Test Blu-ray / La Dernière flèche, réalisé par Joseph M. Newman

LA DERNIÈRE FLÈCHE (Pony Soldier) réalisé par Joseph M. Newman, disponible en combo Blu-ray+DVD le 20 juin 2019 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Tyrone Power, Cameron Mitchell, Thomas Gomez, Penny Edwards, Robert Horton, Anthony Numkena…

Scénario : John C. Higgins d’après une histoire originale de Garnett Weston

Photographie : Harry Jackson

Musique : Alex North

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Duncan MacDonald intègre la police montée canadienne à temps pour participer à une mission périlleuse. Un millier d’Indiens Cree ont franchi la frontière du Montana et pris des otages pour assurer leur retour au Canada. Avec l’aide de l’éclaireur Natayo, MacDonald devra faire preuve de beaucoup de diplomatie pour les tirer de ce mauvais pas.

La Dernière flèchePony Soldier (1952) est un petit western de série B qui prend pour cadre atypique le nord-ouest du Canada (oui bon le film a été tourné en Arizona, et alors ?), et plus précisément sa toute récente police montée qui comme un panneau en introduction l’indique, ne compte que 300 hommes enrôlés depuis trois ans et qui essayent de faire régner la paix sur des milliers de kilomètres où les indiens sont parqués dans quelques réserves. Joseph M. Newman (1909-2006) n’est pas le plus célèbre des réalisateurs, mais il aura donné au cinéma américain quelques beaux et jolis fleurons de l’entertainment au sens noble à l’instar des Bannis de la Sierra (1952), Dans les bas-fonds de Chicago (1954), Les Survivants de l’infini (1955) et Tonnerre apache (1961) avec une nette prédilection pour le film noir, puis le western, avant de se tourner vers la science-fiction puisqu’il signera quelques épisodes de La Quatrième dimension dans les années 1960. La Dernière flèche se suit sans déplaisir et si l’on admet volontiers que le film est loin d’être un chef d’oeuvre, on ne pourra pas nier que l’ensemble est joliment mis en scène et interprété par Tyrone Power qui amorçait alors la dernière partie de sa carrière, avant de décéder prématurément en 1958 d’une attaque cardiaque, à l’âge de 44 ans.

Nous voici donc devant un western au charme rétro, dont le Technicolor apporte un petit souffle sympathique, surtout pour mettre en relief la tunique rouge de notre valeureux héros, ainsi que le village des Cree, qui ont le goût de la déco avec leurs tipis aux teintes disparates. Au début du film, on reste bluffés par l’attaque entre les Indiens et les Tuniques Bleues. Seulement voilà, cela se faisait beaucoup à l’époque, il s’agit en réalité de séquences recyclées puisqu’elles proviennent de Buffalo Bill réalisé William A. Wellman et sorti huit ans auparavant ! C’est dire si La Dernière flèche démarre fort, mais le reste du métrage ne sera jamais à la hauteur de cet emprunt. Néanmoins, on se laisse porter par la beauté des images, par le charme de Tyrone Power, qui sortait alors de Courrier diplomatiqueDiplomatic Courier d’Henry Hathaway. La tunique rouge lui va à ravir, même si le comédien paraît quelque peu fatigué et conscient de ne pas jouer dans une superproduction. Mais il le fait avec une certaine ironie et les scènes qu’il partage avec l’hispano-américain Thomas Gomez, dans le rôle de l’éclaireur métis, le truculent Natayo Smith, sont drôles et la complicité entre les deux comédiens fait mouche.

On appréciera le fait que Duncan, pourtant soldat encore inexpérimenté, agisse dangereusement et fonce tête baissée, sans véritablement penser qu’on pourrait la scalper. Quelques sursauts de violence peuvent étonner au milieu de ce spectacle, comme une hache plantée entre les deux yeux d’un Indien ou même un individu prêt à se faire écarteler. Ceci afin de contenter les amateurs du genre.

Ce western inspiré par une histoire de Garnett Weston intitulée Mounted Patrol, publiée dans le Saturday Evening Post, déroule son récit sur un rythme soutenu et l’action originale se déroule quasiment intégralement au sein du camp Indien. Nous n’échappons pas à certains passages attendus et naïfs (la jeune femme qui se pâme devant notre héros, même si la romance est vite oubliée) ou pour plaire à toute la famille (le petit indien orphelin du style Yakari, qui souhaite se faire adopter par Duncan), mais la pilule passe, surtout que La Dernière flèche, film court de 79 minutes, se clôt sur un dernier affrontement rondement mené. Ajoutons également que les Indiens sont ici excellemment représentés, avec un souci documentaire, genre dans lequel Joseph M. Newman avait d’ailleurs démarré sa carrière.

LE BLU-RAY

Edité en DVD par Sidonis Calysta en 2011, La Dernière flèche intègre désormais la collection Silver de l’éditeur, en combo DVD+Blu-ray. Les deux disques reposent dans un boîtier classique Amaray transparent, glissé dans un surétui cartonné. Visuel attractif et élégant. Le menu principal est animé et musical.

L’éditeur ne s’embarrasse pas et restitue la présentation de Patrick Brion réalisée en 2011, présente sur la première édition de La Dernière flèche (7’). L’historien du cinéma revient notamment sur le caractère insolite du film de Joseph M. Newman, autrement dit son héros engagé dans la police montée canadienne, cadre qui sera repris par Raoul Walsh dans La Brigade héroïque en 1954. Patrick Brion dévoile que le début de La Dernière flèche est repris du Buffalo Bill de William A. Wellman et revient surtout sur le caractère documentaire avec lequel sont représentés les Indiens.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce (en anglais, mais avec des intertitres espagnols) et une galerie de photographies.

L’Image et le son

Proposé dans son format original 1.33 (16/9), ce Blu-ray au format 1080p (MPEG-4 AVC) est correct, mais il ne faut pas s’attendre à quelques miracles. Les couleurs sont pimpantes, en particulier la teinte rouge de la tunique portée par le personnage principal, le reste apparaît étrangement sensiblement rosé. La propreté est là, mais ce sont les détails qui manquent à l’appel, surtout sur les plans larges. Certains champs-contrechamps alternent entre un piqué acéré et des flous, tandis que les contrastes demeurent souvent trop légers. L’apport de la HD est plus éloquent sur les gros plans, permettant d’admirer la brillantine dans les cheveux de Tyrone Power ou l’aspect duveteux de sa tunique. Malgré ses points faibles, ce master HD surpasse l’édition standard sortie en 2011.

Deux mixages au choix, les versions anglaise et française en DTS-HD Master Audio 2.0. Les deux options se valent, même si la piste originale l’emporte du point de vue des bruitages et du rendu des dialogues, plus homogènes qu’en VF où les répliques prennent le dessus sur le reste. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © 20th Century Fox / Sidonis Calysta / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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