Test Blu-ray / Le Souffle de la violence, réalisé par Rudolph Maté

LE SOUFFLE DE LA VIOLENCE (The Violent Men) réalisé par Rudolph Maté, disponible en DVD et Blu-ray le 9 mai 2017 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Glenn Ford, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson, Dianne Foster, Brian Keith, May Wynn

Scénario : Harry Kleiner d’après le roman de Doland Hamilton

Photographie : W. Howard Greene, Burnett Guffey

Musique : Max Steiner

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Vétéran de la Guerre de Sécession, John Parrish met son ranch en vente acheté il y a trois ans afin de se remettre de ses blessures, bien décidé à s’installer avec sa fiancée dans l’Est des Etats-Unis. Si la puissante famille Wilkison lui fait une offre, il la refuse, l’estimant ridiculement basse. Mais les Wilkison ne sont pas des gens auxquels on dit « non ». Pour faire plier Parrish, ils emploient les grands moyens. Ce qu’ils vont bientôt regretter…

Avant de passer à la mise en scène, le polonais Rudolf Mayer, plus connu sous le nom de Rudolph Maté (1898-1964) avait fait ses classes en tant que directeur de la photographie en travaillant avec Carl Theodor Dreyer sur La Passion de Jeanne d’Arc, Louise Brooks sur Prix de beauté, Fritz Lang sur Liliom, Leo McCarey sur la première version de Elle et lui, sans oublier Alfred Hitchcock sur Correspondant 17, René Clair sur La Belle ensorceleuse, Ernst Lubitsch sur To Be or Not To Be, Charles Vidor sur Gilda, jusqu’à La Dame de Shanghai d’Orson Welles en 1947. Réalisé en 1955, Le Souffle de la violenceThe Violent Men, demeure un de ses films les plus célèbres.

Réunissant un casting prestigieux composé de Glenn Ford, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson, Dianne Foster, Brian Keith et Richard Jaeckel, ce western entre classicisme et film noir possède plusieurs atouts dans son jeu pour qu’on s’y attarde. En 1870, dans l’Ouest américain. Installé depuis 20 ans dans une vallée, un gros propriétaire terrien, Lew Wilkison, agrandit continuellement son domaine en ruinant les petits fermiers des environs et en leur rachetant leurs terres à des prix dérisoires. Ceux qui refusent de lui céder sont brutalisés et même abattus par ses hommes. Lew, resté infirme à la suite d’une blessure, est encouragé dans son orgueil et sa tyrannie par sa femme, Martha, ambitieuse et cupide. Il trouve un terrain d’entente avec John Parrish pour racheter son ranch mais quand l’ami de ce dernier, le shérif Martin Kenner, est tué par un homme de main de Wilkison, c’est le début d’une guerre entre ranchers.

Si le travail à la réalisation de Rudolph Maté est moins reconnu que sa période en tant que chef opérateur, il n’en demeure pas moins que Le Souffle de la violence s’avère une belle réussite. Glenn Ford demeure une des meilleures incarnations du cowboy à l’écran. Aussi à l’aise au maniement de la pétoire qu’à cheval, merveilleux comédien dramatique au charisme flamboyant, on ne regarde pas Glenn Ford, on l’admire. La magie opère une fois de plus dans Le Souffle de la violence, d’autant plus que son personnage, comme tous les autres, n’est au final pas si attachant que cela. Une gageure pour Maté de nous faire accepter un cowboy, ancien militaire donc, qui n’aspire qu’à être tranquille, au point de ne pas intervenir lorsqu’un shérif se fait tirer dans le dos devant lui. John Parrish se dévoile par strate et l’on comprend alors que l’homme a connu la violence extrême sur le front, qu’il en est revenu sain et sauf en apparence, mais que les combats résonnent encore dans sa tête et qu’il reste tourmenté. Alors quand ses projets de partir dans l’est se voient contrecarrés, Parrish ne va pas avoir d’autres choix que d’avoir recours à ses méthodes militaires – ancien stratège de la cavalerie sudiste – pour affronter ses adversaires. Un peu comme s’il s’agissait du grand-père de Liam Neeson dans Taken quoi. Mais face à lui se joue un double et trouble jeu.

Martha Wilkison est mariée à un riche propriétaire terrien paralysé. Malgré son visible dévouement et sa douceur, la jeune femme entretient une relation avec le frère de son époux. Ambitieux, ces deux derniers parviennent à manipuler le mari de Martha afin d’étendre la propriété, en vue de se l’accaparer ultérieurement. Martha parvient à monter son mari contre Parrish. Il y a du film noir dans Le Souffle de la violence, impression renforcée par le jeu moderne et même la figure de Barbara Stanwyck, sans oublier celle d’Edward G. Robinson. Dix ans auparavant, les deux comédiens tenaient l’affiche du mythique Assurance sur la mort de Billy Wilder. Le Souffle de la violence se pose à la croisée des genres.

Rudolph Maté ponctue son film de quelques fulgurances à l’instar du règlement de comptes entre Parrish et Wade Matlock (Jaeckel, venimeux à souhait) dans le saloon, ou bien encore l’exécution d’un des hommes de Parrish, écartelé au lasso par les sbires menés par Matlock, avant d’être froidement exécuté. L’homme est un loup pour l’homme et porte la violence en lui. Si elle parvient à s’atténuer, elle ressurgit à la moindre occasion.

Tournée dans les merveilleux décors naturels de l’Arizona et des Alabama Hills en Californie capturés par deux chefs opérateurs, W. Howard Greene (Une étoile est née, Le Livre de la jungle) et Burnett Guffey (Tant qu’il y aura des hommes), marquée par la partition inspirée du prolifique Max Steiner, cette adaptation du roman Smoky Valley de Donald Hamilton publié en 1954 est très plaisante, divertissante, aussi généreuse dans l’action sèche que dans ses inattendus affrontements psychologiques.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de Le Souffle de la violence, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Pas moins de trois présentations au programme de cette édition !

On commence évidemment par la plus longue, la plus passionnée et passionnante, la plus complète, celle de Bertrand Tavernier (30′). Le cinéaste et historien du cinéma avoue d’emblée avoir réévalué Le Souffle de la violence avec un plaisir non dissimulé. S’il avait loué la qualité du scénario dans son ouvrage 50 ans de cinéma américain coécrit avec Jean-Pierre Coursodon, Bertrand Tavernier trouvait la mise en scène de Rudolph Maté très médiocre. Dans son mea culpa, l’historien évoque la beauté de la photographie, mais aussi celle du cadre, la violence sèche, les décors naturels, la musique de Max Steiner, la complexité des personnages, le casting, le décalage des archétypes. Encore une belle et grande leçon de cinéma.

Après cet entretien, les deux suivants font ce qu’ils peuvent pour apporter de nouveaux éléments qui pourraient intéresser les spectateurs. Comme d’habitude, Patrick Brion (9′), commence par réaliser un petit tour d’horizon du western l’année où le film qui nous intéresse est sorti sur les écrans. Cette manie commence à devenir bien redondante, d’autant plus que cette année avait déjà été passée en revue par l’intéressé sur d’autres titres, mais heureusement, nous arrivons à glaner quelques informations, notamment sur la psychologie des personnages. Comme bien souvent ces derniers temps, Patrick Brion évoque deux ou trois points “très intéressants” sans forcément les aborder et les approfondir, ce qui est un peu frustrant.

C’est ensuite au tour de François Guérif de présenter Le Souffle de la violence (9′). C’est sa spécialité, l’éditeur et critique de cinéma, directeur de la collection Rivages/Noir, nous parle tout d’abord du roman Smoky Valley et plus particulièrement de son auteur Donald Hamilton, créateur du personnage Matt Helm, plusieurs fois adapté au cinéma. Selon Guérif, ses westerns demeurent moins connus, malgré l’adaptation de The Big Country, Les Grands espaces par William Wyler. Cette analyse du film de Rudolph Maté est précise et complète bien celle de Bertrand Tavernier.

L’interactivité se clôt sur une galerie d’affiches.

L’Image et le son

Ce master HD s’avère de bonne qualité. Le générique reste cependant marqué par un grain beaucoup plus appuyé et des points blancs. La colorimétrie fait peur avec ses teintes délavées et ses fourmillements. Heureusement, cela s’arrange dès la fin des credits. Le piqué est soudain ferme, les détails appréciables sur le cadre large, les contrastes sont denses et le Technicolor retrouve une certaine vivacité. Seules les séquences sombres resteront moins définies avec quelques effets de pompage, des visages cireux et lisses. En dépit de décrochages sur les fondus enchaînés, du lissage parfois exagéré du grain original et d’une restauration qui semble datée, ce Blu-ray du Souffle de la violence tient ses promesses et de nombreuses scènes tirent profit de cette élévation HD. Signalons également que cette édition Blu-ray demeure pour l’instant une exclusivité mondiale !

L’éditeur ne propose pas un inutile remixage 5.1, mais encode la versions anglaise en DTS-HD Master Audio Stéréo et la piste française en Mono. Passons rapidement sur la version française au doublage old-school très réussi, mais dont les voix paraissent bien confinées et peu ardentes, sans parler de la pauvreté des effets annexes. Elle n’arrive pas à la cheville de la version originale, évidemment plus riche, vive, propre et aérée. Dans les deux cas, le souffle se fait discret et la musique bénéficie d’une jolie restitution. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé à la volée.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Columbia Pictures / Captures du Blu-ray :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Levée des tomahawks, réalisé par Spencer Gordon Bennet

LA LEVÉE DES TOMAHAWKS (Brave Warrior) réalisé par Spencer Gordon Bennet, disponible en DVD le 23 mars 2017 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Jon Hall, Christine Larsen, Jay Silverheels, Michael Ansara, Harry Cording, James Seay

Scénario : Robert E. Kent

Photographie : William V. Skall

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h09

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

1812 dans l’Indiana. Un nouveau conflit menace de naître entre les Etats Unis et L’Angleterre. Un radeau américain destiné à ravitailler les tribus Shawnee en sel est attaqué par les Anglais, ceux-ci en massacrent les occupants et coulent la cargaison. Cet acte est commandité par Shayne Mac Grégor, riche commerçant en fourrures à Vincennes. Au camp Shawnnee, las des promesses non tenues la révolte gronde, la division éclate entre le chef Tecumseh et son frère surnommé « Le Prophète ». Ce dernier veut déterrer la hache de guerre contre les Américains. Le gouverneur de l’état William Henry Harrison, afin d’éviter une nouvelle guerre, engage Steve Rudell ami d’enfance de Tecumseh. Steve propose alors à Tecumseh de bâtir une ville nouvelle :  » Tippecanoe  » avec une école pour les enfants, ce qui permettra de rapprocher les contacts pacifiques entre blancs et indiens.
De son côté, Mac Grégor prépare avec l’aide du prophète et des Anglais, une embuscade destinée à anéantir les troupes américaines venues pour établir leur quartier général dans la ville de Vincennes.

Spencer Gordon Bennet (1983-1987) demeure un des plus grands spécialistes de la série B du cinéma américain. Prolifique et éclectique, on lui attribue plus de 120 films tournés entre 1921 et 1966. Habitué des serials, ce réalisateur était capable de livrer une demi-douzaine de films par an dans les années 1920 jusqu’à l’entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Dans sa filmographie, tous les genres y sont passés, en particulier les westerns, les films d’aventures et de science-fiction. Zorro, le vengeur masqué (1944), Superman (1948), Batman & Robin (1949), Le Sous-marin atomique (1959), restent ses œuvres les plus marquantes. Sur sa tombe, les studios lui ont rendu un dernier hommage en y faisant graver « King of Serial Directors, his final chapter ». La Levée des tomahawksBrave Warrior est un de ses cinq films tournés et sortis en 1952.

Ce petit western mis en scène avec peu de moyens, montre le savoir-faire du cinéaste pour emballer une aventure qui prend de très grandes libertés avec l’Histoire, afin de proposer aux spectateurs un récit aux personnages attachants, des archétypes où les gentils le sont vraiment, tout comme leurs adversaires que rien ne peut racheter, afin de ne pas compliquer les choses, pour aller à l’essentiel en à peine 70 minutes. Le lieu (la ville de Vincennes, Indiana), et le conflit en cours (les Anglais qui menacent les Américains, les Indiens Shawnees qui se retrouvent au milieu) sont exposés au moyen d’une carte dès le prologue. Spencer Gordon Bennet et son scénariste Robert E. Kent n’ont aucun scrupule pour remanier l’Histoire à leur guise et montrer de vrais héros américains, en paix avec les Indiens – ils leur fournissent même le sel nécessaire à la conservation de leur nourriture, afin de les remercier de leur avoir cédé leurs terres situées le long de la rivière Tippecanoe – jusqu’à ce que ces maudits Anglais essayent de contrecarrer leur expansion. Les Indiens Shawnees eux-mêmes vont se retrouver face à un dilemme puisque le guerrier surnommé « Le Prophète » (Michael Ansara) décide de se rebeller contre les Américains, tandis que son frère, le pacifiste Tecumseh (Jay Silverheels), qui admire la civilisation des Blancs et amoureux d’une Américaine, Laura (Christine Larsen), tente de ramener la paix dans la région. Mais les Anglais sont fourbes et vont user de stratagèmes, ainsi que de l’aide d’Américains qui ont rallié leur cause (dont le père de Laura), pour déclencher une guerre sur le sol de l’Oncle Sam, afin de mieux en récolter les fruits.

Comme il en a toujours eu l’habitude, Spencer Gordon Bennet soigne sa mise en scène, du moins autant que son budget restreint lui permettait de le faire, et se concentre avant tout sur les personnages et un beau Technicolor. De ce fait, les anachronismes, les décors carton-pâte, les costumes médiocres (les Indiens semblent affublés d’un pyjama) passent « mieux » à l’écran. Production modeste, La Levée des tomahawks repose sur un casting solide avec notamment Jon Hall, découvert dans quelques séries B d’aventures aux titres explicites Pago-Pago, île enchantée, Aloma, princesse des îles ou bien encore The Tuttles of Tahiti, avant de devenir une star avec les formidables La Vengeance de l’Homme Invisible et L’Agent invisible contre la gestapo.

La Levée des tomahawks se regarde comme on lit un roman d’aventures vintage à la couverture excitante, dont le contenu n’est sans doute pas à la hauteur des espérances, mais qui n’en demeure pas moins bourré de charme et extrêmement divertissant.

LE DVD

Le DVD de La Levée des tomahawks, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Point de Bertrand Tavernier à l’horizon, mais François Guérif a répondu présent à l’appel afin de présenter le film de Spencer Gordon Bennet. Pendant cinq petites minutes, le critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection Rivages/Noir, rappelle qui est le réalisateur, avant d’évoquer tous les anachronismes et les grandes libertés (euphémisme) prises avec la véritable histoire et les personnages réels. S’il dit que La Levée des tomahawks demeure une curiosité, François Guérif insiste bien sur le fait que tous les événements évoqués dans le film sont faux.

De son côté, Parick Brion est plus magnanime avec le film (7’). On apprend que La Levée des tomahawks est un film inédit dans les salles françaises, mais qu’il a bénéficié d’une sortie en Belgique en double-programme. Après avoir rappelé quelques grands titres du western sortis en 1952, l’historien du cinéma parle du réalisateur Spencer Gordon Bennet, du casting du film et indique que La Levée des tomahawks est rare et s’estime très heureux de pouvoir le présenter aux spectateurs grâce à cette édition DVD.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos.

L’Image et le son

Le catalogue de Sidonis s’enrichit ainsi avec l’édition de La Levée des tomahawks, jusqu’alors inédit en France et se revêt d’un beau master (1.33, 16/9) restauré. La photo et les partis pris esthétiques originaux sont très bien conservés, les contrastes certes un peu légers et les couleurs parfois pastelles, mais le générique affiche d’emblée une stabilité bienvenue. La définition ne déçoit jamais, les poussières n’ont pas survécu au lifting numérique, hormis quelques points et tâches. Les scènes sombres et nocturnes sont logées à la même enseigne que les séquences diurnes, la profondeur de champ est appréciable, le grain cinéma est conservé même si certaines scènes apparaissent étrangement lisses et le piqué demeure vraiment agréable.

Que votre choix se porte sur la version originale (avec sous-titres français imposés) ou la version française, la restauration est également fort satisfaisante. Aucun souffle constaté sur les deux pistes, l’écoute est claire, frontale et riche, dynamique et vive. Les effets annexes sont plus conséquents sur la version originale que sur la piste française, moins précise, mais le confort acoustique est assuré sur les deux options. Le changement de langue est verrouillé à la volée.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Columbia Pictures / Captures du DVD :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / L’Homme de nulle part, réalisé par Delmer Daves

L’HOMME DE NULLE PART (Jubal) réalisé par Delmer Daves, disponible en DVD et Blu-ray le 23 mars 2017 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Glenn Ford, Ernest Borgnine, Rod Steiger, Valerie French, Felicia Farr, Basil Ruysdael, Charles Bronson, Jack Elam

Scénario : Russell S. Hughes, Delmer Daves

Photographie : Charles Lawton Jr.

Musique : David Raskin

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1956

LE FILM

Sans monture, épuisé, Jubal Troop s’écroule sur un chemin. Il est recueilli par un rancher, Shep Horgan, qui lui propose bientôt de travailler pour lui. Shep se prend d’amitié pour Jubal qu’il nomme très vite régisseur de son domaine, au grand dam de Pinky, qui briguait le poste. Mae, la femme de Shep, se lasse de la vulgarité de son mari au contact de Jubal, dont la distinction et la réserve naturelle la séduisent. Lorsque des vagabonds s’installent sur les terres de Shep, Pinky tente de les chasser, mais Jubal leur permet de rester et s’éprend même de la fille de l’un d’eux, Naomi Hoktor…

C’est ce genre de film qui nous fait aimer le cinéma, qui nous passionne, nous donne chaud au coeur et nous évade loin du quotidien. L’Homme de nulle partJubal est un des chefs d’oeuvres réalisés par Delmer Daves (1904-1977), réalisateur souvent oublié et sous-estimé, qui a pourtant signé de nombreux classiques tels que Les Passagers de la nuit (1947) aka Dark Passage avec Humphrey Bogart, qui est resté célèbre pour son usage de la caméra subjective, La Flèche brisée (1950) le premier western pro-indien, et 3h10 pour Yuma (1957), superbe western adapté d’une nouvelle écrite par l’immense et prolifique écrivain Elmore Leonard parue en mars 1953. L’Homme de nulle part (1956), est la première des trois collaborations Delmer Daves – Glenn Ford.

Ce film placé sous haute-tension malgré sa quasi-absence d’action, repose sur la confrontation psychologique entre les comédiens, Glenn Ford donc, mais aussi Ernest Borgnine et Rod Steiger (tous deux venaient d’obtenir l’Oscar du meilleur acteur), le débutant Charles Bronson, sans oublier les rôles féminins tenus par Valerie French et Felicia Farr. Dans un magnifique Technicolor signé par le directeur de la photographie Charles Lawton Jr. (3h10 pour Yuma, La Dame de Shanghaï), sur un montage sec, une mise en scène d’une suprême élégance et son cadre léché, L’Homme de nulle part oscille entre le western proprement dit, le mélodrame, renforcé par la composition de David Raskin, et le film noir avec une vraie femme fatale placée au centre de l’intrigue, incarnée par la sublime Valerie French. Tourné dans les extraordinaires paysages du Wyoming filmés en Cinemascope, L’Homme de nulle part agit comme un étau qui resserre et enferme progressivement ses personnages au fil du récit.

A travers ce western flamboyant et intimiste, Delmer Daves évoque la solitude et les désirs frustrés avec les personnages de Mae, jeune femme aimée maladroitement et dégoûtée par Shep (Ernest Borgnine), homme bon, mais paillard et naïf, amoureux maladroit et balourd, également désirée par Pinky (Rod Steiger), homme violent et jaloux, qui voit d’un mauvais œil l’arrivée de Jubal (Glenn Ford) dans leur ranch. Ce dernier, petit garçon non désiré par sa mère, a été sauvé de la noyade par son père, ce dernier n’ayant pu en réchapper à son tour, happé par l’hélice d’un bateau. Tout cela devant les yeux d’une mère reprochant à Jubal de s’en être sorti indemne. Comme il le confie à Naomi (Felicia Farr), Jubal n’a depuis cessé de courir sans se retourner. C’est ainsi que le film s’ouvre, sur un homme à bout de forces, qui finit par s’écrouler, après un long marathon. D’où vient-il ? Où a-t-il appris à manier si habilement le revolver alors qu’il n’en porte pas sur lui ? A quoi essaye-t-il d’échapper ? Pourquoi dit-il être poursuivi par la malchance ? Nous n’en saurons que très peu sur ce personnage ambigu auquel on s’attache d’emblée grâce à l’intensité du jeu de Glenn Ford, monstre de charisme, qui trouve un des plus beaux rôles de sa longue et prolifique carrière.

Ce qui a toujours fait la force du cinéma de Delmer Daves, c’est son attachement aux personnages, masculins comme féminins, plutôt que le contexte et le genre, même s’il affectionnait tout particulièrement le western puisqu’il en a réalisé près d’une dizaine, y compris La Dernière Caravane et La Colline des potences. Oeuvre complexe, dramatique, psychologique, qui met en relief l’homme, ses contradictions, ses espoirs et la rédemption grâce à l’amour, L’Homme de nulle part est un vrai chef d’oeuvre intense et inaltérable.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de L’Homme de nulle part, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Pas moins de trois présentations au programme de cette édition !

On commence évidemment par la présentation la plus longue, la plus passionnée et passionnante, la plus complète, celle de Bertrand Tavernier (38′). Le cinéaste et historien du cinéma évoque la collaboration Glenn Ford – Delmer Daves sur trois films (qu’il compare à celle de James Stewart avec Anthony Mann), l’écriture de L’Homme de nulle part par Delmer Daves qui a rejeté la première mouture trop fidèle au roman de Paul Wellman. Les personnages et donc l’interprétation de chaque comédien sont passés en revue et Tavernier met en parallèle l’histoire de Jubal avec celle d’Othello de Shakespeare. On apprend également que Delmer Daves ne voulait pas de Rod Steiger dans le rôle de Pinky, mais Aldo Ray. Tavernier raconte ensuite quelques anecdotes de tournage, dont les difficultés de Delmer Daves face à la « méthode » chérie par Rod Steiger. Après avoir revu le film, notre interlocuteur avoue avoir reconsidéré Rod Steiger dans la peau de ce personnage. Le soin apporté par Delmer Daves aux petits détails, au décor, aux costumes, aux accessoires est ensuite loué par Bertrand Tavernier.

Après cet entretien, les deux suivants font ce qu’ils peuvent pour apporter de nouveaux éléments qui pourraient intéresser les spectateurs. Comme d’habitude, Patrick Brion (14′), commence par réaliser un petit tour d’horizon du western l’année où le film qui nous intéresse est sorti sur les écrans. Cette manie commence à devenir bien redondante, mais heureusement, nous arrivons à glaner quelques informations, notamment sur la fin de carrière de Delmer Daves, qui a consacré ses derniers films à des drames sur la jeunesse américaine. Comme bien souvent ces derniers temps, Patrick Brion évoque deux ou trois points « très intéressants » sans forcément les aborder et les approfondir, ce qui est un peu frustrant.

A l’instar de Bertrand Tavernier, Patrick Brion compare L’Homme de nulle part à Othello, argument que conteste François Guérif dans la troisième et dernière présentation du film de Delmer Daves (12′). En effet, pour lui, ce parallèle ne tient pas en raison du personnage de Mae, en contradiction avec celui de Desdémone. Mais François Guérif ne concentre pas son intervention sur cette comparaison et évoque également le jeu des comédiens (dont l’interprétation « décalée » de Rod Steiger), l’histoire du film et celle du roman original et explique que L’Homme de nulle part était l’un des films préférés de son auteur.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et une galerie d’affiches.

L’Image et le son

Sidonis Calysta édite L’Homme de nulle part en Blu-ray, dans une version restaurée. Dès le générique d’ouverture, la copie affiche une remarquable propreté. Si le grain est très prononcé sur certains arrière-plans qui s’accompagnent également de sensibles fourmillements, les couloirs ne déçoivent pas. Certaines séquences paraissent moins définies, mais le Technicolor est assez vif, la copie HD au format 1080p trouve un équilibre fort convenable jusqu’à la fin. Le piqué est appréciable, les contrastes bien gérés, même si quelques petits points subsistent. Le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, le cadre large n’est pas avare en détails. Hormis de menus décrochages sur les fondus enchaînés, L’Homme de nulle part n’a jamais paru aussi net et lumineux qu’à travers ce Blu-ray.

L’éditeur ne propose pas un inutile remixage 5.1, mais encode les versions anglaise et française en DTS-HD Master Audio mono 2.0. Passons rapidement sur la version française au doublage old-school très réussi, mais dont les voix paraissent bien confinées et peu ardentes, sans parler de la pauvreté des effets annexes. Elle n’arrive pas à la cheville de la version originale, évidemment plus riche, vive, propre et aérée. Dans les deux cas, le souffle se fait discret et la musique bénéficie d’une jolie restitution. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé à la volée.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures du Blu-ray :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Les Ecumeurs des Monts Apaches, réalisé par Ralph Murphy

LES ECUMEURS DES MONTS APACHES (Stage to Tucson) réalisé par Ralph Murphy, disponible en DVD le 23 janvier 2017 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Rod Cameron, Wayne Morris, Kay Buckley, Sally Eilers, Carl Benton Reid, Roy Roberts

Scénario : Robert Creighton Williams, Frank Burt, Robert Libott d’après le roman Lost Stage Valley de Frank Bonham

Photographie : Charles Lawton Jr.

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h18

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

A la veille de la Guerre de Sécession, deux compagnies de diligences s’affrontent dans une petite ville. Grif Holbrook appartient à l’une d’elles, de conviction nordiste, alors que la seconde est aux mains de Sudistes fanatiques. Grif et Barney Broderick aiment la même femme. Grif veut l’épouser mais il comprend que la jeune femme, Kay Buckley, aime en réalité Broderick. Il s’efface alors devant son rival. Mais les partisans sudistes s’emparent des diligences de la ligne nordiste en faisant attaquer les convois par une diligence fantôme, noire et blindée. La guerre est finalement déclarée…

C’est un tout petit western typique de la Columbia, qui enchaînait alors les films d’une durée de 60 à 75 minutes afin de les proposer en double-programme dans les cinémas. Les Ecumeurs des Monts Apaches est réalisé en 1950 par Ralph Murphy (1895-1967), spécialiste des séries B des années 1930 au début des années 1950, avant de consacrer le reste de sa carrière à la télévision. Si le film a été conçu dans le seul but d’attirer le plus de spectateurs possible dans les salles, Les Ecumeurs des Monts ApachesStage to Tucson ne manque pas d’attraits et d’idées, sans doute pas exploitées comme elles auraient pu l’être, mais qui valent le déplacement.

C’est le cas notamment de cette étrange diligence noire qui semble tout droit sortie de l’enfer. Blindée, lancée sur les routes poussiéreuses de la Californie, le convoi de huit chevaux semble être dépourvu de cocher et tous les convois de la Butterfield Stagecoach qui croisent sa route entre St. Louis et San Francisco via Tucson se retrouvent dépouillés et finissent même par se volatiliser ! Après vingt ans de bons et loyaux services en tant que convoyeur, Grif Holbrook (Rod Cameron, vu dans Les Tuniques écarlates, Le Justicier de la Sierra, La Taverne du cheval rouge) souhaite raccrocher et s’offrir un ranch en Californie. Mais son patron, qui a vu dix de ses diligences attaquées au cours du dernier mois, souhaite que cela cesse et parvient à engager de nouveau Grif, son homme le plus expérimenté, pour une dernière mission : débusquer les auteurs de ces vols avec l’aide de Barney, un autre agent nordiste. C’est que Butterfield est l’ami de Lincoln, montré de dos, avachi dans un fauteuil avec les pieds sur le bureau, deux mois avant d’entrer dans l’exercice de ses fonctions de président des Etats-Unis. Pendant ce temps, la guerre de Sécession est sur le point d’être déclarée et chacun se demande quel camp soutenir.

Joliment mis en scène, photographié en Technicolor par le maître Charles Lawton Jr (L’Homme de nulle part, 3h10 pour Yuma, Cow-boy) et bien interprété, Les Ecumeurs des Monts Apaches n’a certes pas la prétention de jouer dans la cour des grands, mais demeure un divertissement fort sympathique. Tout ce que le spectateur attend d’un western traditionnel est réuni ici, poursuites dans de très beaux et même singuliers décors (les pistes parsemées de rochers), amourette contrariée, gunfights, quelques pincées d’humour, deux bandes qui s’affrontent. A ce titre, les deux compagnies de diligences rivales reflètent l’opposition entre les Nordistes et les Sudistes. Les tensions s’exacerbent jusqu’à l’éclatement de la guerre civile dans la dernière bobine où nos héros partent sur le terrain, habillés en uniforme. Les Ecumeurs des Monts Apaches n’a donc rien d’exceptionnel, mais s’avère particulièrement attachant, le rythme est soutenu, les poursuites bien menées et les péripéties s’enchaînent du début à la fin.

LE DVD

Le DVD des Ecumeurs des Monts Apaches, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Dans cette nouvelle salve de westerns, Patrick Brion est souvent seul en scène pour présenter les films. C’est encore le cas pour Les Ecumeurs des Monts Apaches. Mais honnêtement, ce n’est pas en cinq petites minutes que vous en apprendrez beaucoup sur ce film de la Columbia, d’autant plus que l’historien du cinéma peine à trouver quelques anecdotes et arguments. Il se contente de passer en revue les westerns sortis la même année que le film de Ralph Murphy et d’évoquer l’apparition de Lincoln au début du récit.

L’interactivité se clôt sur une petite galerie d’affiches et de photos d’exploitation.

L’Image et le son

Les Ecumeurs des Monts Apaches a été photographié en Technicolor par le grand chef opérateur Charles Lawton Jr. Les teintes chaudes (plus froides sur les séquences nocturnes) et la luminosité sont très appréciables, tout comme les contrastes qui s’avèrent bien gérés. Pourtant, le début fait peur avec une ligne verticale rouge qui sépare l’écran en deux durant le générique, mais qui disparaît heureusement après. La propreté est de mise, malgré divers raccords de montage et d’autres scories, la copie 1.33 (16/9) est stable, que demander de plus pour (re)découvrir ce petit film ?

L’éditeur nous propose les version anglaise et française. Passons rapidement sur cette dernière, nettoyée, mais parfois étouffée et qui peine à délivrer les ambiances annexes. Evidemment, notre préférence va pour la version originale, plus homogène et naturelle, très propre, sans souffle parasite. Le confort acoustique est largement assuré. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Alvarez Kelly, réalisé par Edward Dmytryk

ALVAREZ KELLY réalisé par Edward Dmytryk, disponible en DVD et Blu-ray le 23 janvier 2017 chez Sidonis Calysta

Acteurs : William Holden, Richard Widmark, Janice Rule, Patrick O’Neil, Victoria Shaw, Roger C. Carmel, Richard Rust

Scénario : Franklin Coen, Elliott Arnold, Franklin Coen

Photographie : Joseph MacDonald

Musique : Johnny Green

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

1864. L’éleveur mexicano-irlandais Alvarez Kelly est chargé de livrer à l’armée nordiste un troupeau de 2500 têtes mais les Sudistes qui manquent eux aussi de vivres sont décidés à s’emparer du troupeau. Grâce à Charity Warwick, une belle Sudiste, Kelly tombe dans un piège et se retrouve prisonnier du colonel Rossiter. Ce dernier lui conseille de changer de camp et de voler le troupeau pour le compte des Sudistes. Kelly étant réticent, Rossiter lui promet de lui amputer un doigt pour chaque jour de retard. Kelly est donc obligé d’accepter.

Un bandeau déroulant à l’écran annonce « Dans chaque guerre, à chaque époque, l’arme oubliée est la nourriture car pour tuer les soldats doivent manger, et pour vivre ils doivent manger. Un troupeau de vaches est aussi vital qu’une batterie de canons ». Là-dessus démarre la chanson des Brother Four « Alvarez Kelly rode over the rise, With a heart full of blarney and a gleam in his eyes, And wherever he stopped the gals kept droppin’ like flies, Till a lady from Richmond cut him down to size ». Formidable western réalisé par Edward Dmytryk (1908-1999) en 1966, Alvarez Kelly demeure un des plus grands films du cinéaste américain dont la carrière reste ponctuée par de nombreuses pépites comme Ouragan sur le Caine (1954), La Lance brisée (1954), La Main gauche du Seigneur (1955) et La Rue chaude (1962).

Edward Dmytryk, sympathisant de la gauche politique américaine, adhérant au parti communiste américain, figure parmi les célèbres Dix d’Hollywood. Convoqué par la Commission des Activités Anti-Américaines, il est condamné à six mois de prison, 500 dollars d’amende, puis s’exile en Grande-Bretagne à la fin des années 1940. Il revient peu de temps après aux USA, purge sa peine de prison et à l’instar d’Elia Kazan dénonce finalement certains acteurs, réalisateurs et scénaristes afin de s’affranchir des soupçons qui pèsent sur lui. C’est un scandale, sa carrière ne s’en remettra jamais totalement. Néanmoins, le cinéaste n’aura jamais arrêté de tourner jusqu’à la fin des années 1970. Alvarez Kelly est un divertissement élégant, qui repose à la fois sur le jeu et l’immense talent de ses deux têtes d’affiche, William Holden et Richard Widmark, qui rivalisent de charisme, mais aussi sur la beauté des paysages et des décors naturels de la Louisiane, où le film a été tourné intégralement.

A la fois western et film de guerre, Alvarez Kelly s’attache à un personnage qui ne fait pas de politique et qui vend ses services de spécialiste réputé dans la conduite du bétail, à celui qui saura lui offrir la plus grosse somme d’argent. C’est qu’en temps de guerre, l’approvisionnement en nourriture des troupes est un élément important et stratégique pour la victoire, ainsi qu’un aspect finalement peu traité au cinéma. A l’instar d’un mercenaire, Alvarez Kelly (William Holden) est un pro dans son boulot et ne se pose pas de question quant à celui qui l’embauche. Ainsi, il conduit depuis le Texas un important troupeau de bétail aux abords d’une plantation située près de Richmond (capitale des Sudistes), pendant la guerre de Sécession en 1864, pour le compte des Nordistes où sont implantés le Major Stedman (Patrick O’Neal) et ses troupes. Mais les Confédérés sont aux aguets et décident de s’emparer de cet approvisionnement pour leur compte. Leur armée se fait nécessiteuse, cette nourriture en abondance devient un enjeu important mais il leur faut aussi l’homme qui a les qualifications nécessaires pour convoyer le troupeau. Alvarez Kelly est enlevé par le colonel Tom Rossiter (Richard Widmark), borgne et hargneux. Ce dernier lui ordonne de détourner le troupeau au profit des Sudistes. Devant les hésitations de Kelly, Rossiter menace de lui sectionner un doigt pour chaque jour de retard, s’il n’accepte pas de former ses hommes.

William Holden se délecte dans la peau de ce profiteur de guerre, qui n’hésite pas à s’enrichir grâce à ce conflit qui s’enlise et qui affame les soldats dans les deux camps. Et si quelques dames croisent son chemin, c’est un petit plus non négligeable. Excellent technicien, Edward Dmytryk réalise ici son troisième western après La Lance brisée et L’Homme aux colts d’or, les deux films déjà interprétés par Richard Widmark. Le sujet, fondé sur des faits réels, est aussi passionnant que remarquablement traité, à la fois grand spectacle et drame intimiste, marqué par des dialogues souvent cinglants. De plus, la photo somptueuse et le cadre large participent également à la grande réussite de cette étrange chevauchée, dont l’impressionnante dernière séquence, celle de la ruée de bétail sur les troupes nordistes, reste dans toutes les mémoires.

Le western a changé en 1966 et Alvarez Kelly peut se targuer d’être un opus flamboyant, drôle, mélancolique, bourré d’aventures, remarquablement interprété et mis en scène.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray d’Alvarez Kelly, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Dans sa présentation (10’), Patrick Brion avoue avoir toujours été déçu par le film d’Edward Dmytryk. L’historien du cinéma commence tout d’abord par faire un tour d’horizon du western en cette année 1966, marquée notamment par l’hégémonie du genre en Italie, qu’affectionne également peu Patrick Brion. Ce dernier évoque les westerns réalisés par Edward Dmytryk, avant d’expliquer pour il trouve Alvarez Kelly peu réussi malgré un sujet formidable. Néanmoins, le critique loue cette édition Blu-ray qui permet de revoir le film dans de superbes conditions techniques, ce qui selon lui n’est pas sans redonner un intérêt à Alvarez Kelly.

Sidonis Calysta a réussi à mettre la main sur un documentaire d’une heure consacré à la vie et la carrière de William Holden. Intitulé William Holden : The Golden Boy, ce module réalisé en 1989, compile les témoignages de comédiens et réalisateurs prestigieux, tels que Robert Mitchum, Glenn Ford, Blake Edwards, Robert Wagner, Sidney Lumet, Robert Wise, Cliff Robertson, posés sur de nombreux extraits des films les plus célèbres de William Holden, sans oublier les archives personnelles commentées par Scott Holden, l’un des fils du comédien. De facture classique, ce documentaire oublie de nombreux films, y compris le magnifique Breezy de Clint Eastwood. Il n’en demeure pas moins informatif.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et une galerie de photos et d’affiches.

L’Image et le son

Quelle restauration ! Ce master HD (1080p) permet aux spectateurs de redécouvrir Alvarez Kelly dans de superbes et inédites conditions techniques, même si les puristes risquent de rechigner devant le lissage parfois excessif du grain original. Les volontés artistiques du mythique chef opérateur Joseph MacDonald (La Poursuite infernale, Niagara, La canonnière du Yang-Tsé) sont néanmoins respectées et nous avons l’impression de redécouvrir complètement ce western d’Edward Dmytryk. La copie est souvent sidérante de beauté et de stabilité, le nouvel éclat des couleurs est saisissant. Les noirs sont concis, le piqué vif et acéré, la propreté impressionnante, les détails sur le cadre large sont légion et les contrastes pointus, y compris sur les séquences en intérieur. Les gammes chatoyantes sont harmonieuses et le relief omniprésent. Signalons tout de même quelques plans où le grain semble plus appuyé, visiblement sur des stock-shots, tout comme de sensibles fourmillements durant les scènes où les comédiens ont tourné devant une transparence.

Malgré la réussite du doublage français, privilégiez évidemment la version originale, plus dynamique et équilibrée que son homologue, notamment en ce qui concerne la délivrance des dialogues. La piste française place les voix trop en avant, au détriment des effets annexes et de la musique. L’éditeur a quand même mis le paquet en proposant deux pistes DTS-HD Master audio bien nettoyées, bien que l’ensemble puisse paraître « trop » propre et artificiel. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / La Charge des Tuniques Bleues, réalisé par Anthony Mann

LA CHARGE DES TUNIQUES BLEUES (The Last Frontier) réalisé par Anthony Mann, disponible en DVD et Blu-ray le 21 novembre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Victor Mature, Guy Madison, Robert Preston, James Whitmore, Anne Bancroft, Russell Collins

Scénario : Philip Yordan, Russell S. Hughes

Photographie : William C. Mellor

Musique : Leigh Harline

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Jed Cooper est un trappeur brutal et isolé de la civilisation. Il s’engage dans l’armée avec ses deux partenaires mais, décidé à s’installer, cherche à séduire la très belle femme du colonel Marston. Entretemps, les soldats, jeunes et peu expérimentés, sont chargés de lancer une attaque contre les Indiens pour venir en aide à un fort voisin…

D’origine autrichienne et allemande, de son vrai nom Emil Anton Bundsmann, Anthony Mann (1906-1967) demeure l’un des plus grands réalisateurs américains de l’histoire du cinéma, spécialisé notamment dans le western, à l’instar de ses confrères Howard Hawks, Henry Hathaway et John Ford. Ancien comédien, régisseur de théâtre, il fonde une troupe de théâtre dans les années 1930 où officie également un certain James Stewart. Il commence dans le cinéma en supervisant les essais des acteurs et actrices pour le compte de la Selznick International Pictures. Puis, c’est aux côtés de Preston Sturges qu’il fait ses premiers pas en tant qu’assistant à la Paramount, avant de passer lui-même derrière la caméra en 1942 avec Dr. Broadway. Il se fait la main sur quelques séries B, en passant d’un genre à l’autre. Mais c’est en 1950 qu’il connaît son premier grand succès avec La Porte du diable.

Anthony Mann, parvient à mettre en scène un film progressiste en jouant avec la censure, même si l’industrie hollywoodienne est alors menacée par la fameuse chasse aux sorcières. Oeuvre engagée, le metteur en scène y prend ouvertement la défense des indiens. Sans cesse oublié et évincé au profit de La Flèche brisée, film également pro-indien de Delmer Daves, La Porte du diable demeure un chef d’oeuvre du genre, noir (certains cadrages sont dignes d’un thriller), âpre, pessimiste sur la condition humaine, magnifiquement réalisé et photographié. Suivront Winchester ‘73 (1950), Les Affameurs (1952), L’Appât (1953), Je suis un aventurier (1954), L’Homme de la plaine (1955), dernier des cinq westerns qu’Anthony Mann tourna avec James Stewart. Au milieu des années 1950, le western est un genre en mutation. Le cinéaste enchaîne immédiatement avec La Charge des Tuniques Bleues (1955), The Last Frontier.

S’il n’a pas la force de ses œuvres précédentes, La Charge des Tuniques Bleues n’en est pas moins très réussi. Ce qui frappe d’emblée c’est d’abord la magnificence du CinemaScope, même si Anthony Mann ne fait pas ici la part belle aux grands espaces en confinant principalement son action au sein d’une enceinte militaire. Nous sommes en 1860, en plein Oregon. La Guerre de Sécession est à ses balbutiements et les soldats américains ont été réquisitionnés. Arrivent trois trappeurs, Jed Cooper (Victor Mature), oui le même nom que Clint Eastwood dans Pendez-les haut et court de Ted Post, Gus (James Whitmore) et l’indien Mongo (Pat Hogan). Ils viennent de passer un an dans la montagne à braconner et ont réussi à faire le plein de fourrures qu’ils espèrent bientôt revendre. Subitement, ils se retrouvent encerclés par les Sioux menés par Nuage Rouge, qui proteste contre l’installation militaire sur leur territoire. S’ils font mine de ne pas les apercevoir, les trappeurs sont ensuite obligés de leur laisser leurs armes, leurs chevaux ainsi que le fruit de leur travail. Détroussés, ils parviennent à Fort Shallan, où ils sont accueillis par le Capitaine Riordan (Guy Madison), qui parvient à les faire s’engager en tant qu’éclaireurs civils. Les troupes de soldats sont dirigées par le colonel Marston (Robert Preston). Obsédé par le déshonneur qu’il a subi durant la guerre civile, cet officier autoritaire et vaniteux pense pouvoir redorer son blason grâce à une victoire contre les indiens et leur chef Nuage Rouge. Seul Cooper ose s’opposer au colonel pour l’empêcher de commettre cette folie.

La Charge des Tuniques Bleues repose en grande partie sur le charisme animal de Victor Mature, qui fait penser à Sylvester Stallone et Dean Martin. Le comédien est souvent très émouvant dans le rôle de Jed, trappeur buriné, attiré malgré lui par l’uniforme de la Cavalerie et pensant à fonder une famille en se rangeant de sa vie d’aventurier. Il tombe amoureux de Corrina (Anne Bancroft), la femme délaissée du colonel Marston. Bien qu’une idylle naisse entre les deux, Corrina ne peut quitter son mari et refuse sa demande en mariage. Jed sombre dans l’alcool, tandis que Marston, ivre de revanche, souhaite mobiliser toutes ses troupes pour éradiquer Nuage Rouge et ses hommes.

Point de « sensationnalisme » ni véritablement d’action, à part dans la toute dernière partie à travers un affrontement noyé dans la poussière, La Charge des Tuniques Bleues est avant tout un drame humaniste porté par des acteurs exceptionnels qui campent des personnages complexes, torturés et très attachants, comme souvent chez Anthony Mann en quête de rachat et de reconnaissance d’eux-mêmes. La Charge des Tuniques Bleues n’est sans doute pas l’oeuvre la plus réputée du cinéaste et malgré ses quelques défauts, dont un happy end imposé par la Columbia, reste un grand, dense et passionnant western à connaître absolument.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de La Charge des Tuniques Bleues, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Une fois de plus, Patrick Brion a répondu à l’appel de l’éditeur pour nous présenter ce film d’Anthony Mann (13’). Après avoir fait un tour d’horizon du western en 1955, l’historien du cinéma se penche sur ce film singulier et ses personnages particuliers, notamment celui du trappeur interprété ici par Victore Mature. Cela donne l’occasion à Patrick Brion d’aborder le casting, puis de croiser habilement le fond et la forme, avec une passion toujours aussi contagieuse.

L’un des gros plus de cette édition est l’entretien avec Anthony Mann (17’), réalisé par la BBC au moment du tournage à Londres de Maldonne pour un espion (images à l’appui du cinéaste à l’oeuvre), film qu’il n’aura pas le temps de terminer et qui sera repris par Laurence Harvey après son décès. Anthony Mann évoque son rapport avec les spectateurs, la mise en scène des séquences d’action, ses débuts en tant qu’acteur, ses influences (Murnau notamment), la dimension shakespearienne de ses westerns, la nouvelle figure du héros dans ses films, l’authenticité des tournages en extérieur, la représentation de la violence à l’écran. Une interview riche et rare !

L’interactivité se clôt sur une galerie d’affiches et de photos d’exploitation.

L’Image et le son

Le sublime cadre large est évidemment respecté et demeure le point fort de cette édition HD. Sinon le master est propre, en dépit de quelques poussières et points blancs demeurent encore notables et certains contrastes manquent de densité. La gestion du grain est aléatoire avec des séquences plus ou moins marquées selon la luminosité. Même chose pour les scènes sombres avec des noirs pas aussi concis que nous pouvions l’espérer, tout comme le piqué peu aiguisé. Des effets de pompage sont également constatés et la colorimétrie s’avère parfois terne, pour ne pas dire fanée, avec les visages des comédiens un peu trop rosés à notre goût. La copie est cependant très stable.

Que votre choix se porte sur la version originale (avec sous-titres français imposés) ou la version française, la restauration est satisfaisante. Aucun souffle constaté sur les deux pistes, l’écoute est frontale et riche, dynamique et vive. Les effets annexes sont plus conséquents sur la version originale que sur la piste française, moins précise, plus étouffée, mais le confort acoustique est assuré sur les deux options. Le changement de langue est verrouillé à la volée.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Buck et son complice, réalisé par Sidney Poitier

BUCK ET SON COMPLICE (Buck and the Preacher) réalisé par Sidney Poitier, disponible en DVD le 21 novembre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Sidney Poitier, Harry Belafonte, Ruby Dee, Cameron Mitchell, Denny Miller, Nita Talbot, John Kelly

Scénario : Ernest Kinoy

Photographie : Álex Phillips Jr.

Musique : Benny Carter

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Après la guerre de Sécession, Buck, un ancien sergent de la cavalerie de l’armée de l’Union, prend la tête d’un groupe d’esclaves affranchis voulant passer la frontière du Colorado. Dans ce groupe voyagent aussi sa femme et un pseudo pasteur dont la Bible truquée contient un revolver. Les voyageurs sont attaqués par des hordes d’anciens esclavagistes qui tentent de les renvoyer à leur misérable vie dans les fermes de Louisiane; Buck et ses compagnons devront faire preuve de courage pour parvenir à leur but ultime : s’installer dans une terre de promesses et connaître enfin une existence d’hommes libres.

Buck et son compliceBuck and the Preacher (1972), est le premier long métrage réalisé par l’immense comédien Sidney Poitier, même si le tournage avait été commencé par Joseph Sargent (L’Espion au chapeau vert, Les Pirates du métro et responsable plus tard de l’inénarrable Dents de la mer 4 – La revanche), rapidement remercié par les producteurs qui n’étaient pas satisfaits de son travail. Ce film issu de la célèbre vague dite de la Blaxploitation, réunit les deux comédiens afro-américains les plus célèbres, Sidney Poitier donc, et Harry Belafonte, tous les deux ayant été très actifs dans la lutte pour l’égalité des droits civiques aux États-Unis. Western atypique, mais intéressant, bien mené, drôle, violent, porté par le charisme et le talent des comédiens, notamment le jeu explosif d’Harry Belafonte, Buck et son complice se passe à la fin de la guerre de Sécession. L’esclavage est aboli, mais les Noirs restent privés de droits et de liberté. Nombreux partent vers l’Ouest, à la recherche de terres où ils seraient enfin libres. Mais de cruelles épreuves les attendent, notamment la chasse que leur font les rabatteurs de main-d’oeuvre, chargés de les ramener à leurs anciens maîtres. Buck et son complice est dédié « aux femmes, hommes et enfants en quête de liberté, dont les tombes sont aussi oubliées que leur rôle dans l’Histoire » indique un panneau en introduction.

Sidney Poitier fait preuve d’un indéniable talent de metteur en scène et s’en tire haut la main en ce qui concerne les scènes d’action et de fusillades, mais aussi pour instaurer une ambiance atypique, ici héritée du western italien dans l’usage systématique des zooms et des gros plans, y compris dans la partition aux accents très « morriconiens » (avec l’usage d’une guimbarde) de l’immense musicien de jazz Benny Carter. On ne s’ennuie pas une seconde dans cette histoire de traque où des bandits blancs à la solde de proprios terriens, désireux de mettre la main sur leurs anciens esclaves, n’hésitent pas à saccager, brûler, piller et tuer des convois entiers, afin d’obliger ces familles entières à rebrousser chemin et à retourner servir leurs anciens maîtres. Heureusement, ils peuvent compter sur Buck (Sidney Poitier), prêt à tout pour les aider à traverser l’Ouest, même s’il trouve sur son chemin un pasteur intrigant (Harry Belafonte) aux yeux exorbités et aux dents gâtés, qui se révèle être un as de la gâchette.

Buck et son complice joue avec les codes du genre, en offrant à son casting afro-américain des rôles forts, à travers lesquels s’insinue en filigrane le célèbre engagement politique des deux stars. Bien sûr, le film est un divertissement et le tandem n’hésite pas à tuer une dizaine, si ce n’est plus, de bad guys blancs particulièrement pourris, mais Poitier/Belafonte souhaitent montrer aux spectateurs que les comédiens afro-américains peuvent eux aussi interpréter des héros de l’Ouest, loin des clichés habituels qui voudraient que chaque personnage noir doive obligatoirement être un esclave, un valet ou une cuisinière. Ici, les deux sont armés de deux pétoires et n’hésitent pas à s’en servir pour se défendre ou pour récupérer ce qui leur appartient. Alors non, Quentin Tarantino n’a absolument rien inventé avec son Django Unchained dans lequel il ne fait que recycler encore les films qu’il aime. Buck et son complice est un film politique et incite à la réflexion tout en divertissant avec un aspect buddy-movie. Une très bonne surprise et à connaître donc.

LE DVD

Le test du DVD de Buck et son complice, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

En dehors de la bande-annonce et d’une courte galerie de photos et d’affiches, nous ne trouvons qu’une présentation du film par Patrick Brion (14′). Comme d’habitude, l’historien du cinéma démarre ce supplément en donnant quelques titres de westerns sortis la même année que le film qui nous intéresse, 1972, qui selon n’est pas une mauvaise année pour le genre. Ensuite, Patrick Brion replace Buck et son complice dans la Blaxploitation, évoque le réalisateur Joseph Sargent, très vite débarqué du tournage pour être finalement remplacé par Sidney Poitier. C’est l’occasion pour Brion de parler des comédiens, de leur filmographie et de leur combat pour l’égalité des droits civiques.

L’Image et le son

Le master présenté a été restauré. La copie est stable et propre, malgré des points blancs et poussières encore visibles. Le format 1.85 est respecté tout comme les partis pris esthétiques. Certaines séquences, apparaissent sensiblement plus granuleuses, mais la texture argentique est bien gérée. L’ensemble se tient avec notamment de très belles couleurs et des contrastes soignés y compris sur les séquences peu éclairées. La clarté est de mise et les détails ne manquent pas, surtout sur les paysages traversés par les personnages. Buck et son complice est un film très rare en France et la copie dénichée par Sidonis Calysta participe à sa résurrection dans l’Hexagone.

L’éditeur nous propose ici les versions originale et française restaurées en mono 2.0. Les mixages s’avèrent propres, dynamiques, et restituent solidement les voix et la musique, fluides, sans souffle. Le confort acoustique est largement assuré dans les deux cas avec de belles ambiances naturelles. Les sous-titres français sont imposés sur cette dernière et le changement impossible à la volée. En version française, Sidney Poitier est doublé par le grand Serge Sauvion.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard

 

Test DVD / Nevada, réalisé par Edward Killy

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NEVADA réalisé par Edward Killy, disponible en DVD le 21 novembre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Robert Mitchum, Anne Jeffreys, Guinn « Big Boy » Williams, Nancy Gates, Richard Martin, Craig Reynolds

Scénario : Norman Houston, d’après le roman Nevada de Zane Grey

Photographie : Harry J. Wild

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h00

Date de sortie initiale : 1944

LE FILM

Avec les 7.000 $ qu’il vient de gagner au jeu, Jim « Nevada » Lacy entreprend d’acheter l’équipement nécessaire à la prospection des minerais d’or et d’argent. Quelque chose dont se charge son camarade Ben Ide qui tombe peu après sous les balles de Powell, un tueur à la solde de Burridge, un homme prêt à tout pour faire main basse sur les gisements de la région. Accusé du meurtre, Nevada est jeté en prison. Conscients qu’il n’aura aucun mal à prouver son innocence, Powell et Burridge incitent les habitants de Carson City à le lyncher. Délivré par ses amis Dusty et Chito, Nevada leur fausse compagnie…

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Nevada est un petit western – devenu un vrai genre à part entière à la fin des années 1930 – anecdotique, mais qui vaut le détour puisque Robert Mitchum apparaît dans un de ses premiers rôles en tant que vedette. Né en 1917, le comédien commence sa carrière par des apparitions non créditées ou sous le nom de Bob Mitchum, comme c’est encore le cas ici dans Nevada. La RKO l’engage ensuite et sa notoriété va alors exploser au sein de l’industrie hollywoodienne. Nevada est réalisé par Edward Killy (1903-1981), un honnête artisan, ancien assistant de George Cukor. Ce petit film efficace et rapide d’une heure montre en main restera un de ses derniers en tant que metteur en scène puisqu’il deviendra par la suite seulement second assistant, notamment sur Nous avons gagné ce soir de Robert Wise en 1949. Nevada demeure un de ses plus grands succès et un de ses films les plus populaires.

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Adapté du roman de Zane Grey, ce western à petit budget est resté dans certaines mémoires comme étant le film qui a permis à Robert Mitchum de se faire réellement connaître. Agé de 27 ans, le comédien va voir sa carrière monter en flèche et retrouvera d’ailleurs Edward Killy dès l’année suivante pour A l’Ouest du Pecos, également adapté de Zane Grey. Ce roman avait déjà connu deux adaptations, la première en 1927 avec Gary Cooper, la seconde en 1935 avec Buster Crabbe, la vedette des Nouvelles aventures de Tarzan l’intrépide et de Flash Gordon.

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Nevada fonctionne encore très bien, avec cette petite nostalgie propre au genre et à son charme désuet. En une heure, le récit – classique, pour ne pas dire rabattu – va à l’essentiel, les personnages sont attachants, Mitchum est déjà génial et bourré de charisme, la mise en scène est correcte et bien emballée, les scènes d’aventures et de fusillades s’enchaînent aussi vite que les répliques bien senties et le reste du casting est à l’avenant. Il n’en faut pas plus pour redécouvrir Nevada, un vrai petit plaisir de série B !

LE DVD

Le test du DVD de Nevada, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé sur un check-disc. La jaquette est typique de cette grande collection des Westerns de Légende chère à Sidonis Calysta. Le menu principal est animé et musical.

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Outre une galerie de photos, nous retrouvons le grand Patrick Brion qui nous présente très brièvement Nevada (7’). N’attendez donc pas une masterclass, mais plutôt un rapide portrait du réalisateur Edward Killy et des comédiens du film, en particulier de Robert Mitchum. Patrick Brion ne fait pas dans la surenchère inutile et déclare que Nevada est une petite série B sans prétention, mais réussie et dans laquelle brille déjà le comédien. Notre interlocuteur parle également des westerns sortis en 1944 (une mauvaise année selon lui), mais aussi du romancier Zane Grey et des deux précédentes adaptations du roman Nevada au cinéma avant celle qui nous intéresse.

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L’éditeur joint également un petit module de sept minutes consacré à Robert Mitchum. Uniquement composé de photographies diverses issues des films du comédien, ce supplément proposé par Jean-Claude Missiaen se contente d’évoquer brièvement la carrière, les personnages, les partenaires prestigieux (et prestigieuses), les plus grands films et la légende de la star hollywoodienne. Là-dessus un texte à lire apparaît, puis une galerie de photos qui défile sur la musique du film El Dorado.

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L’Image et le son

Un carton en introduction indique que l’image affiche encore de nombreux défauts, malgré la restauration. Ce DVD de Nevada propose une copie médiocre du film d’Edward Killy, qui affiche tout de même plus de 70 ans. L’image n’est pas catastrophique et se révèle même parfois correcte, en dehors de nombreux scories, points, effets de pompage, diverses tâches, raccords de montage et griffures. Des fondus enchaînés décrochent légèrement, un bruit vidéo est notable. Le N&B retrouve une certaine luminosité, certaines séquences parviennent à sortir du lot, mais la définition reste passable. La gestion des contrastes s’avère aléatoire.

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La piste anglaise unique et aux sous-titres imposés, reste sourde, couverte, émaillée de craquements, de dialogues parfois couverts et d’un bruit de fond. Cependant, aucun souffle n’est réellement constaté.

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Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard

Test DVD / Desert Gold, réalisé par James P. Hogan

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DESERT GOLD réalisé par James P. Hogan, disponible en DVD le 21 novembre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Buster Crabbe, Tom Keene, Monte Blue, Marsha Hunt, Robert Cummings, Raymond Hatton

Scénario : Stuart Anthony, Robert Yost d’après le roman de Zane Grey

Photographie : George T. Clemens

Durée : 0h55

Date de sortie initiale : 1936

LE FILM

L’Arizona. Élevé par les blancs, Moya n’en demeure pas moins un chef indien fidèle aux traditions de sa tribu et aux promesses faites à son père. Lorsque Chet Kasedon lui propose de partager les gains d’une mine d’or située sur la terre de ses ancêtres, il refuse. Kidnappé, battu, Moya persiste. Déterminé, Kasedon engage l’ingénieur Randolph Gale pour mieux localiser le précieux gisement et en exploiter les richesses. Effrayé par les méthodes de son commanditaire pour faire parler Moya, Gale change de camp, prêt à apporter toute son aide aux Indiens…

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Desert Gold est un pur western rétro-vintage. Réalisé par James Patrick Hogan (1890-1943) en 1936, ce petit film de 55 minutes est typique d’un genre alors en plein essor. Adapté d’un roman de Zane Grey (1872-1939), écrivain américain célèbre pour ses histoires d’aventures et ses westerns, Desert Gold se regarde comme on lit une bonne nouvelle. Le récit est ramassé, les ingrédients attendus se mélangent bien avec des indiens d’un côté, des cowboys de l’autre, mais le film s’avère étonnant puisqu’il s’avère pro-indien. Malgré tout, le chef Moya est interprété par Buster Crabbe, ancien nageur, lancé en 1933 au cinéma dans le rôle-titre des Nouvelles aventures de Tarzan l’intrépide et celui de Flash Gordon en 1936. Son personnage, qui vient d’être proclamé chef de la tribu, détient le secret d’une mine d’or convoitée par des prospecteurs blancs peu scrupuleux menés par Chet Kasedon (Monte Blue).

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Moya, élevé et éduqué par les blancs, est néanmoins resté un vrai indien et ne souhaite pas divulguer ce secret gardé par ses ancêtres. Kasedon décide alors d’employer la manière forte. Ses hommes poursuivent Moya, l’enlèvent et le torturent à coups de fouet pour le faire parler. Engagé par Kasedon comme ingénieur, Randolph Gale n’apprécie pas ces méthodes et décide de venir en aide à Moya. Sur cette intrigue « asséchée », James P. Hogan signe un western mené à cent à l’heure, bourré d’action, d’aventures et même d’humour avec l’acolyte peureux et malchanceux de Gale, interprété par le jeune Robert Cummings. Même une petite amourette qui donne parfois au film des airs de screwball comedy vient se greffer à l’histoire.

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Le cinéaste prolifique depuis le début des années 1920 est à son affaire et certaines scènes restent d’ailleurs marquées par une forme héritée du cinéma muet avec des réactions parfois exagérées des personnages ou l’utilisation de l’accéléré pour les séquences d’action et de chevauchées.

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Habitué aux petites productions et aux histoires condensées en à peine 60 minutes, le réalisateur livre un film de série B fort honnête, rare, qui possède encore beaucoup de charme et qui demeure surtout extrêmement divertissant.

LE DVD

Le test du DVD de Desert Gold, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

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Seul Patrick Brion a répondu présent pour présenter Desert Gold (6’). Enfin « présenter » est un bien grand mot puisque l’historien du cinéma se contente principalement d’évoquer le romancier Zane Grey, le comédien Buster Crabbe, le réalisateur James P. Hogan et de donner quelques titres de westerns sortis en 1936. Certes, il n’y a pas finalement grand-chose à dire sur ce petit film, mais nous pouvions espérer plus.

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L’interactivité se clôt sur une galerie de photos.

L’Image et le son

Un carton en introduction indique que malgré les efforts réalisés lors de la restauration, la qualité de l’image comporte encore de nombreux défauts, que les procédés actuels ne peuvent résoudre. C’est le moins qu’on puisse dire. Le master 1.33 est encore constellé de tâches, de points, de rayures verticales, de raccords de montage, sans oublier les flous, les sautes, les tremblements et tout ce qui est possible d’imaginer sur une image qui semble avoir été sauvée in extremis de la désintégration. Cela rajoute un cachet « curiosité » (pour ne pas dire un aspect VHS – Cinéma de minuit) à Desert Gold, dont la copie reste malgré tout lumineuse…sans doute trop.

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Il en est de même pour le confort acoustique. La piste anglaise unique et aux sous-titres imposés, reste sourde, couverte, émaillée de craquements, de dialogues parfois couverts et d’un bruit de fond qui s’apparente à une machine à laver en mode essorage. Mais bon…ça passe quand même.

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Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard

Test DVD / On ne joue pas avec le crime, réalisé par Phil Karlson

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ON NE JOUE PAS AVEC LE CRIME (5 Against the House) réalisé par Phil Karlson, disponible en DVD le 19 octobre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Kim Novak, Guy Madison, Brian Keith, Alvy Moore, Kerwin Mathews, William Conrad

Scénario : Stirling Silliphant, William Bowers, John Barnwell, d’après le roman de Jack Finney

Photographie : Lester White

Musique : George Duning

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Alors qu’ils prennent du bon temps dans un casino, quatre étudiants américains entendent un policier affirmer que dérober l’argent contenu dans les coffres est ici totalement impossible. Il n’en faut pas moins pour piquer l’orgueil du plus riche des garçons. Il entraîne alors ses trois camarades à cambrioler l’établissement. Il réussit en effet à les convaincre que seul le défi l’intéresse : l’argent sera rendu à l’issue du vol. Mais rien ne se passe comme prévu…

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Réalisé par Phil Karlson (1908-1985) en 1955, On ne joue pas avec le crime5 Against the House est un drame aux allures de film noir adapté du roman éponyme de Jack Finney (L’Invasion des profanateurs), sorti en France sous le titre Néant à roulettes dans la collection Série noire. Produit par la Columbia Pictures, 5 Against the House montre le savoir-faire du metteur en scène, spécialiste des séries B, à qui l’on doit Le Quatrième homme (1952), L’Affaire de la 99ème rue (1953) ou bien encore Coincée (1955), et reste la principale source d’inspiration du Casino de Martin Scorsese. Le film démarre bien en montrant une bande de quatre étudiants venus à Reno (« la plus grande petite ville du monde ») dans le but de prendre du bon temps en jouant au casino. Il y a Al (Guy Madison), le meneur du groupe, Brick (Brian Keith), le colosse, Roy (Alvy Moore), le rigolo et Ronnie (Kerwin Mathews) l’intellectuel. Ils assistent à une tentative de braquage, rapidement mise en échec par la sécurité de l’établissement. Le groupe reprend la route et roule toute la nuit pour rejoindre la faculté de droit. C’est alors que Ronnie se met en tête de réaliser le crime parfait, en l’occurrence le braquage du casino de Reno que l’on dit impossible à dévaliser. Il commence à en parler à ses potes. Al retrouve sa petite amie Kay (Kim Novak), devenue chanteuse dans un nightclub. On apprend alors que Brick et Al ont fait la guerre de Corée et ont été rendus à la vie civile. Un lien les unit puisque Brick a sauvé la vie de son ami. Mais Brick est aussi revenu traumatisé et sujet à d’incontrôlables explosions de colère. Ayant passé un long séjour en hôpital psychiatrique, Brick s’est juré de ne jamais y retourner. Le casse prévu par Ronnie pourrait lui apporter une nouvelle protection. Seulement Ronnie ne souhaite réaliser ce coup que pour la beauté du geste. Brick entreprend alors de menacer sa bande d’amis à l’aide d’un revolver et les oblige à braquer ce casino en gardant le butin.

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S’il ne manque pas d’intérêt, On ne joue pas avec le crime est une œuvre qui manque d’enjeux dramatiques durant une bonne partie du film (en gros tout ce qui se passe à l’université) et qui s’avère souvent plombée par des dialogues trop abondants et explicatifs. De plus, Guy Madison manque vraiment de charisme et passe son temps à lever un sourcil, puis l’autre, avant d’emballer la sublime Kim Novak (tout juste révélée par le superbe Du plomb pour l’inspecteur de Richard Quine), dont le rôle de jolie minette qui pousse la chansonnette (en playback) est bien trop limité pour finalement retenir l’attention. Ajoutez à cela un humour maladroit qui pousse parfois le film dans une autre direction, ainsi que le choix maladroit d’un quatuor d’acteurs trop âgés pour jouer des étudiants. En revanche, l’interprétation de Brian Keith (Cher oncle Bill, Reflets dans un œil d’or, Nevada Smith) vaut vraiment le détour. Bâti comme une armoire à glace, le comédien apporte néanmoins une grande fragilité à son personnage de Brick, revenu cassé de la guerre de Corée, prêt à exploser à n’importe quel moment. Si Al parvient à le canaliser, les démons de Brick finiront par prendre le dessus par peur de retourner à l’asile où il a subi de nombreux chocs électriques.

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Finalement, On ne joue pas avec le crime est plus un drame qu’un film de casse, même si celui-ci est bien organisé et même passionnant dans les dernières vingt minutes, avec une apparition de William Conrad. Nous retiendrons aussi le dernier affrontement Al/Brick qui se déroule dans le décor singulier d’un parking mobile, impeccablement utilisé par Phil Karlson à travers des angles très recherchés. Cette séquence rappelle dans une moindre mesure, la scène finale du formidable Mission : Impossible – Protocole fantôme de Brad Bird.

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LE DVD

Disponible chez Sidonis Calysta, On ne joue pas avec le crime intègre la collection Film Noir. Le visuel de la jaquette est très attractif et soigné, tout comme la sérigraphie du DVD. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné. Le menu principal est quant à lui animé et musical.

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Comme bien souvent, Bertrand Tavernier commence sa présentation d’On ne joue pas avec le crime (16′) en se remémorant la première fois qu’il a vu le film en compagnie de ses amis étudiants du ciné-club Nickelodéon qu’ils avaient alors créé. Si le réalisateur et historien du cinéma a pu parfois changer d’avis sur un film au cours de sa vie, il déclare ici que le film de Phil Karlson l’a toujours déçu et laissé sceptique. Dans un premier temps, Bertrand Tavernier évoque comment Kim Novak divisait à la fois les critiques et les cinéphiles. Ensuite, il en vient à Phil Karlson, cinéaste qu’il aime tout particulièrement pour ses excellentes séries B, tout en passant en revue quelques-uns de ses films les plus marquants. Même s’il n’aime pas vraiment On ne joue pas avec le crime, Bertrand Tavernier en tire néanmoins quelques points positifs, notamment le final dans le casino, ainsi que l’interprétation de Brian Keith, un grand acteur, toujours parfait selon lui, et malheureusement trop souvent oublié aujourd’hui. Comme à son habitude, Guy Madison en prend plein son grade, chaque fois qu’un de ses films est passé au peigne fin par Tavernier. Le scénario est également observé à la loupe, tout comme la construction du film.

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Cette présentation est suivie de celle de François Guérif (13′). Le critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection Rivages/Noir n’est guère plus enthousiaste que son confrère sur On ne joue pas avec le crime. Spécialiste du roman noir, François Guérif rappelle que le film de Phil Karlson est adapté du roman 5 Against the House, sorti en France dans la collection Série noire sous le titre Néant à roulettes. Il loue ensuite la réussite du décor du parking mobile et de l’interprétation de Brian Keith, tout en critiquant le jeu de Guy Madison, l’abondance des dialogues et le fait que les acteurs soient bien trop âgés pour incarner des étudiants.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et une galerie de photos.

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L’Image et le son

La restauration du film est indéniable, toutes les scories, tâches, poussières et rayures verticales ont été purement et simplement éradiquées. Si le piqué manque parfois de mordant, la gestion du grain original demeure solide et bien gérée. Le N&B est de très belle tenue avec des noirs suffisamment denses, des blancs lumineux et des contrastes solides. Mention spéciale à certains gros plans, nets et précis, bien détaillés. La copie 1.66 (16/9 compatible 4/3) affiche une remarquable stabilité.

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Seule la version originale sous-titrée en français est disponible sur cette édition. Ce mixage s’avère particulièrement riche, dynamique, sans aucun souffle et étonne par sa précision, surtout sur les scènes de casino avec des effets foisonnants. Un confort acoustique largement assuré. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.

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Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard