Test Blu-ray / Les Clairons sonnent la charge, réalisé par Roy Rowland

LES CLAIRONS SONNENT LA CHARGE (Buggles in the Afternoon) réalisé par Roy Rowland, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 12 juillet 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Ray Milland, Helena Carter, Hugh Marlowe, Forrest Tucker, Barton MacLane, George Reeves, James Millican, Gertrude Michael…

Scénario : Daniel Mainwaring & Harry Brown, d’après le roman de Ernest Haycox

Photographie : Wilfrid M. Cline

Musique : Dimitri Tiomkin

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Dégradé pour avoir giflé sur supérieur pendant la guerre de Sécession, le capitaine Shafter se réengage dans le 7ème de cavalerie en tant que simple soldat. Il se rend vite compte qu’il se trouve sous le commandement de Garnett, l’officier à l’origine de tous ses malheurs. Désireux de se débarrasser définitivement de cette recrue encombrante, Garnett lui confie une mission de reconnaissance contre les Sioux et dont il n’a que très peu de chances de revenir indemne.

Parmi les très nombreux artisans qui ont fleuri et fait le bonheur des studios hollywoodiens durant son âge d’or, un nom est sans aucun doute à réhabiliter, celui de Roy Rowland (1910-1995). Ce réalisateur d’une bonne cinquantaine de films, la moitié étant des courts-métrages, signés entre 1936 et 1941, se spécialisera dans le film noir et le western. Pourtant, aujourd’hui, il est difficile de donner quelques titres liés à ce metteur en scène. En dehors d’une transposition du Dr. Seuss (Les 5000 doigts du Dr. TThe 5,000 Fingers of Dr. T.), ce sont étonnamment ses derniers opus qui demeurent les plus célèbres, Surcouf, le tigre des sept mers Surcouf, l’eroe dei sette mari (coréalisé par Sergio Bergonzelli), avec Gérard Barray, et surtout Solo pour une blondeThe Girl Hunters, qui a pour particularité d’être une adaptation des aventures de Mike Hammer, dont le personnage est incarné par l’écrivain qui l’a créé, Mickey Spillane. Les Clairons sonnent la chargeBugles in the Afternoon est donc l’un des westerns de Roy Rowland et l’un des rares à avoir été tourné par Ray Milland, qui s’est toujours diversifié au fil de sa prolifique carrière. Ainsi, après le drame Ma vie à moiA Life of Her Own de George Cukor, dans lequel il donne la réplique à Lana Turner, le polar L’Enquête est closeCircle of Danger de Jacques Tourneur et la comédie loufoque Rhubarb, le chat millionnaire d’Arthur Lubin, le comédien revient au western, genre qui lui sied à ravir, six ans après Californie terre promise California de John Farrow. Un divertissement soigné, rempli d’action, de poursuites, de gunfights et d’émotion qui tient encore sacrément bien la route et qui vaut le détour. L’art de la série B.

Une rivalité entre deux officiers de cavalerie américaine conduit le capitaine Kern Shafter à passer en cour martiale pour avoir frappé un collègue, le lieutenant Edward Garnett, avec un sabre. Shafter prétend avoir défendu l’honneur de sa fiancée. La cour martiale le déclare coupable des faits qui lui sont reprochés et il est radié de l’armée américaine. Après son renvoi, Shafter erre un temps, puis décide de s’engager comme simple soldat. Il choisit de s’engager à Fort Abraham Lincoln. En route il rencontre une femme, Josephine Russell, alors qu’ils attendent tous deux de monter à bord d’une diligence pour Fargo. Arrivés à Bismarck, dans le Dakota, Shafter se rend à Fort Abraham Lincoln et s’engage dans le 7e régiment de cavalerie. Il est affecté à une compagnie commandée par un vieil ami et ancien sergent-major, le capitaine Myles Moylan, et reçoit le grade de sergent. Tout va bien jusqu’à ce qu’il apprenne que le lieutenant Garnett est également à Fort Lincoln, et qu’il est maintenant capitaine et commandant de l’une des compagnies affectées au fort.Shafter se lie d’amitié avec le soldat Donovan, ancien sergent. Tous deux sont chargés d’enquêter sur le meurtre de mineurs locaux par des Sioux, ce qui mène à une rencontre dangereuse. Alors que ces missions risquées se poursuivent, le capitaine Moylan commence à comprendre que Garnett met délibérément Shafter en danger. Moylan met alors tout en œuvre pour disculper Shafter.

Les Clairons sonnent la charge est l’adaptation d’un roman d’Ernest Haycox (Le Cavalier de la mort, Le Passage du canyon, La Chevauchée fantastique), publié en 1944 sous la forme d’épisodes dans le Saturday Evening Post. La même année, le producteur William Cagney en achète les droits et envisage une transposition pour son frère James. Le projet reste dans un tiroir, est sans cesse remis à plus tard. Au début des années 1950, on parle désormais d’Errol Flynn pour le rôle principal, jusqu’à ce que le nom de Ray Milland soit évoqué. C’est finalement ce dernier qui emporte la mise, tandis que les manettes sont confiées à Roy Rowland.

Le cinéaste s’en sort formidablement et livre un western de haute qualité, extrêmement élégant, solidement photographié par Wilfrid M. Cline (Dix hommes à abattre, La Rivière de nos amours, La Poursuite dura sept jours), qui ne laisse aucun temps mort aux personnages comme aux spectateurs. Ray Milland, impérial, est très bien accompagné, par la belle Helena Carter (Les Envahisseurs de la planète rouge, Le Fauve en liberté), dont les yeux bleus font fondre Shafter, et par l’excellent Hugh Marlowe, « gueule » bien connue des cinéphiles et croisée chez John Frankenheimer (Le Prisonnier d’Alcatraz), Fred F. Sears (Les Soucoupes volantes attaquent), Howard Hawks (Chérie, je me sens rajeunir), Robert Wise (Le jour où la Terre s’arrêta), Henry Hathaway (L’Attaque de la malle-poste). Certains reconnaîtront aussi George Reeves, qui incarnait alors rien de moins que Clark Kent/Superman pour la télévision.

La musique est quant à elle composée par le maestro Dimitri Tiomkin, qui signait pas moins de dix bandes originales en cette année 1952, y compris pour Le Train sifflera trois fois (avec un Oscar à la clé, y compris pour la meilleure chanson originale), La Captive aux yeux clairs et Un si doux visage. Excusez du peu !

Tout est réuni devant comme derrière la caméra pour offrir au public un spectacle rudement mené dans de magnifiques paysages naturels (ici l’Utah), au scénario rempli de rebondissements, aux affrontements multiples contre les Sioux, jusqu’à Little Big Horn (à l’aide de stockshots empruntés à La Charge fantastique de Raoul Walsh) avec le général Custer, tandis que le triangle amoureux saura ravir le gent féminine.

LE BLU-RAY

Les Clairons sonnent la charge rejoint la Collection Silver chez Sidonis Calysta, qui propose le film de Roy Rowland en DVD, ainsi qu’en Combo Blu-ray + DVD. Très beau visuel. Le boîtier contient également un livret rédigé par Jean-François Giré (44 pages), non fourni pour ce test. Le menu principal est animé et musical.

Un seul supplément sur ce Blu-ray, une présentation du film par Noël Simsolo (15’35). L’historien du cinéma semble remplacer petit à petit Patrick Brion sur les titres Sidonis. Dans la première partie, cette intervention se focalise sur le réalisateur (« un passeur, à reconsidérer ») Roy Rowland, sa carrière, ses westerns, ses films noirs, qui parvenait souvent à avoir « des stars énormes, dans des productions moyennes ». Noël Simsolo en vient rapidement à Ray Milland, acteur qui l’a toujours fasciné et ce depuis son enfance, sur lequel il restera essentiellement concentré jusqu’à la fin du bonus. N’attendez donc pas une analyse des Clairons sonnent la charge, finalement peu abordé.

L’Image et le son

Le master HD présenté par Sidonis n’est pas exempt de défauts. Des poussières subsistent, ainsi que des scories diverses, des griffures. Quelques plans s’avèrent étonnamment ternes. Dans l’ensemble, la copie est plus qu’acceptable, avec une palette chromatique vive, des contrastes solides et une texture argentique bien gérée. Le film est proposé dans son format original 1.37. Blu-ray au format 1080p.

Le film est disponible en version originale ainsi qu’en version française DTS HD Master Audio mono d’origine. Sans surprise, la piste anglaise l’emporte haut la main sur son homologue, surtout du point de vue homogénéité et précision des effets sonores, sans aucun souffle. Le doublage de la piste française est quelque peu dépassé, les dialogues et les ambiances étant par ailleurs très sourds.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Paramount Pictures / Warner / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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