Test DVD / Joy Ride, réalisé par Adele Lim

JOY RIDE réalisé par Adele Lim, disponible en DVD le 21 novembre 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Stephanie Hsu, Ashley Park, Sherry Cola, Debbie Fan, Kenneth Liu, Annie Mumolo, David Denman, Belle Zhang…

Scénario : Cherry Chevapravatdumrong & Teresa Hsiao

Photographie : Paul Yee

Musique : Nathan Matthew David

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Audrey demande à son amie d’enfance Lolo, à son ancienne coloc Kat devenue star de feuilletons chinois et à Deux de Tens’ l’excentrique cousine de Lolo de l’accompagner en Chine à la recherche de sa mère biologique. Mais leur voyage se transforme en la plus dingue des expériences durant laquelle les jeunes femmes vont enchaîner les galères !

Préparez vos zygomatiques, car Joy Ride est peut-être l’une des comédies de l’année. Produit par le tandem Evan Goldberg/Seth Rogen, amis d’enfance, collaborateurs depuis toujours donc (C’est la fin This Is the End, L’Interview qui tue ! The Interview, et scénaristes de SuperGrave Superbad, la série Preacher et Délire Express Pineapple Express), ce film est le premier long-métrage réalisé par Adele Lim, scénariste et productrice (la série L’Arme fatale, du carton US de Crazy Rich Asians et du Disney Raya et le dernier dragon). Celle-ci change radicalement de genre et de ton avec Joy Ride, qui ne recule devant rien pour déclencher les rires durant 90 minutes et ce quasiment sans aucune interruption, en revenant aux ingrédients des désormais classiques de Judd Apatow, quand on pouvait rire de tout sans se faire lyncher…Car le quatuor principal uniquement constitué de nanas complètement allumées (qui arrivent à pied par la Chine) ne sont pas épargnées et mises dans toutes les situations possibles et imaginables, plongent dans l’alcool (volontairement) et la drogue (malgré elles), dans un road trip frappadingue qui revigore.

Audrey Sullivan, une adoptée chinoise de parents blancs, vit à White Hills, Seattle, avec sa meilleure amie d’enfance, Lolo Chen. Audrey est une working-girl qui travaille comme avocate dans un cabinet prestigieux, tandis que Lolo a du mal à joindre les deux bouts grâce à son art « sexuellement positif », autrement dit qui squatte dans un garage en dessinant des pénis. Promise à une promotion si elle parvient à conclure un accord avec un homme d’affaires chinois, Audrey emmène Lolo à Pékin, rejoints par la cousine de Lolo, Vanessa, surnommée « Deadeye », socialement maladroite et obsédée par la K-pop. En Chine, Audrey retrouve sa colocataire d’université et amie proche Kat, actrice dans un show quotidien à succès et fiancée à son partenaire chrétien Clarence, qui se réserve pour le mariage. Le groupe rencontre Chao, l’homme d’affaires chinois, lors d’une fête. Chao dit que pour pouvoir faire affaire avec Audrey, il doit connaître sa famille biologique, qu’elle n’a jamais rencontrée. Lolo ment à Chao en lui disant qu’Audrey est en contact étroit avec elle. Audrey décide de rencontrer sa mère biologique et de l’emmener à la fête de Chao pour conclure l’affaire. Mais le voyage ne fait que commencer.

Film classé R aux États-Unis, pour lequel les spectateurs de moins de 17 ans devaient être accompagnés d’un adulte, Joy Ride est un bel écrin pour la superbe actrice Ashley Park, que les abonnés de Netflix connaissent pour avoir incarné Mindy Chen dans la série à succès Emily in Paris. Aussi à l’aise dans les scènes dramatiques (oui, car le film repose sur un sujet sérieux, la quête d’identité de l’héroïne) que dans les délires (et là-dessus Joy Ride contient son lot en la matière), l’actrice née en 1991 crève le grand écran, même si elle est également solidement épaulée par ses partenaires aussi « impliquées », Stephanie Hsu (Everything Everywhere All at Once, Shang-Chi et la légende des dix anneaux), Sherry Cola (Love Again de Drake Doremus) et Sabrina Wu (qui fait ses débuts au cinéma).

Sur un scénario coécrit par Cherry Chevapravatdumrong et Teresa Hsiao, oeuvrant habituellement sur la série d’animation Les GriffinFamily Guy, Joy Ride trimballe les quatre amies des États-Unis à Pékin, en leur faisant vivre des situations qu’elles n’auraient jamais imaginé avant de partir, à l’instar de cette scène surréaliste où dans un train, elles doivent ingurgiter (et/ou s’insérer dans le fondement) toutes sortes de drogues, pour venir en aide (même si on leur force la main) à une compatriote qui risque gros si elle se fait prendre avec tout ce que contient sa valise. Des séquences comme celle-ci il y en a pas mal dans Joy Ride, comme la nuit de folie durant laquelle les filles fracassent des joueurs de basket, mais celle que l’on retiendra sans doute le plus est celle où la bande se fait passer pour un groupe de K-Pop pour détourner l’attention de la douane. S’ensuit une chanson bien vulgaire (attention aux oreilles les plus jeunes et sensibles) doublée d’une chorégraphie endiablée, qui restent en tête bien longtemps après.

Le final détonne avec les personnages qui rentrent à nouveau dans le rang, tandis que l’histoire tire sur la corde sensible, avec des amies qui se rabibochent après un événement qui a séparé le groupe. Du point de vue mise en scène, cela va très vite, ne laissant aucun répit aux spectateurs, les vannes fusent, l’alchimie entre les comédiennes fonctionne, la photographie de Paul Yee (Reality de Tina Satter) n’est pas dégueu et l’on se marre vraiment du début à la fin. Contrat rempli donc et bonne surprise que cette comédie trash, régressive et décomplexée.

LE DVD

Pas de Blu-ray pour Joy Ride, mais un DVD made in Metropolitan Vidéo, après que 10.000 spectateurs français seulement aient acheté un ticket pour aller voir le film d’Adele Lim dans les salles en juillet dernier. Le menu principal de cette édition Standard est légèrement animé et musical.

Peu de supplément à se mettre sous la dent. Il faudra se contenter d’une scène coupée (2’) avec Kat et Lolo qui parlent évidemment de sexe, d’un montage regroupant les scènes de tournage – sans les incrustations – de la chorégraphie K-Pop (4’), ainsi que la-dite séquence K-Pop en version karaoké (2’).

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Point de sortie en Haute Définition pour Joy Ride ! Il faudra donc se contenter de cette édition standard, mais heureusement la qualité est là. Les couleurs alternent à la fois le chaud et le froid, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise et les contrastes élégants. Les détails sont impressionnants et la définition demeure pointue, y compris sur les séquences nocturnes ou se déroulant en intérieur.

Les mixages anglais et français Dolby Digital 5.1 instaurent un confort acoustique suffisant en mettant la musique en avant, tout en délivrant les dialogues avec ardeur, sans jamais oublier quelques effets et ambiances annexes. Quelques basses soulignent également certaines séquences agitées. L’éditeur présente une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Lionsgate / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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