Test Blu-ray / Plancha, réalisé par Éric Lavaine

PLANCHA réalisé par Éric Lavaine, disponible en DVD et Blu-Ray le 1er mars 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Lambert Wilson, Franck Dubosc, Guillaume de Tonquédec, Jérôme Commandeur, Caroline Anglade, Lionel Abelanski, Lysiane Meis, Sophie Duez, Valérie Crouzet, Alice Llenas…

Scénario : Éric Lavaine & Héctor Cabello Reyes

Photographie : Antoine Roch

Musique : Lucas Lavaine & Grégory Louis

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Huit ans après leur précédente aventure, la bande d’amis se retrouve pour fêter les 50 ans d’Yves. Tous se retrouvent à l’aéroport, masquant les yeux d’Yves pour lui faire la surprise, avant de décoller pour la Grèce ; deux semaines de bonheur, de soleil et de fêtes. Malheureusement pour eux, le voyage est annulé au dernier moment.

Éric Lavaine a de la suite dans les idées. Ou pas. Abonné au succès depuis son premier long-métrage, Poltergay en 2006, le réalisateur qui avait fait ses classes sur la série H, aura très souvent dépassé le million d’entrées comme avec l’excellent Incognito (2009), de loin son meilleur film, Bienvenue à bord (2011), Barbecue (2014), et surtout Retour chez ma mère (2016), son plus gros hit avec 2,2 millions de spectateurs. Après l’échec commercial colossal d’Un tour chez ma fille en 2021 (la suite de Retour chez ma mère donc), Éric Lavaine a eu cette étonnante idée de retrouver les personnages de Barbecue pour Plancha, en « délocalisant » son groupe des Cévennes en Bretagne. Mal lui en a pris, car son dixième long-métrage s’est lui aussi tapé un méchant bide au box-office avec un peu plus d’un demi-million d’entrées, soit trois fois moins que le premier. Est-ce en raison de l’absence de Florence Foresti, qui participait grandement à la sympathie que l’on pouvait éprouver pour Barbecue ? Pas seulement évidemment, car Plancha est comme qui dirait l’exemple type de la comédie montée uniquement sur son casting, sur l’engouement rencontré par l’épisode précédent, qui ne raconte ABSOLUMENT rien ou qui devient au contraire foncièrement antipathique quand elle essaye de le faire. On en vient à se demander si l’enjeu principal de Plancha ne se résume pas à la météo qui fera le jour suivant et il est difficile de s’attacher ne serait-ce qu’un peu à des protagonistes cyniques, pétés de tune, qui se plaignent à longueur de temps. Et puis la question qui se pose aussi en permanence est comment ceux-ci peuvent considérer être amis, tant ces aigris n’ont de cesse de se tirer dans les pattes, de se foutre de la tronche des autres, de jalouser celui ou celle qui est assis(e) à côté. Au secours.

Un groupe d’amis se réjouit de fêter les 50 ans de l’un d’entre eux, Yves, en Grèce. Mais l’annulation de leur vol les contraint à se rabattre sur le Finistère, dans le manoir familial de Yves, qui, en tant que parfait breton, leur a brossé un portrait idyllique de la Bretagne : vieilles pierres, lande fascinante, plages de sable fin et Fest Noz endiablés. Tout y est, en effet, mais sous la pluie. Et surtout, l’anniversaire de Yves va être l’occasion de révélations inattendues…

On ne s’attendait pas à les revoir et honnêtement on s’en serait bien passé, même si franchement Barbecue n’était pas honteux et s’avérait même drôle et bien rythmé. Ce que n’est pas du tout Plancha, opus évidemment opportuniste (d’ailleurs en écrivant Lavaine n’imaginait pas une suite à Barbecue) d’un film qui avait rameuté le public dans les salles et enregistré de bons records d’audience lors de ses diffusions à la télévision. Le syndrome Florence Foresti sans doute, dont la popularité ne s’est jamais démentie depuis vingt ans. Manque de bol, ou tant mieux (pour elle), l’humoriste est la seule à ne pas reprendre son rôle dans Plancha…et cela se ressent d’entrée de jeu. Le film ressemble à une succession de vignettes sans âme, à l’aspect lisse, artificiel, télévisuel, comme si Plancha était constitué de scènes coupées au montage de Barbecue car ratées.

La moitié de la distribution ne sert à rien, en particulier et malheureusement les comédiennes, qui ne font souvent que de la figuration, Sophie Duez, Alice Llenas et Valérie Crouzet notamment, qui sont uniquement présentes dans le fond de l’image, pour tenter de dissimuler le néant formel du réalisateur. On sauve Caroline Anglade, divine créature et dont le naturel sauve (un peu) les meubles, et Lambert Wilson dont le flegme apporte un (petit) décalage qui manque cruellement à cette entreprise. Plancha est expérimental dans le sens où Éric Lavaine s’évertue à vouloir filmer le vide, particulièrement gênant dans les dialogues (les jeux de mots foireux du style « Ah Degas ! » « Mais non, tu vois bien que ce sont des filles ! »), ou dans les relations entre les supposés amis, qui ne savent pas quoi faire dans le magnifique manoir breton d’Yves. Il faut attendre l’arrivée de Jérôme Commandeur pour que cela s’anime un peu, mais ce sera un faux nouveau départ, car l’ensemble s’enlise encore après, le film devenant de plus en plus détestable quand survient l’histoire des tests ADN qui remettent en question la paternité de l’un d’entre eux.

On en revient donc aux histoires de cul bien de chez nous, le spectateur se demandant alors qui a pu faire zizi-panpan avec qui, tout cela puant l’impudeur et l’insolence, pendant que tout le monde rit jaune en se reservant un apéro à 9h du matin. Passer de Claude Sautet et Yves Robert à Marc Esposito, Guillaume Canet et Éric Lavaine fait mal, vraiment, comme l’effet d’une chaude-pisse vous savez, sauf que là l’impression de verre pilé ne vous enflamme pas l’urètre mais les orbites. Tiens, c’est presque plus amusant que tout Plancha réuni ça…La bonne nouvelle, c’est qu’après le four mérité de ce faux feel good movie, nous échapperons à Pierrade en Auvergne ou à Fondue en Savoie. D’accord, on arrête.

LE BLU-RAY

Comme Barbecue, Plancha débarque en DVD et Blu-ray chez Studiocanal. L’édition HD se présente sous la forme d’un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. La jaquette reprend le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément.

L’Image et le son

On ne change pas une équipe qui ne gagne pas (!), puisqu’Éric Lavaine a fait appel au directeur de la photographie Antoine Roch, avec lequel il avait travaillé sur Chamboultout et Un tour chez ma fille. Ensemble, ils signent leur troisième échec consécutif en reprenant les mêmes partis-pris. Nous ne jugerons pas la « qualité » de ces volontés « artistiques », mais seulement celle de cette édition HD. Si le rendu n’est pas optimal en raison d’une définition moins ciselée sur les scènes en intérieur, ce Blu-ray au format 1080p de Plancha ne manque pas d’attraits… La clarté est de tous les instants, la colorimétrie chatoyante et estivale (même quand le temps est couvert en Bretagne, pléonasme), et le piqué affûté sur toutes les séquences en extérieur. Le cadre large fourmille de détails, les contrastes riches et léchés affichent une constante solidité et l’encodage AVC emballe l’ensemble.

La version DTS-HD Master Audio 5.1 parvient sans mal à instaurer un indéniable confort phonique. Les enceintes sont toutes mises en valeur et spatialisent excellemment les effets, la musique et les ambiances. Quelques séquences auraient peut-être mérité d’être un peu plus dynamiques ou les dialogues parfois quelque peu relevés quand la partition s’envole, mais l’immersion est fort probante. L’éditeur joint aussi les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Studiocanal / Same Player / TF1 Films Production / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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