Test Blu-ray / Host, réalisé par Rob Savage

HOST réalisé par Rob Savage, disponible en DVD et Blu-ray le 7 juillet 2021 chez Studiocanal.

Acteurs : Haley Bishop, Jemma Moore, Emma Louise Webb, Radina Drandova, Caroline Ward, Alan Emrys, Patrick Ward, Edward Linard, Jinny Lofthouse, Seylan Baxter, Jack Brydon, James Swanton…

Scénario : Gemma Hurley, Rob Savage & Jed Shepherd

Durée : 0h56

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Six amis engagent un medium pour une séance de spiritisme sur Zoom pendant le confinement. Très vite, la situation dégénère quand ils réalisent qu’ils ont laissé entrer un esprit maléfique chez eux… Survivront-ils à la nuit ?

Le confinement de 2020 a donné des idées à quelques producteurs et réalisateurs, obligés de s’adapter au contexte sanitaire, pour continuer à travailler malgré tout. Certains ont profité des rues désertées pour aller y filmer un film de science-fiction surfant sur la pandémie, à l’instar du calamiteux Songbird d’Adam Mason (et produit par Michael Bay), qui plongeait ses héros dans une partie de la Californie parasitée par la Covid 23. D’autres ont préféré s’inspirer de la multiplication des réunions Zoom à travers le monde. C’est le cas de Rob Savage, réalisateur de multiples courts métrages (Salt, Healey’s House, Absence, Sit in Silence), d’un long-métrage très remarqué en 2012 (Strings, récompensé aux British Independent Film Awards) et de séries (Fear Haus, Britannia, Bite Size Horror). Le metteur en scène livre un film-gadget, qui se déroule exclusivement sur le service désormais incontournable de conférence à distance, en exploitant les vidéoconférences, les réunions en ligne, le chat et la collaboration mobile dans un film d’épouvante, qui s’inscrit dans le registre du found-footage. En gros, une dizaine de comédiens ont été filmés en gros plan, de façon peu flatteuse, la plupart du temps scotchés devant leur écran, essayant de réagir face à des phénomènes paranormaux, qui font faire bifurquer Host vers le film d’épouvante à la Paranormal Activity. Le gros plus du film, c’est pour ainsi dire sa durée, 56 minutes montre en main, pas plus, pas moins, presque comme une véritable réunion Zoom. L’exposition des personnages est certes longuette, comme bien souvent dans le genre le spectateur est obligé de se farcir une présentation successive de protagonistes peu voire pas du tout intéressants, mais Host installe progressivement son dispositif malin dans une seconde partie plutôt immersive et sympathique. S’il n’innove en rien, au moins Rob Savage aura réussi son petit pari, tirer profit de la paranoïa, des angoisses, des doutes, du mal-être et de l’étouffement ressentis par une bonne partie de la population, pour au final signer un petit film d’horreur ponctué de bons moments.

Durant le confinement imposé suit à l’épidémie de COVID-19, un groupe d’amis met en place des appels en visioconférence quotidiens sur Zoom pour rester en contact. Pour l’appel de cette semaine, Haley engage une médium, Seylan, pour animer une séance. Un membre du groupe d’amis, Teddy, quitte intentionnellement l’appel car sa petite amie Jenny n’arrête pas de venir l’interrompre. Durant la séance une des membres, Jemma, souhaite rentrer en contact avec un ami, Jack, qui s’est suicidé. Seylan se retrouve déconnectée de l’appel à cause de différents problèmes techniques. Jemma avoue alors que l’histoire de Jack est inventée de toutes pièces. Les membres du groupe restants vont commencer à vivre des évènements étranges; le verre d’Emma se brise, la chaise d’Haley bouge grâce à une force invisible et Caroline voit un corps pendu dans son grenier. Haley réussit à faire revenir Seylan dans l’appel et à lui expliquer les différents phénomènes qu’ils ont vécu. Seylan pense alors que la blague de Jemma a invoqué un esprit démoniaque qui a pris l’apparence de Jack et elle va leur donner les instructions pour terminer la séance. L’esprit interrompt ces instructions avec d’autres phénomènes et Seylan se retrouve, encore une fois, déconnectée de l’appel. L’esprit va alors frapper et décimer le petit groupe…

Ne vous attendez surtout pas à un film qui va révolutionner un sous-genre usé jusqu’à la moelle (surtout qu’Unfriended et sa suite Unfriended: Dark Web sont déjà passés par là), ni même beau à regarder. En effet, il faut quand même le vouloir pour regarder des comédiennes pleurer, le visage quasi-collé à l’écran, la morve coulant du nez comme Adèle Exarchopoulos dans La Vie d’Adèle : Chapitres 1 et 2. Ce qui fonctionne dans Host, c’est avant tout une atmosphère anxiogène, une ambiance cloisonnée, le groupe d’amies auquel se greffe l’intervention d’un seul « mâle », avant que le mal (sans e donc) s’installe. Du début à la fin (mention spéciale au générique), on se laisse facilement porter par cette « réunion » à laquelle le spectateur est convié comme « invité libre », au même titre que l’entité démoniaque qui parvient à se taper l’incruste dans cette séance de spiritisme qui tourne (très) mal. Les actrices principales, dont les personnages portent leur véritable prénom, s’en sortent bien, malgré leur rôle forcément limité à quelques grandes lignes, avec d’un côté la blagueuse de service, la sensible, la téméraire, la geek, la nana dont le couple est en crise…

Si on en vient à imaginer (qui a dit fantasmer) notre boss en train de se faire fracasser le crâne par un esprit au cours d’une réunion qui parasite notre télétravail (autrement dit qui a interrompu notre série ou notre film en cours), c’est que Host marche bien, malgré les réticences que l’on pouvait avoir au tout début. Diffusé en exclusivité sur la plateforme Shudder dès le 30 juillet 2020, Host su se faire une place dans les services de vidéo à la demande, ainsi qu’au festival de Gerardmer où il faisait partie des films en compétition. Et pour une fois, nous vous conseillerons de visionner ce film sur un ordinateur, afin de renforcer l’expérience.

LE BLU-RAY

Host débarque chez Studiocanal en DVD et en Blu-ray. Jaquette au visuel intrigant. Le menu principal est fixe et muet.

Sortie technique, aucun supplément.

L’Image et le son

Host a été réalisé comme si le spectateur se retrouvait « invité » à une réunion Zoom. L’interface a donc été reconstituée et toute l’intrigue se déroulera du début à la fin comme si l’audience regardait son écran ordinateur. On imagine que l’image a ensuite été retravaillée, histoire de recréer des bugs de connexion. Ainsi, certains plans paraissent déformés, figés, pixelisés, salis, avec parfois un grain ajouté, des couleurs délavées, selon les sources vidéo disparates. Studiocanal respecte toutes les volontés artistiques du cinéaste. Le master se révèle impeccable, le relief est parfois probant, le piqué est acéré, les détails aléatoires, les contrastes appréciables.

Les mixages DTS HD Master Audio 5.1 remplissent aisément leurs fonctions et distillent de saisissants effets latéraux. Comme pour l’image, le son a été retravaillé en postproduction, altéré, dégradé. Ces partis-pris sont une fois de plus conservés et le confort acoustique assuré. Pas de musique, donc l’ambiance passe essentiellement, uniquement même, à travers les ambiances. La spatialisation est donc forcément limitée, mais efficace aux moments opportuns. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant. Le changement de langue est verrouillé et les sous-titres imposés sur la piste anglaise.

Crédits images : © Studiocanal / Shadowhouse Films & Boo-Ums / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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