Test Blu-ray / La Nuit de la comète, réalisé par Thom Eberhardt

LA NUIT DE LA COMÈTE (Night of the Comet) réalisé par Thom Eberhardt, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 29 février 2024 chez Rimini Editions

Acteurs : Robert Beltran, Catherine Mary Stewart, Kelli Maroney, Sharon Farrell, Mary Woronov, Geoffrey Lewis, Peter Fox, John Achorn…

Scénario : Thom Eberhardt

Photographie : Arthur Albert

Musique : David Campbell

Durée : 1h31

Année de sortie : 1984

LE FILM

À la suite du passage d’une comète, l’Humanité est en grande partie décimée. Regina et sa jeune soeur Samantha font partie des rares survivants. Elles trouvent refuge dans le studio d’une radio locale, qui continue d’émettre. Elles y rencontrent un autre survivant, Hector. Dans un monde désormais sans règles, les deux soeurs décident d’aller refaire leur garde-robe dans les centres commerciaux. Mais certains survivants, en partie irradiés, ont été transformés en zombies.

Voilà un pitch on ne peut plus alléchant ! Et en plus, le film tient ses promesses ! La Nuit de la comèteNight of the Comet n’a pas eu les honneurs d’une sortie dans les salles françaises et ce malgré son grand succès rencontré aux U.S.A. avec près de 15 millions de dollars de recette, pour une mise de départ de 750.000$ et un coût promotionnel de trois millions. La même année que Les Griffes de la nuit, C.H.U.D., Les Démons du maïs, Dreamscape, Charlie, Vendredi 13 : Chapitre final, Ghoulies, Gremlins, Razorback, Philadelphia Experiment, Terminator, Les Aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension et Douce nuit, sanglante nuit, La Nuit de la comète devait connaître un bel engouement de la part de la critique et du public. Quarante ans après, cet opus SF demeure foncièrement sympathique, ultra-divertissant, excellemment mis en scène par Thom Eberhardt (né en 1947), qui venait tout juste de signer son premier long-métrage, L’Unique survivanteSole Survivor, qui témoignait déjà de son appétence pour le cinéma de genre. Avec Night of the Comet, et ce même si les producteurs Wayne Crawford et Andrew Lane (qui venaient de connaître un hit avec Valley Girl) allaient lui imposer d’ajouter quelques zombies à son récit, Thom Eberhardt fait preuve de beaucoup d’imagination sur le fond comme sur la forme, en rendant un vibrant hommage à la science-fiction vintage qui l’avait bercé dans sa jeunesse. Le charme opère encore et toujours (les coupes choucroute, les couleurs fluorescentes, les néons bariolés, les jeux d’arcade, tout y passe), c’est drôle, attachant et l’on passe un formidable moment.

Une comète va frôler la Terre, un événement qui ne s’est pas produit depuis 65 millions d’années et qui avait coïncidé avec l’extinction des dinosaures. La nuit du passage de la comète, onze jours avant Noël, de grandes foules se rassemblent dehors pour l’observer et faire la fête. Regina « Reggie » Belmont, dix-huit ans, travaille dans une salle de cinéma du sud de la Californie. Restant après la fermeture, elle aide son petit ami, le projectionniste Larry, à revenir en douce pour qu’il puisse acquérir la bobine d’un film pour pouvoir en faire une copie. Reggie et Larry passent la nuit dans la cabine de projection recouverte d’acier. Pendant ce temps, Samantha, la sœur de Reggie, âgée de 16 ans, se dispute avec leur belle-mère Doris, qui, selon Sam, trompe leur père, militaire professionnel. Sam passe la nuit dans un abri de jardin, également fabriqué en acier. Le lendemain matin, une brume rougeâtre recouvre le ciel ; il n’y a aucun signe de vie mais des tas de poussière et des vêtements éparpillés partout. Ignorant la situation, Larry sort et est tué par un zombie. Reggie cherche Larry, prenant le ciel rouge pour un mauvais smog. Elle tombe face au zombie, mais parvient à s’échapper sur la moto de Larry. À la maison, elle retrouve sa sœur. Les deux imaginent que le fait d’avoir passé la nuit dans des conteneurs en acier, a pu leur sauver la vie et les protéger des effets de la comète. Elles se précipitent vers la station de radio locale après avoir entendu un disc-jockey à l’antenne, pour découvrir qu’il s’agissait en réalité d’une émission préenregistrée. Ils y croisent un autre survivant, Hector Gomez, qui a passé la nuit à l’arrière de son camion. Sam prend le micro et est entendue par des chercheurs, enfermés dans une installation souterraine en plein désert, qui travaillent sur un « vaccin ». Car les zombies, bien que moins exposés à la comète, finiront eux-mêmes par se désintégrer en poussière, tout comme celles et ceux qui ont pu survivre jusqu’à présent. Le temps est désormais compté avant l’extinction définitive de la race humaine.

« Depuis la nuit des temps, il parcourt l’univers sur une orbite elliptique si large, que son existence est restée secrète à travers le temps et l’espace. Mais maintenant, en cette fin de vingtième siècle, le voyageur est de retour… ».

La Nuit de la comète est généreux et cible intelligemment les spectateurs adeptes de science-fiction et de cinéma en général, puisque le film est très largement ponctué par des références et des clins d’oeil, à l’instar de l’affiche du film Red Dust (La Belle de Saïgon dans nos contrées, film de Victor Fleming), dont le titre original renvoie à la situation extérieure marquée par la poussière de calcium, celle de La Course à la mort de l’an 2000Death Race 2000 de Paul Bartel, également visible au cinéma où travaille Reggie, tandis que Larry (interprété par Michael Bowen, vu dans Valley Girl, également explicitement mentionné) attend fiévreusement une copie 3D du Météore de la nuitIt Came from Outer Space de Jack Arnold. Mais au-delà de ça, Night of the Comet offre à ses deux comédiennes principales, deux rôles de nanas bad-ass (elles ont été élevées par un soldat et sont expertes en self-défense, ainsi qu’au maniement des armes), la première interprétée par la divine Catherine Mary Stewart, vue la même année dans Starfighter de Nick Castle, et la blondinette Kelli Maroney, jusqu’alors aperçue dans le légendaire Ça chauffe au lycée Ridgemont Fast Times at Ridgemont High d’Amy Heckerling, dont le rôle aurait entre autres inspiré un certain Joss Whedon pour le personnage de sa série Buffy contre les vampires, rien que ça.

Outre son rythme soutenu du début à la fin et sa critique du consumérisme tout droit héritée du Zombie de George Romero (avec ici les deux frangines qui ne trouvent rien de mieux à faire que du shopping dans un magasin évidemment désert, avec en fond le mythique Girls Just Want To Have Fun de Cyndi Lauper), Night of the comet se démarque par la photographie extrêmement soignée d’Arthur Albert (The Boys Next Door de Penelope Spheeris et Le Proviseur de Christopher Cain), qui certes use abondamment de filtres pour rendre palpable l’atmosphère post-apocalyptique, mais les utilise à bon escient et en évitant le côté cheap. Bon point également pour les maquillages des zombies.

Après La Nuit de la comète, le réalisateur se verra proposer quelques comédies, dont la plus célèbre demeure Élémentaire, mon cher…Lock HolmesWithout a Clue (1988) avec Michael Caine et Ben Kingsley, avant de se tourner définitivement vers la télévision.

L’ÉDITION BLU-RAY + DVD + LIVRET

Nous avions laissé la collection Angoisse de Rimini Éditions en décembre dernier, avec l’efficace Douce nuit, sanglante nuit. Le premier titre de 2024 à rejoindre cette anthologie (qui s’est encore étoffée de sept titres en 2023) est donc La Nuit de la comète. Le Chat et le Canari (1978) de Radley Metzger et Les Rats attaquent (1982) de Robert Clouse sont d’ores et déjà annoncés, respectivement le 22 mars et le 12 avril. Comme d’habitude, nous nous trouvons en présence d’un Digipack à trois volets, renfermant les deux disques, ainsi qu’un livret très informatif de 24 pages rédigé par Marc Toullec, qui revient longuement sur la genèse, le tournage et la réception du film. Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément, pas même la bande-annonce…

L’Image et le son

Une copie qui a certes quelques rides, mais qui n’en demeure pas moins de fort bonne qualité, qui ne tente pas de dissimuler sa patine caractéristique d’un tournage à petit budget, mais qui profite tout de même de cette promotion HD en offrant un rendu plaisant des couleurs, en particulier des fameux filtres rouges utilisés pour rendre palpable l’ambiance post-apo. L’ensemble est propre, stable, le piqué agréable, la texture argentique préservée et bien gérée (plus appuyée sur les plans truqués), les gros plans ne manquent pas de détails. Blu-ray au format 1080p.

Evitez la piste française, la plus faible du lot et qui mise avant tout sur le report des voix. Mais le doublage est très chouette. La version originale est de plus mieux équilibrée, dynamique, sans aucun souffle, avec des dialogues clairs, une solide restitution de la musique. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © MGM / Rimini Éditions / Orion Pictures Corporation / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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