BOULE & BILL 2 réalisé par Pascal Bourdiaux, disponible en DVD et Blu-ray le 30 août 2017 chez Pathé
Acteurs : Charlie Langendries, Franck Dubosc, Mathilde Seigner, Jean-François Cayrey, Nora Hamzawi, Isabelle Candelier, Manu Payet…
Scénario : Benjamin Guedj d’après la bande dessinée de Roba
Photographie : Stéphane Le Parc
Musique : Mathieu Lamboley
Durée : 1h25
Date de sortie initiale : 2017
LE FILM
La famille de Boule mène une existence aussi heureuse que paisible. Bill est parfaitement intégré dans cette petite famille, Boule travaille bien à l’école, sa maman donne des cours de piano à domicile tandis que son père est un dessinateur reconnu.
Tout bascule lorsque l’éditrice de ses bandes dessinées, bourrue et acariâtre, rejette le travail du père de Boule. Elle y voit une grosse panne d’inspiration due au fait que sa famille vit dans un bonheur très négatif sur sa créativité. Le père de Boule revient à la maison avec la ferme intention de réveiller sa famille de ce bonheur en générant un grand nombre de « bêtises ».
Boule et Bill mais aussi la maman vont également se mettre à faire dérailler ce « bonheur » familial jusqu’à l’explosion.
L’année 2017 n’a pas été simple pour le réalisateur Pascal Bourdiaux ! Deux échecs commerciaux et critiques très importants avec Mes trésors en janvier et Boule & Bill 2 en avril ! Avant de mettre en scène son premier long métrage en 2010, Le Mac, 1,5 millions d’entrées, Pascal Bourdiaux a d’abord fait ses classes sur la shortcom Un gars, une fille en réalisant près de 500 épisodes ! Il était aussi l’un des premiers à offrir à Kev Adams la tête d’affiche d’un film avec Fiston, dans lequel le jeune comédien donnait la réplique à Franck Dubosc. Porté par une critique positive et un bon bouche à oreille, près de deux millions de spectateurs avaient accueilli favorablement cette très bonne comédie. Pour Mes trésors et Boule & Bill 2 c’est une autre affaire.
Nous ne reviendrons pas sur Mes trésors, mais Boule & Bill 2 souffre des mêmes maux. Les scènes s’enchaînent à la va-comme-je-te-pousse, en cumulant les gags mous et les dialogues au rabais, sans oublier l’action de pacotille et une mise en scène fonctionnelle. Cette suite du film d’Alexandre Charlot et Franck Magnier (scénaristes d’Astérix aux Jeux Olympiques, Bienvenue chez les Ch’tis, Lucky Luke, R.T.T. et Imogène McCathery), qui ne s’imposait pas, mais alors pas du tout, s’offre le luxe d’être encore pire que le premier opus. En voyant ce nouveau volet, adaptation de la bande dessinée Boule & Bill, on se demande ce qui a pu se passer dans la tête de certains producteurs, sans doute trop confiants de penser que les 2 millions de spectateurs qui s’étaient déplacés dans les salles en 2013 pour la première « transposition » reviendraient. Mais c’était sans compter les mauvaises critiques et les avis négatifs. Une fois de plus, cette seconde adaptation live de l’oeuvre de Jean Roba ne retranscrit en rien la bande dessinée créée en 1959, à part peut-être la célèbre salopette bleue de Boule, et se trouve surtout dépourvue d’humour.
Franck Dubosc qui parvenait à s’en sortir dans le premier fait ici pitié. Ceci est d’autant plus regrettable qu’il peut parfois être très bon (Fiston, Les Seigneurs, Incognito), mais ce n’est pas en enchaînant les bouses-navets-nanars (Pension complète, Les Visiteurs : La Révolution, Camping 3, Les Têtes de l’emploi) qu’il parviendra à le prouver une fois de plus. Marina Foïs a eu du flair, puisqu’elle a gentiment refusé de reprendre son rôle de la maman de Boule. Elle laisse sa place à l’inénarrable Mathilde Seigner. Avec son jeu aussi léger qu’un 38 tonnes, l’actrice agace d’emblée par ses tics et ses répliques qui ne tombent jamais juste. Cela ne dure que 80 minutes montre en main et cela en paraît le double. C’est inter-minable, laid, niais. Du point de vue technique, la photo est orange, les décors aussi, les accessoires également, comme les cheveux de Boule et le teint de Mathilde Seigner.
Pourtant, la première séquence annonce d’emblée ce que sera le film à travers la réplique (sans trucage) « C’est de la merde. C’est à chier. C’est de la crotte, c’est du caca, c’est de la bouse, c’est du fumier, c’est de la pétoule de lapin, c’est de la fiente ». Bravo pour un film qui cible avant tout les très jeunes spectateurs ! Avec à peine 500.000 entrées pour un budget de près de 16 millions d’euros, Boule & Bill 2 rejoint le club des catastrophes industrielles aux côtés de Benoît Brisefer : les Taxis Rouges. La « franchise » est bel et bien enterrée. Tant mieux.
LE BLU-RAY
Le Blu-ray de Boule & Bill 2, disponible chez Pathé, repose dans un boîtier classique de couleur bleue. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.
Seul un bêtisier (8’) est proposé comme supplément. Sans doute pour faire ce que le film ne parvient jamais, faire sourire.
L’Image et le son
Ce transfert HD s’avère soigné, l’univers de la BD est bien retranscrit avec une prédominance de couleurs vives et pétillantes (les teintes orangées surtout), les contrastes sont au beau fixe et le piqué agréable. La définition est au top et ce master demeure un bel objet avec un relief omniprésent et des séquences diurnes aussi magnifiques qu’étincelantes.
Boule & Bill 2 n’est pas à proprement parler d’un film à effets et le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 ne fait pas d’esbroufe inutile. Seule la musique de Mathieu Lamboley est impeccablement spatialisée. Les effets latéraux et autres ambiances ont bien du mal à percer sur la scène arrière et pour cause puisque le film se déroule étrangement et très souvent dans l’appartement ou dans la maison. Quelques petites basses soulignent bien une ou deux scènes, mais demeurent le plus souvent en mode veille. La voix de Bill – Manu Payet se démarque sur la centrale avec un cran au-dessus de celles des autres comédiens. L’éditeur joint également une piste Stéréo, des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiovision.
Crédits images : © Nicolas Schul / Pathé Distribution / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr