Test Blu-ray / Lola, réalisé par Bigas Luna

LOLA réalisé par Bigas Luna, disponible en Coffret Combo Blu-ray + DVD + Livre le 7 octobre 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Ángela Molina, Patrick Bauchau, Féodor Atkine, Assumpta Serna, Carme Sansa, Pepa Lopez, Constantino Romero…

Scénario : Luis Hercé, Bigas Luna & Enrique Viciano

Photographie : Josep M. Civit

Musique : José Manuel Pagán

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Lola s’éloigne de Mario, son amant alcoolique et violent à son égard. Cinq ans plus tard, elle est mariée avec Robert, un chef d’entreprise français, et vit dans son confort bourgeois avec leur fille Ana. C’est à ce moment que Mario retrouve Lola.

Dans la carrière de Bigas Luna, Lola intervient après un rapide passage par les États-Unis, où le réalisateur a tourné Reborn, connu aussi sous le titre espagnol Renacer, dans lequel il dirigeait Dennis Hopper. Un échec cinglant dans les salles. Il revient en terre ibérique et crée la série Kiu i els seus amics en 1985, qui le remet en selle. Il peut donc signer son retour au cinéma en 1986 avec Lola, qui change du tout au tout avec Bilbao et Caniche, puisque Bigas Luna joue ici avec le thriller néo-noir, teinté d’histoire d’amour « contrariée », les guillemets n’étant pas de trop. Bien sûr, Lola n’est pas un film comme les autres. Oeuvre hybride, pensée pour contenter les spectateurs en quête d’émotions fortes dans le bas-ventre et les amateurs de film de genre, Lola est avant tout un portrait de femme forte et indépendante, qui fait ce qu’elle veut de son séant et qui tente de lutter contre ses penchants sexuels teintés de violence (« consentie »), tandis que son cerveau aspire à plus de d’équilibre et de tranquillité. Autant dire que la psychologie des personnages est on ne peut plus complexe et Lola vaut non seulement pour la mise en scène toujours aspirée et frontale de Bigas Luna, mais aussi pour l’interprétation habitée de ses trois têtes d’affiche, l’espagnole Ángela Molina (dans le rôle-titre), le belge Patrick Bauchau et le français Féodor Atkine. Grand succès du réalisateur, Lola est étrangement souvent oublié aujourd’hui quand on évoque la carrière du cinéaste. Raison de plus pour le réhabiliter quarante ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / Caniche, réalisé par Bigas Luna

CANICHE réalisé par Bigas Luna, disponible en Coffret Combo Blu-ray + DVD + Livre le 7 octobre 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Àngel Jové, Consol Tura, Linda Pérez Gallardo, Cruz Tobar, Sara Grey…

Scénario : Bigas Luna

Photographie : Pedro Aznar

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Bernardo et sa sœur Eloisa vivent dans une grande maison héritée d’une vieille tante récemment décédée. Petit à petit, une étrange relation se met en place entre eux deux et Dani, un caniche un peu trop présent…

Bigas Luna, suite. Après le succès rencontré par Bilbao, le réalisateur enchaîne rapidement avec Caniche, inspiré par une anecdote personnelle de Salvador Dali. Celui-ci aurait confié à Bigas Luna que devant quitter l’Espagne franquiste de toute urgence, sa compagne Gala et lui auraient décidé de manger leur chien bien aimé, afin de « le garder avec eux », plutôt que de se résigner à l’abandonner. Allez savoir avec Daliiiiii si ce récit est vrai…S’il est sans doute plus vraisemblable de penser qu’il s’agissait d’un lapin, le cinéaste ibérique allait prendre ce souvenir comme point de départ de Caniche, l’un de ses films les plus controversés, et pour cause. Comme s’il pouvait enfin se permettre d’aborder encore plus frontalement certains sujets, Bigas Luna évoque rien de moins que les sujets de l’inceste et de la zoophilie. La critique de l’époque a d’ailleurs retenu uniquement les scènes plus choquantes de Caniche, et Dieu sait qu’elles le sont, sans chercher à comprendre où l’auteur souhaitait en venir. Huis clos asphyxiant où les deux personnages principaux vivent repliés sur eux-mêmes en compagnie d’un petit chien qui prend trop de place, Caniche évoque la résultante de quarante ans de régime totalitaire, qui a rendu les individus fous, déconnectés de la réalité, pervers, et qui ont survécu en s’adaptant comme ils le pouvaient, loin du monde extérieur comme ils l’étaient. Encore plus radical que Bilbao, Caniche décontenancera une bonne partie du public et le film, malgré le Prix de l’Âge d’or remporté en 1981 (récompense décernée par la Cinémathèque royale de Belgique et le musée du cinéma de Bruxelles), connaîtra un succès moindre que le précédent. Aujourd’hui, rétrospectivement, Caniche apparaît comme étant l’une des œuvres les plus dérangeantes de Bigas Luna, l’une des plus déconseillées aux âmes sensibles. En un mot, Caniche est aussi morbide qu’indispensable.

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Test Blu-ray / Bilbao, réalisé par Bigas Luna

BILBAO réalisé par Bigas Luna, disponible en Coffret Combo Blu-ray + DVD + Livre le 7 octobre 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Àngel Jové, María Martín, Isabel Pisano, Francisco Falcon, Jordi Torras, Pepita Llunell, Marta Molins…

Scénario : Bigas Luna

Photographie : Pedro Aznar

Musique : Iceberg

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Leo qui vit avec Maria qui pourrait être sa tante avec laquelle il répond à ses fantasmes sexuels, est obsédé par Bilbao, une femme prostituée et strip-teaseuse qu’il veut posséder et transformer selon ses obsessions.

José Juan Bigas Luna (1946-2013), ou tout simplement Bigas Luna pour les intimes et cinéphiles, est l’un des réalisateurs espagnols les plus importants de l’histoire du cinéma. Réputé pour ses œuvres sulfureuses comme Jambon, jambonJamón, jamón (1992) et La Lune et le Téton La teta y la luna (1994), celui-ci n’était pourtant pas prédisposé au septième art. Après des études universitaires en économie, Bigas Luna devient designer industriel et d’intérieur, tout en s’adonnant à l’une de ses autres passions, la peinture, art où il excelle et qui lui permet d’être exposé. C’est d’ailleurs au cours d’une galerie qui lui est consacrée, qu’il rencontre Salvador Dalí, avec lequel il se lie d’amitié. Petit à petit, Bigas Luna en vient à la vidéo, toujours dans le cadre d’une de ses expositions. Grâce au format court, il expérimente sur le cadre et les corps. Cela le conduit à son premier long-métrage, TatouageTatuaje (1976), où les thèmes du fétichisme et de l’obsession sont déjà au rendez-vous. Alors que la dictature franquiste connaît ses dernières heures et que l’Espagne se réveille d’une gueule de bois qui aura duré quatre décennies, Bigas Luna est bien décidé à briser tous les tabous grâce à ce nouveau médium qui lui convient totalement et dans lequel il peut s’exprimer pleinement. 1978, Bilbao fait l’effet d’une explosion dans le cinéma ibérique. Dans la continuité de Tatouage, dans lequel le cinéaste suivait un détective privé qui menait l’enquête sur la mort d’un inconnu tatoué, Bigas Luna suit l’itinéraire d’un autre individu, perdu dans ses pensées, sauf que cette fois cet homme étrange ne pense qu’à une « chose », Bilbao. Non pas la ville située au Nord de l’Espagne, mais une prostituée, sujet principal de toutes ses réflexions. Avec sa caméra 16mm, le « director » plonge dans les rues sombres et éclairées aux néons de Barcelone, en s’attachant au milieu de la nuit, quand Bilbao entre en scène, entreprend un striptease sur scène, où elle dévoile ses charmes affriolants aux spectateurs au front perlé de sueur. Étrangement, Bilbao annonce Schizophrenia (1983) de Gerald Kargl, qui suit un psychopathe libéré de prison après avoir purgé une longue peine pour un meurtre qu’il a commis sans mobile ni préméditation. Errant en ville, il retrouve le monde avec une seule idée en tête : tuer à nouveau. Dans Bilbao, on adopte le point de vue d’un homme, à l’aube de la quarantaine, qui n’a qu’une idée fixe, « s’emparer » de Bilbao, ramenée, rabaissée à l’état de « chose » comme il la qualifie lui-même, pour la posséder, pour qu’elle ne soit qu’à lui seul. Véritable choc de l’industrie cinématographique des années 70, Bilbao demeure encore aujourd’hui une expérience rare. Bigas Luna s’associe au chef opérateur Pedro Aznar, qu’il retrouvera sur Caniche, pour proposer aux spectateurs une plongée dans les méandres d’un esprit dérangé. Pendant 1h30, le monologue intérieur omniprésent, calme et réfléchi du personnage principal, tente de relativiser le côté injustifiable de ses actes et ne laisse aucune échappatoire aux spectateurs, pris malgré eux dans cette spirale infernale placée sous le signe du sexe et de la violence.

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Test Blu-ray / Magnum Cop, réalisé par Stelvio Massi

MAGNUM COP (Poliziotto senza paura) réalisé par Stelvio Massi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 septembre 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Maurizio Merli, Joan Collins, Franco Ressel, Werner Pochath, Annarita Grapputo, Alexander Trojan, Massimo Vanni, Gastone Moschin…

Scénario : Gino Capone, Stelvio Massi & Franz Antel, d’après une histoire originale de Fulvio Gicca Palli

Photographie : Riccardo Pallottini

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Impliquée dans une affaire de mœurs, la fille d’un banquier fortuné, Annalise, se serait mystérieusement volatilisée dans la nature. C’est du moins ce que son père affirme à un détective privé. Ce dernier, qui ne sait pas encore vraiment où il met les pieds, se voit confier la mission délicate de retrouver sa trace et de la ramener au bercail.

Rétrospectivement, Magnum Cop, Poliziotto senza paura, ou bien encore Fearless Fuzz est la deuxième des six collaborations entre le réalisateur Stelvio Massi (1929-2004) et le comédien Maurizio Merli (1940-1989), après SOS Jaguar : Opération Casse-gueulePoliziotto sprint (1977) et avant Un flic explosifUn poliziotto scomodo (1978), Il commissario di ferro (1978), La Cité du crimeSbirro, la tua legge è lenta… la mia no! (1979) et Un flic rebellePoliziotto solitudine e rabbia (1980). Cet opus se démarque pour son action essentiellement délocalisée à Vienne et surtout par sa rupture de tons. Car si le film démarre quasiment comme une comédie avec le quotidien d’un détective privé sans le sou (Un Marlowe du pauvre, embringué dans une affaire qui le dépasse et à laquelle il ne comprend pas grand-chose) et qui parvient tout juste à tirer de quoi vivre avec ses enquêtes minables, le genre vire au thriller sordide dans une seconde partie étonnante, qui plonge le dit ancien flic dans une histoire de prostitution enfantine. Maurizio Merli, moustache fringante, le regard laser, le brushing impeccable et le sourcil bien relevé s’en tire sans aucun effort, comme à son habitude d’ailleurs, et porte merveilleusement ce Magnum Cop, comme toujours fort bien mis en scène par ce formidable artisan qu’était Stelvio Massi…quand bien même celui-ci abuse quelque peu des super-ralentis et ce dès la première séquence.

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Test Blu-ray / Les Rites sexuels du Diable, réalisé par José Ramón Larraz

LES RITES SEXUELS DU DIABLE (Los Ritos sexuales del diablo) réalisé par José Ramón Larraz, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 septembre 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Helga Liné, Vanessa Hidalgo, Jeffrey Healey, Alfred Lucchetti, Manuel Gómez-Álvarez, Carmen Carriónn, Julia Caballero, Tito Valverde…

Scénario : José Ramón Larraz

Photographie : Juan Mariné

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Après la mort brutale de son frère, Carol se rend en Angleterre avec son fiancé chez sa belle-sœur. Très vite, elle découvre que cette dernière s’adonne à des pratiques de messes noires, au sein d’une secte d’adorateurs du Diable. L’aversion de Carol devant ces orgies de sexe et de débauche vire au cauchemar lorsque son fiancé est entraîné dans le groupe.

Les Rites sexuels du diable ou Los Ritos sexuales del diablo en version originale, ou bien encore Black Candles comme il a été vendu et exploité un peu partout dans le monde à sa sortie en 1982 (on a même eu droit à Orgía diabólica au Mexique, ainsi qu’à Hot Fantasies et Naked Dreams aux States pour sa sortie en VHS) n’est pas – comme son titre l’indique – un drame existentiel. Le produit correspond à l’étiquette, pas besoin de regarder les ingrédients, il y a donc plusieurs cérémonials à caractère libidinal réalisés par quelques adorateurs de l’antichrist qui se succèdent à l’écran durant 85 minutes. Écrit et mis en scène par José Ramón Larraz, dont il s’agit du premier titre proposé en DVD & Blu-ray en France, Les Rites sexuels du diable est un pur produit d’exploitation remontant à 1982, qui compile parties de jambes en l’air, ambiance à la Rosemary’s Baby et décors de la campagne anglaise que n’auraient pas renié Pete Walker (Mortelles confessions, Flagellations et Frightmare) ou certaines pointures provenant des écuries Hammer ou Amicus. Mais nous sommes également proches d’un autre opus ibérique sorti quatre ans plus tôt, Escalofrio, signé Carlos Puerto, autre huis clos qui voyait un couple, qui acceptait une invitation chaleureuse à passer un moment dans une magnifique demeure, où les choses se déroulaient bizarrement, avant de tomber purement et simplement dans la magie noire. Plus déséquilibré, Les Rites sexuels du diable multiplie les scènes érotiques, comme s’il fallait combler d’autres trous (ceux du récit bien sûr), même si certaines séquences, à l’instar de la branlette d’un bouc qu’on échauffe avant que la bête se glisse entre les cuisses d’une demoiselle élue par l’assemblée, étonnent par leur audace, pour ne pas dire par leur beauté formelle. Une vraie curiosité.

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Test Blu-ray / La Sorcière sanglante, réalisé par Antonio Margheriti

LA SORCIÈRE SANGLANTE (I Lunghi capelli della morte) réalisé par Antonio Margheriti, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 3 juin 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Barbara Steele, George Ardisson, Halina Zalewska, Umberto Raho, Laura Nucci, Giuliano Raffaelli, Nello Pazzafini, Jeffrey Darcey…

Scénario : Antonio Margheriti & Tonino Valerii, d’après une histoire originale d’Ernesto Gastaldi

Photographie : Riccardo Pallottini

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

À la fin du XVème siècle, Adèle Karnstein est condamnée au bûcher, accusée d’avoir tué le comte Franz à l’aide de ses pouvoirs maléfiques. Sa fille aînée, Helen, tente de la sauver en accordant ses faveurs au comte Humboldt. Mais hélas, il est déjà trop tard. Avant de mourir devant les yeux de sa plus jeune fille, Elizabeth, Adèle lance une terrible malédiction. Peu après, Helen est tuée par le comte Humboldt, qui craint les représailles de l’église pour le crime d’adultère. La malédiction s’opère, et une épidémie de peste s’abat sur la région. C’est dans cette ambiance lugubre que surgit Mary, d’outre-tombe, pour séduire Kurt, le fils du comte…

Réalisé par l’éclectique et inclassable Anthony M. Dawson aka Antonio Margheriti (1930-2002), metteur en scène des illustres Opération Goldman en 1966, Django, la mort est là (1968), Contronatura (1969), La Brute, le Colt et le Karaté (1974), Pulsions cannibales (1980), Nom de code : Oies sauvages (1984), pour ne citer que ceux-là et ainsi vous montrer la capacité du cinéaste à passer d’un genre à l’autre, La Sorcière sanglanteI lunghi capelli della morte est l’un de ses plus grands films. Immédiatement ou presque après Danse macabre, le temps d’emballer trois autres films la même année, Antonio Margheriti retrouve la britannique Barbara Steele pour un nouvel opus d’horreur gothique. S’il n’atteint pas la complète réussite de son précédent ouvrage, ainsi que de La Vierge de NurembergLa Vergine di Norimberga (1963), le metteur en scène signe tout de même un autre classique du genre, qui se démarque de ses camarades par son cadre spatio-temporel original et qui plonge le spectateur dans un récit fantastique qui donne toujours autant la chair de poule.

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Test Blu-ray / Un ange pour Satan, réalisé par Camillo Mastrocinque

UN ANGE POUR SATAN (Un angelo per Satana) réalisé par Camillo Mastrocinque, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 3 juin 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Barbara Steele, Anthony Steffen, Ursula Davis, Marina Berti, Vassili Karis, Betty Delon, Mario Brega, Claudio Gora, Aldo Berti…

Scénario : Luigi Emmanuele, Giuseppe Mangione & Camillo Mastrocinque, d’après une histoire originale d’Antonio Fogazzaro

Photographie : Giuseppe Aquari

Musique : Francesco De Masi

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

Une statue sur laquelle flotte une légende est retrouvée dans un lac, après deux cents ans. La statue porte les traits de la nièce du comte du village riverain et un esprit maléfique semble flotter sur les lieux et posséder la jeune femme.

Quand on évoque le cinéma d’épouvante gothique transalpin, le nom d’une actrice revient fréquemment, celui de Barbara Steele, britannique née en 1937, dont la carrière sera définitivement lancée avec Le Masque du démonLa Maschera del demonio de Mario Bava, adaptation du conte fantastique Vij de l’auteur russe Nicolas Gogol, dans lequel elle campe le double rôle de Katia Vajda de la princesse Asa Vajda. Les réalisateurs vont s’arracher cette comédienne à la beauté sombre. De Roger Corman (La Chambre des tortures) à Riccardo Freda (L’Effroyable Secret du docteur Hichcock), en passant par Federico Fellini (Huit et demi), Antonio Margheriti (Danse macabre, La Sorcière sanglante), Lucio Fulci (Les Maniaques) et Mario Monicelli (L’Armée Brancaleone). 1966, Un ange pour SatanUn angelo per Satana est l’une de ses derniers rôles dans le genre. Ce film d’épouvante est réalisé par Camillo Mastrocinque (1901-1969), cinéaste ayant fait sa renommée dans la comédie, registre qui lui a permis de diriger quelques pointures comme Totò, Vittorio De Sica, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Walter Chiari et Fernandel. Celui-ci s’acquitte brillamment de la tâche qui lui est confiée et livre un opus très largement conseillé aux amateurs d’horreur – même si mineur – et de fantastique, auquel il lui manque sans doute un petit truc pour prétendre à la réussite parfaite.

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Test Blu-ray / Mark la gâchette, réalisé par Stelvio Massi

MARK LA GÂCHETTE (Mark il poliziotto spara per primo) réalisé par Stelvio Massi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 mai 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Franco Gasparri, Lee J. Cobb, Massimo Girotti, Ely Galleani, Nino Benvenuti, Andrea Aureli…

Scénario : Stelvio Massi, Dardano Sacchetti, Teodoro Corrà & Raniero Di Giovanbattista, d’après une histoire originale de Dardano Sacchetti

Photographie : Federico Zanni

Musique : Adriano Fabi

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Le commissaire Mark Terzi est envoyé à Gênes pour enquêter sur une série de meurtres sordides revendiqués par un certain « Sphinx ». Il va y retrouver l’homme d’affaires Benzi, qui pourrait avoir un lien avec ces crimes.

Si Stelvio Massi ne s’attendait pas à un ras de marée à la sortie d’Un flic voit rouge à la fin de l’été 1975, le réalisateur était loin de se douter que son polar allait créer l’événement et même devenir un véritable phénomène. Du coup, une suite devait être pensée dans l’urgence, au point que tout le monde (ou presque), tant devant que derrière la caméra, était rappelé pour reprendre là où l’enquête de Mark Terzi s’était arrêtée dans un moment suspendu. Résultat des courses, Mark la gâchetteMark il poliziotto spara per primo, connu aussi en France sous le titre Justice sans sommation, parvenait à sortir sur les écrans pour Noël 1975, alors qu’Un flic voit rouge était toujours à l’affiche dans certains cinémas et allait connaître le même triomphe avec près d’1,3 milliards de lires récoltées. Si l’effet de surprise est passé et malgré sa production éclaire, Mark la gâchette n’est pas une suite décevante et encore moins bâclée. Franco Gasparri est encore plus à l’aise que dans le premier, conforté sans doute par le box-office de la première aventure et Stelvio Massi n’attend pas les cinq premières minutes pour lancer sa première et longue course-poursuite sur le port de Gênes, ainsi que dans ses environs. Si l’ambition première est évidemment d’amasser à nouveau le maximum de billets, le cinéaste est à son affaire et soigne autant la forme que le fond de son spectacle populaire, ce qui n’était pas forcément le cas de certains de ses confrères ès cinéma Bis.

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Test Blu-ray / Un flic voit rouge, réalisé par Stelvio Massi

UN FLIC VOIT ROUGE (Mark il poliziotto) réalisé par Stelvio Massi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 mai 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Franco Gasparri, Lee J. Cobb, Sara Sperati, Giorgio Albertazzi, Giampiero Albertini, Lucio Como, Carlo Duran, Andrea Aureli…

Scénario : Adriano Bolzoni, Stelvio Massi, Dardano Sacchetti & Raniero di Giovanbattista, d’après une histoire originale de Dardano Sacchetti

Photographie : Marcello Gatti

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Le commissaire Mark Terzi de la brigade des stupéfiants de la ville de Milan enquête sur les activités de l’homme d’affaires Benzi. Il le soupçonne d’être à la tête d’une organisation de trafiquants d’héroïne, mais les preuves sont minces.

Qu’est ce qu’on l’aime Stelvio Massi (1929-2004) ! Quand on entend parler d’Un flic explosif Un poliziotto scomodo, de Magnum 44 spécial La Legge violenta della squadra anticrimine ou de Cinq Femmes pour l’assassin 5 donne per l’assassino, quelque chose de nerveux, d’hormonal, accélère instantanément notre rythme cardiaque. On imagine mal aujourd’hui le succès, le triomphe même, rencontré par Un flic voit rougeMark il poliziotto, qui a rapporté plus d’un milliard et demi de lires, quelques mois après le hit rencontré par Brigade volanteSquadra volante. Ce thriller surfait alors sur la grande popularité rencontrée par Franco Gasparri, star du roman-photos, qui faisait fantasmer des millions d’italiennes. Au cinéma, il était apparu avant ses quinze ans dans une poignée de péplums (Goliath contre les géantsGoliath contro i giganti de Guido Malatesta, Samson contre HerculeSansone et Hercule se déchaîneLa Furia di Ercolede Gianfranco Parolini), avant de revenir en 1974 avec La ProieLa Preda de Domenico Paolella, qui étonnamment n’avait guère attiré les foules. Un flic voit rouge allait alors changer son destin. Belle gueule, le regard laser, le flingue dans le caleçon, distribuant des bourre-pifs et imitant constamment Clint Eastwood en Harry Callahan, Franco Gasparri crève l’écran et des gangsters. Mark il poliziotto est une institution de l’autre côté des Alpes et le phénomène sera tel à la fin de l’été 1975, qu’une suite (Mark la gâchette Mark il poliziotto spara per primo) sera mise en chantier immédiatement et sortira quatre mois plus tard, soit pile poil pour les fêtes de Noël. Un record en la matière. Aujourd’hui, Un flic voit rouge reste un formidable représentant du poliziottesco, qui n’avait pas besoin de faire dans la surenchère pour accrocher le spectateur à son siège et qui savait doser ses ingrédients afin de contenter tous les publics. Une référence.

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Test Blu-ray / Hercule et la Reine de Lydie, réalisé par Pietro Francisci

HERCULE ET LA REINE DE LYDIE (Ercole e la regina di Lidia) réalisé par Pietro Francisci, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 mars 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Steve Reeves, Sylvia Lopez, Sylva Koscina, Gabriele Antonini, Sergio Fantoni, Mimmo Palmara, Primo Carnera, Andrea Fantasia, Patrizia Della Rovere, Carlo D’Angelo…

Scénario : Ennio De Concini a Pietro Francisci

Photographie : Mario Bava

Musique : Enzo Masetti

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Hercule, sa femme Iole et son ami Ulysse, font route vers Thèbes. En découvrant que le trône est disputé entre les deux fils du roi Œdipe, Etéocle et Polynice, Hercule décide d’intervenir. Il se retrouve alors confronté à la terrible Omphale, reine de Lydie, connue pour faire perdre la mémoire à ses victimes.

Il fallait s’y attendre ! Après l’extraordinaire succès rencontré dans le monde par Les Travaux d’Hercule, le demi-Dieu revient sur les écrans, quasiment un an jour pour jour après sa sortie dans les cinémas italiens. Tout le monde ou presque fait son comeback devant comme derrière la caméra pour Hercule et la Reine de LydieErcole e la regina di Lidia, nouveau péplum franco-hispano-italien, toujours mis en scène par Pietro Francisci, avec l’aide de Mario Bava, officiellement comme directeur de la photographie, mais aussi coréalisateur sur certaines séquences. Devenu l’acteur le mieux payé de la planète, Steve Reeves se repasse de l’huile sur le corps et vient mouliner des (gros) bras, même s’il paraît moins concerné que dans le premier épisode. Il faut dire qu’il n’a pas grand-chose à faire dans celui-là, où il passe beaucoup de temps à manger, vautré dans les confortables intérieurs de la Reine de Lydie. Cependant, Pietro Francisci met le paquet et propose plus de…tout, plus d’humour, plus de couleurs, plus de muscles luisants, plus d’amazones. Et cela fonctionne encore aujourd’hui. Il se dégage un charme inaltérable de cette superproduction, qui connaîtra le même engouement que Les Travaux d’Hercule et même encore plus, étant donné que le phénomène n’était pas retombé suite aux sorties décalées à l’internationale. En l’état, Hercule et la Reine de Lydie est une suite tout à fait honorable, qui pousse les curseurs comme il se doit et qui visuellement s’avère plus recherchée.

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