Test Blu-ray / Il gatto dagli occhi di giada, réalisé par Antonio Bido

IL GATTO DAGLI OCCHI DI GIADA réalisé par Antonio Bido, disponible en Mediabook Blu-ray + DVD le 5 avril 2022 chez Uncut Movies.

Acteurs : Corrado Pani, Paola Tedesco, Franco Citti, Fernando Cerulli, Giuseppe Addobbati, Gianfranco Bullo, Jill Pratt, Bianca Toccafondi…

Scénario : Vittorio Schiraldi, Antonio Bido, Roberto Natale & Aldo Serio

Photographie : Mario Vulpiani

Musique : Trans Europa Express

Durée : 1h32

Année de sortie : 1977

LE FILM

Mara, une jeune et jolie danseuse de cabaret est le témoin indirect d’un meurtre brutal commis par un tueur ganté et vêtu de noir. Pensant que la jeune fille détient inconsciemment des informations qui pourraient amener la police à découvrir son identité, l’assassin décide de retrouver sa trace afin de tenter de l’éliminer. De son côté Mara, terrorisée et ne souhaitant pas apporter son témoignage à la police, se confie à son fiancé Lukas sur sa mésaventure afin qu’il essaie de remonter la piste du meurtrier sadique. Une piste qui va vite s’avérer jalonnée de cadavres et où chaque nouvelle victime de l’assassin constitue une pièce supplémentaire du puzzle qui permettra à Lukas de reconstituer le profil du meurtrier. Parviendra-t-il à découvrir les sanglantes motivations du tueur et son identité avant que celui-ci ne s’attaque à la jolie Mara ?

Les débuts de Homepopcorn.fr ont été marqués par la chronique de Terreur sur la lagune Solamente Nero (1978) d’Antonio Bido (né en 1949), sorti chez Le Chat qui fume. Le réalisateur, qui a peu tourné depuis ses débuts il y a plus de cinquante ans (un court, un moyen et cinq longs-métrages + un documentaire), est arrivé au moment où le giallo entamait son chant du cygne. Ou comment un metteur en scène émerge en Italie quand son cinéma connaît ses dernières heures de gloire, y compris le thriller aux tueurs masqués et gantés de cuir. Aujourd’hui, l’oeuvre d’Antonio Bido est reconnue pour son caractère ambitieux et libre, à l’époque où la télévision commençait à avoir la mainmise sur le cinéma. Avec son premier long-métrage, Il gatto dagli occhi di giada (en français, « le chat aux yeux de jade »), ou bien encore Watch Me When I Kill pour sa sortie internationale, sorti en 1977, s’inscrit dans la continuité de la tradition du giallo, une œuvre dans laquelle Antonio Bido exprime son admiration pour Dario Argento et Mario Bava. Pourtant le cinéaste aura toujours avoué ne pas avoir beaucoup d’affection pour le slasher, la violence et le sang au cinéma, et aura toujours cherché à instaurer la peur aux spectateurs en jouant sur les effets suggérés et la montée de tension grâce à des effets de mise en scène recherchés et stylisés. Coup d’essai et coup de maître pour Antonio Bido, dont la virtuosité crève l’écran dès la première séquence et donc le meurtre inaugural. Un diamant noir éclaboussé de rouge-sang, le tout sur un fond jaune, un « capolovoro ».

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Test DVD / Escalofrío, réalisé par Carlos Puerto

ESCALOFRIO réalisé par Carlos Puerto, disponible en DVD le 20 août 2019 chez Uncut Movies

Acteurs : Ángel Aranda, Sandra Alberti, Mariana Karr, José María Guillén, Manuel Pereiro, Luis Barboo, José Pagán, Isidro Luengo…

Scénario : Carlos Puerto

Photographie : Andrés Berenguer

Musique : Librado Pastor

Durée : 1h19

Année de sortie : 1978

LE FILM

Après s’être fait accoster par un couple avenant affirmant les connaitre, un homme et sa femme acceptent l’invitation chaleureuse à passer un moment dans leur magnifique demeure. Mais les choses se déroulent étrangement et visiblement, le couple a une idée précise en tête, et verse dans les pratiques sombres de la magie noire…

« Le mal et Satan existent ». Ainsi démarre Escalofrío, deuxième long métrage de fiction du réalisateur Carlos Puerto, auparavant l’auteur de deux documentaires, Entre el carbón y el mar (1965) et Recuerdo de Rosalía de Castro (1970), et d’El francotirador (1978), son premier film et thriller avec le légendaire Paul Naschy. Egalement scénariste du Continent fantastiqueViaje al centro de la Tierra (1977) inspiré par le chef d’oeuvre de Jules Vernes, Voyage au centre de la Terre, Carlos Puerto se lance dans l’écriture d’Escalofrío. Ce film érotico d’épouvante produit par Juan Piquer Simón, également connu sous les titres Le Sang de Satan et Satan’s Blood, est pour ainsi dire entré dans les livres d’histoire, puisqu’il s’agit d’un des tous premiers à avoir subi les foudres de la censure post-franquiste et à avoir été classé « S », qui correspondait à l’interdiction formelle aux mineurs, en raison de son contenu jugé hautement érotique et violent. Ça c’était pour le situer dans son contexte historico-politique. Aujourd’hui, Escalofrío demeure un joli tour de force, sulfureux comme il le faut, à la fois intrigant, bandant et inquiétant, bref, belle réussite que cette perle rare emblématique de l’âge d’or du cinéma fantastique espagnol.

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Test DVD / American Guinea Pig : Bloodshock, réalisé par Marcus Koch

AMERICAN GUINEA PIG : BLOODSHOCK réalisé par Marcus Koch, disponible en DVD le 2 octobre 2018 chez Uncut Movies

Acteurs : Norm J. Castellano, Barron Christian, Dan Ellis, Alberto Giovannelli, Lillian McKinney, Gene Palubicki, Maureen Pelamati, Shiva Rodriguez…

Scénario : Stephen Biro

Photographie : Donald Donnerson

Musique : Kristian Day

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 2015

LE FILM

Un homme anonyme se réveille dans une cellule et prend conscience qu’il a été kidnappé pour subir des expériences médicales par une bande de tortionnaires et de forcenés. Il reçoit alors un mot d’une autre prisonnière, victime elle aussi de nombreuses impudicités. L’infortuné comprend alors que son calvaire ne fait que commencer. 

Ah oui d’accord ! Alors comment dire euh… Je ne sais trop que dire, ni par où commencer (air connu). Quand on ne sait rien de cet American Guinea Pig : Bloodshock, le choc est disons, brutal. En fait, ce film réalisé par Marcus Kosh est le deuxième volet d’une franchise intitulée American Guinea Pig, elle-même l’adaptation d’une saga japonaise des années 1980 réputée pour ses partis pris ultra-gore. American Guinea Pig : Bloodshock est donc la suite du premier opus sous-titrée Bouquet of Guts and Gore, grand succès dans les festivals et mis en scène par Stephen Biro en 2014 et dont les effets spéciaux et maquillages étaient réalisés par…ah bah tiens Marcus Kosh. Producteur de la franchise américaine, le premier décide donc de confier les rênes au second. Nouvel épisode, mais aussi nouvelle identité, nouveau style et nouvelle thématique pour American Guinea Pig : Bloodshock ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce film d’horreur extrême n’est certainement pas à mettre devant tous les yeux et demeure réservé à un public trèèèèès averti. Bon, maintenant, à l’instar de l’auteur de ces mots, il n’est pas interdit de rire devant un tel spectacle outrancier.

Un homme se réveille dans une pièce complètement blanche, aux murs capitonnés et vides de tout contenu. Il va rapidement comprendre qu’il a été kidnappé et qu’il est désormais séquestré dans le seul but de servir de cobaye humain à un groupe de tortionnaires sadiques. A chaque nouvelle expérience menée sur lui, ses bourreaux vont de plus en plus loin dans l’horreur et rien ne semble pouvoir mettre un terme au calvaire sanglant qu’il subit. Alors que sa raison commence à vaciller face aux atroces sévices qu’exécutent sur lui ses tortionnaires, il reçoit dans sa geôle un message provenant d’une jeune femme qui semble connaître de son côté le même destin funeste que lui. Qui est-elle et qui sont ces sadiques dénués apparemment de toute conscience et de toute empathie pour leurs victimes ? S’agit-il de fous psychopathes simplement excités par l’idée de faire couler le sang ou au contraire s’agit-il de membres d’un réseau organisé travaillant dans une optique bien précise ?

Pauvre type…même s’il ne dit rien ou pas grand-chose, surtout qu’on lui coupe la langue dans la première séquence, ce patient se fait quand même recoudre à vif, fracasser la tronche par un colosse, marteler les rotules, lacérer le dos, taillader la plante des pieds au rasoir, se fait arracher plusieurs dents, ouvrir le crâne et d’autres réjouissances. Pourquoi ? Ça on le saura à la fin. Du moins un peu, tout n’est pas expliqué et libre au spectateur de se faire sa propre opinion. Surtout qu’un personnage féminin apparaît également en cours de route et subit également la même chose que son voisin de cellule.

Bienvenue dans un monde de cinglés ! L’image N&B (le film a été tourné en couleur puis converti en post-production) rappelle involontairement la vidéo de l’autopsie de l’extraterrestre de Roswell, mais aussi son « bêtisier » fait par Les Guignols de l’info dans les années 1990. Le côté dérangeant provient surtout de son montage, de plus en plus frénétique, jusqu’à la séquence finale où la couleur réapparaît, le rouge surtout, jusqu’au malaise. C’est finalement cette scène glauque et surréaliste mêlant sexe, hémoglobine, orgasme, cannibalisme, donne vraiment la nausée, même aux spectateurs les plus coriaces.

Le reste du temps, on ne va pas dire qu’on s’ennuie, mais la mécanique tourne rapidement en rond. Comme dans un Saw ou dans une épreuve de Fort Boyard, on se demande à quelle sauce le personnage principal va être mangé. Marcus Kosh ne joue pas la surenchère puisque tous les actes commis ici sont immondes. Les nerfs sont autant mis à rude épreuve qu’exposés lors des opérations du Docteur Maboul dans le film. C’est froid, c’est glacial, c’est monstrueux et on se demande jusqu’où le metteur en scène va aller, même sans scénario ou alors écrit sur une feuille de papier OCB.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que même si l’on se fout royalement des protagonistes (aucune empathie, juste de la chair à triturer), Marcus Kosh a un vrai sens de l’image, du cadre, des effets malsains. American Guinea Pig : Bloodshock est une œuvre totalement expérimentale, un torture porn cradingue, gore, choquant, austère, qui ne laisse certainement pas le spectateur indemne ou tout du moins indifférent.

LE DVD

Uncut Movies est de retour avec une édition DVD Collector limitée et numérotée à 1000 exemplaires de American Guinea Pig : Bloodshock ! Le disque repose dans un sublime mediabook constitué d’un livret de 16 pages merveilleusement illustré, avec en introduction un mot de l’éditeur et la présentation du label Uncut Movies, puis un petit focus sur la franchise américaine American Guinea Pig. Sans oublier un petit poster collector du film. Le menu principal est animé et musical. Un très bel objet de collection.

N’hésitez pas à compléter la projo du film par les interviews présentes en bonus sur cette édition. Plus d’une heure d’entretiens au programme avec le réalisateur Marcus Koch (30’30), le producteur et scénariste Stephen Biro (12’) et le comédien Andy Wintron (10’). Les deux premiers interviennent sur le premier volet réalisé par Stephen Biro lui-même, grand succès des festivals de films de genre qui a donné suite à American Guinea Pig : Bloodshock. Les partis pris, les intentions, les thèmes, les effets visuels, le rapport au spectateur, le casting, les conditions de tournage sont longuement évoqués, entre deux gorgées de bière, et un entrain communicatif.

Tout ce beau petit monde, auxquel se rajoutent d’autres intervenants dont le nom n’est pas indiqué, intervient ensuite au cours d’un module intitulé Dissection du film (12’). Chacun y va de sa propre interprétation sur le(s) sujet(s) évoqué(s) dans American Guinea Pig : Bloodshock, tout comme la nature des protagonistes.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos et un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Difficile de juger une image comme celle de American Guinea Pig : Bloodshock…Si le film a été tourné en couleur, il a ensuite été converti en N&B. Nous dirons donc que le master restitue les partis pris originaux avec un grain aléatoire, souvent épais, renforçant l’aspect craspec de l’ensemble. Les images dans les cellules sont plus lisses, sans aspérité, les blancs lumineux, cassés, les noirs denses. Quelques flous inhérents aux conditions de tournage sont donc bruts. Quand vient la couleur, le piqué est plus incisif et le spectateur se prend les teintes rouges en pleine figure, jusqu’au malaise renforcé par le montage.

Une seule piste au programme. La Stéréo privilégie surtout la musique de Kristian Day, qui participe également à l’expérience proposée par American Guinea Pig : Bloodshock. Les rares dialogues sont étonnamment très bas. Les sous-titres ne sont pas imposés.

Crédits images : © Unearthed Films / Uncut Movies / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

 

Test DVD / Frightmare, réalisé par Pete Walker

FRIGHTMARE réalisé par Pete Walker, disponible en DVD chez Uncut Movies le 3 avril 2017

Avec :  Sheila Keith, Rupert Davies, Deborah Fairfax, Kim Butcher, Paul Greenwood, Fiona Curzon…

Scénario : Pete Walker, David McGillivray

Photographie : Peter Jessop

Musique : Stanley Myers

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Quinze ans après avoir été emprisonné pour avoir commis les crimes les plus horribles et les plus violents, Dorothy et Edmund Yates sont libérés dans la collectivité. Mais malgré les efforts déployés d’Edmund, Dorothy retrouve ses tendances cannibales et elle est bientôt encore rendue à commettre des meurtres horribles. Pendant ce temps, leur fille et belle-fille Debbie et Jackie commencent à être tirées dans leur étrange spirale de violence, et l’une d’elles pourrait même avoir hérité du goût de la chair humaine de Dorothy…

La même année que FlagellationsHouse of Whipcord, le réalisateur Pete Walker et le scénariste David McGillivray remettent le couvert avec ce qui reste aujourd’hui leur collaboration la plus célèbre, Frightmare. Né en 1939, Pete Walker débute par des courts-métrages dénudés (Soho Striptease, The Girl That Boys Dream About, Please Do Not Touch) qu’il produit lui-même et revend sous le manteau, avant de passer au long-métrage en 1968 avec The Big Switch. Suivront alors des œuvres aux titres explicites L’Ecole du sexe, Der Porno-Graf von Schweden, Four Dimensions of Greta en relief !. Puis, il change de registre en abordant l’épouvante avec Meurs en hurlant, Marianne et Le Rideau de la mort. Si pour les aficionados, les cinéphiles et les amateurs de films de genre, Flagellations reste leur film de prédilection, Frightmare est unanimement salué comme étant son œuvre la plus ambitieuse et la plus réussie, à tel point que certains en viennent à préférer ce film au Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, sorti la même année et avec lequel il partage quelques points communs.

Dorothy Yates vit avec son mari Edmund dans une petite ferme isolée à l’abri des regards indiscrets. La vieille femme dissimule en réalité un terrible passé puisqu’elle fut internée pendant de nombreuses années aux côtés de son époux pour avoir commis une série de meurtres brutaux sur fond de cannibalisme. Aujourd’hui libérée et réintégrée dans la société Dorothy mène une vie tranquille sous l’œil bienveillant de son mari hier complice par amour des crimes de son épouse. En réalité la vieille femme n’a rien perdu de sa démence et va de nouveau céder à l’appel de la chair humaine dont elle se révèle après toutes ces années de psychanalyse toujours aussi friande ! Dorothy attire ainsi secrètement chez elle ses victimes pour leur tirer les cartes avant de les massacrer avec sauvagerie et de se repaitre de leur cervelle encore tiède. Seule Jackie, la fille d’Edmund, semble prendre conscience de la nouvelle dérive meurtrière de sa belle-mère. Parviendra-t-elle à mettre un terme à ce carnage qui ensanglante de nouveau la campagne anglaise ?

Avec Flagellations (1974), Frightmare (1974) et Mortelles confessions (1976), le cinéaste Pete Walker mérite largement d’être réévalué, reconnu et réhabilité. Sur un sujet scabreux et à ne pas mettre devant tous les yeux, le réalisateur britannique fait preuve d’une incroyable virtuosité et instaure progressivement une peur, une angoisse sourde avec pourtant une économie d’effets frontaux. Particulièrement dérangeant, Frightmare happe d’emblée le spectateur avec un prologue en N&B, qui se déroule en 1957 dans le décor d’une fête foraine désertée. S’ensuit le meurtre hors-champ d’un homme, puis le procès d’un couple reconnu comme étant les assassins. En entendant la sentence, cet homme et cette femme, dont nous ne voyons pas les visages, se prennent la main. Retour à la couleur, place au sang, quinze ans plus tard. Pete Walker aborde le cannibalisme dans une famille dégénérée, où le goût du sang et des viscères se transmet génétiquement.

La photographie de Peter Jessop appuie la crasse environnante, désormais théâtre des histoires de monstres à visages humains. Si le casting est comme d’habitude soigné, la comédienne Sheila Keith tire une fois de plus son épingle du jeu dans le rôle de Dorothy Yates, celle par qui le mal arrive dans la famille. Comme dans Flagellations et avant Mortelles confessions, l’actrice se délecte d’un rôle difficile qui lui permet de créer un personnage repoussant, tout en lui insufflant une évidente humanité. Pete Walker joue avec l’empathie du spectateur puisqu’il démontre une fois de plus que les institutions sont incapables de prendre en charge et de soigner un tel cas pathologique et schizophrénique. Quelques années après avoir été enfermée avec son époux Edmund, complice de ses meurtres, Dorothy Yates ressort d’un institut psychiatrique après avoir été jugée apte à être réinsérée dans la société. Seulement voilà, sitôt remise en liberté, Dorothy replonge immédiatement, avec le soutien de son époux, amoureux transi, et de sa belle-fille Debbie (excellente Deborah Fairfax) qui essaye de déjouer l’appétit déviant de sa belle-mère. Mais c’était sans compter le mal qui s’est transmis à la fille de Dorothy et d’Edmund.

Véritable film d’horreur moderne et thriller psychologique produit en totale indépendance, Frightmare n’a rien à envier à Texas Chain Saw Massacre avec son ambiance oppressante. Son final très sombre n’a pas fini de triturer les méninges.

LE DVD

Uncut Movies frappe fort avec cette édition DVD Collector limitée et numérotée à 1000 exemplaires de Frightmare ! Le disque repose dans un sublime Digipack constitué d’un livret de 28 pages merveilleusement illustré, avec en introduction un mot de l’éditeur et la présentation du label Uncut Movies, puis un petit focus sur les maîtres de l’horreur britannique et une analyse de quelques-uns des films les plus célèbres de Pete Walker. Sans oublier un petit poster collector du film tiré de son exploitation italienne. Le menu principal est animé et musical. Un très bel objet de collection.

Cette édition de Frightmare s’accompagne d’une galerie de photos, du trailer original du film, de bandes-annonces Uncut Movies et surtout d’une large présentation de l’oeuvre de Pete Walker qui nous intéresse ici, par l’expert, monsieur David Didelot. 1H17 en compagnie de ce dernier, cela ne se refuse pas. Le co-fondateur du fanzine Vidéotopsie revient armé jusqu’aux dents de VHS, d’ouvrages et de DVD pour illustrer ses propos toujours aussi passionnants et qui donnent furieusement envie de se jeter sur tous les titres Bis évoqués. Pas un seul moment de répit pour David Didelot qui dresse un fabuleux portrait du réalisateur Pete Walker. Ses débuts au cinéma, ses films, ses partis pris, ses intentions, sa rencontre déterminante avec le scénariste David McGillivray, mais également son ambiguïté sont passés au crible. Ne tarissant pas d’éloges sur ce réalisateur indépendant qu’il affectionne tout particulièrement, David Didelot déclare que Pete Walker mériterait d’être reconsidéré à sa juste valeur. Au bout de 50 minutes, Frightmare est analysé – dans le fond comme dans la forme – par notre spécialiste du Bis, évoquant également le casting, l’accueil critique, la sortie du film et les divers titres d’exploitation.

L’Image et le son

Ce DVD permet de (re)découvrir le film de Pete Walker dans de très bonnes conditions techniques. Souvent nette et précise, la copie est bien restaurée avec des contrastes appréciables, une image propre, le grain argentique préservé, un piqué élégant et des détails qui étonnent souvent par leur précision, en particulier les gros plans. Le prologue en N&B est plus altéré avec des points, poussières et autres scories visibles. Cela s’améliore dès le passage à la couleur. La photo hivernale, grisâtre, sombre du chef opérateur Peter Jessop (Schizo, Mortelles confessions) est élégamment restituée avec ses teintes fanées. N’oublions pas la stabilité d’ensemble.

Point de version française ici. Le mixage anglais aux sous-titres français (non imposés) instaure une écoute propre avec parfois quelques sensibles chuintements dans les aigus, mais rien de bien méchant.

Crédits images : © Uncut Movies / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr