L’EMPRISE DU DÉMON (The Offering) réalisé par Oliver Park, disponible en DVD & Blu-ray le 25 mai 2023 chez Metropolitan Vidéo.
Acteurs : Paul Kaye, Nick Blood, Emily Wiseman, Allan Corduner, Jonathan Yunger, Velizar Binev, Daniel Ben Zenou, Anton Trendafilov…
Scénario : Hank Hoffman & Jonathan Yunger
Photographie : Lorenzo Senatore
Musique : Christopher Young
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Alors qu’ils attendent leur premier enfant, Claire et Arthur décident de renouer les liens familiaux. Le jeune couple s’installe dans la vétuste entreprise de pompes funèbres tenue par Saul, le père d’Arthur. Mais l’arrivée d’un mystérieux cadavre va les faire basculer dans l’horreur : la dépouille contient une entité surnaturelle, Abyzou, qui une fois libérée, veut posséder l’enfant à venir du couple. Face à ce démon, personne n’est à l’abri…
Tiens, encore un film de possession ! Nous parlions il y a peu de La Proie du Diable, réalisé par Daniel Stamm, qui avait déjà signé Le Dernier Exorcisme – The Last Exorcism en 2010, deux opus fort recommandables. Aujourd’hui, ce sera L’Emprise du démon – The Offering, premier long-métrage mis en scène en solo par Oliver Park, à la base comédien. S’il n’atteint pas la réussite des deux films mentionnés précédemment, celui-ci ne manque pas d’intérêt et s’avère même très soigné du point de vue visuel, avec notamment une superbe photographie de Lorenzo Senatore (Assiégés de Rod Lurie, Hellboy de Neil Marshall) et des décors impressionnants, vraisemblablement inspirés de ceux du désormais classique The Jane Doe Identity d’André Øvredal. C’est par son histoire, comme toute basique, trop sans doute, ainsi que par son rythme bien trop lent et peu maîtrisé que pèche L’Emprise du démon, pas désagréable à visionner, mais dont il ne reste finalement pas grand-chose après la projection.
À la suite de la disparition d’une jeune fille juive, le fils d’un entrepreneur de pompes funèbres hassidique rentre chez lui avec sa femme enceinte dans l’espoir de se réconcilier avec son père. Ils sont loin de se douter que juste en dessous d’eux, dans la morgue familiale, un mal ancien se cache dans un mystérieux cadavre, un Abyzou, qui une fois libérée, veut posséder l’enfant à venir du couple. Face à ce démon, personne n’est à l’abri…
Abyzou bisous… (air connu)
Difficile pour un cinéaste de se montrer un tant soit peu original en abordant le genre horrifique, en particulier s’il s’agit d’un récit de possession démoniaque, avec tous les clichés qui s’y raccrochent depuis que le cinéma l’assèche depuis un demi-siècle. À l’instar de The Vigil (2049) de Keith Thomas (on baille rien qu’à l’évoquer), L’Emprise du démon se déroule dans la communauté juive orthodoxe de Brooklyn. Un « décor » forcément singulier, qui trimballe avec lui son lot de croyances et de superstitions, qui peuvent laisser une bonne partie des spectateurs sur le bas-côté, peu au fait de ces rites et coutumes. Le problème avec le film d’Oliver Park, c’est que les personnages ne sont pas intéressants, ou tout du moins suffisamment attachants, même si les comédiens sont pourtant très bons. C’est le cas d’Emily Wiseman (La Malédiction Winchester) et Nick Blood (Andor, Marvel: Les agents du S.H.I.E.L.D.), qui campent le couple principal. Rien à redire sur leur jeu, ils sont même excellents, mais les individus qu’ils incarnent ne vont souvent pas au-delà de la marionnette destinée à servir de proie à une entité maléfique (les effets spéciaux sont d’ailleurs corrects) qui a décidé de les faire passer de vie à trépas.
« Dans les mythologies du Proche-Orient et de l’Europe, une terrifiante femme démon apparaît sur des amulettes et des peintures dès le premier siècle après Jésus Christ. Son nom varie selon les légendes et les religions, mais toutes la désignent comme une horrible tueuse d’enfants… ».
Très bon point en revanche pour la prestation de Paul Kaye (Heimisch), qui tire son épingle du jeu et reste d’ailleurs le protagoniste le plus marquant. Après une première partie on ne peut plus convaincante et même prenante, L’Emprise du démon s’enlise progressivement dans les effets attendus et surtout déjà-vu, non pas invraisemblables (nous sommes ici dans le fantastique…), mais plutôt incompréhensibles, en raison de l’attitude et des agissements de tel un untel. Le réalisateur fait ce qu’il peut, on le sent très investi derrière sa caméra et chaque plan demeure peaufiné de la première à la dernière seconde, mais c’est au niveau de la dramaturgie que cela commence à être compliqué. Le scénario de Jonathan Yunger (habituellement producteur, The Enforcer, Till Death, Tesla, Rambo : Last Blood) et Hank Hoffman (The Clinic) est attractif et intrigant durant trois bons quarts d’heure, avant de racler les fonds de tiroir et en se mettant à compiler maladroitement les poncifs jusqu’au final, bien tourné, même si là encore prévisible.
Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que L’Emprise du démon est bien fichu, qu’il y a quelque chose de prometteur et qu’Oliver Park, une fois qu’un scénario en béton sera entre ses mains, pourrait prétendre à un beau succès.
LE BLU-RAY
À l’instar de La Proie du diable, L’Emprise du démon arrive dans la musette de Metropolitan Vidéo, en DVD et Blu-ray. Une jaquette forcément attractive, qui donne un aperçu de l’atmosphère du film. Le menu principal est animé et bruité.
Seules des bandes-annonces sont présentées comme bonus.
L’Image et le son
Que dire, si ce n’est que Metropolitan semble repousser une fois de plus les limites de la HD avec cette magnifique édition Blu-ray de L’Emprise du démon ! Nous retrouvons les partis-pris esthétiques originaux, à savoir une patine délicate et léchée durant 1h30. C’est un sans-faute technique : relief, colorimétrie, piqué (acéré), contrastes (impressionnants), densité des noirs, on en prend plein les yeux. Les teintes froides s’allient avec les gammes chatoyantes, et chaque détail aux quatre coins de l’écran est aussi saisissant qu’étourdissant. Ce transfert immaculé soutenu par une compression AVC solide comme un roc laisse pantois d’admiration. Un Blu-ray de démonstration de plus sortant de l’usine de l’éditeur au cheval ailé !
Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes des pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent de tous les côtés, la musique de Christopher Young (Délivre-nous du mal, Sinister, Jusqu’en enfer) bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant instantanément le spectateur dans l’ambiance. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale tandis que les effets ne cessent d’être balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce spectacle acoustique aux effets fracassants. L’éditeur joint aussi une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.
Crédits images : © Metropolitan Video / Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr