
UNE VIE ENTRE DEUX OCEANS (The Light Between Oceans) réalisé par Derek Cianfrance, disponible en DVD et Blu-ray le 6 février 2017 chez Metropolitan Vidéo
Acteurs : Michael Fassbender, Alicia Vikander, Rachel Weisz, Florence Clery, Jack Thompson, Thomas Unger…
Scénario : Derek Cianfrance d’après le roman de M.L. Stedman
Photographie : Adam Arkapaw
Musique : Alexandre Desplat
Durée : 2h14
Date de sortie initiale : 2016
LE FILM
Quelques années après la Première Guerre mondiale en Australie. Tom Sherbourne, ancien combattant encore traumatisé par le conflit, vit en reclus avec sa femme Isabel, sur la petite île inhabitée de Janus Rock dont il est le gardien du phare. Mais leur bonheur se ternit peu à peu : Isabel ne peut avoir d’enfant… Un jour, un canot s’échoue sur le rivage avec à son bord le cadavre d’un homme et un bébé bien vivant. Est-ce la promesse pour Tom et Isabel de fonder enfin une famille ?

Révélé en 2010 avec son deuxième long métrage Blue Valentine, interprété par Michelle Williams et Ryan Gosling, le réalisateur Derek Cianfrance a ensuite confirmé avec The Place Beyond the Pines, encore une fois porté par Ryan Gosling, avec également Eva Mendes et Bradley Cooper. Bien que surestimés, ces deux films démontraient le savoir-faire du réalisateur américain et imposaient sans mal une nouvelle sensibilité. C’est peu dire que son dernier long métrage, Une vie entre deux océans, déçoit considérablement. Même si les thèmes demeurent proches de ses précédents longs métrages, à savoir la famille, la paternité et la maternité, les responsabilités, le poids des secrets qui peut à la fois détruire et souder un couple, les choix et leurs conséquences à travers une réaction en chaîne, ce nouvel opus croule malheureusement sous les clichés et les effets téléphonés, qui rendent l’histoire complètement improbable.




Sur une petite île perdue au large de l’Australie, peu après la Première Guerre mondiale, Tom Sherbourne, le gardien du phare, vit heureux avec son épouse Isabel. Loin du tumulte du monde, il peut enfin oublier tout ce qu’il a vécu au combat. Malgré deux tentatives, Isabel ne peut pas avoir d’enfants, et la jeune femme se désespère. Un jour, un canot vient s’échouer sur la plage, avec à son bord le cadavre d’un homme et un bébé encore en vie. Ils décident de cacher cet événement, se débarrassent du corps et adoptent l’enfant. Une vie entre deux océans est l’adaptation cinématographique du roman éponyme de l’australienne M.L. Stedman, best-seller mondial de l’année 2012, traduit en 35 langues et inscrit sur les listes prestigieuses du New York Times et du USA Today. Conquis par ce livre, qu’il a lu de nombreuses fois, Derek Cianfrance s’est occupé seul de cette transposition. Il a ensuite jeté son dévolu sur la comédienne suédoise Alicia Vikander, révélée par Royal Affair de Nikolaj Arcel, qui a depuis conquis Hollywood jusqu’à obtenir l’Oscar du meilleur second rôle féminin en 2016 pour The Danish Girl. L’éclectique et prolifique Michael Fassbdender lui donne la réplique. Coup de foudre sur le plateau, les deux acteurs ne se sont plus quittés depuis le tournage d’Une vie entre deux océans. La troisième tête d’affiche n’est autre que la talentueuse et magnifique Rachel Weisz.




Le film partait donc sous les meilleurs auspices, alors pourquoi Une vie entre deux océans s’avère un mélodrame raté ? Rien ne fonctionne du début à la fin. Le cinéaste a beau prendre soin de chaque plan et insuffler une grande sensibilité, l’histoire prend l’eau d’emblée et n’est en rien convaincante. S’il n’y a rien à redire sur le jeu des comédiens, le contraire eût été étonnant, qui se livrent sans la moindre retenue, les personnages agacent, irritent, les effets téléphonés s’enchaînent comme des perles sur un collier, les rebondissements sont improbables. Derek Cianfrance joue la carte de l’émotion pudique et du romanesque, mais s’enlise dans un pathos qu’on ne lui connaissait pas. L’alchimie du couple vedette est réelle, on a vu à quel point depuis, mais rien n’y fait, le récit, qui devait bien passer à la lecture, est invraisemblable à l’écran et l’empathie ne prend jamais car tout paraît artificiel, surligné et poussif. L’homme est seul ? Il rencontre une jeune femme qui tombe immédiatement amoureuse de lui. Ils ne peuvent pas avoir d’enfant après deux tentatives ? Un bébé arrive dans une barque poussée par la marée. Et ainsi de suite jusqu’à la fin. Demeurent les sublimes décors naturels de la Nouvelle-Zélande, mais c’est finalement tout ce qu’on retient de ce mélo manichéen et dégoulinant, nappé des violons conduits par Alexandre Desplat, qui s’agitent non stop pendant deux heures. Assommant.



LE BLU-RAY
Le Blu-ray d’Une vie entre deux océans, disponible chez Metropolitan, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est sobre, animé et musical.

Ceux qui auraient le courage d’écouter le commentaire audio du réalisateur Derek Cianfrance, accompagné de son ancien professeur de cinéma Phil Solomon, devront faire confiance à leurs rudiments d’anglais puisque l’éditeur ne propose pas les sous-titres français pour ce supplément.
Alicia Vikander est triste de ne pas trouver les sous-titres français pour le commentaire audio !
Nous trouvons une featurette promotionnelle (17’) composée d’entretiens avec le metteur en scène Derek Cianfrance, les trois comédiens principaux et les producteurs. Chacun revient sur les conditions originales de tournage, puisqu’afin de capter le réel, le réalisateur laissait tourner sa caméra pendant une vingtaine de minutes en demandant à ses acteurs « d’être » plutôt que de jouer. Les images des prises de vue montrent donc Michael Fassbender et Alicia Vikander jardiner, peindre, se promener.





L’autre module de 5 minutes se focalise sur les lieux de tournage, en particulier le phare de Cape Campbell, situé au nord-est de South Island en Nouvelle-Zélande. Les mêmes protagonistes que dans le segment précédent s’expriment à nouveau sur les méthodes de Derek Cianfrance.





L’Image et le son
Malgré son passage inaperçu dans les salles françaises, Une vie entre deux océans bénéficie d’une superbe édition HD. Metropolitan prend soin du mélodrame de Derek Cianfrance pour son arrivée dans les salons en Blu-ray. Un master HD irréprochable au transfert immaculé. Respectueux des volontés artistiques originales, la copie se révèle un petit bijou technique alliant des teintes chaudes, ambrées et dorées, avec des teintes un peu plus froides, le tout étant soutenu par un encodage AVC de haute volée. Le piqué, tout comme les contrastes, sont tranchants, avec des arrière-plans bluffants de précision. Les gros plans sont ciselés à souhait, la colorimétrie est joliment laquée, le relief omniprésent. Un service après-vente remarquable et élégant.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais qui imposent une balance impressionnante des frontales comme des latérales, des effets annexes très présents et dynamiques, des voix solidement exsudées par la centrale. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. Mention spéciale aux ambiances naturelles avec notamment le vent environnant et omniprésent. L’éditeur joint également les sous-titres français, destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste en Audiodescription.




Crédits images : © Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

















Crédits images : © Movinside – MGM / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr



















































































Crédits images : © Wild Bunch Distribution / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr



















Chris Foggin, jeune réalisateur né en 1985, signe ici son premier long métrage après avoir fait ses classes en tant que troisième assistant sur des films aussi divers que W.E. de Madonna (2011), le magnifique Deep Blue Sea de Terence Davies (2011), My Week with Marilyn de Simon Curtis (2011) et Le Dernier pub avant la fin du monde d’Edgar Wright (2013). Après quelques courts métrages, il décide d’adapter un scénario écrit par ses amis Sebastian De Souza et Preston Thompson, qui se sont également réservés les rôles respectifs de Milo, le petit ami d’Evelyn, et de Cassius, le pote bon vivant. Au générique, si le nom de Will Poulter ne dira pas forcément grand-chose aux spectateurs, ils reconnaîtront immédiatement sa tête (et ses sourcils) s’ils ont vu Les Miller, une famille en herbe, dans lequel il jouait le simplet Kenny. Vu depuis dans Le Labyrinthe et The Revenant, prochainement chez David Michôd et Kathryn Bigelow (excusez du peu), il porte ici brillamment le film sur ses épaules. Il fait dire qu’il est aussi très bien accompagné, puisque l’objet de son affection n’est autre que la divine Alma Jodorowsky, petite-fille d’Alejandro Jodorowski, aperçue dans La Vie d’Adèle et Juillet août de Diastème. Notons également la participation de Cara Delevingne, dans un rôle très secondaire, mais dont le visage désormais connu (tous comme les sourcils elle aussi) aide aujourd’hui à la distribution de Kids in love. 
Ce qui fait la qualité de Kids in love, c’est le portrait juste et mélancolique d’une génération, prise entre le monde adolescent qu’ils viennent de quitter et le monde adulte qu’ils ne savent pas comment aborder. Jack (Will Poulter) est admis à Bristol et pense étudier l’histoire et le droit, pour devenir avocat. Du moins c’est ce que ses parents envisagent pour lui. Mais avant cela il décide de s’offrir une année sabbatique avec un de ses potes d’enfance. C’est alors qu’il rencontre Evelyn, jeune parisienne qui suit ses études à Londres, mais qui préfère faire la fête, profiter de la nuit et de ses amis bohèmes. Troublé, Jack découvre qu’il peut devenir maître de propre vie et ne pas se laisser dicter ses choix, quitte à décevoir ses parents. En d’autres termes, Jack devient un adulte. 
Si le film peut parfois être redondant quand Jack et ses nouveaux amis passent de fiesta en fiesta, Kids in love se révèle être un film tendre, bien écrit et interprété, qui révèle la sensibilité d’un nouveau réalisateur et de ses scénaristes. Un bon et sympathique divertissement pour résumer.










































