Test Blu-ray / À ceux qui nous ont offensés, réalisé par Adam Smith

À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSÉS (Trespass Against Us) réalisé par Adam Smith, disponible en DVD et Blu-ray le 5 juillet 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Michael Fassbender, Brendan Gleeson, Lyndsey Marshal, Georgie Smith, Rory Kinnear, Killian Scott, Sean Harris…

Scénario : Alastair Siddons

Photographie : Eduard Grau

Musique : The Chemical Brothers

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Les Cutler vivent comme des hors-la-loi depuis toujours dans une des plus riches campagnes anglaises, braconnant, cambriolant les résidences secondaires et narguant la police. Luttant pour faire perdurer leur mode de vie, Chad est tiraillé entre les principes archaïques de son père et la volonté de faire le nécessaire pour ses enfants. Mais la police, les traquant sans relâche, l’obligera peut-être à choisir entre sa culture et le bonheur des siens…

Depuis dix ans et sa révélation au grand public dans Angel de François Ozon, Michael Fassbdender est devenu l’un des acteurs les plus demandés du cinéma. Il faut dire que le comédien germano-irlandais a su très vite montrer l’étendue de son talent et de son registre, en étant capable de passer du blockbuster (300, Inglourious Basterds, Jonah Hex, les derniers X-Men, Prometheus, Assassin’s Creed, Alien : Covenant) au petit film d’auteur (Hunger, Shame, Fish Tank, Jane Eyre, Frank) avec une incroyable aisance. Entre deux grandes machines hollywoodiennes, il est la vedette d’À ceux qui nous ont offensésTrespass Against Us, premier long métrage d’Adam Smith, réalisateur venu de la télévision (Skins, Little Dorrit, Doctor Who) et auteur d’un documentaire- concert filmé des Chemical Brothers, Don’t Think (2012).

À ceux qui nous ont offensés est l’histoire de Chad Cutler (Michael Fassbender), père d’un petit garçon et d’une fille, issu de la deuxième génération de gens du voyage à vivre dans l’ouest du Royaume-Uni. Colby (Brendan Gleeson), son père, adore raconter des histoires à dormir debout autour du feu de camp et encourage ses petits-enfants à se méfier de ce qu’ils apprennent à l’école. Chad, qui ne sait ni lire ni écrire, et son épouse Kelly (Lyndsey Marshal) ne sont pas d’accord avec lui et veulent un meilleur avenir pour leurs enfants. Quand une série de vols se produit dans la région, la police suspecte immédiatement cette communauté. Chad, coupable idéal en raison de son passé de cambrioleur, est harcelé par les autorités. Soyons honnêtes, À ceux qui nous ont offensés passerait inaperçu s’il ne bénéficiait pas d’un tel casting. Ecrit par Alastair Siddons, le scénario voudrait inscrire le film dans une réalité sociale propre aux familles de nomades, mais s’en éloigne en narrant une intrigue parallèle faite de larcins et d’hommes traqués par la police, afin de rendre le film divertissant. Le film est certes bancal et peu réaliste, mais plaisant à suivre, grâce à l’investissement des acteurs.

Le duel amour-haine entre un père et son fils interprétés par Brandan Gleeson et Michael Fassbdender – également père et fils dans Assassin’s Creed de Justin Kurzel – emporte tous les suffrages. Ces monstres de charisme sont également bien épaulés par les excellents Lyndsey Marshal (vue dans la série Rome et Au-delà de Clint Eastwood), Rory Kinnear et Sean Harris. À ceux qui nous ont offensés est la chronique d’une famille où les générations s’affrontent. Le grand-père est fier d’avoir élevé son fils lui-même, loin des institutions, envers et contre tous, tandis que le fils, illettré comme son père (qui est fier de l’être), désire s’en affranchir et surtout que ses propres enfants aillent à l’école pour recevoir une éducation qu’il n’a pas eue. De ce point de vue, le film d’Adam Smith est très réussi. Inspiré par Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica, le réalisateur parvient à restituer les conditions de vie de cette communauté, sans tomber dans la caricature gratuite, sans pathos, sans non plus chercher l’empathie gratuite. Le film pèche avec cette pseudo-histoire faite de cambriolages et de vols commis dans les manoirs du comté par une bande de gitans hors-la-loi qui parviennent à échapper à la police grâce aux talents de Chad au volant. Le cocktail a du mal à prendre, même si encore une fois les acteurs sont parfaits et la mise en scène plutôt soignée (la course-poursuite nocturne est même très bien), tout comme la composition de Tom Rowlands des Chemical Brothers.

À ceux qui nous ont offensés est un joli film, même s’il finit par s’éloigner de tout réalisme documentaire, ce que le metteur en scène souhaitait au départ, au profit de l’entertainment et de l’émotion avec un final plutôt étonnant. Si on aurait préféré que tous ces ingrédients se mélangent mieux, il serait dommage de passer à côté de cette histoire qui contient quand même plus de qualités que de défauts.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’À ceux qui nous ont offensés, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est sobre, animé et musical.

Aux côtés de la bande-annonce du film, l’éditeur joint un entretien avec Michael Fassbender (16’) réalisé sur le plateau. Visiblement très investi sur ce petit film, le comédien répond aux questions (qui apparaissent sous forme de carton) et défend le premier long métrage d’Adam Smith en détaillant les personnages et les thèmes. Le scénario est passé au peigne fin, tout comme le travail avec les très jeunes acteurs et le reste du casting, qu’on aurait également voulu entendre.

L’Image et le son

Etonnant qu’avec ses 20.000 entrées au compteur, le film d’Adam Smith bénéficie d’une édition HD alors que nous disions dernièrement que La Confession (plus de 200.000 spectateurs) devait se contenter d’une simple édition DVD. Mais ne faisons pas la fine bouche. La photo signée Eduard Gray (A Single Man, Buried, Suite française) est habilement restituée, notamment les partis pris esthétiques, la colorimétrie vive et saturée sur les séquences diurnes, et un piqué joliment acéré. Les détails sont abondants sur le cadre large, la luminosité omniprésente. Là où le bât blesse, c’est que ce master apparaît beaucoup trop lisse, agressif, laqué et manque de patine.

Quatre mixages au programme ! Nous n’avons pas à nous plaindre des mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 5.1 qui répartissent les répliques, la musique et les effets avec une belle fulgurance. Il est évidemment nécessaire de visionner À ceux qui nous ont offensés en version originale, même si la piste française s’en sort aussi bien, techniquement parlant. La séquence de poursuite jouit d’une belle ouverture de l’ensemble des enceintes, les ambiances fusant de toutes parts. Le caisson de basses intervient aux moments opportuns et souligne les vrombissements des moteurs dès la scène d’ouverture. Les pistes Stéréo instaurent un confort acoustique riche et très plaisant.

Crédits images : © The Jokers / Le Pacte / SND / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Confession, réalisé par Nicolas Boukhrief

LA CONFESSION réalisé par Nicolas Boukhrief, disponible en DVD le 12 juillet 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Romain Duris, Marine Vacth, Anne Le Ny, Solène Rigot, Amandine Dewasmes, Lucie Debay, Charlie Lefebvre

Scénario : Nicolas Boukhrief d’après le roman Léon Morin, Prêtre de Béatrix Beck

Photographie : Manuel Dacosse

Musique : Nicolas Errèra

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Sous l’Occupation allemande, dans une petite ville française, l’arrivée d’un nouveau prêtre suscite l’intérêt de toutes les femmes… Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant être plus indifférente. Poussée par la curiosité, la jeune sceptique se rend à l’église dans le but de défier cet abbé : Léon Morin. Habituellement si sûre d’elle, Barny va pourtant être déstabilisée par ce jeune prêtre, aussi séduisant qu’intelligent. Intriguée, elle se prend au jeu de leurs échanges, au point de remettre en question ses certitudes les plus profondes. Barny ne succomberait-elle pas au charme du jeune prêtre ?

Après la sortie chaotique de son précédent et formidable film Made in France, paralysé au moment de la production par les attentats terroristes de Charlie Hebdo, puis au moment de sa distribution après ceux du Bataclan, Nicolas Boukhrief a immédiatement enchaîné avec La Confession. Ce long métrage beaucoup plus apaisé en apparence, est une nouvelle adaptation du célèbre roman – très autobiographique – Léon Morin, Prêtre de Béatrix Beck, Prix Goncourt en 1952. Le réalisateur et scénariste, ancien critique cinématographique et rédacteur du magazine Starfix à ses débuts signe son septième film, plus de vingt ans après Va mourire (1995). Loin du genre qui l’a fait connaître, autrement dit le polar stylisé (Le Convoyeur, Cortex, Gardiens de l’ordre), Nicolas Boukhrief adapte librement et en solo le livre original, après avoir lui-même acheté les droits, tout en s’éloignant du film de la version de Jean-Pierre Melville réalisée en 1961 avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva. Il ne s’agit donc pas d’un remake, mais d’une version personnelle, intimiste, pudique, mais où la violence des sentiments n’a rien à envier aux affrontements physiques habituellement mis en scène par le réalisateur.

Dans un village français, pendant l’Occupation, Léon Morin, le nouveau prêtre, jeune et beau, provoque l’émoi chez les habitantes. Les hommes du village sont soit morts au front soit emprisonnés. Barny, une jeune communiste qui ne croit pas en Dieu, est la seule à ne pas s’enthousiasmer. En confession, elle tente de le défier, et lui reprocher son attitude vis-à-vis des Allemands. Or, Morin n’est pas du genre à se laisser déstabiliser facilement. Ils se rencontrent souvent, évoquent la religion et l’existence de Dieu. Alors qu’ils commencent à être attirés l’un par l’autre, les Allemands viennent arrêter dix otages. Cela faisait plusieurs années que Nicolas Boukhrief cherchait à adapter ce roman qui l’avait bouleversé dans sa jeunesse, en essuyant systématiquement le refus des producteurs, probablement trop frileux à l’idée d’être ensuite comparé à Jean-Pierre Melville. Il aura fallu la rencontre des producteurs Cément Miserez et Mathieu Warter, à qui l’on doit Made in France, pour que le cinéaste puisse enfin obtenir le feu vert pour cette transposition.

Drame intense, La Confession vaut tout d’abord pour la confrontation entre Romain Duris et Marine Vacth. Les deux comédiens, excellemment dirigés, sont filmés comme s’ils étaient sur le front. Le premier recevant les propos de la seconde comme s’il recevait des balles dans le corps, tout en comprenant très vite que cette jeune femme, dont le mari est prisonnier en Allemagne, est elle-même blessée. Servant alors de défouloir, le père Morin encaisse la franchise de la jeune femme, y compris quand elle évoque s’adonner à la masturbation, en restant droit et dans son rôle, ce qui ne fait que décontenancer Barny, habituellement rejetée par ses connaissances et ses collègues de travail pour son tempérament et sa volonté de choquer. S’instaure alors une relation ambigüe entre ces deux solitudes, dont l’attirance est réciproque.

Cinéaste de l’action, Nicolas Boukhrief parvient à filmer ces échanges comme si les deux protagonistes en venaient aux mains. Le père Morin, excellemment interprété par un Romain Duris en état de grâce, dont la voix n’a jamais été aussi bien posée et qui trouve ici un de ses plus beaux rôles, et Barny, merveilleusement incarnée par la diaphane et sensuelle Marine Vacth, rentrent en collision, sur le terrain de la sincérité absolue, dans leur foi et leur ouverture. Bien plus qu’un drame, La Confession est un véritable mélodrame et même une tragédie amoureuse, centrée sur deux êtres que tout oppose et qui vont pourtant s’aimer – de manière platonique certes – malgré les interdits.

Film sous tension, troublant, aux dialogues percutants et à la photographie élégante, La Confession foudroie par la beauté, le magnétisme et le talent de ses comédiens, véritable couple de cinéma, par la force, la délicatesse et la modernité – en évitant l’anachronisme – de ses dialogues et la virtuosité discrète de sa mise en scène. Encore une très grande réussite de la part d’un de nos meilleurs metteurs en scène aujourd’hui.

LE DVD

Le test du DVD de La Confession, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Pour cette sortie dans les bacs, le visuel a été revu et ne reprend pas celui de l’affiche cinéma. Malgré plus de 200.000 spectateurs dans les salles, le film de Nicolas Boukhrief ne bénéficie pas d’une sortie en Haute-Définition, ce qui est bien dommage. Le menu principal est animé et musical.

En guise de suppléments, outre la bande-annonce, l’éditeur ne joint qu’un entretien entre Nicolas Boukhrief et l’abbé Amar (15’). Le réalisateur rencontre le curé de la paroisse de Limay-Vexin afin de parler de La Confession. Ce dernier s’exprime d’emblée et indique « que cela fait plaisir de voir un film avec un prêtre qui n’est ni un débile, ni un pervers, mais bien dans ses pompes », ce qui réjouit Nicolas Boukhrief. Quelques petites scènes coupées au montage viennent illustrer cet échange dense et passionnant, qui revient sur la question du célibat, la prière, mais aussi les différences avec le livre de Béatrix Beck, la relation entre le père Morin et Barny, ainsi que les thèmes du film.

L’Image et le son

Avec cette édition DVD de La Confession, M6 prouve une fois de plus son savoir-faire. Le film de Nicolas Boukhrief bénéficie d’un master SD au transfert soigné et très élégant. Le piqué est évident, la clarté de mise sur les séquences en extérieur avec de superbes scènes diurnes, un léger grain se fait ressentir sur les intérieurs ambrés, feutrés et chauds, le cadre offre un lot conséquent de détails et la colorimétrie de la photographie – signée Manuel Dacosse (L’Etrange couleur des larmes de ton corps, Alléluia) – faisant la part belle aux gammes brunes est habilement restituée. Evidemment, la copie est d’une propreté immaculée, les contrastes sont denses, et malgré un sensible bruit vidéo, des moirages constatables, les meilleures conditions techniques sont réunies pour découvrir ce bijou.

Le mixage Dolby Digital 5.1 ne déçoit pas, tant au niveau de la délivrance des dialogues que des effets latéraux. S’il n’y a pas grand-chose à redire sur la balance frontale, ce mixage parvient vraiment à immiscer le spectateur dans l’ambiance du film. Les enceintes latérales délivrent sans mal les ambiances naturelles et l’ensemble demeure harmonieux. La piste Stéréo est également de très bonne qualité et contentera ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © SND / M6 Vidéo / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Indignation, réalisé par James Schamus

INDIGNATION réalisé par James Schamus, disponible en DVD le 15 juin 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Logan Lerman, Sarah Gadon, Tracy Letts, Ben Rosenfield, Melanie Blake Roth, Tijuana Ricks, Pico Alexander, Noah Robbins

Scénario : James Schamus d’après le roman Indignation de Philip Roth

Photographie : Christopher Blauvelt

Musique : Jay Wadley

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Alors que la guerre de Corée fait rage à l’autre bout du monde, le jeune Marcus Messner compte parmi les heureux élus qui ne doivent pas accomplir leur service militaire. Avec la bénédiction de son père, boucher, et une bourse de sa synagogue en poche, il quitte son New Jersey natal pour une université conservatrice de l’Ohio. De nature timide et marginale, l’intégration à la faculté du jeune homme se passe moyennement. En cause : le refus de Marcus de rejoindre la seule association d’étudiants juifs du campus et d’y rechercher activement de nouveaux amis. Il préfère se consacrer corps et âme à ses cours, jusqu’au jour où il tombe sous le charme de l’énigmatique Olivia Hutton. Celle-ci, dès leur premier rendez-vous, s’adonne à un acte sexuel qui n’en finit pas de troubler Marcus.

Indignation est le premier long métrage de James Schamus, célèbre producteur et scénariste, qui a notamment collaboré avec Ang Lee sur tous ses films depuis 1992, entre autres Tigre et Dragon, Raison et sentiments, The Ice Storm, Le Secret de Brokeback Mountain et même le mal-aimé Hulk. Présenté en section parallèle à la Berlinale en 2016, Indignation est l’adaptation du roman éponyme de Philip Roth, paru en 2008. 28e livre de l’écrivain, Indignation est le second volume du cycle romanesque intitulé Nemesis, comprenant également Un homme (2007), Le Rabaissement (2011) et Némésis (2012). L’action se déroule en 1951. Un jeune américain d’origine juive, Marcus Messner, quitte son environnement familial à Newark, dans la banlieue de New York, pour aller étudier dans l’Ohio au Winesburg College. Enfant sage et étudiant modèle, Marcus Messner voit sa vie basculer lorsqu’il se retrouve confronté aux angoisses irrationnelles de son père, au conservatisme moral et religieux en vigueur à l’université et à sa propre passion amoureuse pour une jeune fille charmante et intelligente mais au comportement sexuel instable. Et si instable voulait tout simplement dire éveillé ?

Récit initiatique et d’émancipation, histoire d’amour troublée et troublante, éveil sexuel, défense du libre-arbitre, critique d’une société antisémite, Indignation brasse de nombreux thèmes. Il y a de très belles choses dans ce film. Tout d’abord les comédiens. Bien qu’âgé de 25 ans, Logan Lerman a déjà plus de quinze ans de carrière. Vu dans Ce que veulent les femmes de Nancy Meyers et The Patriot de Roland Emmerich en 2000, le jeune acteur s’est ensuite illustré dans Le Nombre 23 de Joel Schumacher et 3 h 10 pour Yuma de James Mangold en 2007, avant de se voir confier le rôle-titre des deux opus de la franchise Percy Jackson. Devenu très demandé par les cinéastes, dernièrement chez Darren Aronofsky dans Noé et David Ayer dans Fury, Logan Lerman est non seulement la vedette d’Indignation, mais également le producteur. A ses côtés, la délicieuse Sarah Gadon, révélée au cinéma par David Cronenberg dans A Dangerous Method (2011) et revue chez le même cinéaste dans Cosmopolis (2012) et Maps to the Stars (2014). Dernièrement à l’affiche de La 9ème vie de Louis Drax d’Alexandre Aja et aux côtés de James Franco dans 22.11.63, la minisérie adaptée du chef d’oeuvre de Stephen King, Sarah Gadon illumine Indignation de sa beauté diaphane. L’alchimie entre les deux comédiens et leur immense sensibilité ne peuvent laisser le spectateur indifférent.

Cependant, Indignation demeure un film très bavard, pour ne pas dire trop écrit. Si la séquence de la confrontation entre Marcus et le doyen de l’Université s’avère percutante, certains échanges sonnent faux et manquent de spontanéité. Les personnages sont attachants, mais la mise en scène peine à donner du rythme. Qu’importent si certaines questions restent en suspens, comme ce qui arrive réellement à Olivia, cela ne fait que renforcer l’émotion de ces amours contrariées et complexes, mais James Schamus se contente trop souvent de poser sa caméra et d’observer ses protagonistes. Ainsi, la séquence dont nous parlions entre Marcus et le proviseur n’est filmée qu’en champs-contrechamps, le montage adoptant le rythme des répliques envoyées de part et d’autre.

Rien à redire sur la direction d’acteurs et la reconstitution des années 1950 est aussi discrète que réussie. On est souvent ému par cette histoire grâce au talent des comédiens, mais le spectateur peut décrocher quand le film s’éloigne du couple principal pour évoquer les relents d’antisémitisme et la question de la religion au sein du campus. Certes, Indignation n’évite pas le côté mélodramatique, linéaire et académique du « film indé américain », malgré tout l’histoire ne tombe jamais dans le pathos. En dépit de quelques points faibles, Indignation ne manque pas d’élégance et laisse un beau souvenir.

LE DVD

Disponible chez M6 Vidéo et arrivant directement dans les bacs sans passer par la case cinéma, Indignation n’est guère mis en valeur par l’éditeur avec une jaquette trop sobre et peu attractive. L’éditeur aurait peut-être gagné à mettre en avant Logan Lerman, connu des jeunes spectateurs, alors que les deux comédiens apparaissent dissimulés derrière une vitre embuée. Le menu principal est dans le même ton, animé, musical, un peu triste.

Pour cette sortie technique, l’éditeur joint deux petites featurettes de 6 minutes chacune, composée des propos de Logan Lerman, Sarah Gadon, Tracy Letts, du réalisateur James Schamus et de la chef costumière Amy Roth. Aucune image de tournage à se mettre sous la dent ici, les propos des intervenants se contentent de présenter les personnages, les thèmes du film, l’adaptation du roman de Philip Roth et la reconstitution des années 1950.

L’Image et le son

Pas d’édition Blu-ray pour Indignation, qui doit se contenter d’une sortie basique en DVD, heureusement de bon acabit. Mais il est dommage de ne pas profiter de la très belle photographie du chef opérateur Christopher Blauvelt (The Bling Ring, Night Moves) en Haute-Définition. Le piqué n’est jamais pris en défaut, les contrastes sont très beaux (beaucoup de couleurs sombres et boisées), la profondeur de champ appréciable et la colorimétrie très classe. Le seul bémol provient de certaines séquences sombres et tamisées. La définition flanche quelque peu, les détails sont moins conséquents et la gestion des noirs est un poil plus déséquilibrée.

Indignation n’est pas vraiment le film avec lequel vous pourrez épater la galerie et faire une démonstration de gros son. Les versions française et anglaise sont certes proposées en Dolby Digital 5.1, mais les latérales ne servent réellement qu’à instaurer quelques ambiances naturelles et à spatialiser la musique du compositeur Jay Wadley. Deux pistes Stéréo, très dynamiques, sont également disponibles.

Crédits images : © M6 Vidéo / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Mes trésors, réalisé par Pascal Bourdiaux

MES TRÉSORS réalisé par Pascal Bourdiaux, disponible en DVD le 24 mai 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Jean Reno, Reem Kherici, Camille Chamoux, Bruno Sanches, Pascal Demolon, Jean Reynès, Natalia Verbeke, Alexis Michalik

Scénario : Juliette Sales, Fabien Suarez, Carole Giacobbi, Michèle Giacobbi

Photographie : Vincent Gallot

Musique : Sinclair

Durée : 1h27

LE FILM

Carole est une informaticienne introvertie qui vit encore chez sa mère.
Caroline est une pickpocket rebelle qui écume les grands hôtels de la côte d’Azur.
Les deux jeunes femmes ne se connaissent pas et n’ont rien en commun. Rien, sinon leur père, envolé avant leur naissance et qu’elles n’ont jamais vu.
Jusqu’au jour où… Patrick ressurgit !
Ce voleur international recherché par toutes les polices a frôlé la mort, et décide de rattraper le temps perdu en réunissant ses deux filles autour d’un but commun : le casse d’un Stradivarius à 15 millions d’euros…
Entre les bourdes, l’amateurisme et les chamailleries de ses deux filles, Patrick comprend vite que ce braquage ne va pas être une promenade de santé…

L’année 2017 n’a pas été simple pour le réalisateur Pascal Bourdiaux ! Deux échecs commerciaux et critiques très importants avec Mes trésors en janvier et Boule & Bill 2 en avril ! Avant de mettre en scène son premier long métrage en 2010, Le Mac, 1,5 millions d’entrées, Pascal Bourdiaux a d’abord fait ses classes sur la shortcom Un gars, une fille en réalisant près de 500 épisodes ! Il était aussi l’un des premiers à offrir à Kev Adams la tête d’affiche d’un film avec Fiston, dans lequel le jeune comédien donnait la réplique à Franck Dubosc. Porté par une critique positive et un bon bouche à oreille, près de deux millions de spectateurs avaient accueilli favorablement cette très bonne comédie. Pour Mes trésors, c’est une autre affaire.

S’il pouvait être judicieux d’associer les deux actrices au tempérament volcanique Reem Kherici (Fatal, Paris à tout prix) et Camille Chamoux (Les Gazelles, Maman a tort) avec le vieux briscard Jean Reno, on déchante rapidement. D’une part parce que ce dernier, qui n’a jamais brillé par son jeu d’acteur, apparaît ici comme dans le dernier Visiteurs, très fatigué, figé, pouvant à peine marcher et essoufflé à la moindre réplique, d’autre part en raison du manque d’alchimie entre les comédiennes. Si Reem Kharici s’avère plutôt bonne (on parle de sa performance hein, même s’il est indéniable que…), Camille Chamoux énerve à maintes reprises et en fait des tonnes dans le rôle de la nana coincée. Ne pouvant s’empêcher de grimacer, sa prestation a rapidement raison de notre patience. De plus, il faut bien l’avouer, le scénario un rien paresseux ne fait rien pour arranger les choses. Autant le dire, rien ne fonctionne dans cette comédie sur fond de casse voulue rocambolesque.

Le scénariste de Stars 80 (bah oui) tente d’insuffler un rythme nécessaire à ce genre de comédie, mais rien n’y fait. A part une introduction chic et sympathique qui faire penser à un Mission : Impossible franchouillard, dans laquelle Jean Reno usurpe l’identité d’un violoniste virtuose grâce à un masque caractéristique de la série américaine pour mieux lui dérober son précieux instrument, Mes trésors se met ensuite en mode pilotage automatique. Les scènes s’enchaînent à la va-comme-je-te-pousse, en cumulant les gags mous, les dialogues au rabais, l’action de pacotille et une mise en scène fonctionnelle sur un score pourtant inspiré de Sinclair. On pense alors au Ca$h d’Eric Besnard, sorti en 2008, dans lequel Jean Dujardin affrontait…Jean Reno. De là à croire que Pascal Bourdiaux ait voulu jouer sur une impression de déjà-vu…

Au milieu de tout ce marasme, Bruno Sanches (le comparse d’Alex Lutz dans Catherine et Liliane) et l’excellent Pascal Demolon parviennent à tirer leur épingle du jeu, le premier dans le rôle de l’amoureux timide, le second, toujours classe, dans celui de l’adversaire de Jean Reno, qui tombe sous le charme du personnage joué par Camille Chamoux. Certes, Mes trésors n’a aucune autre prétention que de divertir les spectateurs, mais le film est si poussif que rien ou presque ne fait rire. Et ce n’est pas de voir Jean Reno se trémousser sur Treasure de Bruno Mars qui arrange les choses.

LE DVD

Le DVD de Mes trésors, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé, sobre et musical. Pour cette sortie dans les bacs, le visuel a été repensé par rapport à l’affiche originale, en jouant notamment sur un côté OSS 117 qui n’a aucune raison d’être, et en y rajoutant Pascal Demolon et Bruno Sanches.

Suite à ses 140.000 spectateurs, l’éditeur a jugé bon de ne pas sortir Mes trésors en Blu-ray. Pour accompagner cette sortie en DVD, M6 Vidéo livre quelques entretiens croisés de Camille Chamoux, Reem Kharici et de Jean Reno (11’). En pleine promo, les trois comédiens expliquent ce qui les a séduit dans le scénario, le travail avec le réalisateur et la bonne ambiance sur le plateau.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Le piqué est aléatoire et la gestion des contrastes parfois légère. Les quelques séquences sombres manquent de définition et les détails font cruellement défaut. Heureusement, ça se rattrape un peu sur les scènes diurnes au relief certain, à la luminosité plaisante. La colorimétrie est à l’avenant et le cadre large retrouve enfin une profondeur de champ inespérée. Notons néanmoins quelques légers fourmillements et des noirs inégaux.

Ne vous attendez pas à un déluge d’effets surround si votre choix s’est portée sur la Dolby Digital 5.1, mais la spatialisation est plus que convenable avec de belles ambiances naturelles et un environnement musical fort plaisant. Mes trésors ne se prêtant évidemment pas aux exubérances sonores, le principal de l’action se trouve canalisé sur les frontales où les dialogues ne manquent pas d’intelligibilité. De son côté, la stéréo s’avère ardente et dynamique. Un parfait confort acoustique. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste en Audiodescription.

Crédits images : © Eric TRAVERS – Radar Films / SND / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / La Mécanique de l’ombre, réalisé par Thomas Kruithof

LA MÉCANIQUE DE L’OMBRE réalisé par Thomas Kruithof, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mai 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : François Cluzet, Denis Podalydès, Sami Bouajila, Simon Abkarian, Alba Rohrwacher, Philippe Resimont

Scénario : Thomas Kruithof, Yann Gozlan

Photographie : Alex Lamarque

Musique : Grégoire Auger

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Deux ans après un burn-out, Duval, au chômage, se voit contacter par un mystérieux employeur pour retranscrire des écoutes téléphoniques. Aux abois financièrement, il accepte sans poser de questions sur la finalité de cette organisation. Ce travail simple, s’il lui permet de reprendre pied dans sa vie, va néanmoins le placer très vite au cœur d’un complot politique et le plonger malgré lui dans le monde impitoyable des services secrets.

Comme chaque année ou presque, le nouveau François Cluzet arrive dans les salles. Et c’est un peu comme le Beaujolais nouveau. On sait quelle couleur ça a, que ça n’a jamais le goût de vin, que c’est parfois amer en bouche ou au contraire trop doux, que ça peut donner des brûlures d’estomac à force d’en abuser, mais on y goûte quand même pour voir la qualité de ce nouveau cru. C’est encore une fois pareil pour La Mécanique de l’ombre, premier long métrage de Thomas Kruithof après un court intitulé Rétention. Il y a de bonnes choses dans ce film, notamment un Denis Podalydès froid comme la glace et qu’on a rarement vu comme ça. Mais il y a aussi de mauvais points, qui finissent par peser dans la balance.

Duval sort de deux ans d’inactivité. Après une grosse dépression, l’homme s’est retrouvé au chômage, sans parvenir à sortir la tête de l’eau. Aussi, quand il est contacté par un mystérieux homme d’affaires, accepte-t-il immédiatement sa proposition : retranscrire, contre une belle rémunération, des écoutes téléphoniques. Mais Duval, qui ne s’était pas posé beaucoup de questions sur la finalité de sa mission, comprend bientôt que celle-ci le place au cœur d’un inquiétant complot politique. La Mécanique de l’ombre, c’est le croisement entre Conversation secrète de Francis Ford Coppola et l’univers de John le Carré. Ce thriller s’inspire librement de plusieurs crises ou complots, avérés ou supposés, qui ont eu lieu en France ces trente dernières années : la crise des otages du Liban dans les années 80, les carnets de Ziad Takieddine ou encore le soupçon d’instrumentalisation des services secrets à des fins politiques qui flotte dans l’actualité du pays. Sur la thématique de la paranoïa, Thomas Kruithof emprunte également aux films d’espionnage, notamment ceux dont les récits se situent durant la Guerre Froide.

Si son film est réussi sur la forme avec une photographie quasi-monochrome du chef opérateur Alex Lamarque (Sheitan, Les Seigneurs), le fond reste malheureusement creux et l’interprétation figée, neurasthénique, avec un François Cluzet complètement éteint qui murmure ses répliques. On a même parfois l’impression qu’il s’endort au milieu d’une phrase. Sami Bouajila traverse le film les mains dans les poches et la mâchoire serrée, Simon Abkarian s’en sort bien, tandis que la géniale Alba Rohrwacher ne sert à rien, tout juste de remplissage entre deux scènes où Cluzet tape à la machine à écrire ou sur sa cafetière pour faire du café, tout en gardant la même expression fermée du début à la fin, sans jamais inspirer l’empathie. Thomas Kruithof compose de jolis cadres et l’esthétique est léchée, mais pour rien. On s’ennuie, beaucoup, dès le premier acte et rien ne rattrapera le coup. On ne croit pas une seule seconde aux rebondissements ou à cette histoire d’homme ordinaire plongé malgré lui dans une histoire extraordinaire, au sein même des coulisses du pouvoir politique et des services secrets. Aucune tension, la mécanique du titre tourne à vide et a finalement raison de notre patience, surtout que le film ne va pas en s’arrangeant, jusqu’à un dénouement complètement raté. Un pétard mouillé, une camomille coupée au Lexomil.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de La Mécanique de l’ombre, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé, sobre et musical.

Si le film laisse perplexe, l’entretien avec le réalisateur Thomas Kruithof s’avère absolument passionnant (34’). Ce dernier ne manque pas d’arguments pour présenter et défendre son film sous tous les angles. Nous nous en étions rendu compte avant d’écouter cette interview, Conversation secrète de Francis Ford Coppola est son film de chevet. Thomas Kruithof aborde ensuite la genèse de La Mécanique de l’ombre, les thèmes du film (la lutte d’un homme contre le système), l’évolution du scénario, les références littéraires (John le Carré, Ian Fleming), le casting, le travail avec les comédiens, les partis pris (les couleurs, les décors, la photographie) et ses intentions, sans oublier la collaboration avec le compositeur Grégoire Auger. En toute honnêteté cette présentation nous donne envie de revoir le film pour, peut-être, le reconsidérer.

M6 Vidéo nous permet également de découvrir le court-métrage Rétention, réalisé par Thomas Kruithof en 2012 (15’). Un centre de rétention en France. Mathilde (Anne Azoulay) bataille chaque jour pour défendre les droits d’étrangers qui y sont enfermés. Arrive Yuri (Miglen Mirtchev), ukrainien sans papiers. Commence alors une course contre la montre pour Mathilde, qui va tenter d’empêcher son expulsion. Un film tendu, quasi-documentaire et coup de poing.

L’Image et le son

Bien que le film soit passé relativement inaperçu dans les salles, M6 Vidéo prend soin du thriller de Thomas Kruithof et livre un master HD au format 1080p, irréprochable et au transfert immaculé. Respectueux des volontés artistiques originales, la copie se révèle un petit bijou technique alliant des teintes chaudes, ambrées et dorées (les scènes dans le bar et chez Clément), puis plus monochrome et métallique le reste du temps, le tout étant soutenu par un encodage AVC de haute volée. Le piqué, tout comme les contrastes, sont tranchants, la colorimétrie est joliment laquée, le relief omniprésent et les détails foisonnants sur le cadre large. Un service après-vente remarquable.

Le spectateur a le choix entre les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. Notre préférence va pour la première qui instaure un confort acoustique percutant, une spatialisation musicale convaincante et des effets latéraux probants. Les ambiances naturelles sont présentes, la balance frontale est toujours dynamique et équilibrée, et le report des voix solide. La piste stéréo est évidemment plus plate, mais riche et remarquablement équilibrée.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Océan Films / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / About Ray, réalisé par Gaby Dellal

ABOUT RAY (3 Generations) réalisé par Gaby Dellal, disponible en DVD le 22 mars 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Naomi Watts, Elle Fanning, Linda Emond, Susan Sarandon, Andrew Polk, Marcos A. Gonzalez, Tate Donovan

Scénario : Nikole Beckwith, Gaby Dellal

Photographie : David Johnson

Musique : West Dylan Thordson

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 2015

LE FILM

Ray, jeune adolescente transgenre, souhaite devenir un homme. Accompagnée de sa mère et de sa grand-mère, elle va devoir faire accepter à sa famille cette transition pour enfin s’épanouir. C’est un chemin semé d’embûches pour cette famille dont le père n’a jamais été présent. Chacun tentera de s’opposer à la réalité, avant de finalement comprendre qu’il faudra se serrer les coudes pour passer ensemble cette épreuve.

Malgré ses comédiennes prestigieuses à l’affiche, About Ray – aka 3 Generations en version originale, n’a pas eu les honneurs d’une distribution dans les salles françaises et c’est bien dommage. En effet, ce drame doux-amer porté par Naomi Watts, Susan Sarandon, Elle Fanning et Linda Emond s’avère une œuvre très délicate. Après une première projection du film au Festival de Toronto en septembre 2015 qui s’était soldée par un accueil particulièrement mitigé, la sortie d’About Ray a été purement et simplement annulée aux Etats-Unis. La réalisatrice Gaby Dellal a ensuite décidé de remonter son film, d’augmenter légèrement sa durée, puis de changer l’intégralité de la musique.

La cinéaste britannique nous avait déjà enthousiasmés en 2005 avec Une belle journée, dans lequel le grand Peter Mullan s’entraînait pour traverser la Manche à la nage afin de combattre ses démons. About Ray est l’histoire de Ramona, alias Ray (Elle Fanning), adolescente spontanée, qui vit à New York avec sa mère célibataire Maggie (Naomi Watts), et sa grand-mère pleine d’entrain, Dolly (Susan Sarandon). Lorsque Ramona, qui sait, depuis sa prime jeunesse, qu’elle est née dans un corps qui ne lui convient pas, décide de devenir un garçon et de s’appeler Ray, cette famille liée doit apprendre à vivre avec ce changement profond. Dolly, qui est elle-même lesbienne, trouve difficile d’accepter qu’elle ait à présent un petit-fils et Maggie, en tant que mère, est contrainte de prendre de grandes décisions. Pour mettre en œuvre la transformation, elles doivent rechercher le père de Ray de manière à ce que celui-ci puisse donner son consentement légal au changement de sexe.

About Ray ne tombe jamais dans la gratuité ou le pathos, grâce à quelques touches d’humour et l’incroyable performance d’Elle Fanning. La jeune comédienne âgée de 20 ans à peine compte déjà près de 60 films à son actif. Découverte à l’âge de deux ans dans Sam je suis Sam de Jesse Nelson (2001), la sœur de Dakota Fanning est ensuite passée devant les caméras de Alejandro González Iñárritu, Tony Scott, David Fincher, Sofia Coppola, J.J. Abrams, Francis Ford Coppola, Cameron Crowe, Ben Affleck et évidemment celle de Nicolas Winding Refn pour The Neon Demon, qui bien que largement surestimé a contribué à renforcer son statut de jeune star. Dans About Ray, elle impressionne avec sa démarche, ses regards, ses postures, celle d’un jeune homme enfermé dans un corps qui ne lui appartient pas. Naomi Watts est comme d’habitude parfaite et campe une mère compréhensive, qui a élevé seule sa fille, prête à tout pour que son enfant soit heureux et qui accepte donc naturellement que sa fille Ramona devienne Ray. Susan Sarandon et Linda Emond (vue dans les séries The Good Wife et Gossip Girl) forment un couple de lesbiennes féministes et engagées qui tentent de prendre le train en marche en essayant de se faire à l’idée que Ramona est sur le point de changer de sexe pour pouvoir enfin vivre et s’épanouir, pour pouvoir être.

Drame inattendu, à la fois pudique et frontal prenant pour personnage principal un adolescent transgenre, About Ray ne laisse évidemment pas indifférent, même si certains spectateurs diront bien sûr que le personnage de la mère accepte « trop facilement » de laisser sa fille prendre cette décision irrévocable. Les quelques longueurs, la mise en scène fonctionnelle et les rebondissements à la limite du soap (Ray qui se retrouve avec deux pères possibles) n’empêchent pas d’être constamment ému voire bouleversé par ce personnage de Ramona/Ray magnifiquement incarné(e) par Elle Fanning, décidément en état de grâce et qui n’a pas fini de nous surprendre.

LE DVD

Le test du DVD d’About Ray, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette est élégant et attractif. Même chose pour le menu principal, animé et musical.

Les suppléments se résument à la bande-annonce du film.

L’Image et le son

Ce master offre des conditions de visionnage banales et sans esbroufe. La colorimétrie est plutôt bien agencée, mais la définition demeure passable, même sur les quelques plans rapprochés. La clarté est de mise, les contrastes corrects, cependant le piqué manque de précision et certaines séquences apparaissent plus ternes que d’autres et s’accompagnent de moirages ainsi que de saccades.

About Ray n’est pas un film à effets et les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 ne font pas d’esbroufe inutile. L’essentiel de l’action est canalisé sur les enceintes avant, même si chacune des séquences en extérieur s’accompagne inévitablement d’ambiances naturelles sur les latérales avec notamment la circulation dans les rues de New York. Il en est de même pour la musique systématiquement mise en valeur par l’ensemble des enceintes. Les voix demeurent solidement délivrées par la centrale, bien que la version française demeure moins ardente que son homologue. Les deux pistes Stéréo sauront contenter ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Crédits images : © SND / Captures du DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / L’Homme qui défiait l’infini, réalisé par Matt Brown

L’HOMME QUI DÉFIAIT L’INFINI (The Man Who Knew Infinity) réalisé par Matt Brown, disponible en DVD et Blu-ray le 1er mars 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Jeremy Irons, Dev Patel, Malcolm Sinclair, Raghuvir Joshi, Dhritiman Chaterji, Stephen Fry, Toby Jones

Scénario : Matt Brown, d’après le livre de Robert Kanigel, « The Man Who Knew Infinity: A Life of the Genius Ramanujan »

Photographie : Larry Smith

Musique : Coby Brown

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2015

LE FILM

Modeste fonctionnaire de l’administration indienne, Srinivasa Ramanujan décide d’écrire à Godfrey.H Hardy, l’un des plus célèbres mathématiciens de l’époque. Ce dernier, étonné par le talent spectaculaire de S.Ramanujan, décide de le faire venir en Grande-Bretagne. Il débarque à Oxford et va devoir prouver aux plus grands mathématiciens de l’histoire, la véracité de ses recherches.

L’Homme qui défiait l’infiniThe Man Who Knew Infinity est un biopic consacré au mathématicien indien Srinivâsa Aiyangâr Râmânujan (1887-1920), inspiré de la biographie écrite par Robert Kanigel. Décidément, après Un homme d’exception sur John Forbes Nash Jr. (Mathématicien et prix Nobel d’économie), Imitation Game sur Alan Turing (pionnier de l’informatique), Une merveilleuse histoire du temps sur Stephen Hawking (physicien théoricien et cosmologiste) qui a valu l’oscar du meilleur acteur à Eddie Redmayne et Seul contre tous sur Bennet Omalu (neurologue), le cinéma hollywoodien aime bien ces destins hors du commun. S’il ne révolutionnera rien au genre usé du biopic, L’Homme qui défiait l’infini se suit avec plaisir grâce au jeu des comédiens. Le rôle-titre revenait de droit à l’excellent Dev Patel, révélation en 2008 de Slumdog Millionaire de Danny Boyle, vu depuis dans les deux Indian Palace, la série The Newroom et dernièrement dans le très remarqué Lion de Garth Davis. Agé seulement de 27 ans, le jeune comédien s’en tire à merveille et s’avère bouleversant. Il est également très bien entouré puisque le grand Jeremy Irons et les formidables Toby Jones et Stephen Fry lui donnent la réplique.

La mise en scène de Matt Brown, réalisateur de London Town, un autre biopic consacré à Joe Strummer, est délicate et élégante, jamais fonctionnelle. On sent le réalisateur passionné par son sujet et soucieux de livrer aux spectateurs un bel objet de cinéma, tout en évitant de laisser l’audience sur le bas-côté en raison d’un jargon et autres discussions qui pourraient être qualifiées facilement d’hermétiques pour celles et ceux qui ne comprennent rien aux mathématiques. Ce qui importe dans L’Homme qui défiait l’infini c’est avant tout la passion des personnages pour leur spécialité, mais aussi et surtout le parcours incroyable de cet homme autodidacte, né dans une famille de brahmanes pauvres et orthodoxes, qui a appris seul les mathématiques à l’âge de 16 ans. Le film de Matt Brown se focalise sur un moment central de la vie de Râmânujan, quand ce dernier est invité en 1913 par la prestigieuse université de Cambridge en Angleterre, pour y développer de nombreuses théories mathématiques sous l’égide de son professeur Godfrey Harold Hardy. Si ce dernier croit d’abord à une supercherie et même à un canular de la part de ses confrères, Hardy doit se rendre à l’évidence et accepter le génie de ce jeune homme qui parviendra à développer moult formules mathématiques et théorèmes, tout d’abord sans démonstration. Grâce à Hardy, Râmânujan parviendra à démontrer ces célèbres formules, qui se sont toutes (ou presque) révélées exactes.

Evidemment, Matt Brown est obligé de broder autour du personnage principal et montre Râmânujan en prise avec le racisme ambiant, les moqueries, les jalousies et les brimades, à l’aube de la Première Guerre mondiale. Ayant laissé sa jeune épouse dans son pays puis cumulant les problèmes de santé pendant les privations et en raison de son régime alimentaire spécifique, Râmânujan retourne finalement en Inde à la fin des années 1910 et meurt en 1920 à l’âge de 32 ans. Il laisse derrière lui de nombreux travaux révolutionnaires non démontrés, qui continuent d’être étudiés par les plus grands scientifiques et mathématiciens du monde.

L’Homme qui défiait l’infini est au final un très bon divertissement, souvent émouvant, toujours intéressant et attachant sur un des hommes les plus fascinants et pourtant l’un des plus méconnus du XXe siècle.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de L’Homme qui défiait l’infini, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la jolie musique du film.

L’éditeur livre le minimum syndical. Il faudra se contenter d’une rapide présentation du film par l’équipe du film (5’). Les comédiens, le réalisateur Matt Brown, le conseiller en mathématiques et producteur associé Ken Ono et les autres producteurs évoquent l’histoire et les personnages de L’Homme qui défiait l’infini, le tout entrecoupé d’extraits du film.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

M6 Vidéo frôle la perfection avec ce master HD de L’Homme qui défiait l’infini. Ce Blu-ray subjugue avec la restitution de la très belle photographie du chef opérateur Larry Smith (Bronson, Only God Forgives). Le piqué n’est jamais pris en défaut, les contrastes sont merveilleux, la profondeur de champ appréciable et la colorimétrie élégante. Le seul bémol provient de certaines séquences sombres et tamisées. La définition flanche quelque peu, les détails sont moins conséquents et la gestion des noirs est un poil plus déséquilibrée. Cela n’empêche pas que l’apport HD demeure probant et indispensable.

L’Homme qui défiait l’infini n’est pas vraiment le film avec lequel vous pourrez épater la galerie et faire une démonstration de gros son. Les versions française et anglaise sont certes proposées en DTS HD Master Audio 5.1, mais les latérales ne servent réellement qu’à instaurer quelques ambiances naturelles et à spatialiser la musique du compositeur Coby Brown. Le caisson de basses n’est pas oublié et s’avère même spectaculaire lors de la courte séquence de bombardements. Deux pistes Stéréo sont également disponibles.

Crédits images : © SND / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Mademoiselle, réalisé par Park Chan-wook

MADEMOISELLE (Ah-ga-ssi) réalisé par Park Chan-wook, disponible en DVD et Blu-ray le 22 mars 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Kim Min-hee, Kim Tae-ri, Ha Jung-woo, Jo Jin-woong, Kim Hae-suk, Moon So-ri

Scénario : Park Chan-wook, Jeong Seo-kyeong d’après le roman Du bout des doigts (Fingersmith) de Sarah Waters

Photographie : Chung-hoon Chung

Musique : Jo Yeong-wook

Durée : 2h18

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Entre la Corée et le Japon des années 1930, durant la colonisation japonaise. L’histoire mêle les trajectoires d’une jeune femme fortunée vivant recluse dans un gigantesque manoir par un vieil oncle lubrique, et d’un escroc sadique surnommé le « Conte ». Très intéressé par l’argent de la nantie, ce dernier va faire appel à une fille pickpocket, qu’il placera comme servante chez la riche héritière.

Franchement, quand on voit qu’un film comme Mademoiselle est reparti bredouille du Festival de Cannes, ou presque si l’on excepte le Prix Vulcain de l’artiste technicien remis par la CST (Commission Supérieure Technique) à la décoratrice Ryu Seong-hies, on se demande comment un tel Festival puisse encore être crédible. L’insaisissable réalisateur sud-coréen Park Chan-wook, connu dans le monde entier depuis Old Boy (2003), puis metteur en scène acclamé pour Lady Vengeance (2005), Je suis un cyborg (2006), Thirst, ceci est mon sang (2009) et un passage par le cinéma américain avec son remarquable Stoker (2013), est de retour dans son pays avec Mademoiselle, splendide thriller psychologico-érotique. En 1930, alors que la Corée est occupée par les Japonais, une jeune femme prénommée Sookee (Kim Tae-Ri dans son premier rôle à l’écran) est engagée comme servante d’une riche nipponne, Hideko (Kim Min-Hee) vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique qui souhaite faire d’elle son esclave sexuel. Mais la petite bonne a un secret. Avec la complicité d’un escroc (Ha Jung-woo) se faisant passer pour un comte japonais, ils veulent mettre à exécution un plan diabolique.

Libre adaptation du roman Du bout des doigtsFingersmith de l’écrivaine britannique Sarah Waters, publié en 2002, Mademoiselle foudroie le spectateur par sa virtuosité et la densité de son récit. Immédiatement séduit par l’histoire de ces deux femmes situées au coeur du récit, Park Chan-wook s’approprie le roman original pour livrer un véritable drame teinté de thriller, mais aussi véritable histoire d’amour aux rebondissements multiples et surprenants jamais dénués d’humour noir et aux scènes érotiques troublantes. Si l’action du roman se déroulait à Londres dans les années 1860, le cinéaste la délocalise pour son film en Corée pendant la colonisation japonaise des années 1930. Dans cette Corée soumise et à l’aube d’une époque moderne, Park Chan-wook convie le spectateur à un ballet composé d’arnaques et de faux-semblants parasité par l’irruption inattendue des sentiments. Les décors d’une richesse époustouflante reflètent alors la théâtralité des traditions et des (faux) rapports entre les personnages, mais c’était sans compter sur les sentiments qui allaient animer et enflammer les personnages de Sookee et de Mademoiselle, qui entament alors une passion amoureuse et charnelle, tandis qu’un homme, qui a envoyé la première au service de la seconde dans l’espoir que Mademoiselle accepte de l’épouser, est loin de se douter de ce retournement de situation. Qui est manipulé ? Qui manipule ? Chacun à tour de rôle.

Avec sa mise en scène étourdissante, la beauté de ses comédiennes, le soin immense apporté aux décors et aux costumes, ses scènes érotiques sulfureuses et la conduite rigoureuse de son récit découpé en trois actes (pour trois points de vue), Mademoiselle s’avère un conte féministe entre ombres et lumières, parfois difficile pour les nerfs (la lente guillotine des doigts), lente, mais toujours remarquable, fascinant, populaire et hypnotique. Et quelle photographie ! Osons le dire, ce thriller sadique et romanesque où les personnages se perdent dans un palais des glaces, dont les draps de soie remplaceraient les miroirs, est le chef d’oeuvre de Park Chan-wook.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Mademoiselle, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Une édition Blu-ray limitée (non testée) contient un deuxième Blu-ray du film en version longue inédite (167′ – VOST, soit 23 minutes supplémentaires). La version du film chroniquée est donc celle du montage cinéma. Le menu principal est animé et musical, tandis que la jaquette du Blu-ray normal reprend le visuel de l’affiche française du film.

Concernant l’interactivité, c’est carrément du foutage de gueule. Si la jaquette indique un making of, la présentation du film au Festival de Cannes et une interview du réalisateur, nous déchantons rapidement puisque la durée du premier bonus est de 5 minutes, le second 1’30 et le dernier 1’40 ! Cela serait revenu à la même chose de ne rien proposer du tout ! Surtout que n’avons pas pu obtenir la version longue du film.

Ces featurettes n’apportent évidemment rien de conséquent. L’image est d’ailleurs affublée d’un bandeau noir sur lequel sont apposés les sous-titres français, probablement pour en dissimuler d’autres. On y voit rapidement le réalisateur à l’oeuvre avec ses comédiens, tandis que l’équipe s’exprime face à la caméra sur les conditions de tournage et l’histoire du film. Le photocall et la montée des marches de l’équipe à Cannes ne nous intéressent pas, pas plus que la minuscule interview du réalisateur dans le dernier « supplément ».

Cette section se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Pour la première fois de sa carrière, Park Chan-wook a tourné un de ses film en numérique, au moyen de la très convoitée caméra Arri Alexa XT Plus, afin de pouvoir utiliser un objectif anamorphique. On ne saurait faire mieux. Le cinéaste signe sa septième collaboration avec le chef opérateur Chung-hoon Chung. Les magnifiques partis pris esthétiques originaux sont magnifiquement rendus à travers ce Blu-ray d’une folle élégance et aux couleurs étincelantes. Le piqué est affûté, la profondeur de champ impressionnante, les contrastes fabuleusement riches, les détails abondent aux quatre coins du cadre large, tandis que le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, y compris sur les très nombreuses scènes se déroulant dans la demeure ou en basse lumière. Apport HD indispensable et même primordial pour ce titre et même top démo pour ce Blu-ray (1080p).

Si elle s’avère aussi parfaite que la version originale, évitez bien évidemment de visionner Mademoiselle en français ! En coréen/japonais comme en français, l’environnement acoustique est tout aussi incroyable que la photographie. Les deux versions jouissent d’un écrin DTS-HD Master Audio 5.1 particulièrement enivrant, immersif et riche. La balance frontale rivalise d’effets et d’énergie avec les latérales, le caisson de basses intervient à bon escient, tandis que les dialogues demeurent toujours ardents sur la centrale. Toutes les séquences en extérieur s’accompagnent automatiquement d’ambiances naturelles. L’éditeur joint également deux pistes Stéréo plutôt fracassantes.

Crédits images : © The Jokers – SND / Captures du Blu-ray :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test DVD / Maman a tort, réalisé par Marc Fitoussi

MAMAN A TORT réalisé par Marc Fitoussi, disponible en DVD le 5 avril 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Jeanne Jestin, Emilie Dequenne, Camille Chamoux, Sabrina Ouazani, Nelly Antignac, Annie Grégorio, Grégoire Ludig, Jean-François Cayrey

Scénario : Marc Fitoussi

Photographie : Laurent Brunet

Musique : Pascal Mayer

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Anouk, 14 ans, a hâte d’effectuer son stage d’observation de troisième dans la compagnie d’assurances où travaille sa mère Cyrielle. Mais dès le premier jour, l’adolescente se voit confier le rangement d’un placard rempli de dossiers. Une tâche qu’elle trouve ingrate et sans aucun intérêt. Pire, au fil de cette semaine d’immersion, Anouk découvre brutalement un autre visage de sa mère, celle d’une femme froide et insensible à la détresse d’une jeune mère de famille endettée qui risque d’être expulsée du jour au lendemain. La jeune fille est alors confrontée au monde adulte de l’entreprise, avec ses petits arrangements et ses grandes lâchetés.

Maman a tort est déjà le cinquième long métrage de Marc Fitoussi après La Vie d’artiste, Copacabana, Pauline détective et La Ritournelle. Depuis dix ans, le réalisateur a su prouver la singularité et la sensibilité de son univers, en jouant souvent avec certains codes, à l’instar de Pauline détective qui mélangeait habilement la comédie policière avec des références au cinéma hollywoodien (Charade notamment), mais aussi les romans de la Bibliothèque rose ou verte à l’instar de Fantômette et du Club des cinq, et même les oeuvres d’Agatha Christie. Depuis La Vie d’artiste, Marc Fitoussi a toujours marqué ses films, pourtant souvent ancrés dans une réalité sociale, d’une douce folie. Ses œuvres possèdent également un décalage qui fait l’âme de son cinéma, toujours marquées par des dialogues subtils et d’une remarquable intelligence. Le dernier-né de Marc Fitoussi, Maman a tort, ne déroge pas à la règle et apparaît même comme un film-somme.

En haut de l’affiche la toujours parfaite et lumineuse Emilie Dequenne donne la réplique à la révélation du film, la jeune comédienne Jeanne Jestin, vue dans Le Passé d’Asghar Farhadi et La Vie domestique d’Isabelle Czajka. Cette dernière, à la fois solaire et grave, magnétique et promise à une belle carrière, porte littéralement le film sur ses épaules puisque le réalisateur adopte le point de vue de son personnage. Jeanne Jestin interprète Anouk. Ses parents sont divorcés. Elle voit son père de temps en temps (l’excellent Grégoire Ludig, très touchant). Alors qu’elle devait passer son stage de troisième dans la petite entreprise d’un ami de son père, le plan tombe à l’eau au dernier moment. Du coup, Anouk n’a d’autre recours que de réaliser cette semaine de stage dans la société d’assurance de sa mère Cyrielle Lequellec (Emilie Dequenne, dix ans après La Vie d’artiste). Remisée à des tâches subalternes par des employées indélicates et hypocrites (Nelly Antignac et Camille Chamoux, qui font penser aux terribles sœurs de Cendrillon) ou trop légères (Annie Grégorio, toujours géniale), elle ne tarde pas à s’ennuyer. Un jour, elle assiste à une plainte d’une assurée, Nadia Choukri (sublime Sabrina Ouazani), qui ne comprend pas pourquoi elle ne reçoit pas l’assurance-vie de son mari après son décès. Anouk constate que sa mère Cyrielle étudie le dossier de Nadia avec peu d’attention et de complaisance. Choquée par l’injustice faite à cette femme, elle va mener sa petite enquête pour essayer de lui venir en aide, car elle la sent menacée de se retrouver SDF avec ses deux enfants. Elle accède subrepticement au dossier et fait des découvertes sur les pratiques de la société d’assurance et de sa mère.

Récit initiatique, adieu à l’enfance et perte de l’innocence, Maman a tort montre la première plongée d’une adolescente dans le monde terrible et très violent des adultes et celui du travail avec ses règles établies. Malgré ses bureaux colorés et chaleureux (Marc Fitoussi a toujours apporté une grande importance aux couleurs), l’entreprise pourtant nommée Serenita est montrée comme un univers impitoyable, où ceux qui détiennent même une petite autorité n’hésitent pas à s’en prendre aux subalternes, puisque ceux-ci n’oseront pas répliquer. Anouk constate que même sa mère est victime de ce rapport de forces. Mais il n’y a pas que ça, puisqu’elle se rend compte également que sa mère n’est pas innocente et qu’elle est obligée de prendre des décisions importantes, même si cela doit détruire une ou plusieurs familles, pour pouvoir conserver son poste bien placé. Une situation inespérée pour Cyrielle, devenue cadre sans détenir de diplômes. Sans transition, Anouk se perd du jour au lendemain dans ces couloirs où les petites mesquineries sont quotidiennes, où les secrétaires se permettent de l’accuser d’avoir volé les chocolats du calendrier de l’Avent, sans avoir de preuves. Un « vol inqualifiable » puisque cela chamboule les quelques rituels qui « animent » la vie de bureau. Anouk observe (et quel regard ! ) et écoute. Son stage de troisième devient donc celui de la vie.

Marc Fitoussi filme l’entreprise et ses employés, comme des rats lâchés dans un labyrinthe étriqué, impression renforcée par l’usage du cadre 1.55 dans lequel les personnages semblent enfermés. Le personnage d’Emilie Dequenne est complexe, à la fois empathique mais aussi impitoyable et pathétique, la comédienne s’en acquittant encore une fois parfaitement. L’alchimie avec Jeanne Jestin est évidente et participe – entre autres – à la très grande réussite de Maman a tort, comédie-dramatique sociale élégante, bourrée de charme et très attachante, maline et dont le désenchantement progressif du personnage d’Anouk prend aux tripes jusqu’au générique de fin. On le savait déjà, probablement depuis son premier film, Marc Fitoussi est devenu l’un de nos plus précieux cinéastes.

LE DVD

Le test du DVD de Maman a tort, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la jolie musique du film. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.

En 2005, Marc Fitoussi réalise L’Education anglaise, un documentaire de 52 minutes, présent sur le DVD, sur le séjour linguistique à Bristol de jeunes Français. « Un tournage que j’avais adoré et au cours duquel j’avais eu la chance de capter des choses qu’il me semblait difficile de restituer sous forme de fiction. » indique le cinéaste. Pour parfaire leur anglais, les adolescents âgés de 13 à 16 ans sont envoyés en Angleterre par leurs parents. Le programme concocté par l’organisme a été conçu selon une stratégie pédagogique imparable : logement en famille d’accueil, cours intensifs d’anglais, activités sportives et culturelles. Pourtant, les adolescents se révèlent assez peu sensibles à l’efficacité linguistique du séjour. Enfin affranchis de la tutelle parentale, ils se soucient surtout de nouer de nouvelles amitiés et de vivre pleinement une liberté tant désirée. Un film durant lequel Marc Fitoussi parvient à s’immiscer dans le quotidien de ces jeunes, venus des quatre coins de l’Europe, « obligés » de cohabiter durant un été, pour se perfectionner dans la langue de Shakespeare, mais pas seulement. Entre les discussions laborieuses avec les familles d’accueil et les cours obligatoires, les jeunes se rencontrent et se confrontent, s’attirent, flirtent pour certains. Les amours passagères, les amitiés qui dureront, ou inversement, sont capturées par la délicate caméra de Marc Fitoussi. Le documentaire se clôt sur la dernière fête organisée, le soir avant que les jeunes soient séparés.

La section des suppléments propose également 14 minutes de scènes coupées au montage, dont une fin alternative. Si rien n’est dit sur l’éviction de ces séquences, probablement pour une question de rythme, il serait dommage de passer à côté puisqu’elles s’avèrent très réussies.

L’Image et le son

Dommage de ne pas bénéficier de ce titre en Blu-ray. Néanmoins, l’éditeur soigne le transfert du film de Marc Fitoussi. Soutenu par une solide définition, le master est parfaitement propre. La copie est exemplaire et lumineuse tout du long, les couleurs excellemment gérées, avec une prédominance de teintes bleues, tout comme les contrastes très élégants.

Ne vous attendez pas à un déluge d’effets surround si votre choix s’est portée sur la Dolby Digital 5.1 qui se contente seulement de faire entendre de légères ambiances naturelles ou tout simplement d’offrir une spatialisation épisodique de la musique du film. Maman a tort ne se prêtant évidemment pas aux exubérances sonores, le principal de l’action se trouve canalisé sur les frontales où les dialogues ne manquent pas d’intelligibilité. N’hésitez pas à sélectionner la stéréo, ardente et dynamique, amplement suffisante avec un parfait confort acoustique. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SND/ Captures du DVD :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Deepwater, réalisé par Peter Berg

DEEPWATER (Deepwater Horizon) réalisé par Peter Berg, disponible en DVD et Blu-ray le 15 février 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Mark Wahlberg, Kurt Russell, Douglas M. Griffin, James DuMont, Joe Chrest, Gina Rodriguez, Brad Leland, John Malkovich

Scénario : Matthew Michael Carnahan, Matthew Sand

Photographie : Steve Jablonsky

Musique : Steve Jablonsky

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

D’après l’incroyable histoire vraie de la plus grande catastrophe pétrolière de l’histoire. La plateforme Deepwater Horizon tourne non-stop pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams, électricien sur la plateforme et père de famille, connaît les risques de son métier mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell. En revanche, tous se méfient de la société locataire de la plateforme dirigée par Donald Vidrine, qui ne pense qu’à son bénéfice. Lorsque cette société décide contre l’avis des techniciens de la déplacer trop rapidement, ils sont loin de se douter que les 5 millions de barils sous leurs pieds sont prêts à exploser… Le seul courage de Mike et ses collègues suffira-t-il à limiter les dégâts et sauver ce qui peut encore l’être ?

Acteur passé à la mise en scène en 1998 avec le désormais culte Very Bad Things et qui a depuis signé Hancock et Le Royaume, Peter Berg sort gagnant du hit de son septième long métrage en tant que réalisateur, Du sang et des larmes, superbe film de guerre et grand succès de l’année 2014. Forts de leur collaboration sur ce film, le cinéaste et le comédien Mark Wahlberg décident de remettre le couvert pour Deepwater, après le désistement de J.C. Chandor (Margin Call, All is lost, A Most Violent Year).

Plateforme pétrolière louée par la compagnie britannique BP afin de forer dans le Golfe du mexique le puits le plus profond jamais creusé en offshore, la Deepwater Horizon explose le 20 avril 2010. L’incendie s’étend, le pétrole se répand, occasionnant l’un des plus grands désastres écologiques de tous les temps. Onze personnes perdront la vie. Il faudra attendre près de six mois pour que la fuite soit finalement colmatée. Le film de Peter Berg s’inspire de la catastrophe survenue en 2010, plus précisément d’un article du New York Times écrit par David Barstow, David S. Rohde et Stephanie Saul, « Dernières heures du Deepwater Horizon », basé sur des entretiens d’une vingtaine de survivants.

L’adaptation cinématographique se focalise sur Mike Williams (Mark Wahlberg), en charge du système informatique et électrique sur la plateforme Deepwater Horizon. Entre Mike Williams et son patron Jimmy Harrell (Kurt Russell), l’entente est parfaite. Il ne fait pas confiance en revanche à la société locataire dirigée Donald Vidrine (John Malkovich), qui ne pense qu’au profit au détriment de la sécurité de toute l’équipe. Une mauvaise manoeuvre technique, motivée par l’argent, provoque un effroyable accident. Alors que cinq millions de litres de pétrole risquent d’exploser, Mike et ses collègues vont tenter de sauver la plateforme et leurs vies. Avec un souci du détail et avec réalisme, Peter Berg crée une véritable immersion du spectateur sur cette plateforme pétrolière du début à la fin. Non seulement le réalisateur a laissé de côté ses tics qui pouvaient fortement agacer dans ses premiers films, à savoir une caméra qui avait la tremblote au point où on ne comprenait plus rien à ce qui se passait à l’écran, mais Peter Berg est devenu un solide directeur d’acteurs.

Aux côtés de Mark Wahlberg, l’immense Kurt Russell (qui fait le lien avec Backdraft de Ron Howard), le prometteur Dylan O’Brien (la star de la saga Le Labyrinthe), Kate Hudson, John Malkovich et Gina Rodriguez complètent le casting. Sans abuser des effets pyrotechniques, du moins durant la première heure où il prend le temps d’installer les personnages, le fonctionnement de la plateforme, les enjeux, tout en jouant habilement avec les nerfs des spectateurs, Peter Berg se lâche ensuite et fait preuve une fois de plus de son savoir-faire. L’héroïsme est là, mais jamais exacerbé et le cinéaste sait rester à hauteur d’homme, sans en rajouter dans le spectaculaire et sans céder à la surenchère, tout en respectant les faits réels.

De plus, à l’instar de Michael Bay auquel il est souvent comparé, Peter Berg privilégie les effets réels et directs, en ayant finalement recours aux images de synthèse qu’avec parcimonie ou pour compléter ce qui a été filmé sur le plateau. N’ayant pas pu bénéficier d’une autorisation de tournage sur une véritable plateforme pétrolière, la production n’a pas hésité à construire un plateau où fut reconstituée la Deepwater Horizon à 85 %. Un décor de près de 1000 tonnes et construit à 25 mètres au-dessus du sol. Ce souci de réalisme se ressent à l’écran. On en ressort avec la conviction d’avoir appris beaucoup de choses, que le message est bien passé, tout en ayant été diverti. La réussite est une fois de plus au rendez-vous.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de Deepwater, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

L’éditeur livre une galette bien chargée avec deux heures de suppléments !

Dirigez-vous immédiatement vers le module L’Aventure Deepwater (49’). Le célèbre producteur Lorenzo di Bonaventura, le réalisateur Peter Berg, les comédiens, le véritable Mike Williams livrent leurs impressions de tournage et reviennent sur les conditions des prises de vues. Cet excellent making of n’oublie évidemment pas d’évoquer la véritable catastrophe et montre une équipe véritablement impliquée et soucieuse de respecter les faits réels.

Le segment intitulé Le Capitaine de la plateforme (17’) se focalise sur le metteur en scène Peter Berg, qui aborde les raisons pour lesquelles il a voulu faire ce film à tout prix. Les précédents intervenants, auxquels se joint le directeur de la photographie Enrique Chediak, parlent de la méthode du réalisateur, de leur collaboration, de son style et de sa façon personnelle de créer la tension à l’écran.

Comment la plateforme pétrolière a-t-elle été reconstituée pour les besoins du tournage ? Ne manquez pas le bonus La Plateforme infernale (26’) qui dissèque la construction d’un des décors les plus impressionnants de ces dernières années. Peter Berg, les responsables des départements techniques, sans oublier les comédiens, évoquent le désir de haut réalisme voulu afin de coller au plus près des faits réels et pour mieux impliquer émotionnellement les spectateurs.

Le supplément Les Secrets de Deepwater (16’30), compile plusieurs images de tournage, proposées dans leur version brute, sans coupes ni effets spéciaux numériques, afin de mettre en relief les conditions parfois extrêmes dans lesquelles tournaient les acteurs et les techniciens. Un carton introduit chaque séquence.

Enfin, le dernier module intitulé Après la tragédie (15’) s’éloigne légèrement du film, mais propose quelques rapides focus sur des travailleurs américains. Un hommage aux pompiers, métallurgistes, pêcheurs, dockers, grutiers, charpentiers et d’autres ouvriers auxquels Peter Berg semble très attaché.

L’Image et le son

M6 Vidéo a mis la barre haute avec ce master HD (1080p, AVC) qui en met plein la vue. Une fois n’est pas coutume, le réalisateur Peter Berg n’a pas collaboré avec son fidèle chef opérateur Tobias A. Schliessler (Battleship, Hancock, Bienvenue dans la jungle, Du sang et des larmes), mais avec Enrique Chediak (The Faculty, 127 heures, Le Labyrinthe). Les partis pris esthétiques font la part belle à un léger grain flatteur pour les mirettes (malgré un tournage numérique via l’Arri Alexa XT), mais aussi et surtout aux couleurs chaudes, souvent difficiles à retranscrire sur le petit écran, qui trouvent ici un écrin magnifique. Ce master respecte non seulement les volontés artistiques originales, mais parvient à les sublimer, y compris sur les séquences plus mouvementées tournées caméra à l’épaule, qui n’entraînent jamais de perte de la définition. Le piqué n’est jamais altéré, les contrastes demeurent d’une richesse jamais démentie, les noirs sont denses, la profondeur de champ indéniable, le cadre large fourmille de détails, le relief est omniprésent et les gros plans sont vraiment impressionnants.

Comme pour l’image, votre home-cinéma est mis à rude épreuve avec le film de Peter Berg, dès la première explosion. Nous vous conseillons donc de visionner Deepwater en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. Les pistes française et anglaise bénéficient de mixages DTS-HD Master Audio 7.1 et 5.1 véritablement explosifs, surtout en ce qui concerne la version originale, qui exploitent le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres. Pendant deux heures, la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation. Seul point faible, souvent récurrent chez l’éditeur, les dialogues manquent de punch sur la centrale. Au jeu des différences, l’acoustique française manque parfois d’homogénéité entre les dialogues, les effets et la musique, mais parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu. Dans les deux cas, le caisson de basses a fort à faire ! Le changement de langue est possible à la volée et les sous-titres ne sont pas imposés sur les version originale. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SND / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr