Test Blu-ray / Criminal – Un espion dans la tête, réalisé par Ariel Vromen

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CRIMINAL – UN ESPION DANS LA TETE (Criminal) réalisé par Ariel Vromen, disponible en Blu-ray et DVD le 5 septembre 2016 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Kevin Costner, Gary Oldman, Tommy Lee Jones, Gal Gadot, Jordi Mollà, Michael Pitt, Ryan Reynolds, Alice Eve et Scott Adkins

Scénario : Douglas Cook, David Weisberg

Photographie : Dana Gonzales

Musique : Keith Power, Brian Tyler

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Dans une ultime tentative pour contrecarrer un complot et une terrifiante catastrophe, les autorités décident d’implanter la mémoire et le savoir-faire d’un agent de la CIA décédé dans le corps d’un condamné à mort aussi imprévisible que dangereux. Il est l’unique chance – à haut risque – d’achever la mission… D’autant qu’en récupérant l’esprit de l’ancien agent, le condamné a aussi hérité de ses secrets…

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Même s’il n’a jamais retrouvé le succès qu’il a connu dans les années 1990, Kevin Costner n’a jamais arrêté de tourner. Les années ont fait de lui un fringuant sexagénaire, un monstre de charisme, un des rares comédiens à insuffler l’élégance propre aux stars du cinéma classique dans l’industrie contemporaine. Ces dernières années, le comédien se sera facilement démarqué dans l’excellent The Company Men de John Wells et Le Pari (Draft Day) d’Ivan Reitman, inédit dans les salles françaises et pourtant très bon. On ne l’attendait pas dans le rôle d’un sociopathe dans Criminal – Un espion dans la tête, réalisé par Ariel Vromen, auteur d’un navet avec Marisa Tomei, Danika, et du très bon The Iceman avec Michael Shannon, Winona Ryder et James Franco. A l’instar de son précédent long métrage, Ariel Vromen offre à Kevin Costner l’opportunité d’incarner un homme dépourvu d’émotions et de remords, très violent et glacial. Criminal – Un espion dans la tête repose sur une réalisation soignée, un cadre léché, une photographie inspirée et un casting haut de gamme excellemment dirigé auquel s’ajoutent Gary Oldman, Tommy Lee Jones, Ryan Reynolds, Jordi Mollà, Gal Gadot, Michael Pitt, Alice Eve et Scott Adkins.

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Croisement entre La Machine de François Dupeyron (à réhabiliter et d’ailleurs à quand en DVD ?), Volte/Face de John Woo et Renaissances de Tarsem Singh pour lequel Ryan Reynolds fait d’ailleurs étrangement le lien, le quatrième long métrage trouve sa propre identité après un prologue très « Jason Bourne ». Un petit élément de science-fiction vient ensuite se greffer à l’histoire d’espionnage, en gros un anarchiste espagnol est sur le point de s’emparer d’un virus informatique grâce auquel il pourrait contrôler l’armement de toutes les nations. Jerico Stewart (Kevin Costner) est un prisonnier placé sous haute-surveillance qui a passé plus de la moitié de sa vie derrière les barreaux. Il est utilisé comme cobaye dans une expérience scientifique, dernière chance pour mettre la main sur celui qui menace la planète. Décédé lors d’une mission où il devait faire passer aux Etats-Unis un hacker repenti détenant le secret du piratage informatique, la partie encore active du cerveau de l’agent de la CIA Bill Pope (Ryan Reynolds) est transplantée dans celui de Jerico Stewart, qui possède une particularité rare puisqu’une partie de son cerveau demeure en jachère. Cette expérience menée par le Dr. Franks (Tommy Lee Jones) sous la supervision de Quaker Wells (Gary Oldman) l’agent chargé de l’affaire, va donner quelques résultats troublants. Mais Jerico parvient (évidemment) à se faire la malle. Toutefois, il est rattrapé par les souvenirs, les réflexes, la déontologie et les talents de Bill Pope. Jerico Stewart doit se rendre à l’évidence, il ressent pour la première fois. Assailli par des sentiments, il découvre que Bill Pope était marié et père d’une petite fille. Il décide de leur rendre une petite visite…

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Voilà en gros le résumé de la première partie de cet excellent thriller, qui n’a malheureusement connu aucun succès dans les salles. Le scénario possède un côté old-school proche du divertissement des années 1990. Cela n’a rien d’étonnant quand on constate que Criminal – Un espion dans la tête a été écrit par Douglas Cook et David Weisberg, scénaristes du cultissime Rock de Michael Bay. Le récit est solidement tenu, le rythme lent mais maîtrisé et la ville de Londres offre un décor atypique à l’ensemble, qui ne manque pas de classe. Kevin Costner avait d’abord refusé le rôle principal deux fois de suite en raison d’un scénario trop paresseux. Oui bon d’accord, il avait récemment accepté celui de Luc Besson pour 3 Days to Kill le navet de McG, mais cela lui a peut-être servi de leçon ! Toujours est-il que les réécritures ont visiblement porté leurs fruits, d’autant plus que Kevin Costner s’est ensuite non seulement impliqué à fond dans l’incarnation de Jerico, mais également dans la salle de montage où il a donné un coup de main au réalisateur.

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Le film ne repose pas sur ses scènes d’action, finalement peu présentes, mais sur l’évolution de son personnage et l’émotion affleure là où on l’attendait le moins. Si Criminal – Un espion dans la tête contentera les adeptes du cinéma d’action, ce thriller vaut surtout pour l’exceptionnelle performance de Kevin Costner, bad-ass dans ce rôle musclé, sombre, complexe et violent. En un mot impérial.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Criminal – Un espion dans la tête, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Pour sa sortie dans les bacs, le film d’Ariel Vromen arbore le même visuel que l’affiche d’exploitation française. Le menu principal est sobre, animé et musical.

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La section des suppléments comprend tout d’abord quatre petites scènes coupées (4’). Nous retiendrons notamment la première qui montre Bill Pope (Ryan Reynolds) tuer un des hommes de Xavier Heimdahl (Jordi Mollà) qui le traquaient. La troisième confronte le Dr. Franks à Xavier Heimdahl, qui s’en prend à sa mère dans une maison de repos.

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A l’occasion de la sortie de Criminal – Un espion dans la tête dans les salles françaises, Kevin Costner et Ariel Vromen se plient au jeu de la promotion. Le comédien parle de son personnage, de la façon dont il l’a abordé et considère qu’il s’agit d’un de ses rôles les plus intéressants. De son côté, le réalisateur parle de ses références (Sidney Lumet, William Friedkin, Alan J. Pakula, Tony Scott et Michael Mann) et des partis pris. Quelques images dévoilent l’envers du décor avec le cinéaste à l’oeuvre sur le plateau avec ses acteurs.

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Mais le plus gros de cette interactivité s’avère le making of (40’), composé cette fois encore d’images issues des prises de vues, mais également de formidables interviews de l’équipe du film (producteurs, scénariste, réalisateur, comédiens, compositeur), notamment Kevin Costner qui parle de sa carrière sans langue de bois, posément, en avouant également avoir refusé le rôle deux fois de suite car il ne trouvait pas le scénario à la hauteur. Les acteurs parlent essentiellement du personnage atypique de Kevin Costner et de leur collaboration avec lui. Ariel Vromen a ensuite proposé au comédien de participer au montage pendant une quinzaine de jours. Ses précieux conseils l’ont notamment aidé à revoir l’intégralité des scènes déjà montées, mais également celles qu’il avait mises de côté.

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L’Image et le son

Ce master HD (1080p, AVC) de Criminal – Un espion dans la tête ne déçoit pas et se révèle même superbe. Le piqué et le relief sont acérés tout du long et permet d’apprécier les visages des comédiens, la clarté est de mise, le léger grain respecté, le cadre large offre un lot confondant de détails y compris sur les très nombreuses scènes sombres et la belle photographie marquée par des teintes chaudes est habilement restituée. Evidemment, la copie est d’une propreté immaculée, les contrastes sont denses. Les meilleures conditions techniques sont réunies et la définition est exemplaire.

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Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.

L’éditeur joint également les sous-titres français, destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

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Crédits images : © Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard

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