Test Blu-ray / Detective Knight : Rogue, réalisé par Edward Drake

DETECTIVE KNIGHT : ROGUE réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 3 janvier 2023 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Bruce Willis, Beau Mirchoff, Lochlyn Munro, Corey Large, Trevor Gretzky, Michael Eklund, Jimmy Jean-Louis, Johnny Messner…

Scénario : Edward Drake & Corey Large

Photographie : Laffrey Witbrod

Musique : Scott Curie

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

L’inspecteur James Knight est un vétéran des forces de police de Los Angeles. Alors que la ville se prépare à fêter Halloween, un braquage tourne mal et des policiers sont pris pour cible. Les braqueurs parviennent à s’enfuir à New York, mais Knight se lance à leur poursuite, hors de sa juridiction.

C’est sur la « trilogie » Detective Knight que Bruce Willis tire sa révérence, ayant depuis mis un terme à sa carrière pour cause de maladie, après avoir été diagnostiqué aphasique. Beaucoup garderont un goût amer d’avoir vu le comédien se perdre dans une multitude de productions indignes de son talent, dans lesquelles il ne faisait qu’apparaître la plupart du temps, histoire de vendre le bouzin en question sur son nom. Ces dernières années, moult Direct-To-Video auront ainsi garni ce qui reste des bacs dans les enseignes spécialisées. Parmi ces titres que l’auteur de ces mots aura passé en revue (ou juste vu, pour se tenir « au courant »), Gasoline Alley, American Siege, Cosmic Sin, Apex, Anti-Life, Paradise City (bientôt en DVD-Blu-ray en France), un nom revient systématiquement, celui d’Edward Drake, réalisateur (et auteur) des quatre premiers, seulement scénariste des deux autres, parfois aussi producteur. Bruce Willis et Edward Drake remettent une dernière fois le couvert, mais pour trois films d’affilée centrés sur le même personnage, un ancien flic hanté par son passé, qui n’aura demandé en tout et pour tout que trois jours de tournage pour la « tête d’affiche », un jour de prises de vues pour chaque épisode. Il est clair d’emblée, bien que tout soit fait pour nous faire croire le contraire, que Bruce Willis n’est pas le héros du film, rôle laissé à Beau Mirchoff (dans le rôle du Rogue éponyme), qui pour le coup s’en sort très bien. Ne vous attendez pas à un départ en fanfare pour l’inoubliable John McClane, mais plutôt à un au revoir discret, sur la pointe des pieds, en tant que figurant de prestige…

À Los Angeles, quatre hommes masqués ont dévalisé un fourgon blindé. Après l’arrivée de la police, les criminels volent une voiture dans un parking voisin. Cependant, les forces de l’ordre coincent le groupe et l’un des voleurs se met à tirer à l’aveuglette. Le detective Knight et son partenaire Fitz interviennent et ce dernier est grièvement blessé. Dans le chaos, les criminels parviennent à s’enfuir, en direction de New York dans un avion privé. Celui qui a mené le casse est un dénommé Casey Rhodes, accompagné de Mercer, la tête brûlée du groupe, de Mike, le meilleur ami de Casey et de Sykes, la fille du groupe. L’officier Sango explique à Knight que ce genre de braquage a lieu dans tout le pays et qu’il y a – étrangement – le même avion qui était stationné dans chaque ville où un vol a eu lieu. Le jet privé appartient à Winna, un homme d’affaires plein aux as. À partir de ces informations, Knight déclare qu’il connaît Winna et qu’il est à l’origine un bookmaker. Un lien complexe semble unir les deux hommes.

Trick or treat, mother fucker !

Detective Knight : Rogue est donc le premier volet d’une trilogie composée également de Detective Knight : Redemption et de Detective Knight : Independence, trois films trèèès légèrement reliés entre eux, et dont l’évolution des personnages aurait très largement tenu sur un seul et même épisode. Chacun peut se voir indépendamment et à ce titre, ce Rogue est le plus réussi du lot, grâce à l’interprétation de Beau Mirchoff, découvert dans Scary Movie 4 de David Zucker, puis vu par la suite Numéro 4 de D.J. Caruso et L’Expérience interdite : Flatliners de Niels Arden Oplev, sans oublier une vingtaine d’épisodes de la série Desperate Housewives. Charismatique, un mix entre le critique de cinéma Frédéric Mercier et Stephen Amell, l’acteur né en 1989 est impeccable dans la peau d’un sportif déchu, obligé de se mettre à réaliser quelques braquages avec quelques complices pour faire vivre sa famille, tout en essayant de se sortir d’une addiction aux médicaments. Son chemin va alors croiser celui de l’inspecteur James Knight…mais pas longtemps, puisque ce dernier n’apparaîtra que sporadiquement pendant 105 minutes.

Honnêtement, Detective Knight : Rogue est une série B plaisante, bien emballée, élégamment photographiée et suffisamment rythmée pour qu’on ne s’ennuie pas devant. Bien sûr, il est difficile de voir Bruce Willis murmurer encore plus que d’habitude et les subterfuges pour faire exister son personnage à l’écran, ou tout simplement pour lui faire réciter quelques dialogues réduits à leur strict minimum sont visibles du début à la fin, mais ça passe. L’intrigue n’est pas follement originale, mais l’ensemble se tient, le divertissement est assuré, ça canarde abondamment à plusieurs reprises et ce d’entrée de jeu avec une fusillade violente dans un parking. En ce qui concerne la psychologie du personnage de Rogue, disons qu’elle se révèle au fur et à mesure, quand les autres parlent de lui (comme Bruce Willis n’apparaît que rarement), jusqu’au dernier acte, où masqué (procédé maladroit pour avoir recours à une doublure), Knight entreprend de faire le ménage à coups de balles dans la tête. Le reste du casting est aussi pas mal du tout, Lochlyn Munro, Johnny Messner et Trevor Gretzky (habitués des DTV de Bruce Willis et même de Steven Seagal), ainsi que l’excellente Keeya King, qui tirent leur épingle du jeu.

Il faut bien être conscient de la qualité toute relative du produit auquel on va assister avant de lancer le film, mais en l’état, Detective Knight : Rogue n’est certainement pas le plus mauvais film dans lequel est apparu Bruce Willis (ce sont plutôt les autres trucs filmés du même metteur en scène) en fin de parcours et assurément sa meilleure collaboration avec le réalisateur Edward Drake. La critique de Detective Knight : Redemption arrive, soyez patients…

LE BLU-RAY

C’est donc sous les couleurs de Metropolitan Video que la trilogie Detective Knight fait son apparition, les trois épisodes sortant à tour de rôle dans les bacs, Rogue le 3 janvier, Redemption le 16 février et Independence le 7 avril 2023. Le visuel de la jaquette est forcément centré sur Bruce Willis, comme la majeure partie de ses DTV ces dernières années. Le menu principal est animé et musical.

Le premier supplément d’une durée de près de 4 minutes, est une featurette promotionnelle, au cours de laquelle le réalisateur Edward Drake présente la trilogie Detective Knight, écrite spécialement pour Bruce Willis, sur lequel il ne tarit pas d’éloges, mais sans jamais évoquer bien sûr la maladie. Des images de plateau illustrent ce module, tandis qu’Edward Drake passe en revue son casting, le boulot de son directeur de la photographie Laffrey Witbrod, ainsi que ses références comme Heat de Michael Mann, L’Ultime Razzia de Stanley Kubrick et Le Samouraï de Jean-Pierre Melville.

L’autre bonus ressemble à un commentaire audio, le réalisateur intervenant en voix-off sur les trois scènes principales de fusillades du film (18’), utilisant visiblement une palette graphique pour mettre en relief certains points sur l’écran. Des propos vraiment intéressants, très informatifs sur les conditions (drastiques) de tournage et la création des effets spéciaux.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces de films avec Bruce Willis, disponibles chez Metropolitan.

L’Image et le son

Si l’on excepte deux ou trois plans plus doux, la copie HD du film d’Edward Drake se révèle irréprochable. Que l’histoire se déroule dans les décors urbains standards, ou bien dans des intérieurs froids, le master restitue brillamment les partis pris esthétiques de la belle photographie du film. Le relief est omniprésent, le piqué aiguisé comme une lame de rasoir, la clarté de mise et les contrastes d’une densité indiscutable. Le cadre large est excellemment exploité, les détails sont légion et la profondeur de champ impressionnante. Le nec plus ultra de la Haute définition, c’est superbe.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.

Crédits images : © Metropolitan Video / New Line Productions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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