Test 4K UHD / Les Trois Mousquetaires, réalisé par Richard Lester

LES TROIS MOUSQUETAIRES (The Three Musketeers) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Michel Legrand

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche. C’est ainsi qu’il sera mêlé à l’intrigue des ferrets que la reine a donnés à son amant, le duc de Buckingham. Déjouant les pièges de Milady de Winter et du comte de Rochefort, les âmes damnées du cardinal de Richelieu, il sauvera l’honneur de la reine.

Le cinéma n’a pas tardé pour s’emparer du roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle en 1844, puis édité la même année en volume, puisque la première adaptation date de 1903 et nous la devons au maître Georges Méliès, film aujourd’hui perdu…Le magicien y reviendra six ans plus tard (Le Mousquetaire de la reine), tout comme son compatriote Max Linder, qui pour le coup tournera sa version, L’Étroit Mousquetaire (1922), outre-Atlantique. Impossible de lister les versions qui suivront, en Italie, aux États-Unis (dont une avec Douglas Fairbanks), au Mexique, etc…les plus célèbres demeurent sans doute celle de 1948 de George Sidney, avec Gene Kelly, Lana Turner, Vincent Price, Van Heflin et Angela Lansbury, celle de 1953 d’André Hunebelle avec Georges Marchal et Bourvil, sans oublier celle de 1961, mise en scène par Bernard Borderie avec Gérard Barray, Mylène Demongeot, Georges Descrières et Guy Delorme, inoubliable en comte de Rochefort. En 1973, les français ont été un peu plus frileux avec Les Trois MousquetairesThe Three Musketeers (seulement 629.000 entrées), emballé cette fois par Richard Lester, prestigieuse production qui réunissait pourtant une distribution quatre étoiles, avec Michael York (D’Artagnan), Oliver Reed (Athos), Richard Chamberlain (Aramis), Frank Finlay (Porthos), Faye Dunaway (Milady), Raquel Welch (Constance Bonacieux), Geraldine Chaplin (Anne d’Autriche), Jean-Pierre Cassel (Louis XIII), Christopher Lee (Rochefort) et Charlton Heston (Richelieu). Entièrement tourné en Espagne, Les Trois Mousquetaires devait à l’origine être une fresque de plus de 3h30, comprenant un entracte. Mais la famille de producteurs Salkind (Alexander, Ilya et Michael) a préféré la scinder en deux films, sans en avertir les comédiens, ce qui allait entraîner quelques procès. Coup de chance pour les Salkind, la première partie est un immense succès international, assurant un doublé l’année suivante pour On l’appelait MiladyThe Four Musketeers: Milady’s Revenge. Le premier volet s’avère une redoutable et irrésistible comédie pour toute la famille, menée à cent à l’heure et portée par un casting d’exception. Si les scènes d’affrontement ont pris du plomb dans l’aile, le scénario de George MacDonald Fraser a su reprendre les ingrédients principaux du livre original et en restitue l’âme, notamment à travers de succulents dialogues. De grands numéros d’acteurs, beaucoup d’humour, du panache, de l’aventure, on en redemande.

Le jeune d’Artagnan, cadet de Gascogne quitte son village natal pour Paris afin d’entrer dans la compagnie des mousquetaires. En route, il se fait humilier par un inconnu dont il ignore qu’il est un agent du cardinal de Richelieu, Rochefort en mission auprès de Milady de Winter. Rochefort lui dérobe la lettre de recommandation écrite par son père à l’intention de M. de Tréville, capitaine des mousquetaires du Roi. À Paris, d’Artagnan se présente quand même à M. de Tréville, qui ne peut lui promettre une place dans sa compagnie. En sortant de l’hôtel, alors qu’il cherche à rattraper Rochefort, d’Artagnan provoque, bien malgré lui, les trois mousquetaires en duel, en heurtant l’épaule blessée d’Athos, en se prenant les pieds dans le manteau de Porthos et en ramassant un mouchoir compromettant d’Aramis. Mais les duels sont interdits. Trop heureux de prendre en défaut les mousquetaires du roi, les gardes du Cardinal Richelieu interviennent alors que d’Artagnan s’apprête à croiser le fer. Les mousquetaires refusent de rendre les armes et d’Artagnan se range alors du côté de ses anciens adversaires pour leur prêter main-forte. Après un rude combat où les gardes du Cardinal sont défaits, les quatre jeunes gens se jurent amitié. Reçus par Louis XIII, d’Artagnan se voit offrir 40 pistoles de la main du roi ; il entre comme cadet dans la garde de M. des Essarts. Le jeune homme s’éprend de l’épouse de son propriétaire, Constance Bonacieux, lingère de la reine Anne d’Autriche, enlevée par Rochefort. La jeune femme, secourue par d’Artagnan, révèle à ce dernier que Richelieu cherche à compromettre la reine en dévoilant la relation amicale que celle-ci entretient avec le duc de Buckingham, favori du roi Charles Ier d’Angleterre.

Dès le générique, Richard Lester instaure une ambiance bad-ass avec cette rapière sortie lentement de son fourreau, qui laisse place à un combat aux effets stylistiques presque fantastiques. Très vite, la légèreté s’impose avec d’Artagnan, jeune chien fou auquel Michael York (qui sortait de Cabaret de Bob Fosse et s’apprêtait à monter à bord de l’Orient-Express pour Sidney Lumet) prête toute son agilité et son incroyable énergie. Ses camarades ne sont évidemment pas en reste, même si Richard Chamberlain reste sans doute le plus effacé de la troupe dans le rôle d’Aramis. Mention spéciale aussi au tandem machiavélique Christopher Lee/Charlton Heston, les deux monstres ayant l’air de prendre beaucoup de plaisir à se donner la cinglante réplique. Le personnage de Milady de Winter est un peu plus en retrait, mais tiendra le haut de l’affiche dans la suite. Richard Lester a voulu mettre le paquet sur la reconstitution, qui ne déçoit pas avec de très beaux costumes et des décors soignés, bien que les palais ibériques en feront tiquer plus d’un.

The Three Musketeers est un divertissement mené de main de maître par un cinéaste qui avait déjà un sacré background (Quatre garçons dans le ventA Hard Day’s Night, Au secours !Help!, Le Knack… et comment l’avoirThe Knack… and How to Get It), qui revenait alors sur le devant de la scène après quelques échecs commerciaux et une pause de quatre années. En revenant au roman d’Alexandre Dumas, le réalisateur et son scénariste parviennent à s’approprier ce récit légendaire, en y imposant leur griffe, sans tomber dans le piège de la parodie, mais en y insufflant un humour so british.

Il en résulte un spectacle haut en couleur (superbe photo de David Watkin, La Rose et la Flèche), burlesque et même à la limite du vaudeville (la sublime Raquel Welch en Constance Bonacieux s’en donne à coeur joie et sera récompensée par le Golden Globe), beau à regarder, bourré d’action, de rebondissements et de sentiments, le tout souligné par la partition endiablée de Michel Legrand. Le public sera donc au rendez-vous, tout comme il le sera pour On l’appelait Milady six mois plus tard. Surprise, ce diptyque deviendra une trilogie puisque la même équipe sera réunie en 1989 dans Le Retour des Mousquetaires The Return of the Musketeers, librement adapté du roman Vingt ans après.

LE COMBO BLU-RAY + 4K UHD

Plus de dix ans après sa dernière édition en DVD, Les Trois Mousquetaires version Richard Lester revient dans les bacs, en combo Blu-ray + 4K UHD chez le même éditeur, autrement dit Studiocanal. On l’appelait Milady sort simultanément, mais point de nouvelles concernant le troisième volet, à savoir Le Retour des Mousquetaires. Le visuel (laid) de la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur noire, fait étonnamment la part belle à Richard Chamberlain, sans doute plus vendeur en France grâce à la mini-série Les Oiseaux se cachent pour mourir. Le menu principal est très légèrement animé et muet.

On commence les suppléments par un petit et sympathique making of d’époque (6’45), composé de nombreuses images de tournage et des propos de l’équipe du film (metteur en scène, acteurs, compositeur…) enregistrés sur le plateau. Chacun s’exprime sur l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas et sur les personnages.

Nous trouvons ensuite un long entretien avec Neil Sinyard, auteur de l’ouvrage The Films of Richard Lester (publié en 1985). Durant un peu plus d’une demi-heure, Les Trois Mousquetaires est replacé dans la carrière du réalisateur, avec tout d’abord un beau tour d’horizon de sa filmographie avant le long-métrage qui nous intéresse aujourd’hui. Neil Sinyard passe en revue tous les aspects des Trois Mousquetaires qui nous intéressent, à savoir les partis pris de cette nouvelle adaptation du roman d’Alexandre Dumas, les volontés artistiques, la psychologie des personnages, les lieux de tournage, le casting, la musique de Michel Legrand et le triomphe du film.

Le dernier bonus, et non des moindres, est un documentaire rétrospectif sur Les Trois Mousquetaires et sa suite, réalisé au début des années 2000. Cette partie de 23 minutes est consacrée logiquement au premier volet et compile les témoignages des producteurs Ilya Salkind et Pierre Spengler, ainsi que des comédiens Michael York, Frank Finlay, Charlton Heston, Raquel Welch et Christopher Lee. De nombreux arguments ont visiblement été repris par Neil Sinyard à partir de ce supplément, ce qui nous vaut de nombreuses redondances. Néanmoins, les deux modules se complètent bien, les souvenirs de tournage sont nombreux et on y apprend même que les Beatles avaient été envisagés pour camper les rôles principaux.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce américaine et la bande-annonce anglaise.

L’Image et le son

Ma-gni-fi-que. Et encore, on peut déjà vous dire que le 4K UHD d’On l’appelait Milady est encore plus beau que celui-ci qui est vraiment splendide. Un lifting total (vraisemblablement tiré du négatif original), qui respecte la texture argentique. Le nouvel étalonnage des couleurs est fantastique, lumineux, le ciel pastel, le rouge vibrant, le pourpre chaud, le piqué est acéré, les contrastes denses, la profondeur de champ impressionnante, la propreté dingue, la stabilité jamais prise en défaut. Seules les scènes sombres ou tamisées sont sans doute moins riches, mais ce serait vraiment chercher la petite bête tant le résultat est exceptionnel.

Les Trois Mousquetaires est disponible en anglais, français et allemand 2.0 LPCM. En version originale, comme dans la langue de Molière, les mixages instaurent un très large confort acoustique. L’écoute est aérée avec des dialogues clairs et affirmés, ainsi qu’une belle délivrance des lames qui s’entrecroisent durant les combats. La restauration ne fait aucun doute et surtout, aucun souffle n’est à déplorer. Les sous-titres ne sont pas imposés.

Crédits images : © Studiocanal / Film Trust / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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