, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de sa mère. Susan et son mari Oliver Farrell sortent dîner ce soir-là et Susan est attaquée par un client ivre à l’extérieur. Il entre dans sa voiture, que Susan fait prendre feu, rien qu’en regardant le véhicule. Oliver est convoqué à New York pour le travail, laissant Susan seule à la maison. Elle séduit leur paysagiste, Ben, qu’elle tue avec un râteau. Le lendemain, Cora débarque à la maison pour apporter à Susan les documents relatifs à l’héritage familial qui lui est dû à l’âge de 30 ans. Dans la maison, elle trouve Susan déformée, sous la forme d’un démon. Susan fait léviter Cora au-dessus de l’escalier avant de s’en débarrasser. De son côté, Oliver, inquiet, appelle le psychologue de Susan, le Dr Andrews…

Tourné début 1981 mais sorti dans les salles deux ans plus tard, Mausoleum, produit par Michael Franzese (Les Rues de l’enfer Savage Streets, Les Seigneurs de la ville Knights of the City), a été réalisé par Michael Dugan, qui en réalité n’aura officié que comme cameraman, la mise en scène ayant en fait été assurée par le directeur de la photographie par Robert Barish, par ailleurs également producteur et scénariste. Évidemment, le film a pris pas mal de rides et l’aspect kitsch peut souvent prêter à sourire, mais Mausoleum fonctionne à la fois sur le fond et sur la forme. Rien à redire sur l’interprétation donc, Bobbie Bresee, scream queen que l’on reverra dans Ghoulies, Surf Nazis Must Die et Evil Spawn, qui se désape ici pour un oui et pour un non (on ne va pas se plaindre), Marjoe Gortner (oui oui, le héros de Starcrash, le choc des étoiles et de Soudain…les monstres! de Bert I. Gordon) et sa tignasse reconnaissable, sans oublier Norman Burton (Felix Leiter dans Les Diamants sont éternels, Bloodsport – Tous les coups sont permis) dans le rôle du psy cartésien, rationnel, terre-à-terre, qui ne va finalement pas le rester longtemps quand il va se retrouver face à sa patiente possédée, ils font tous le job.

La photo a de la gueule, la musique de Jaime Mendoza-Nava (Les Boys de la compagnie C, Terreur sur la ville, Bébé vampire) fait son office, mais ce qui fait aussi la réussite de Mausoleum demeure ses FX maquillages que l’on doit à John Carl Buechler, qui allait lui-même passer derrière la caméra pour Ghoulies 3 et Vendredi 13 – Chapitre 7 : Un nouveau défi (l’épisode au montage charcuté et où Jason lui-même a l’air de s’emmerder), qui signe une créature bien repoussante (on se souviendra longtemps des seins-visages qui bouffent le coeur) et des effets gores percutants. Le déroulé de l’histoire est simple, même si les « rebondissements » peuvent sembler redondants (Susan démoniaque qui séduit les mecs à la chaîne, le mari qui paraît largué, le psychiatre à qui on ne la fait pas et qui prend les choses en main), l’humour con-con (on ne se remet pas des scènes avec la bonne afro-américaine traitée comme dans les années 1930), les dialogues bêtes (« Qu’y a-t-il à dîner ce soir ? » « Saumon poché et moi. »), mais le divertissement est toujours garanti, on ne s’ennuie pas. Une série B plaisante.

LE BLU-RAY

Édité en France en VHS chez Super Vidéo Productions, Mausoleum rejoint le catalogue de Pulse Vidéo dans la collection Vidéoclub de l’horreur, qui à cette occasion a mis le paquet pour nous offrir une superbe édition. Le Blu-ray, à la sérigraphie soignée, repose dans un boîtier classique transparent, glissé dans un surétui cartonné du plus bel effet, reprenant l’un des visuels d’exploitation d’origine. La jaquette, par ailleurs réversible, présente un recto créé pour cette édition HD et un verso illustré par une affiche d’époque. Le menu principal est animé et musical.

Pulse Vidéo propose une interview de John Carl Buechler (9’). Le créateur des maquillages de Mausoleum explique comment il s’est retrouvé à travailler sur ce film, puis passe en revue les effets prosthétiques, ainsi que le casting. Il déclare que le directeur de la photographie Robert Barish est en fait le vrai réalisateur de Mausoleum, « qui s’occupait de tout sur le plateau », tandis que Michael Dugan « se contentait de filmer ». Les conditions de tournage (« un peu chaotiques »), le montage et la pérennité du film sont aussi les sujets abordés au cours de cet entretien réalisé en 2018 par Vinegar Syndrom.

Nous trouvons aussi sur cette édition la bande-annonce originale (« Une force démoniaque s’est emparée d’elle dans le mausolée »), deux spots TV, la possibilité de visionner Mausoleum en mode VHS-Vision (en version française), une galerie de photos d’exploitation, ainsi qu’un fabuleux montage de bandes-annonces de vidéoclub, renvoyant aux belles heures des locations de VHS (30’), le tout concocté par l’excellent Otto Rivers.

L’Image et le son

Pulse Vidéo reprend logiquement le master restauré 2K en 2018 par Vinegar Syndrome depuis le négatif original 35mm. Un Blu-ray toutes zones qui restitue les partis-pris esthétiques originaux de la photographie signée Robert Barish, avec ses teintes baroques (vous avez dit Bava ou Argento?), faisant la part belle à la couleur rose-violette et surtout verte, quasiment omniprésente, jusqu’aux yeux de Bobbie Bresee (des lentilles ayant été créées à cette occasion). L’ensemble est lumineux, quelques gammes pastel sortent du lot, les détails sont éloquents, surtout sur les costumes et les maquillages dont le rendu latex-mousse peut être analysé sous toutes les coutures (apparentes). La copie reste parfois marquée par des poussières, des rayures, des griffures et des raccords de montage. Texture argentique préservée, bien gérée, parfois grumeleuse, mais organique dans tous les cas.

La version française est clairement inférieure à la piste anglaise, même si les aficionados se rueront sur cette option acoustique, ce qui devrait leur rappeler de bons souvenirs. En VO, les dialogues sont nettement plus percutants, l’ensemble riche et propre, tandis que la VF (d’époque, cela va de soi) reste constamment plus feutrée. Dans les deux cas, point ou peu de souffle et de craquements, l’écoute est limpide.

© Visuels : Pulse Vidéo – Vinegare Syndrome. Tous droits réservés. / Captures du film et des suppléments : Franck Brissard (JamesDomb) pour Homepopcorn.fr

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