VENDETTA réalisé par Jared Cohn, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mai 2023 chez AB Vidéo.

Acteurs : Bruce Willis, Thomas Jane, Theo Rossi, Clive Standen, Mike Tyson, Kurt Yue, Jackie Moore, Maddie Nichols…

Scénario : Jared Cohn

Photographie : Brandon Cox

Musique : David Findlay

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Lorsque sa fille se fait assassiner et que son meurtrier s’en sort libre, William Duncan décide de rendre justice lui-même. Mais après avoir tué le responsable, il va se retrouver en guerre contre sa famille et le gang qu’elle dirige. William se rendra vite compte que dans la quête de vengeance, il n’y a jamais de vainqueur.

Bruce Willis, Thomas Jane et Mike Tyson ! Une affiche qui a de la gueule pour les cinéphiles déviants ! Évidemment, nous sommes en plein Direct-to-video, l’un des quinze derniers films tournés par le premier en 2022, avant de tirer sa révérence avec la trilogie Detective Knight (Rogue – Redemption – Independence) d’Edward Drake. Vendetta (tout est dit dans le titre) est la seconde collaboration de Bruce Willis avec le réalisateur Jared Cohn, qui avaient déjà signé ensemble Deadlock, sympathique Williserie où le comédien se montrait froid et bourrin. Son rôle dans Vendetta est un peu du même acabit, même s’il est moins présent à l’écran ici, mais parvient à tirer son épingle du jeu au cours de deux séquences particulièrement brutales. Contre toute attente, celui qui tient la vedette est le plus méconnu, Clive Standen, britannique que certains auront pu voir dans la série Vikings dans laquelle il jouait Rollo ou pour avoir repris le personnage de Bryan Mills, anciennement joué par Liam Neeson, dans la série Taken, adaptée du film de la trilogie EuropaCorp. Et celui-ci s’en sort bien. Tout ce beau monde est donc réuni pour un thriller plutôt divertissant et bien fichu (toutes proportions gardées), complètement anecdotique, mais ponctué par une violence frontale aussi inattendue que purement gratuite.

Dans une banlieue de Géorgie, William Duncan, un père de famille et ancien marine, va dîner avec sa fille de 16 ans, Kat, une joueuse de softball qui rêve de devenir joueuse professionnelle. Alors que William récupère la nourriture, il laisse Kat dans la voiture, où elle est tuée par les deux frères Rory et Danny, au nom de leur père, Donnie. Ils sont bientôt arrêtés par les autorités, mais William fait échouer la procédure, permettant ainsi à Danny d’être remis en liberté. En effet William a choisi de traquer et de tuer Danny la nuit suivante. Furieux, Donnie et Rory se lancent dans la voie de la vengeance pour éliminer William. Ils échouent dans leur mission, et William finit par tuer Rory et Donnie.

Il est impossible de tuer un homme qui est déjà mort !

La seule explication donnée du meurtre de Kat est qu’il s’agit d’un meurtre d’initiation, commis par un certain Danny, sous la pression de son frère aîné Rory, un ordre reçu de la part de leur père Donnie Fetter. C’est de là que découle la réaction en chaîne, le sang appelant le sang, œil pour œil, dent pour dent etc…la loi du talion donc, qui a inspiré moult thrillers, hérité souvent de Death Wish – Un justicier dans la ville de Michael Winner et de ses suites opportunistes. Dans Vendetta, William n’est cependant pas un type comme les autres, mais un ancien marine qui a fait l’Irak et l’Afghanistan, décoré de la médaille du mérite, qui s’y connaît en castagne et bien sûr dans le maniement des armes. Avouez que c’est pas de bol quand même pour la famille Fetter ! Si William est tout d’abord résigné à laisser la justice faire son boulot, son opinion change quand on lui dit que le tueur de sa fille écopera de 5 à 7 ans de prison, ou même 3 ans pour bonne conduite. Il décide d’abandonner son témoignage, dans le but de se faire justice lui-même. Notre vétéran s’arme d’une batte de baseball et prend la tête de Danny pour une balle sur laquelle il s’acharne comme sur un fruit trop mûr. Mais en s’attaquant à Danny, William se retrouve face à toute une organisation du crime menée par le baron Donnie.

Enfin bref, une histoire classique de vengeance sans fin, qui a pour mérite de ne pas être trop long et d’enchaîner rapidement les scènes d’affrontements avec un Clive Standen bien remonté, imposant, charismatique et convaincant dans les scènes dramatiques. Bon point aussi pour Theo Rossi (Sons of Anarchy, Luke Cage), qui en fait des caisses dans le rôle du psychopathe au sourire carnassier, mais qui le fait bien et s’avère flippant car totalement imprévisible. Mike Tyson ne fait que de la figuration et n’arrive pas à rendre ses répliques intelligibles, tandis que Thomas Jane flingue la racaille, la pipe au bec et la binouze dans l’autre main.

Ne vous attendez surtout pas à un thriller d’action qui sort de l’ordinaire, mais Vendetta est suffisamment bien emballé pour que l’on excuse les passages, disons-le, très cons, et le comportement invraisemblable des personnages, e qui fait comme qui dirait partie du charme de cette série B fauchée (plus John Wish que John Wick), qui donne le change grâce à un montage efficace.

LE BLU-RAY

À peine avions-nous terminé la chronique de Paradise City, que nous passions directement à celle de Vendetta, dernière Williserie en date à connaître les honneurs d’une sortie en DVD et Blu-ray chez AB Vidéo. Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, fait la part belle aux cinq tronches principales, celle de Bruce Willis étant sensiblement plus grande car évidemment plus vendeuse. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce (en version française) est disponible comme supplément.

L’Image et le son

A défaut d’être irréprochable, le master HD de Vendetta demeure tout de même de haut niveau. La photo de Brandon Cox (Gasoline Alley, Cosmic Sin, First Kill, Evasion 2) aux teintes souvent froides trouve ici un joli écrin respectueux, le relief est parfois appréciable et les noirs sont concis. En revanche, le piqué manque parfois de mordant, les séquences sombres se révèlent moins pointues et détaillées, les détails se perdant quelque peu sur le cadre large.

Du côté acoustique, les mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique et à quelques effets latéraux. Des ambiances naturelles percent les enceintes arrière sans se forcer mais avec une efficacité chronique. Les sous-titres français sont imposés et le changement de langue impossible pendant le visionnage nécessite le recours au menu pop-up.

Crédits images : © AB Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr