VIVA DJANGO ! (W Django !) réalisé par Edoardo Mulargia, disponible le 3 septembre 2019 en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films
Acteurs : Anthony Steffen, Stelio Candelli, Glauco Onorato, Chris Avram, Donato Castellaneta, Esmeralda Barros, Benito Stefanelli, Simonetta Vitelli…
Scénario : Nino Stresa
Photographie : Marcello Masciocchi
Musique : Piero Umiliani
Durée : 1h30
Année de sortie : 1971
LE FILM
Django recherche les bandits qui ont violé et assassiné sa femme. Sur son chemin, il rencontre un voleur de chevaux qui a soi-disant assisté au meurtre. Il va l’aider à accomplir sa vengeance jusqu’à ce que Django se rende compte que ce dernier n’est pas complètement innocent.
Le personnage mythique de Django fait son apparition en 1966 dans le film éponyme de Sergio Corbucci, avec le mythique Franco Nero dans le rôle-titre. Après ce triomphe international, le rôle, ou plutôt le personnage ou même « le nom » qui sert plutôt d’accroche, est finalement repris trois ans plus tard par Anthony Steffen (1929-2004) dans Bravo Django, également connu sous le titre Quelques dollars pour Django, réalisé par León Klimovsky (1906-1996). La grande star du western transalplin, de son vrai nom Antonio Luiz de Teffé von Hoonholtz ou Antonio de Teffè, qui détient le record de films de westerns en tête d’affiche face à Franco Nero, Gianni Garko, Giuliano Gemma et Gian Maria Volonté, reprendra ce personnage emblématique dans La Horde des salopards – Django il bastardo (1969), qu’il écrit et produit, et dans le film qui nous intéresse aujourd’hui, Viva Django – W Django !, réalisé en 1971 par Edward G. Muller aka Edoardo Mulargia (1925-2005). Ce western spaghetti, aussi connu sous le titre Un homme appelé Django ! est une excellente surprise. Respectueux du genre et surtout des codes instaurés par Sergio Leone avec Pour une poignée de dollars en 1964, Viva Django !, est un super divertissement et qui n’a pas trop pris de rides malgré son quasi demi-siècle.
Anthony Steffen tourne ici l’un de ses derniers westerns et s’avère une fois de plus impeccable dans ce rôle monolithique. Il s’impose facilement et se voit d’ailleurs bien épaulé par quelques tronches du genre bien reconnaissables comme celle de Glauco Onorato (Les Trois Visages de la peur, Les Frissons de l’angoisse, Big Racket), excellent dans le rôle de Carranza. Un chasseur de primes qui se fait passer pour un prêtre, un lynchage, un vieux barman cocu, des méchants cyniques, un marchand d’armes sans scrupules, une belle nana qui n’a d’yeux (bleus étincelants bien sûr) que pour notre héros, une vengeance, des rivalités, des bastons, des gunfights, de l’humour qui surfe sur celui instauré par On l’appelle Trinita qui venait de sortir (la séquence du lit tiré par les chevaux ou bien encore le sbire enfumé qui survit aux explosions), tous les ingrédients sont réunis pour passer un très bon moment. Et de ce point de vue, Edoardo Mulargia -Edward G. Muller (ou Tony Moore pour ses films polissons) met le paquet !
Le réalisateur de Creuse ta fosse, j’aurai ta peau, El Puro, la rançon est pour toi et surtout Tropique du cancer, giallo étonnant avec Anthony Steffen qui se déroule sous la chaleur moite et le soleil éclatant d’Haïti, n’y va pas avec le dos de la cuillère quant aux affrontements au pistolet. Véritable ball-trap, Viva Django ! est une véritable hécatombe à l’écran avec plusieurs dizaines de morts – la première victime intervient alors que le film n’a pas démarré depuis une minute – qui tombent sous les balles de Django, imperturbable, visage crasseux, regard azur au léger strabisme.
Rusé comme un renard, le chasseur de primes use également de stratagèmes, comme celui qui n’est pas sans rappeler le gadget de Louis de Funès dans Fantômas se déchaîne (1965), celui de la « troisième main ». Le scénario de Nino Stresa, grand habitué de la série B, westerns, polars, films d’aventures, incorpore tous les ingrédients attendus et en remet une louche afin de bien contenter les spectateurs avides de ce genre de spectacle. Ajoutons à cela une très belle photographie de Marcello Masciocchi (Maintenant, on l’appelle Plata), un montage très efficace de Cesare Bianchini (Dieu les crée, moi je les tue) et une musique inspirée de Piero Umiliani (Le Pigeon, Django défie Sartana) et vous obtenez le cocktail parfait pour passer un grand moment de cinéma en compagnie du « roi » du western européen.
LE MEDIABOOK
C’est devenu un rendez-vous incontournable pour les amateurs de westerns et les cinéphiles, voici le nouveau titre Artus estampillé « Western Européen » ! Viva Django ! est disponible en Mediabook, objet de collection comprenant un livre, un Blu-ray et un DVD. Mention spéciale au livre de 96 pages concocté par Curd Ridel, qui revient sur les 25 westerns tournés par Anthony Steffen en une dizaine d’années, et qui contient également un très bel entretien avec Manuel de Teffé, fils du comédien, qui partage ses souvenirs avec Curd Ridel. L’ensemble est largement illustré par des affiches et photographies. Le menu principal est fixe et musical. Edition limitée à 1000 exemplaires.
Revoici notre cher Curd Ridel (11’). L’invité d’Artus Films évoque le réalisateur Edoardo Mulargia et chaque comédien, ainsi que le compositeur Piero Umiliani, avant de conseiller de visionner Viva Django ! impérativement en version originale et d’oublier le doublage français catastrophique.
Dans l’entretien écrit avec Manuel de Teffé, nous apprenons que ce dernier a pour projet de réaliser Django Begins, film de fiction hommage au western européen. Artus livre ici un teaser « promotionnel » qui donne en fait la parole à Enzo G. Castellari, célèbre réalisateur italien (Django porte sa croix, Big Racket, Les Guerriers du Bronx) qui déclare que ce projet est extraordinaire et saura remettre en avant le western transalpin.
L’interactivité se clôt sur un diaporama et le film-annonce américain.
L’Image et le son
Viva Django ! a bénéficié d’une solide restauration 2K. Le résultat est devant nos yeux, nous sommes devant un superbe master HD ! C’est propre, clair, souvent lumineux, le piqué est plaisant, le grain argentique excellemment géré et le cadre stable. Les aficionados apprécieront la qualité de la copie et le soin particulier apporté à ce petit titre, tout aussi choyé que les films plus reconnus et porteurs. Quelques rayures verticales, mais rien de bien méchant, tout comme la définition qui peut changer d’un plan à l’autre, mais cela renvoie la plupart du temps aux conditions de tournage originales. La version intégrale est proposée ici.
Deux pistes au choix pour Viva Django !, en italien et en français. Les deux pistes instaurent un confort acoustique équivalent, sans souffle, même si l’option italienne s’avère toujours plus riche.