Test Blu-ray / Tammy and the T-Rex, réalisé par Stewart Raffill

TAMMY AND THE T-REX réalisé par Stewart Raffill, disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo.

Acteurs : Denise Richards, Theo Forsett, Paul Walker, Ellen Dubin, Terry Kiser, George ‘Buck’ Flower, Ken Carpenter, George Pilgrim, Sean Whalen, Shevonne Durkin, Poppy Montgomery, Efren Ramirez…

Scénario : Stewart Raffill & Gary Brockette

Photographie : Roger Olkowski

Musique : Jack Conrad & Anthony Riparetti

Durée : 1h31

Année de sortie : 1994

LE FILM

Un scientifique maléfique implante le cerveau de Michael, un étudiant assassiné, dans un Tyrannosaure en animatronique. Il s’échappe, se venge de ses bourreaux de lycée et retrouve sa bien-aimée Tammy.

Oui, vous n’avez pas fumé ou rêvé, il s’agit bien du pitch du film Tammy and the T-Rex, sorti directement en VHS aux États-Unis en 1994. Alors qu’il vient de fêter sagement ses trente bougies, cet OFNI écrit et mis en scène Stewart Raffill, ancien dresseur d’animaux pour le cinéma (autant dire que les grosses bêbêtes, ça le connaît), mais également scénariste (Passager 57, un des meilleurs Wesley Snipes), réalisateur du mythique (malgré-lui) Mac et moi (coucou Nanarland !) et du solide Philadelphia Experiment, Tammy and the T-Rex est on pourrait dire le croisement improbable entre Jurassic Park, Frankenstein et La Belle et la Bête. Mais la créature du film demeure bel et bien Denise Richards, qui jusqu’à présent n’avait fait qu’une apparition au cinéma dans le génial Alarme fatale Loaded Weapon 1, ainsi que dans quelques séries télévisées (Sauvés par le gong, Mariés, deux enfants, Beverly Hills 90210, Seinfeld) et qui trouve ici à 22 ans son premier rôle principal. On ne sait pas vraiment quel impact aura cette comédie fantastique Direct-to-Video, toujours est-il que trois ans plus tard, la comédienne enchaînera Starship Troopers de Paul Verhoeven, Sexcrimes Wild Things de John McNaughton et Le Monde ne suffit pasThe World Is Not Enough de Michael Apted. Si cette pantalonnade vaut essentiellement pour elle, on y retrouve aussi Paul Walker, encore plus jeune que sa partenaire, qui prête sa belle gueule, ou son cerveau plutôt, au dinosaure en animatronique. Enfin bref, tout cela pour dire que Tammy and the T-Rex est un truc complètement nawak, un délire totalement assumé, marqué par de petits effets gores sympathiques et des idées concrétisées avec le système D…ah oui et un striptease de Denise Richards en guise de conclusion. On ne demande pas plus pour être convaincu.

Alors que Tammy est à son entraînement de pom-pom girl, son nouveau petit ami Michael arrive de l’entraînement de football pour la rejoindre. Ils rencontrent Byron, l’ami gay de Tammy, qui approuve Michael comme son nouveau boyfriend. Peu de temps après, Billy, l’ex-petit ami violent et jaloux de Tammy, arrive avec son gang et harcèle Michael; une bagarre – ou un combat de « cocks » – éclate entre les deux. La police arrive pour interrompre la baston et arrêter Billy, mais Tammy, incapable de gérer les événements, s’effondre et s’enfuit en larmes. Nous découvrons alors l’animatronique d’un tyrannosaure dans un entrepôt sombre alors que deux personnes, le Dr Wachenstein et son assistante Helga, s’affairent avec l’animateur du robot. Le Docteur est impressionné par la force du dinosaure et révèle son projet d’implanter un cerveau humain vivant dans le robot pour lui donner conscience, mobilité et « immortalité ». Plus tard dans la nuit, Michael se faufile pour voir Tammy. Ils sont bientôt interrompus par Billy et ses voyous, qui poursuivent et attrapent le jeune homme. Ils le laissent dans un parc animalier où courent en liberté lions et jaguars. Un fauve mutile Michael et se retrouve dans le coma. Il est transporté à l’hôpital où son oncle ivre veille sur lui. Le Dr Wachenstein et Helga s’incrustent et déclarent Michael mort, afin qu’ils puissent utiliser son cerveau pour contrôler leur robot. Une fois son cerveau implanté, Michael s’échappe et se venge de ses bourreaux du lycée et retrouve sa bien-aimée Tammy. Elle se rend compte que le dinosaure est Michael et commence à chercher un corps plus approprié pour lui. Le Dr Wachenstein est à la poursuite de sa monstrueuse création.

Ça part dans tous les sens, c’est frais, très rythmé, généreux, lumineux…rien à reprocher à Tammy and the T-Rex en fait ! On se laisse porter par ce joyeux bordel qui malgré tout est bien mené par Stewart Raffill, réalisateur dix ans auparavant de The Ice Pirates, rebaptisé dans nos contrées Les Guerriers des étoiles (tiens donc), dans lequel on y croisait Anjelica Huston, Ron Perlman, Max von Sydow, ainsi que des stockshots issus de L’Âge de cristal. Tournées avec un budget dérisoire et sur trois semaines (durée de l’emprunt du dinosaure destiné à un parc texan), les retrouvailles entre une jeune femme et son petit ami, précédemment enlevé par un savant fou et sa collaboratrice aux jambes interminables et qui a vu son cerveau être relié à un T-Rex sorti de quelques ateliers d’effets spéciaux, vaut son pesant de cacahuètes. En fait le film de Stewart Raffill fait penser à un cartoon live, où les couleurs sont acidulées, les nanas bien courbées, les mecs à la fois des caricatures de californiens blonds, bien bâtis et bronzés ou des Beavis et Butt-Head ambulants.

Outre Denise Richards et Paul Walker, on reconnaîtra la tronche (et les gencives) de Sean Whalen, que certains avaient déjà pu croiser en livreur de pizza maladroit dans Friends, Le Sous-sol de la peur de Wes Craven, et que l’on allait voir par la suite dans Waterworld, Twister, That Thing You Do!, La Main qui tue…un acteur qui a marqué la mémoire des spectateurs dans les années 1990 et que l’on a ensuite perdu de vue. Ici, il se se fait éventrer par ce cher T-Rex, à l’aide d’effets spéciaux on ne peut plus rudimentaires (en gros, il tient quelques tripes fumantes dans ses mains en hurlant), avant que notre dino s’en prenne à une fiesta où les nanas sont chaudes comme la b(r)aise et les mecs des couilles sur pattes. Mention spéciale également aux frappadingues Ellen Dubin (La Maison du Mal) et Terry Kiser (Vendredi 13 – Chapitre 7 : Un nouveau défi, le pire de la saga sans doute) qui en font des caisses et qui emmènent le récit vers un surréalisme survolté.

Rien à redire sur la forme, la photographie est soignée (en plus, la végétation réellement en feu dans les environs apportent gratuitement un effet orangé aux images), le montage est aussi lisible que frénétique. Tammy and the T-Rex dégage un charme évident, une énergie contagieuse, un humour enfantin, une poésie naïve également. Pas étonnant qu’il soit devenu un film culte pour beaucoup et son édition en Blu-ray (même si épuisée pour le moment) par Pulse Vidéo devrait permettre en France d’élargir son cercle d’aficionados.

LE BLU-RAY

À l’heure où nous écrivons cette chronique, l’édition Blu-ray de Tammy and the T-Rex est épuisée chez Pulse Vidéo, aussi bien la galette simple que celle disposant du fourreau cartonné. Peut-être, espérons-le, le film de Stewart Rafill sera réédité dans un proche avenir, mais nous avions envie de nous y pencher. Le disque repose dans un boîtier classique transparent, dans lequel est glissée une jaquette réversible, ornée d’un nouveau visuel créé par Baptiste Messi au recto et le visuel de l’édition américaine crée par Tom Hodges (The Dude Designs) au verso. Superbe fourreau cartonné orné d’un vernis sélectif. Le menu principal est animé et musical. Enfin, Tammy and the T-Rex est présenté dans sa version uncut.

Tout d’abord, l’éditeur propose de (re)voir Tammy and the T-Rex en VHS-Vision, en version française, québécoise plutôt, intitulée Dinosaure au coeur tendre.

Ensuite, Pulse Vidéo a tout simplement repris les interviews présentes sur l’édition Vinegar Syndrome. Tour à tour, les comédiens Denise Richards (11’30), George Pilgrim (25’), Sean Whalen (12) et le réalisateur Stewart Raffill (22’), sont visiblement ravis de revenir sur Tammy and the T-Rex, étonnés de voir ce film exhumer ! Les souvenirs de tournage abondent au fil de ces entretiens. Denise Richards, si ses propos n’échappent pas à quelques redondances, est surprise car elle pensait que personne ne connaissait Tammy and the T-Rex, son premier vrai film, sur lequel elle s’est éclatée avec ses partenaires. Celle-ci évoque le casting, les conditions de prises de vue (Stewart Raffill a fait le film comme si les effets spéciaux étaient du niveau de Jurassic Park !”) et ne renie en aucun pas cette “expérience enrichissante”. George Pilgrim ne laisse pas l’occasion passer pour faire un grand numéro en parlant du système D de la production, tout en dévoilant des secrets liés au “duel de testicules” auquel il s’adonne avec Paul Walker. De son côté, Sean Whales parle de ses débuts au cinéma, de ses partenaires et déclare qu’on lui fait toujours signer une VHS ou des photos de Tammy and the T-Rex lors de conventions. Enfin, Stewart Raffill se taille la part du lion en revenant à la fois sur sa carrière éclectique (dresseur d’animaux, perchman, ingénieur du son, électricien, cameraman, scénariste, metteur en scène…), la genèse de Tammy and the T-Rex, le casting, le travail avec le directeur de la photo, les effets spéciaux et le monteur.

Seul le commentaire audio du réalisateur Stewart Raffill ne bénéficie pas de sous-titres français…

L’Image et le son

Force est de constater que le film de Stewart Raffill n’avait jusqu’alors jamais bénéficié d’un traitement aussi princier, que l’on doit ici à Vinegar Syndrome ! Un bel apport HD pour Tammy and the T-Rex, avec une palette chromatique aussi claire que chatoyante, des tons pastel élégants, une copie immaculée et une luminosité des séquences diurnes qui profitent de cet upgrade. Les contrastes sont on ne peut plus acceptables, la profondeur de champ est éloquente, la texture argentique préservée (parfois plus appuyée sur une poignée de plans) et les visages ne manquent pas de détails. Blu-ray au format 1080p.

Aucun gonflage 5.1 pour la version originale et la piste française québécoise (et italienne aussi, mais on s’en fout), qui se contentent d’un bon DTS HD Master Audio 2.0. Sans surprise, la piste VFQ est la plus faible du lot. En anglais, le mixage s’en tire évidemment mieux avec une délivrance plus ardente des dialogues, une dynamique plus équilibrée et des effets latéraux plus précis. Notons aussi des fautes d’orthographe sur les sous-titres français, dont l’auteur aurait dû sacrément revoir sa copie. Présence de sous-titres anglais.

© Visuels : Pulse Vidéo – Vinegar Syndrome. Tous droits réservés. / Captures du film et des suppléments : Franck Brissard (JamesDomb) pour Homepopcorn.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.