KONG: SKULL ISLAND réalisé par Jordan Vogt-Roberts, disponible en DVD, Blu-ray et 4k Ultra HD le 12 juillet 2017 chez Warner Bros.
Acteurs : Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Brie Larson, John C. Reilly, John Goodman, Corey Hawkins, John Ortiz, Tian Jing…
Scénario : Dan Gilroy, Max Borenstein, Derek Connolly d’après une histoire originale de John Gatins
Photographie : Larry Fong
Musique : Henry Jackman
Durée : 1h58
Date de sortie initiale : 2017
LE FILM
Un groupe d’explorateurs plus différents les uns que les autres s’aventurent au cœur d’une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu’ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong… Un singe gigantesque qui règne sur l’île peuplée d’une faune à sa dimension, avec laquelle il est en perpétuel conflit. Cette fois il va devoir confronter l’homme…
Sans tenir compte des copies, des parodies et autres ersatz, Kong: Skull Island est le neuvième film avec King Kong en vedette. Apparu au cinéma en 1933 devant la caméra de Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack, le gorille géant a également tenu l’affiche du Fils de Kong, réalisé la même année par Ernest Schoedsack en solo, de King Kong Appears in Edo, film japonais aujourd’hui perdu (1938), de King Kong contre Godzilla (1962) de Ishirô Honda, de La Revanche de King Kong (1967) encore une fois mis en scène par Ishirô Honda avec Rawkin Arthur. Il faudra attendre 1976 pour que King Kong fasse son retour à Hollywood devant la caméra de John Guillermin, dans lequel le dieu Kong s’éprenait (et on le comprend) de Jessica Lange et l’emmenait au sommet du World Trade Center. Dix ans plus tard, John Guillermin remettait ça avec Charles McCracken avec son King Kong 2. En 2005, Peter Jackson embarquait Naomi Watts et Adrien Brody sur l’île de Kong, tandis qu’Andy Serkis interprétait le personnage principal en motion-capture. Nous n’attendions pas forcément le retour de King Kong, mais puisque Kong: Skull Island s’offre à nous, pourquoi le refuser ?
Porté par le triomphe international de Godzilla réalisé par Gareth Edwards et voulant surfer sur les univers étendus à la Marvel, la Warner et Legendary Pictures ont immédiatement donné le feu vert pour ressusciter l’un des monstres les plus célèbres de l’histoire du cinéma, King Kong. Pour cela, les studios ont engagé le jeune cinéaste Jordan Vogt-Roberts, remarqué en 2013 avec son petit film The Kings of Summer. Kong: Skull Island fait donc partie du MonsterVerse et prépare la confrontation avec Godzilla. L’armée américaine s’intéresse de près à une étrange île dans le Pacifique. Pour cartographier le territoire, elle lance des explosifs, ce qui provoque la colère du maître des lieux, Kong, un énorme singe. Le capitaine James Conrad, la journaliste Mason, le lieutenant-colonel Packard et Bill Randa ne vont pas tarder à l’affronter. Sur place, ils rencontrent Marlow, un aventurier qui met les met en garde. Kong n’est peut-être pas leur plus grande menace. Ils doivent davantage se méfier des créatures gigantesques et belliqueuses qui se cachent dans les tréfonds de l’île. Bon, rien de nouveau ici, Kong: Skull Island s’apparente le plus souvent à un pseudo-remake de Jurassic Park (le scénario est d’ailleurs coécrit par Derek Connolly, l’auteur de Jurassic World et de sa prochaine suite), film qui a probablement bercé Jordan Vogt-Roberts. Son film s’éloigne des autres Kong et fait ici la part belle à l’action, notamment aux affrontements des créatures géantes, Kong Vs un calamar géant, Kong Vs des rampants gargantuesques, etc, notre gorille préférée mesurant ici 30 mètres de haut et tenant sur deux pattes !
Kong: Skull Island n’est pas déplaisant, il manque juste de chair et ce n’est pas le casting, réduit à quelques silhouettes qui changent la donne, même si Brie Larson (qui écarquille continuellement les yeux en faisant « Wouhou ! ») en débardeur a également de quoi distraire. Mais Tom Hiddleston qui prend la pose avec son arme, est aussi crédible qu’Adrien Brody dans Predators, autrement dit pas du tout. Mais qu’importe puisque nous ne sommes pas venus pour lui et ses copains, d’autant plus que Samuel L. Jackson est devenu un tel cliché dans ce genre de film qu’on ne fait même plus attention à lui, surtout quand il déclame quelques tirades comme sa plus célèbre dans Pulp Fiction, avec pour seul objectif de tuer Kong, histoire d’oublier la frustration de rentrer du Vietnam la queue entre les jambes. Après une scène d’exposition particulièrement laide et ratée, le film prend un bout de temps à présenter ses personnages dans un contexte donné (après la débâcle de la guerre du Vietnam), avant de se lâcher enfin dans le film pop-corn. Et de ce point de vue-là Kong: Skull Island assure, les effets visuels sont magnifiques (la motion-capture a servi pour créer Kong), tout comme les paysages naturels du Vietnam.
Nourri de références cinématographiques – à défaut d’imposer un réel point de vue – avec Apocalypse Now en première ligne (y compris sur certaines affiches d’exploitation) avec sa photographie brûlée par le soleil, ou même une citation de Cannibal Holocaust durant un face à face avec une araignée géante, ce film d’aventures s’avère généreux avec les spectateurs, même si l’impression d’avoir vu ça pas mal de fois au cinéma subsiste du début à la fin. Divisé en trois parties, Kong: Skull Island pâtit d’un ventre mou en plein milieu dès l’apparition improbable du pourtant excellent John C. Reilly, dont le personnage irritant et supposé apporter un peu d’humour à l’ensemble, ralentit considérablement le film. Mais Kong:Skull Island parvient à faire oublier ses indéniables défauts, y compris ses péripéties largement prévisibles. On se laisse finalement prendre au jeu et le film ravit à la fois les passionnés de blockbusters, de films de monstres et ceux de kaiju. Maintenant vous voulez voir quels seront les prochains monstres bientôt sur vos écrans ? Restez donc après le générique…
LE BLU-RAY
Le test effectué ici est celui de l’édition 2D. Le disque repose avec celui qui propose la version 3D, dans un boîtier Steelbook au visuel élégant. Le menu principal est fixe et muet.
Deux premières featurettes sont d’abord jointes dans le module La Naissance d’un roi. Comme les titres l’indiquent, Fabriquer une icône (12’) et Invoquer un Dieu (13’) reviennent sur la création du nouveau Kong à l’écran, sur la mythologie de la créature au cinéma (avec des images du premier King Kong), son héritage, ainsi que les partis pris, les personnages, les décors. Les comédiens, le réalisateur et les producteurs sont en plein service promotionnel et y vont à fond dans les superlatifs, tandis que des images nous dévoilent l’envers du décor et la création des images de synthèse.
L’une des réussites de Kong: Skull Island est la beauté des décors naturels. Un module est consacré au tournage du film au Vietnam, avec les impressions de l’équipe après leur arrivée et une conférence de presse donnée avant le premier clap (6’).
Les fans de Tom Hiddleston se précipiteront sur le segment intitulé L’Aventurier intrépide (7’), durant lequel le comédien fait part de ses impressions au fil du tournage dispersé entre l’Australie et le Vietnam, en passant par Hawaii.
A travers l’objectif (2’) : Dans Kong: Skull Island, Brie Larson ne possède pas d’autre arme que son appareil photo. Afin d’aider son actrice à « entrer dans son personnage », le réalisateur Jordan Vogt-Roberts lui a confié un véritable Leica qu’elle pouvait réellement utiliser durant les prises de vue. Possédant un talent pour la photographie, une partie des photos de Brie Larson ont ensuite été utilisées pour la promotion du film.
Dans la section Les Dossiers Monarch (8’), l’éditeur joint de fausses archives classées top secret, créées pour le film afin de donner un cachet réaliste aux images militaires, réutilisées pour la promotion de Kong: Skull island. Nous en apprenons plus sur l’île en général, mais aussi et surtout sur les différentes créatures qui la peuplent. Tout cela histoire de poser des éléments pour les prochaines suites en préparation.
4 petites minutes de scènes coupées complètent ces suppléments, dont la présentation originale de Samuel L. Jackson qui fait un discours à ses hommes avant de leur proposer de trinquer ensemble. Ces séquences appuient également la méfiance de James Conrad quand il découvre l’étrange présence d’armes à feu avant de s’embarquer.
Enfin, l’interactivité se clôt sur un commentaire audio du metteur en scène Jordan Vogt-Roberts, disponible en version originale non sous-titrée.
L’Image et le son
Grand spectacle au cinéma, Kong: Skull Island se devait de placer la barre haute pour son arrivée dans les bacs à destination des installations Home-Cinéma. C’est le cas avec ce sublime Blu-ray concocté par Warner qui en met plein les yeux. Tourné grâce aux caméras numériques Arri Alexa XT Plus, Kong: Skull Island doit se voir ou se revoir en Haute définition. Les effets numériques sont ahurissants de beauté, le piqué est affûté comme la lame d’un scalpel, les couleurs impressionnantes, les contrastes léchés, les noirs denses et la profondeur de champ omniprésente. Les détails sont légion à l’avant comme à l’arrière-plan, de jour comme de nuit, le relief ne cesse d’étonner et le rendu des textures est subjuguant. Le nec plus ultra pour apprécier toute la richesse de la photographie du chef opérateur surdoué Larry Fong, à qui l’on doit les images des principaux films de Zack Snyder, 300, Watchmen: Les gardiens, Sucker Punch, mais aussi Batman v Superman: L’aube de la justice. Voilà un beau Blu-ray de démonstration.
Les versions française et originale bénéficient d’un mixage Dolby Atmos particulièrement puissant ! Ne vous en faites pas, si vous ne possédez pas l’installation nécessaire, les pistes mutent en Dolby True HD 7.1 pour la première (également dispo en DTS-HD Master Audio 5.1) et en Dolby Digital + pour la seconde. Dans les deux cas, les dialogues y sont remarquablement exsudés par la centrale, les frontales sont saisissantes, les effets et ambiances dantesques (l’orage, l’affrontement de Kong contre les hélicoptères, tout le film quoi), les enceintes arrière instaurent constamment un environnement musical, tout comme le caisson de basses qui se mêle à l’ensemble avec fracas, notamment quand Kong se déplace et se retrouve face à d’autres créatures de sa taille. Un grand spectacle acoustique !
Crédits images : © Warner Bros. / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr