LA BELLE DE SAN FRANCISCO (Flame of Barbary Coast) réalisé par Joseph Kane, disponible en DVD et Blu-ray le 10 août 2020 chez Sidonis Calysta.
Acteurs : John Wayne, Ann Dvorak, Joseph Schildkraut, William Frawley, Virginia Grey, Russell Hicks, Jack Norton, Paul Fix…
Scénario : Borden Chase
Photographie : Robert De Grasse
Musique : R. Dale Butts, Mort Glickman
Durée : 1h31
Date de sortie initiale : 1945
LE FILM
Cow-boy du Montana, Duke Fergus arrive à San Francisco où il se découvre une passion pour le jeu. Tandis qu’il bat les cartes, il tombe amoureux de la chanteuse Flaxen Terry, la petite amie du patron de saloon qui vient de le plumer. Pour la séduire et l’attirer à lui, il ouvre son propre établissement. C’est à ce moment qu’un tremblement de terre ravage la ville…
La Belle de San Francisco – Flame of Barbary Coast est un film réalisé par Joseph Kane (1894-1975). Ce metteur en scène a fait une carrière à Hollywood des années 1930 jusqu’aux années 1950, en signant plus d’une centaine de films. Il s’est spécialisé dans les westerns. L’un de ses acteurs fétiches était Gene Autry (1907-1998), un cow-boy chantant, qu’il dirige à de nombreuses reprises. Son chemin croise également la route de John Wayne qui joue dans plusieurs de ses films.
Dans La Belle de San Francisco – Flame of Barbary Coast, réalisé en 1945, nous découvrons John Wayne, le cow-boy le plus célèbre du cinéma, au bord de la mer, son chapeau vissé sur la tête. Il joue le rôle de Duke Fergus, qui débarque à San Francisco. Entré dans un saloon, il tombe sous le charme d’une ravissante chanteuse. Grâce à une chance hors norme, que ce soit aux cartes ou aux dés, il fait sauter la banque du casino, en remportant 10 000 dollars juste après avoir plumé le petit ami de la chanteuse et patron du saloon.
Après une nuit alcoolisée en bonne compagnie et ayant dépensé entièrement ses gains, Duke décide de rentrer chez lui, dans le Montana. Éleveur d’un impressionnant troupeau de bovins, son quotidien est beaucoup trop monotone par rapport à ce qu’il a vécu la veille. Il prend la décision de retourner à San Francisco et de devenir un joueur professionnel.
Lorsqu’un adversaire face à Duke l’accuse de tricher, ce n’est pas une gifle qui met un terme au conflit, mais un indémodable duel dont il est impossible de se lasser dans les westerns. Le premier qui dégaine son revolver tue l’autre. Il est inutile de préciser que c’est John Wayne le plus rapide. Grâce à sa chance, Duke gagne suffisamment d’argent pour ouvrir une maison de jeu concurrente. Mais ce n’est pas tout, Duke veut que la belle Ann ‘Flaxen’ Tarry, jouée par Ann Dvorak vienne chanter chez lui, tout en essayant de conquérir son cœur. Cette idée folle entraîne de fortes tensions avec le tenancier du saloon, joué par Joseph Schildkraut, et quelques coups de poing sont échangés.
Le film se déroule en 1906. Cette année-là, un énorme séisme de magnitude 7 toucha San Francisco. Une scène montre cet événement tragique qui est considéré comme l’une des plus grandes catastrophes naturelles ayant touché une importante ville américaine. Bien que le film ait été réalisé en 1945, les effets spéciaux, la réalisation et le montage donnent une séquence ahurissante et qui fonctionne toujours par son côté réaliste. L’effondrement des bâtiments, les incendies et la destruction de la ville sont visibles à l’écran. Cela a dû représenter un coût énorme dans le budget. C’est sans aucun doute la scène la plus importante et celle qui restera dans votre mémoire après le visionnage, même si elle s’avère assez courte.
La Belle de San Francisco – Flame of Barbary Coast est un western qui manque parfois de rythme et d’action, à découvrir surtout pour la présence du génial John Wayne et dont les scènes de music-hall apportent un peu de comédie.
LE BLU-RAY
Le DVD et le Blu-ray du film La Belle de San Francisco – Flame of Barbary Coast sont disponibles chez Sidonis Calysta dans la collection Western de légende. Le visuel de la jaquette est soigné, elle reprend sous forme de dessin la fameuse scène du duel autour d’une table de jeu de cartes, avec en arrière-plan la chanteuse. Le menu est animé par des extraits du film et musical avec la bande originale.
Les bonus comportent deux présentations du film. La première est celle de Jean-François Giré (10′), un grand spécialiste des westerns, qui nous propose sa vision personnelle du film. A travers des extraits, il résume l’histoire et revient sur le réalisateur, le scénariste, le contexte historique, le budget et le succès du film à sa sortie. Ses analyses de certaines séquences sont passionnantes à écouter.
La deuxième est celle de Patrick Brion (8′), historien du cinéma, connu pour être le présentateur de l’émission Cinéma de minuit depuis 1976. Sa présentation est beaucoup plus classique mais tout aussi intéressante. Il nous donne les informations principales du film puis revient sur l’histoire, le genre du western à l’époque de la réalisation, le personnage de John Wayne, le contexte historique, la conception des effets spéciaux, les acteurs et le réalisateur.
L’image et le son
Au niveau de l’image, le film a eu droit à une très belle restauration. Le blanc est éclatant et le noir sombre, donnant une image superbe. Il est remarquable de constater que l’on peut restaurer un film datant de 1945 avec un résultat aussi magnifique. Toutes les poussières ont été balayées, offrant aux spectateurs un visionnage agréable.
C’est au niveau du son que le travail a dû être un peu plus délicat et malheureusement, les dégâts du temps qui a passé sont visibles. Le son, audible en DTS-HD, dans la version française, bien que proposant un doublage réussi, est assez catastrophique. La restauration a été effectuée à partir de la seule copie nitrate en français qui existe, disponible à la Cinémathèque de Toulouse. Si vous entendez un son très mauvais lors du début du film, n’essayez pas de régler votre télévision, cela vient du Blu-ray. Il y a de très légères coupures, avec quelques chuintements et parfois le son est criard. Ce genre de problème survient à quelques autres endroits. Durant tout le film, le son en arrière ressemble au craquement d’un vinyle. Il est fortement conseillé de le visionner dans sa version anglaise qui est beaucoup plus appréciable, n’ayant aucun souci. D’autant plus que certaines scènes dans la version française passent obligatoirement en anglais (sous-titré en français). En regardant la version anglaise, vous éviterez d’écouter un acteur commencer sa phrase en français et la finir en anglais. Les sous-titres en français ne sont pas imposés et disponibles sous deux versions : l’une traduisant les scènes en anglais et les chansons et l’autre avec l’intégralité des dialogues.